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SOUVENIRS de SAINT-SEBASTIEN-SUR-LOIRE

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Presbytère. — Moulins. — Anecdotes : exécution d'un conscrit de Saint-Julien : un convoi funébre comme on en voit peu. — Personnages célèbres : Cambronne, M. Babin-Chevaye, Mgr. Fournier, Mademoiselle des Brûlais.

 

Presbytère de la paroisse Saint-Sébastien.

Ce n'est pas par prétention féodale que nous plaçons, après ce qui concerne les maisons seigneuriales, quelques lignes sur la résidence du Pasteur de la paroisse ; mais, après tout, n'était-il pas le chef spirituel des grands aussi bien que des humbles habitants des campagnes ?

Le presbytère était autrefois situé près de l'église, à droite de la place, en regardant la façade du clocher [Note : l'église nouvelle a la même orientation que l'ancienne].

Après la spoliation révolutionnaire [Note : Vente du presbytère, le 18 fructidor, an IV] la cure fut longtemps, rue de la Becque, puis enfin définitivement, un peu plus loin, dans un bel enclos possédé en 1899 par M. Fraboulet, architecte de valeur, à qui le diocèse de Nantes et celui de Luçon doivent plusieurs églises remarquables. Quand la nouvelle église fut achevée, M. le curé Picaud, eut la bonne fortune d'acquérir des demoiselles Audat, la propriété de la Treille, près de la Croix-Blanche.

L'entrée donne sur la rue, à quelques pas de la sacristie. La rue de la Croix-Blanche la déborne, sur le côté, et le jardin descend jusque sur les prairies où l'on accède par une double rampe. Bien que relativement élevé au-dessus de la vallée, le jardin est souvent visité par les grandes eaux.

Ce minuscule domaine, se trouve consigné sous le nom de la Treille, ou clos de la Treille, dans l'aveu des Sesmaisons, en 1634, comme appartenant à Clémence Couprie veuve de messire Guillaume Chapelain, notaire royal à Nantes. La maison n'est pas ancienne, nous en reparlerons à propos de Cambronne.

 

Moulins.

Puisqu'ils disparaissent chassée par la vapeur, pourquoi n'en parlerons-nous pas, d'ores et déjà, comme d'un souvenir qui bientôt sera vieux et légendaire ?

Ils étaient nombreux à Saint-Sébastien (aujourd'hui Saint-Sébastien-sur-Loire).

A la Haute-Greneraie, le prieur de Pirmil céda en 1681, un emplacement à Julien Bureau, pour y bâtir un moulin à vent, qui ne s'y éleva qu'en 1715. Un autre fut placé tout près du premier. Les deux ont été rasés, vers la fin du XIXème siècle par le propriétaire, Blanchard ; et, les pierres en ont servi à édifier tout auprès, une petite maison isolée de la grand'route, par une claire-voie.

En descendant de la Haute-Martellière à Saint-Jacques, le moulin-cassé laisse encore son nom à la propriété sur laquelle il était bâti. Cassé de vieille date, il a disparu du sol, à la fin du XIXème siècle.

Plus loin, dans la même direction, dans le périmètre d'une salle de danse (1899), au trivium, un autre se voyait.

Au Douet, dominant le pays, vis-à-vis le Bodavo (corruption de Bout-d'à haut) un autre moulin, déjà menacé par la concurrence de !a vapeur voulut faire alliance avec son ennemi.

Celle-ci devait travailler, quand le vent se reposerait. Le compromis ne dura pas longtemps, et le moulin à vent et à vapeur disparut pour ne plus se relever.

Dans la grande lande, vers la métairie, apparaît le Moulin des coucous, nom équivoque qui le décore depuis la révolution. Il est encore debout en 1898, mais désemparé, sans espoir de restauration. Il abrita, pendant de tristes jours, les nobles rejetons de grandes familles, qui, au sortir des hostilités, y attendirent le moment favorable pour rentrer à Nantes, sur un petit bateau, conduit par le jeune et brave gars du meunier. Dans le bourg mentionnons un vieux moulin démoli vers 1895. Celui-là a fait parler de lui.

