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L'HÔPITAL SAINT-YVES DE SAINT-POL-DE-LÉON

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Un incendie l’ayant, le 22 Février 1705, détruit avec ses archives, les documents à son sujet se feront plutôt rares. Recueillons-en les bribes.

L’hôpital à Saint-Paul était d’une certaine ancienneté, puisqu’on en trouve mention dès 1387. Le 2 Avril de cette année, il est dit ruiné par le malheur des guerres, et avoir subi de tels dommages que l’office divin ne s’y célèbre plus, et que les pauvres ne peuvent plus y recevoir abri. En conséquence, des indulgences sont accordées, par la Cour papale d'Avignon, à ceux qui contribueront à sa restauration (Abbé Mollat, Etudes et Documents sur la Bretagne ; Reg. Aven. 247, f. 420, v°).

A cette date, on lui donne le nom d'Hôpital Notre-Dame. Mais dès au moins 1498, c’est sous le patronage de saint Yves qu’il est présenté [Note : M. le chanoine Peyron, La cathédrale de Saint-Pol (d’après Archives Départementales, G. 120)].

Le 18 Avril 1613, Louis Le Jacobin, sieur de l'Isle [Note : Demeurait en sa maison prébendale, sur la rue Corre, près de la venelle qui mène de la rue Pontnévez à Pratcuicq], et Christophe Lesguen, grands vicaires et officiaux, députés par le Chapitre, le Siège vacant, pour la fonction de la charge spirituelle en cette cité, se rendent à la maison de Saint-Yves, hôpital de Saint-Paul, dont Missire Vincent Lenez, prêtre, est chapelain, et y font appeler Christophe Mesmeur, gouverneur et administrateur. Ils constatent que 28 pauvres ou vieillards résident à l’hôpital, et qu’il y a en plus 11 autres demeurant en ville [Note : La principale raison d’être de l’hôpital semble bien être de recueillir les pauvres et les vieillards, plutôt que les malades, car en cas d’épidémie, par exemple, il est toujours question de la maison de santé de Saint-Roch, et jamais de l’hôpital].

Ils ajoutent défendre au gouverneur de départir l’aumône ordinaire à la femme de François Abomnès ni à ses enfants.

Enfin, à la requête de M. le Promoteur de Léon, ils chargent le gouverneur de représenter, dans les huit jours, l’état des biens de l’hôpital.

De nouveau députés, le 3 Janvier 1618, pour la visitation des églises et chapelles, ils se transportent à l’hôpital, où, à cette occasion, Even Grall, gouverneur, a fait appeler plusieurs bienfaiteurs pour être, par leur avis, procédé, entre autres choses, à un règlement des pauvres.

 

Liste de quelques gouverneurs, avec dates :

Pierre Boseuc, 1495.

François Richard, archidiacre et chanoine de Léon, 1536.

Christophe Mesmeur [Note : Suzette Le Gat, veuve de Christophe Mesmeur, voulut être enterrée aux Carmes, dans la grande nef, devant l’autel Saint-Erasme, derrière la tombe du seigneur de Kerment, proche la place où était ci-devant l’autel de Saint-Eloi. - 11 Décembre 1652 (Archives Départementales. Confrérie des Trépassés de Saint-Pol ; Rentier)], 1613.

Even Grall, 1618.

Jean-Baptiste de Kermabihan et Claude de Kernézec, 1618-1628.

Bernard Dagorn, sieur de Kerguennec, et Gabriel Guérec, 1628-1637.

Richard Daniel, sieur de Gouélétanénez, et Jean Le Didier, sieur de Feunteunmeur, nommés pour trois ans seulement, 1637.

Jacques Le Mesmeur et Alain Milbéau, 1640.

Jacques Le Mesmeur et François Hérault, apothicaire, 1643.

François Guéguen et Hamon Le Jeune, 1644.

Tanguy du Tertre, sieur de Pratlédan, et Alain Couic, 1647.

Guillaume Le Mercier, sieur de la Villeneuve, et Prigent Rolland, 1650-1653 [Note : Citons encore : Claude de Kerdalvez et Paul Caramon ; à ce dernier succède, en 1663, Rolland Marec ; Guillaume Pichart, sieur de Kermoysan, en 1668 ; Alain Messager, chirurgien, et Claude Le Sparfel, en 1669 ; Richard Couarde, en 1709 ; Julien Gesnouin ; de Kerilliau Corbel, bailli ; Guillaume-Augustin Le Roy, sieur de Lestang, avocat et syndic des habitants, 1724, etc.].

