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La légende de Saint-Nonna.

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Saint Nonna est le patron de la paroisse et de l'église de Penmarc'h. Nonna, d'après les hagiographes, en particulier Albert Le Grand, est le même que Vougay ou Vouga, ou Vio invoqué sous le nom de sancte Becheue dans un Missel du XIème siècle conservé aux Archives de l'Eglise de Saint-Vougay, dans le Léon [Note : Béchu est aussi un nom propre breton].

Originaire d'Hibernie, Nonna fut promu à l'archevêché d'Armagh, illustré par saint Patrice. Elevé à cette dignité et à ce poste, contre son gré, il ne cessait de supplier Dieu de le délivrer du fardeau de l'épiscopat, pour lui permettre de se retirer dans quelque monastère où il pourrait, loin des soucis du monde, vaquer à son aise à l'affaire de son salut, Dieu exauça ses prières. Il lui fit connaître dans une révélation qu'il eût à traverser les mers pour atteindre le pays où il devait trouver le repos et la solitude, objets de ses désirs. L'évêque se soumit à cette manifestation de la volonté divine. Il sortit, une nuit, de son palais pour se rendre au bord de la mer ; mais il n'y trouva aucun navire prêt à appareiller. Nonna avait la foi dont parle l'Evangile, celle qui, d'un mot, transporte les montagnes. La volonté de Dieu s'était manifestée à lui et devait s'accomplir malgré toutes les circonstances contraires. Le saint s'approcha d'un rocher attenant à la côte, y grimpa, et lui ordonna de prendre la mer pour le conduire là où il plairait à Dieu. Le miracle s'accomplit. Le rocher se détacha de sa base, et vogua, avec une vitesse que n'avaient pas les navires les plus rapides, dans la direction du Sud. En moins de vingt-quatre heures, il abordait au rivage de la Bretagne Armorique, dans le hâvre de Penmarc'h en Cornouaille.

Les personnes qui se promenaient devant le port, et les marins qui se trouvaient sur leurs barques ancrées en rade étaient tout ébahis de voir naviguer une telle masse. Ils se demandaient si ce n'était pas un navire désemparé que la marée poussait à la côte ; mais bientôt cet étrange vaisseau, sans mât ni gouvernail, faisait son entrée dans le port. Quelle ne fut pas la stupéfaction des habitants de constater que c'était un immense rocher, « lequel servait de navire à un homme qui était monté sur sa croupe » !

L'étranger descendit à terre et ordonna à la roche de prendre le chemin du retour. A la vue d'une foule innombrable que ce miracle avait attirée sur la côte, le rocher se mit en mouvement et cingla vers l'Hibernie. Un morceau cependant s'en était détaché et est demeuré depuis dans le pays, comme pour garder le souvenir de ce voyage étrange. Cette pierre qui porte l'empreinte de la tête du saint est conservée dans le cimetière de la chapelle dédiée à saint Vio ou Nonna, en la paroisse de Tréguennec.

La population de Penmarc'h, témoin de ce prodige, fit le meilleur accueil au serviteur de Dieu, Nonna, voyant les bonnes dispositions des habitants, se mit à leur prêcher l'Evangile, et ses miracles aidant, réussit à gagner beaucoup d'âmes à Jésus-Christ. Mais toujours sous l'emprise du dessein qui lui avait fait quitter la ville d'Armagh, il résolut de se retirer dans la solitude pour vivre plus intimement avec Dieu. Il construisit un ermitage dans l'îlot qui porte son nom, îlot distant de la côte de Saint-Pierre, de quelques centaine de mètres. D'après Albert Le Grand, cet ermitage aurait existé soit au Pénity, soit à l'endroit où se trouve actuellement l'église paroissiale. Mais ici encore la foule poursuivit le saint anachorète et ne lui permit guère de vaquer librement à ses exercices de piété.

Un nouveau miracle qu'il venait d'accomplir avait attiré à son île une grande affluence de monde venue de tous les coins du pays. « Une fois, le saint, étant sorti de son ermitage, trouva une femme insolente, laquelle poussée du malin esprit, commença à lui chanter plusieurs injures et se moquer de lui ; saint Vouga la reprit doucement, mais voyant qu'il n'y gagnait rien, il la laissa et passa son chemin sans dire mot. Incontinent la misérable subit la juste punition de son crime ». Elle tomba dans des convulsions si violentes qu'elle expira sur place. Le saint fit porter le cadavre à l'église, et oubliant l'injure que cette femme lui avait faite, pria Dieu de lui rendre la vie « afin que, faisant pénitence de son offense, elle ne perdît la vie de l'âme avec celle du corps ». La morte se leva à la prière du saint, lui demanda pardon et s'en retourna chez elle, louant Dieu de la puissance qu'il avait accordée à son serviteur Nonna.

L'ermite résolut de quitter le pays pour vivre dans un lieu plus retiré. Il passa par Brest sans s'y arrêter et vint aux environs de Lesneven, dans un endroit appelé depuis Saint-Vougay. « Il s'en alla jetter en un épaisse Forest où ayant édifié un petit Oratoire et une chambrette auprès, il s'associa quelques vertueux personnages avec lesquels il vescut en grande Sainteté, jusqu'à ce que Dieu, le voulant récompenser de ses travaux, l'appela à soy le quinzième Juin, environ l'an de salut 585 » (Vie des Saints de la Brelagne-Armorique, par A. Le Grand).

La tradition locale rapporte que Nonna, débarquant de son île, prît sur la grève un énorme galet qu'il devait porter et laisser choir à l'endroit que Dieu désignerait pour la construction d'une église. La pierre était pesante. Le saint dut prendre haleine deux fois sur le bord du chemin : d'abord au lieu dit la fontaine de saint Nonna, à Kergadie, entre Kérity et Saint-Pierre, puis à la croix de Kérellec, non loin du bourg de Penmarc'h. Au pied de cette croix, est une grande pierre dont le sommet aurait gardé les traces du corps du saint. Le galet qui avait servi à marquer l'emplacement de l'église, se voit encore aujourd'hui derrière un grillage, entre les deux contreforts de la grosse tour. (F. Quiniou).

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