Nous donnons le récit fidèle que nous avons recueilli tout récemment de la bouche d'un personnage très véridique. « Il me paraît, nous a-t-il dit, que ce moulin a été réellement hanté. De nombreux témoins me l'ont assuré, avec le détail très circonstancié des bruits qu'on y entendait : fracas de toutes sortes, déplacement de meubles, et même d'enfants ... Il était attenant à une maison construite sur l'emplacement de l'ancienne cure, et le propriétaire, qui avait payé en assignats, toute la propriété presbytérale, s'était engagé, au vis-à-vis de lui-même, à ce que, jamais une buvette ne fût bâtie sur ce terrain [Note : Il est à croire qu'il en agissait ainsi par respect pour l'ancienne cure dont le moulin dépendait]. C'est à l'infraction de cette résolution du propriétaire, qu'on attribuait les bruits entendus ; car, une buvette tenue par T... occupait la maison voisine du moulin.

M. le curé Legal, désireux de savoir la vérité sur ces événements extraordinaires, pria deux gendarmes de passer la nuit dans le moulin. Ils y consentirent. Mais le lendemain, ils déclarèrent avoir entendu tant de vacarme et de choses affreuses, qu'il ne retourneraient jamais ; leur promit-on une fortune ?.

C'est quelque temps après, que moi, jeune étudiant en vacances, n'ayant pas encore la soutane, accompagné de mon frère, de M. Perrin devenu curé de Thouaré et d'un autre, je résolus de passer la nuit, dans la fameuse demeure hantée.

Nous nous installâmes sans difficulté. Nous jouâmes aux cartes et à divers jeux ; nous fimes même des prières pour provoquer le diable, si c'était lui l'auteur des méfaits ; rien n'y fit, la nuit fut très calme, sans incident d'aucune nature

Il est vrai que c'était le lendemain du jour où T... avait déménagé, et que la maison attenante n'était plus une buvette ; raison pour laquelle disait-on, tout rentrait dans l'ordre ; cessante causa .... cessat effectus ; la cause cessant, l'effet n'a plus lieu ».

Dans le chemin de la Becque, à gauche, en allant vers la Loire, était un ancien moulin dont il ne reste plus trace. Presque vis-à-vis, un dernier, et celui-là glorifié pour tous ses autres compagnons d'infortune, s'aperçoit sous la forme d'une tour originale, incrustée de briques peintes d'un assez heureux effet. Il est transformé en belvéder, on ne peut mieux placé, et doit sa nouvelle et merveilleuse appropriation, à la famille Angebeau, nom aimé et vénéré des Nantais.

Sur le côté qui fait face au chemin, une tête d'ange accompagnée d'ailes avec ce mot écrit au-dessus : beau, rappelle comme des armes parlantes le nom du restaurateur : Ange beau.

Plusieurs autres moulins à vent se dressaient en Portechaise. Vieux et poétiques moulins, l'industrie moderne a juré leur perte ! Bientôt, on ne gardera d'eux qu'un souvenir confus ; et pourtant ne valaient-il pas mieux que ces meules d'acier qui rapportent 20 % de plus à la meunerie, mais font perdre peut-être davantage à nos estomacs !

 

Anecdotes.

Exécution d'un conscrit de Saint-Julien de Concelles.

On était à la dernière phase des guerres de Vendée ; une colonne de soldats de la république stationnait dans le bourg de Saint-Sébastien.

Charette stipulait les conditions d'un traité avec les commissaires de la Révolution ; la paix allait être signée d'un moment à l'autre, et les coeurs s'ouvraient à l'espérance de jours meilleures.

Un jeune conscrit de Saint-Julien de Concelles, apercevant de loin, les horizons de son pays natal, ne put résister à la tentation de regagner ses foyers, sans que l'armée eût été licenciée.

Le colonel envoya à sa poursuite ; le fugitif fut amené au camp et condamné à mort.

En vain, Mme Cambronne et les notabilités du pays, y compris M. le curé, implorèrent-elles sa grâce, avec tous les argumente que peut inspirer la compassion pour un enfant de vingt ans. Le colonel fut inflexible. « Je serais heureux, répondit-il, de vous être agréable, mais, si je ne fais pas un exemple, tous mes soldats déserteront, et demain, je me trouverai sans armée si les hostilités reprennent ». L'arrêt de mort fut donc maintenu et exécuté.

On conduisit le conscrit déserteur sur la prairie, au bas du perron de la cure actuelle, et, ce fut là qu'adossé au mur, il fut passé par les armes.

Son dernier regard fut pour son pays qu'il ne vit que de loin... Et dulces moriens reminiscitur Argos (Virgile). Un convoi funèbre comme on en voit peu.

La maison du Clos-sur-l'Eau, autrement appelée le Singe-Doré, fut bâtie, dit-on, par un entrepreneur de maçonnerie enrichi ; de là son nom.

Sans être remarquable, au point de vue architectural, elle affecte un air de grandeur et est bien encadrée par deux terrasses d'un bel aspect donnant sur la côte.