Chapelains : Vincent Lénez, 1613 ; François Prissac, en 1657, auquel succède Yves Le Bourc'his.

 

QUELQUES FONDATIONS ET DONS. Le 14 Septembre 1495, Leveneze Guéguen, veuve de Jehan Bot, cède à maître Yves Jacques, procureur du collège, et à Pierre Boseuc, gouverneur de l’hôpital, quelques pièces de terre.

En 1524, par un testament, Alain Mulot donne 5 sous, une fois payés, à l’hôpital Saint-Yves.

Le 29 Janvier 1536, écuyer Jean de Penfentenyo, sieur de Kermoruz, faisant tant en son nom que pour écuyer Nicolas de Penfentenyo, sieur de Lesguern, son oncle, donne à maître François Richard, archidiacre de Léon, hospitalier syndic et receveur de l’hôpital de Saint-Paul, 2 garcées de froment de rente [Note : Archives Départementales, 8 G. 32. Creisker, Titres de propriété. En 1782, Jean-François-Yves, chef de nom et d’armes, seigneur vicomte du Coetlosquet, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, ancien gentilhomme de la manche des Princes, et colonel d’infanterie, demeurant à son château du Coetlosquet, en Plonéour-Ménez, et faisant pour Marie-Josèphe-Gillette et Jeanne-Julienne du Coetlosquet, issues de son premier mariage avec feue dame Denise-Françoise de Tréanna, héritière de feue dame Denise Bécam, vivante veuve de feu François de Tréanna, seigneur de Pensornou, leur aïeule, … reconnaît devoir 30 sous à l’hôpital et hôtel-Dieu de Saint-Paul].

Le 22 Février 1601, dans son testament, Adelice Nuz, épouse de Christophe Le Moyne, sieur de Kéramérien, laisse 3 écus à l’hôpital (Archives Départementales. Confrérie des Trépassés de Saint-Paul).

Dans la visite des vicaires généraux, Louis Le Jacobin et Julien Kéranguen, à l’hôpital, le 3 Janvier 1618, il leur fut dit que le seigneur de Kergournadech donnait à l’établissement 500 écus pour l’achat d’immeubles (Archives Départementales, H. 426).

Par testament du 17 Octobre 1641, Nicolas Luce, médecin, époux d'Isabelle Le Saux, demeurant près la Croix-au-Lin, lègue 9 livres à l’hôpital (Archives Départementales, 8 G, 21. Creisker) ; et de même en 1648, la dame douairière de Penanrue est dite devoir à l’hôpital 18 livres de rente annuelle pour une messe par semaine, dans la chapelle, le samedi, en l’honneur de Dieu et de la Vierge (Archives Départementales, G. 143).

Missire François du Châtel, par testament du 14 Mars 1665, y fera une donation de 100 livres (Archives Départementales, H. 231).

Le 11 Décembre 1652, Suzette Le Gat, veuve d’un ancien gouverneur de l’hôpital, lègue à l’établissement 6 livres, pour une messe basse, chaque troisième dimanche du mois (Archives Départementales. Confrérie des Trépassés de Saint-Pol, rentier).

Gilles Le Gentilhomme (testament du 24 Novembre 1680) lègue 15 livres une fois payées (Peyron).

 

LES REVENUS en 1710. — Ils sont donnés comme étant de 1878 livres environ, en argent, plus une cinquantaine de garcées de froment. — Au prix de 3 livres 14 sous la garcée, le chiffre approximatif des revenus est donc 2.070 livres (Archives Départementales, H. 426).

 

PRÉÉMINENCES. Lors de la visite des grands vicaires, le 3 Janvier 1618, il fut fait une vérification des prééminences.

« Dans la grande vitre, nous avons trouvé 6 soufflets et 3 panneaux ; les soufflets faits en trèfles de quatre.

Le plus relevé, armoyé des armoiries du Duc de Bretagne ; les 2 prochains armoyés de défunt Rév. Père en Dieu, Rolland de Neufville, évêque de Léon, avec la crosse au-dessus des dites armes composées " de vair en un sautoir d’argent en champ de gueules ".

