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La paroisse de Saint-Samson-sur-Rance durant la Révolution.

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Renseignements Ecclésiastiques. — Saint-Samson, cure du diocèse de Dol, dépendait de la grande officialité de ce nom et du doyenné de Bobital. Sa cure était à l'alternative, autrement dit, la nomination du recteur appartenait à l'évêque ou au pape, chacun en leurs mois.

D'après un document cité par G. de Corson, le possesseur du marquisat de Châteauneuf, à cause de son fief de la Herviais, était regardé comme seigneur fondateur et prééminencier dans l'église de Saint-Samson (cf. Grandes Seigneuries de Haute-Bretagne, in-Revue de Bretagne, n° de décembre 1893).

L'église de Saint-Samson, qui fut reconstruite vers 1740 (Archives d'Ille-et-Vilaine, C 1201 et 1216), était située auparavant plus près de la Rance qu'elle ne l'est aujourd'hui. Elle possède une statue en bois de la Ste Vierge, laquelle est, dit-on, estimée des connaisseurs.

Le 6 juin 1791, recteur de Saint-Samson déclarait que la somme des revenus de sa cure s'élevait pour 1790 à 1.198 livres brut, et à 1.090 livres, tous frais payés. Il faisait entrer dans ce chiffre une fondation ou prestimonie estimée 105 livres, mais sur laquelle il devait acquitter 52 messes, à raison de 18 sous chaque honoraire.

Les dîmes de Saint-Samson avaient rapporté, en 1790, 37 boisseaux de blé ; 80 boisseaux de blé noir ; 34 boisseaux d'avoine ; 47 boisseaux de paumelle ; 4 boisseaux de mouture ; 59 gerbes de lin et une petite quantité de pois, de vesce et de chanvre.

Le défaut de documents concernant cette paroisse nous oblige à passer sous silence les revenus de la fabrique aussi bien que l'énumération des chapelles et des confréries qui pouvaient anciennement exister à Saint-Samson. Présentement, on ne connaît à Saint-Samson qu'une chapelle sise au Petit-Chatelier, où l'on ne célèbre plus la messe, mais qui conserve toujours son autel, et une autre, désaffectée, à la Herviais. La chapelle de Launay-Carheil, qui avait été rendue au culte le 26 décembre 1804, n'existe plus aujourd'hui.

Le presbytère de cette localité consistait, en 1790, en un en-bas servant de cuisine, avec un cellier au bout, un vestibule entre les deux, une chambre avec un cabinet et grenier au-dessus et divers déports. Il fut estimé valoir 1.000 livres, le 7 prairial an II, et fut loué 40 fr. 50, le 1er août 1794, au sieur Nicolas Macé, avec charge pour celui-ci de payer l'impôt foncier et de faire les réparations locatives.

La cure de Saint-Samson possédait sous l'ancien régime un certain nombre de pièces de terre dont voici l'énumération : le grand et le petit Verger ; la champagne des petits Gêniers ; les pièces de la Quintaine et du Perrier, lesquelles furent en totalité acquises par Nicolas Macé le 11 septembre 1794. Le même jour, Laurent Vaugrena, de Dinan, demeura adjudicataire de la pièce dite des Landes. Enfin, le 23 janvier 1795, le même Vaugrena, Gilles Rouault et Pierre Pommeret se partagèrent la pièce du Tressouert (ou Coussert), le petit clos de la Mefrais, le clos aux Prêtres et une parcelle dans la champagne de Bouteveille.

L'argenterie de l'église de Saint-Samson, portée à Dinan en exécution des décrets spoliateurs, fut inventoriée comme suit le 24 août 1794 : « Le haut d'un ostensoir, deux pieds de calice, le couvercle d'une petite custode, pesant ensemble 4 marcs, 1 once, 6 gros et demi d'argent blanc. — Une croix, un encensoir et sa navette pesant les trois 9 mars, 6 onces, 7 gros aussi d'argent blanc. — Un ciboire, deux coupes de calice, deux patènes, une coupe de petite custode, un croissant, pesant le tout 3 marcs, 6 onces et demi d'argent doré. — Un marc, sept onces, deux gros de galon d'argent. — Deux marcs, trois gros de galon d'or ».

Saint Samson, évêque de Dol, dont nous avons déjà parlé à propos de Bobital, est, comme il convient, le patron de cette paroisse. L'abbé Duine a consacré naguère à ce saint une brochure de vulgarisation éditée à Rennes chez Bahon-Rault. La fête de Saint Samson se célèbre le 28 juillet. Elle était autrefois chômée dans l'ancien diocèse de Dol. Les hagiographes écrivent qu'on l'invoque avec succès contre la folie et les douleurs rhumatismales.