Lorsque la famille Petit-Pierre la revendit, elle se réserva, sur le chemin de la fonderie, un étroit enclos ombragé de grands arbres : quelques tombeaux s'y cachaient.

Or, il advint qu'un membre de la famille étant mort, le convoi funèbre se dirigea en grande pompe, vers ce lieu qui devait être la dernière demeure du défunt.

Il y eut une belle assistance ; de grands discours furent débités près du cercueil ; en un mot, cette cérémonie funèbre semblait ne laisser rien à désirer pour la gloire de l'intéressé. Toutefois quelque chose y manqua ; ce fut... .. la présence du trépassé. Par un oubli facile aux protestants qui ne gardent pas leurs morts, on avait omis de le mettre en bière. Le lendemain, on répara cette lacune importante ; et, cette fois le corps fut bien et dûment déposé dans le petit cimetière protestant, mais ... à la muette.

 

Personnages célèbres.

 

Le Général CAMBRONNE (Pierre Jacques Etienne, baron).

Nous rencontrons ce brave général à Saint-Sébastien dans son enfance et dans sa vieillesse.

Le presbytère du curé de Saint-Sébastien, en 1898,. appartenait autrefois à la famille Cambronne. Cette modeste propriété appelée la Treille était pendant l'été, la résidence de M. et de Mme Cambronne, dont les initiales [Note : C. D. Cambronne, Druon (nom de la mère du général)] entrelacées se lisent encore, sur le claveau de la porte centrale qui domine la Loire. Cambronne n'y est point né, nous le prouverons tout à l'heure, mais il y passa d'heureux jours.

Dans ces lieux témoins de ses premiers ébats, le bouillant commandant de la Garde, accomplit plus d'une prouesse. Entre autres, nous retenons celle-ci : Par un rude hiver où tous les bras de la Loire étaient congelés, il lui prit fantaisie de les traverser, pour arriver à Nantes, en ligne droite, disait-il.

Au feu, plus tard, il ne se montra pas moins intrépide. Après avoir renoncé à la carrière militaire, le général Cambronne venait à la Tullaye chez sa mère, qui, sans doute, ne possédait plus sa petite maison de la Treille. Mme Cambronne mourut dans sa propriété le 2 février 1819, emportant l'estime et la vénération de tous (Registre de la paroisse Saint-Sébastien, aujourd'hui Saint-Sébastien-sur-Loire).

Dans ses derniers moments, elle conseilla à son fils d'épouser Mme veuve Osburn, fille de M. Sword de Glascow, décédé à la Baugerie propriété contiguë à la Tullaye, le 3 décembre 1813 [Note : Ancienne maison seigneuriale, appelée " lien noble " dans les aveux des Sesmaisons en 1634. Elle est depuis longtemps occupée par la famille Thébaud-Donard. On vient, en 1897, d'abattre la maison bâtie par Cambronne, et de construire sur les mêmes fondations une demeure de belle architecture].

Cambronne contracta ce mariage à Saint-Sébastien (aujourd'hui Saint-Sébastien-sur-Loire) le 10 mai 1820 (Voir Registre de la paroisse de Saint-Sébastien, aujourd'hui Saint-Sébastien-sur-Loire), et ce fut alors qu'il habita la Baugerie, propriété de sa femme.

Des fenêtres de son petit Trianon l'indompté de Waterloo, prenait ses récréations favorites, en face de cette belle Loire qu'il aimait tant !

Quand l'occasion s'en présentait, et, au besoin il la provoquait, Cambronne jetait, dans le fleuve, des piécettes d'argent, aux garçonnets de la côte et des environs. Avec quels éclats de rire, il assistait à ces petits combats qui lui rappelaient, non sans quelques délices, ses bousculades militaires d'autrefois !

Qu'on nous permette d'éclaircir en peu de mots, plusieurs faits de la vie de Cambronne.

On a dit, que le général naquit à Saint-Sébastien. C'est une erreur.

On lit sur le registre paroissial de Sainte-Croix (Archives municipales de Nantes), que Pierre-Jacques-Etienne Cambronne naquit à Nantes le 26 décembre 1770, et fut baptisé, dans l'église Sainte-Croix le lendemain 27.

Il vit le jour dans une des maisons (Opuscule sur Cambronne, par M. de la Nicollière) voisines du pont de Belle-Croix, près du monument de Gilles de Retz dit Barbe-Bleue. Ce groupe de construction fut détruit pour faire place au square tracé devint les nouveaux bâtiments de l'Hôtel-Dieu.