Le 4ème au mitan, renferme " au sautoir pommelé de trèfles d’azur et une crosse de gueules en champ d’or ", que M. Jean Bouriquen, peintre, dit être les armes de feu Père en Dieu Guy Le Barbu, et au-dessus, du côté de l'Epître, sont 3 écussons. En un des soufflets le plus relevé sont " 3 coquilles et un croissant de gueules, en champ d’argent ", armes de la maison du Vieux-Châtel … de la paroisse de Ploudaniel, et les 2 autres en alliance de la dite, du côté droit, de la maison de Mesarnou et de la maison de Rodalvez.

Au soufflet du côté de l'Evangile, fait de trèfles de trois, se trouvent des armes " en eschiques de gueules en champ d’or " (Qui est Kergournadech), au dernier feuillage dudit soufflet. Puis, de temps immémorial, 2 autres feuilles sans armes.

Aux 3 panneaux de la dite vitre, celui du mitan et au bas est armoyé des armes de Kerguidu, autrement : " Un lion d’azur à champ d’argent " (Armes des Du Bois de Kerguiduff, en Plougoulm), avec une devise : " Labora ne labores ", à l’entour des dites armes, au-dessus de l’image du Crucifix.

Le parsus de la vitre est en blanc ».

D’après Tanguy, à une date qu’il n’indique pas, les Kerautret avaient dans la maîtresse vitre, au-dessus du grand autel, du côté de l'Evangile, 3 écussons à leurs armes : " 2 chevrons cantonnés de 3 quintefeuilles ".

Du côté de l'Epître étaient les armes de Crechgrizien (armes indiquées plus haut : « d’argent au croissant montant de gueules posé en abîme et 3 coquilles de gueules »).

Les Kermavan y avaient aussi de belles marques de bienfaiteurs (Chanoine Peyron).

Cette chapelle de l’hôpital était parfois visitée par les processions de la cathédrale.

Olivier Richart, archidiacre d'Acre, par fondation du 17 Juillet 1537, veut que les chanoines passent en leur procession par l’hôpital, où ils chanteront 5 répons, verset et oraison de Saint-Yves, à l’autel du dit hôpital, et pour ce, recevront 20 sous (Chanoine Peyron).

Dans la Vie d'Amice Picart par le Père Maunoir, on lit : « M. Floch, chanoine, avait cru, sur les apparences, qu'Amice, qui ne prenait aucune nourriture, devait manger en secret, et il la jugea trompeuse. Monseigneur de Cornouaille m’a dit que, quelque temps après ce jugement, ledit M. Floch, assistant à la procession des chanoines à l’hôpital, son surplis fut plâtré de cette même matière (de nourriture) qui avait été le sujet de l’opinion qu’il avait conçue de cette servante de Dieu ».

Rappelons aussi que, d’après Guillaume-Augustin Le Roy, sieur de Lestang, avocat à la Cour, syndic de la ville et gouverneur de l'hôpital en 1724, l'hôpital, de temps immémorial, fournit à la confrérie des Trépassés, deux pauvres qui vont tous les jours servir les messes du sieur abbé et des suppôts, pour 12 livres 4 sols par an. Cette rétribution est aussi ancienne que la fondation.

Dès 1678, les habitants, dans leurs délibérations, songent à établir un hôpital général à Saint-Paul de Léon. Nous n’entreprenons point de suivre l’exécution de ce projet. Nous ajouterons simplement qu’en 1680, le duc de Chaulnes voulut exiger que les deniers affectés au tir du joyau ou papegaut fussent annexés à l’hôpital général. Mais les habitants ayant fait valoir leur situation au bord de la mer, et la nécessité pour eux d’être adroits aux armes pour s’opposer aux incursions de l’ennemi, furent confirmés dans leurs droits. Ce ne fut qu’en 1770, que les papegauts furent supprimés et leurs droits réunis aux hôpitaux qui, en conséquence, se chargèrent des enfants trouvés (De Courcy, Notice sur Saint-Pol).

Disons, enfin, qu’en 1709, la porte dite de Guénan fut démolie et ses matériaux employés à la construction du nouvel hôpital, remplaçant celui que l’incendie avait détruit en 1705 (Ogée, T. II, p. 866).

(Archives de l'Evêché).

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