Dans le plan de réorganisation des paroisses dressé en 1792, non seulement Saint-Samson devait être conservé, mais on voulait y adjoindre trois sections de Taden et l'extrémité de la partie méridionale de Plouër. En 1803, le gouvernement consulaire refusa de comprendre Saint-Samson comme paroisse : il fallut, pour le rétablir en succursale, attendre le décret de Louis XVIII du 16 mars 1820.

 

CLERGÉ.FRANÇOIS-MARC GALLÉE, recteur, naquit à Lanvallay le 13 mars 1746, du mariage de noble homme Claude et de Marie Ouyce, demeurant en cette paroisse, rue aux Asnes.

Ce prêtre remplissait en 1775 les fonctions de préfet au collège de Dol. Au décès de messire Joseph Pluet, décédé recteur de Saint-Samson le 10 décembre 1779, M. Gallée fut pourvu à son lieu et place, et prit possession de ce bénéfice le 23 décembre de cette année.

Lors de l'épidémie qui désola sa paroisse en 1786, cet ecclésiastique avança de sa bourse à ses ouailles plus de 100 livres, tant pour secours en pain qu'en viande, et fit par ailleurs tout ce qu'il put pour les soulager dans leur détresse. (Archives d'Ille-et-Vilaine, C 1363).

A l'époque de la Révolution, non seulement M. Gallée ne consentit pas à s'assermenter, mais il prêcha contre les constitutionnels et fit tant et si bien que, le 4 octobre 1791, les électeurs du district réunis à Divan demandèrent sa déchéance. L'hostilité des pouvoirs publics ne l'empêcha pas, du reste, d'accord avec son vicaire, de refuser la célébration d'un mariage, dont Jacob, l'évêque intrus, avait sans aucun pouvoir accordé les dispenses. Aussi furent-ils arrêtés l'un et l'autre au cours du mois de juillet 1702 et internés au château de Dinan, d'où ils furent déportés d'office à Jersey le 18 septembre de cette année.

« Conduits jusqu'au pont de Dinan, raconte Tresvaux, au milieu d'une haie de gardes nationaux précédés de tambours et de musique, les prêtres furent embarqués sur un bateau qui descendit la Rance jusqu'à Saint-Servan. Parvenus dans cette ville le 18 septembre, ils furent introduits dans une cour, fouillés avec soin et, sur le refus du capitaine de mettre à la voile dans la journée, on les renferma dans la tour Solidor, où ils reçurent quelques secours de la part des Servannais.

On les embarqua le lendemain, mais après qu'ils eurent fait trois au quatre lieues en mer avec des vents contraires, il s'éleva une tempête et la mer devint furieuse. Le bâtiment dut rentrer, mouiller en rade de Dinard, où il cassa ses chaînes, et, poussé, sur les rochers, se trouva en situation très périlleuse. Renfermés à fond de cale, les 38 prêtres déportés faillirent étouffer par le défaut d'air. Ils étaient d'ailleurs très incommodés par le mal de mer. Un d'eux, qui souffrait moins que les autres, les exhortait à mourir avec résignation. Le calme revint avec le jour, et le capitaine, touché du triste état de ses passagers, et ne les croyant pas capables pour l'instant de supporter le voyage, voulut les débarquer à Saint-Malo pour leur permettre de se remettre mais on ne consentit jamais à lui permettre d'entrer son bâtiment dans le port, et on le contraignit avec menaces de chercher un autre endroit pour exécuter son charitable dessein. Il se rendit alors à Saint-Servan, où l'on accueillit les prêtres avec bonté et où on leur porta tous les secours possibles. Remis en état de continuer leur voyage, ils partirent pour Jersey, où ils arrivèrent, écrit Tresvaux, le 26 septembre ».

On assure que l'abbé Gallée revint de bonne heure de l'étranger pour faire du ministère. Nous ne pouvons l'affirmer, mais en tout cas, son nom figure sur une liste de prêtres signalés à la police comme cachés dans le canton de Plouër en septembre 1797. On l'y note comme n'ayant pas pris à cette date un passeport pour retourner à l'étranger, ainsi que l'exigeaient les lois de fructidor de cette année.