Cette gloire nantaise s'éteignit, à Nantes, en sa demeure, rue Jean-Jacques n° 3, le 29janvier 1842.

— Le mot de Cambronne (mot de 5 lettres) a-t-il été prononcé par lui, à Waterloo ? M. de la Nicollière, dans l'opuscule déjà cité, le nie, et attribue l'interjection pimentée, à un poète [Note : Victor Hugo, tour à tour sublime et trivial, fait de Cambronne " un soldat obscur " et sans naissance. Chacun naît comme Dieu le veut, c'est vrai ; mais, il est vrai aussi que la famille de Cambronne à toujours tenu son rang, parmi les riches industriels de la Picardie et de Nantes (voir de la Nicollière, article Cambronne, notes et documents inédits)] en recherche de bouffonneries ou de rime introuvable. Il démontre que le général n'avait point cette façon de parler, et cite une protestation catégorique faite par Cambronne au générai Mellinet qui l'avait questionné à ce sujet.

On voudra bien lire la déposition authentique et très circonstanciée qui nous a été faite par M. le chanoine Peigné Eugène.

En ma présence, mon père [Note : M. Peigné, gros négociant en vins spiritueux, habitait sur la côte Saint-Sébastien près du chemin de la Fonderie, non loin de la Baugerie, résidence de Cambronne] qui voyait souvent Cambronne comme voisin et l'aimait beaucoup, lui dit : — mon général, est-il vrai que vous ayez prononcé, à Waterloo, les paroles qu'on vous a prêtées : la garde meurt et ne se rend pas ! — Un soldat, répondit Cambronne, n'a pas l'idée de prononcer de telles paroles, surtout, quand il est sur le champ de bataille. Je n'ai pas dit cela ; j'ai tout simplement répondu à celui qui me demandait de me rendre : " va te taire f. ". La phrase sententieuse, très littéraire d'ailleurs, n'a pas été dite par Cambronne. Le mot de cinq lettres moins académique et très énergique, ne l'a pas été non plus. La vérité est entre les deux : " Va te faire f. " voilà une exclamation suffisamment militaire et bien en situation.

Il paraît que Saint Sébastien (aujourd'hui Saint-Sébastien-sur-Loire) possède des attraits particuliers pour les glorieux défenseurs de la Patrie. Tout près de la Baugerie, à la Tullaye le général Ladmiraud vint pendant de longues années en villégiature. Au bourg le général Duez habita jusqu'à sa mort une belle tenue où disait-il, il était heureux " de planter ses choux, loin du bruit et des honneurs ".

Monsieur Babin-Chevaye.

« La Cailletière, autrement dit la Tullaye, près dudit lieu noble de la Beaugerie » (Aveu des Sesmaisons en 1634) a été de nos jours la maison de campagne de la famille Babin-Chevaye.

Qui n'a connu et aimé à Nantes, M. Babin-Chevaye, ingénieur et négociateur habile, autant que modeste et bon ?

C'est justice qu'on ait consacré sa mémoire en appelant de son nom le nouveau boulevard de la Madeleine, allant aux chantiers de la Loire auxquels il sut donner toute leur prospérité.

A la Cailletière, il prenait de temps en temps un délassement nécessaire, mais toujours insuffisant pour prolonger une existence si précieuse et si surmenée. Jeune encore, il faillit périr dans les eaux, vis-à-vis de sa demeure

Embarqué dans un léger canot à voile, avec un ami, il eut la douleur de voir disparaître sous les flots soulevés par un violent coup de vent, son compagnon et le marin lui-même, que par prudence il avait préposé à la marche du bateau. Inconsolable de ce malheur, il en conserva toujours un amer souvenir, et fut fidèle à payer à la veuve du marin, une pension que sa seule délicatesse lui fit un devoir de servir.

Mme Babin-Chevaye et toute sa famille, continuent d'habiter en 1899 cette paisible demeure où les retiennent tant de doux souvenirs [Note : M. Louis-Mathurin Babin-Chevaye, président de la chambre de commerce de Nantes, administrateur-délégué, directeur des ateliers et chantiers de la Loire, président de la Société des Patrons de l'industrie métallurgique de Nantes et de la Loire-Inférieure, ancien membre de l'Assemblée Nationale, ancien juge au tribunal de commerce de Nantes, ancien conseiller municipal de Nantes, officier de la Légion d'honneur, décédé à Nantes le 6 avril 1887, dans sa 63ème année .... suit un éloge complet et mérité (Revue historique de l'Ouest, 1887, nécrologie, par Jehan de la Savinaye)].

