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Prestation de serment du Recteur et du Curé.

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La Constitution civile du clergé fut adoptée dans son ensemble et soumise à la ratification du Roi, le 12 Juillet 1790. Pendant plusieurs mois, elle ne fut pas appliquée à cause des résistances qu'elle rencontra. D'autre part, ceux qui étaient chargés de l'appliquer ne savaient pas comment s'y prendre. Devant les difficultés que trouva la loi, l'Assemblée nationale décida d'en finir par un coup de force, en obligeant brutalement les évêques et les prêtres de dire par oui ou par non s'ils étaient pour la Constitution ou contre elle. Le 27 Novembre 1790, tous les ecclésiastiques restés en fonction furent mis en demeure de prêter le serment de maintenir la Constitution civile, faute de quoi ils seraient censés avoir renoncé à leur office.

Deux mois plus tard, le dimanche 23 Janvier 1791, Joseph-Charles Le Nir, recteur de Saint-Nic, et Antoine-Marie Le Hars, curé, avisent la municipalité de leur intention de prêter le serment prescrit par le décret du 27 Novembre précédent. Les officiers municipaux fixent au dimanche suivant, 30 Janvier, la prestation de ce serment, qui devra se faire « devant eux et devant les fidèles ».

En effet, le dimanche suivant, à la fin de la grand'messe paroissiale, devant le maire et les officiers municipaux et Corentin Le Bris, de Coatérel ; Jean Larour, du Manoir Guermeur ; Hervé Le Droff, du Petit-Launay ; Thomas Join, de Quellien ; Hervé Guéguéniat, de Penanvoez ; Yves Kerhascat, de Penanvoez ; Jean Le Droff, de Saint-Côme ; Pierre Le Bideau, de Landévadé ; Jacques Paul, de Pentrez ; Hervé Latreille, de Keréon ; Guillaume Le Droff, de Porz-Gourmelen, et Jean Le Droff, tous notables, formant le « conseil général de la commune de la paroisse du Saint-Nic » (sic), en présence d'Henry Join, procureur de la commune, et devant tous les fidèles rassemblés pour l'office divin, le sieur Joseph-Charles Le Nir, recteur de cette paroisse, dit : « Je jure, en vertu du décret de l'Assemblée nationale du vingt-sept Novembre mil sept cent quatre-vingt-dix, relatif au serment à prêter par les ecclésiastiques fonctionnaires publics, je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse qui m'est confiée, d'être fidèle à la Nation, à la Loy et au Roy, de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par le Roy ».

Immédiatement après le Recteur, le Curé, Antoine-Marie Le Hars, prête le serment, en disant : « Je jure de remplir mes fonctions avec exactitude, d'être fidèle à la nation, à la Loy et au Roy, et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par le Roy ».

C'est fini. La foule quitte l'église et s'éparpille par les chemins creux en devisant de toutes ces nouveautés qu'elle ne comprend pas bien et sans se douter du schisme auquel on l'associe...

Le serment, conçu dans les termes que nous venons de reproduire, restera en vigueur jusqu'à la journée du 10 Août 1792. Il fut solennellement condamné par le pape Pie VI, le 13 Avril 1791.

Malgré cela, un autre vicaire de Saint-Nic, Mathurin Quiniquidec [Note : Il était né à Argol, au village de Kérélec, le 17 Juillet 1756,, d'Alain Quiniquidec et de Jeanne Marc] prêtera serment, le 30 Octobre 1791. Mais, contrairement au recteur Le Nir et au curé Le Hars, il jurera avec des réserves. Il comptait peut-être ainsi alléger sa conscience, et la municipalité, pour avoir la paix, admettra ces réserves. De plus, il jure, non pas en public devant toute la paroisse assemblée, comme le firent les précédents, mais à la sacristie, devant les seuls officiers municipaux, et par écrit : « Je soussigné, vicaire de Saint-Nic, eu égard au décret de l'Assemblée nationale qui a déclaré ne point toucher au dhome (c'est-à-dire le dogme) dans aucun de ses points, je jure d'être fidèle à la Nation, à la Loy et au Roy et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée Nationale et sanctionnée par le Roy ».

Seuls les ecclésiastiques occupant un office sont astreints au serment. Ceux qui parmi eux ne voudront pas le prêter seront poursuivis comme perturbateurs. Mais ceux qui n'occupent aucun office ne dont pas encore inquiétés.

Après le 10 Août 1792, l'Assemblée législative remplaça le serment du 27 Novembre 1790 par le serment de liberté et d'égalité, dont voici la formule : « Je jure d'être fidèle à la Nation et de maintenir la liberté et l'égalité, ou de mourir en les défendant ». Le 3 Septembre 1792, la formule fut ainsi modifiée : « Je jure de maintenir de tout mon pouvoir la liberté, l'égalité, la sûreté des personnes et des propriétés, et de mourir s'il le faut pour l'exécution de la Loi ». Ce nouveau serment était imposé, non seulement aux prêtres, mais à tous les Français.

Charles Le Nir, recteur de Saint-Nic, et Mathurin Quiniquidec, vicaire, qui a remplacé Antoine Le Hars, dans le courant de 1791, prêteront serment de nouveau, le 14 Octobre 1792, dans la sacristie, « lieu ordinaire des délibérations » du Conseil municipal, en présence du nouveau maire, Hervé Guéguéniat, de Penanvoez, et des officiers municipaux renouvelés en partie : Jean Larour, du manoir Guermeur ; Pierre Bideau, de Landévadé ; Corentin Le Roy, de Pen-ar-C'hréac'h ; Jacques Piclet, de Ruyen ; Guillaume Cornec, de Créac'h-Milin, et en présence du nouveau procureur de la commune, Guillaume Gannat, de Lessirguy. Bien qu'on soit au 14 Octobre, la formule dont ils se servent est celle qui fut imposée après le 10 Août, et non celle du 3 Septembre : « Je jure d'être fidèle à la Nation, de maintenir de tout mon pouvoir la liberté et l'égalité, ou de mourir à mon poste pour les défendre ».

Immédiatement, le serment est enregistré, une copie en est expédiée au directoire, et, dans la huitaine, le procès-verbal doit être expédié au ministre de l'Intérieur.

Cette fois, Mathurin Quiniquidec, vicaire, a juré sans les réserves de l'année précédente.

(Abbé Corentin Parcheminou).

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