Lors de la réorganisation du nouveau diocèse de Saint-Brieuc, en 1803, Saint-Samson ayant été supprimé comme paroisse, M. Gallée fut successivement désigné comme recteur pour Taden et Saint-Samson réunis, puis pour Léhon et Tressaint, mais ces deux combinaisons échouèrent l'une et l'autre, la dernière d'entre elles par la volonté bien arrêtée de M. Gallée de ne pas se séparer de ses chers paroissiens de Saint-Samson. Finalement, cet ecclésiastique, sans autre titre officiel que celui de vicaire, se fixa à Saint-Samson auprès de ses anciennes ouailles et leur rendit tous les services possibles jusqu'au rétablissement de cette localité en paroisse, le 16 mars 1820.

Ce vénérable prêtre mourut âgé de 81 ans, aux Cordeliers de Dinan, le 18 janvier 1827.

On trouvera à l'article Ploubalay la biographie de M. PIERRE OLLIVIER, qui fut désigné comme le premier recteur de Saint-Samson lors de sa création en succursale de Saint-Malo de Dinan.

HENRI-JOSEPH AMELINE, vicaire, naquit à Mordreuc, en Pleudihen, le 19 novembre 1757, de Jean et de Jeanne Lochet. Ordonné prêtre le 10 avril 1784, nous relevons sa première signature comme vicaire de Saint-Samson le 9 juin 1787. Désigné en 1789 pour faire quelque temps les fonctions de curé d'office à Aucaleuc, à la mort de M. Lefort, il revint ensuite à Saint-Samson, où il refusa de s'assermenter, prêcha contre la Constitution Civile du Clergé et finalement fut incarcéré au château de Dinan en même temps que son recteur et pour les mêmes motifs. Déporté ensuite à Jersey au mois de septembre, dans les circonstances que nous venons de raconter, M. Ameline figure sur les registres de Mgr. de Cheylus, comme l'un des bénéficiaires des secours accordés distribués dans cette île sous les auspices du prélat en août 1796.

Durant ce temps, le gouvernement français faisait vendre à Pleudihen le mobilier de ce prêtre pour 2.042 livres et placer ses autres biens sous séquestre. On arrêta même pour malversations commises dans leur gestion l'un des administrateurs-séquestre, à l'occasion de fraudes commises lors de la vente des récoltes de la métairie des Courtus, laquelle était louée à moitié fruits. Il est vrai que l'inculpé fut acquitté des fins de la poursuite, les loups n'ayant pas l'habitude de se dévorer entre eux.

A son retour d'exil, M. Ameline s'en fut habiter son pays natal, où l'on retrouve sa signature sur les registres paroissiaux de cette localité du 24 octobre 1802 au 20 février 1803. Il fit seulement sa soumission exigée par Bonaparte le 13 novembre 1802, et vit sa nomination agréée comme recteur de Plouasne le 16 janvier 1804. Il mourut en fonctions dans cette importante paroisse le 1er janvier 1827.

 

CLERGÉ CONSTITUTIONNEL.JULIEN-JEAN TRICAULT, curé, né le 23 décembre 1763 à Yffendic du mariage de Rodolphe et de Madeleine Bouétard, reçut la prêtrise à Saint-Méen le 2 juin 1787. Après s'être assermenté, il occupait le poste de vicaire auprès de son frère, curé jureur de Tinténiac, lorsqu'il fut élu curé de Saint-Samson le 16 septembre 1792, par 43 suffrages sur 56 exprimés. Ayant accepté son élection, il reçut le 21 de ce même mois son institution canonique et fut installé le 30 septembre. M. Tricault perçut son traitement comme curé de Saint-Samson pour les trois premiers trimestres de 1793 ; cependant, depuis le mois de mai de cette année, il n'habitait plus cette paroisse, mais celle d'Yffendic, dont il était devenu le curé. C'est en cette qualité qu'il déposa ses lettres de prêtrise en germinal an II (mars 1794). Nous le trouvons séjournant à Iffendic en 1797.

Au Concordat, M. Tricault, qui avait reconnu ses erreurs et réparé sa conduite, fut nommé recteur de Cesson, puis recteur de Langouet de 1806 à 1823. Il mourut retiré à Rennes, rue Basse, le 6 avril 1837.

Lors de la réorganisation du culte, Mathurin Tricault, son frère, un assermenté comme lui, était depuis peu curé d'Ercé (abbé Sevestre : Les Enquêtes). Il devint à cette époque curé de Gahard, où il mourut en 1820. (P. Delarue : Le District de Dol, I, p. 328). (A. Lemasson).

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