Monseigneur Fournier.

Au village de la Savarière se rattache un souvenir de Mgr. Fournier. Chaque année, il venait y prendre ses vacances d'écolier, dans une famille alliée à la sienne qui habitait la gentilhommière dont nous avons parlé plus haut.

« C'était merveille, nous racontait un témoin, de le voir arpenter les champs et se donner de l'air, avec cet entrain, cette vivacité qu'on lui a connus jusque dans sa vieillesse ». Il n'oublia jamais les lieux, où s'écoulèrent pour lui de si beaux jours. et revint toujours avec plaisir à la paroisse de Saint-Sébastien (aujourd'hui Saint-Sébastien-sur-Loire).

Il est une page de la vie de Mgr. Fournier qui appartient à l'histoire de Saint-Sébastien  (aujourd'hui Saint-Sébastien-sur-Loire) : c'est le récit de sa première visite pastorale dans cette paroisse. Nous le donnons tel qu'il a été écrit par une Nantaise témoin oculaire et auriculaire [Note : Cette relation, simple éphéméride, fut écrite le 30 mai 1872, quelques jours après l'événement].

....... « M. le curé présente l'encens à Monseigneur et lui lit son discours, un joli discours, en vérité, tout émaillé de traits délicats et d'allusions flatteuses pour Sa Grandeur et pour les familles auxquelles se lient de vieilles affections.

Monseigneur répond d'une façon non moins gracieuse, en rappelant qu'entre toutes, la paroisse de Saint-Sébastien tient une place de choix dans son coeur ; car, jadis, il y a plusieurs fois annoncé la parole de Dieu. C'est ici qu'il se trouvait, quand lui arriva la première nouvelle de sa promotion à l'épiscopat ; et, c'est dans son temple qu'il fit sa première prière d'actions de grâce. Puis, il dit au curé qu'il lui faut avoir charmé sa paroisse, pour avoir obtenu un résultat si magnifique, en si peu d'année. Il félicite le troupeau qui a si bien compris son pasteur, et le pasteur qui possède un si excellent troupeau. Il trouve quelques chaleureuses paroles, pour encourager la population, à marcher de plus en plus, dans la bonne voie, et à prier pour tant d'autres moins heureux, qui n'ont jamais éprouvé les douces jouissances de la foi, que tous éprouvent en ce jour. Il termine en nous recommandant de rester bretons, catholiques, de prier, de prêcher par l'exemple, etc ...... ».

Mademoiselle des Brûlais.

Mlle. Marie-Ange-Olivier des Brûlais a tenu, à Nantes, avec Mlle. Utten, un pensionnat florissant, où furent formées, à une éducation très élevée et très chrétienne, beaucoup de jeunes filles, appartenant à d'excellentes familles.

Elle est l'auteur distingué de l'Echo de la sainte montagne, récit de l'apparition de la sainte Vierge, à la montagne de la Salette, qui eut, à cette époque, autant de retentissement que, plus tard, le livre de Lasserre sur l'apparition de Lourdes.

Mlle. des Brûlais et Mlle. Utten, après une vie laborieuse et saintement employée, se retirèrent à Saint-Sébastien (aujourd'hui Saint-Sébastien-sur-Loire) et acquirent la propriété appelée le Petit-Portail, près de Porte-chaise. Elles passèrent là, plus de vingt ans, dans la pratique des bonnes oeuvres. Mlle. des Brûlais s'y livra avec une prédilection, qu'expliquaient ses remarquables aptitudes pédagogiques à la préparation des petits enfants pour la première communion. On la voyait, malgré son âge avancé, prendre le chemin du bourg, à des jours réglés ; elle allait faire le catéchisme, à une vingtaine de jeunes garçons de sept à neuf ans.

Elle savait les intéresser vivement, au moyen de tableaux et de gravures empruntés à de bonnes publications, et réussissait à leur donner une somme de connaissances religieuses. Bel exemple pour les Dames chrétiennes, qui, libres de leur temps et de leurs agissements, pourraient par les mêmes procédés, combattre l'indifférence ou l'impiété des programmes officiels de l'enseignement laïc.

Mlle. des Brûlais quitta Saint-Sébastien, après la mort de sa sainte compagne Mlle. Utten, et se retira à Nantes, où elle mourut en 1896, à l'âge de 87 ans.

Le journal l'Espérance du Peuple dans son numéro d'août 1896, a rendu à la mémoire de Mlle. des Brûlais, un hommage digne de ses vertus (abbé A.-R., ex-curé de St-Sébastien-lès-Nantes).

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