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Création de la Municipalité. — Recteur et Curé. Réparations à l'église paroissiale et à Saint-Côme.

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La population de Saint-Nic était évaluée au début de la Révolution à 764 habitants groupés en 128 feux. Comme aujourd'hui, cette population était composée d'agriculteurs, auxquels s'ajoutait un certain nombre d'artisans. La culture et l'élevage allaient de pair et faisaient la richesse du pays. Les cultivateurs, propriétaires des fermes qu'ils occupaient et des terres qu'ils travaillaient, y étaient plus nombreux que dans d'autres contrées. Grâce aux nombreuses foires de la région, les échanges étaient faciles. A Saint-Nic même, existaient depuis un temps immémorial deux foires importantes qui se tenaient, l'une le mardi de la Pentecôte, à Saint-Côme très probablement, l'autre le 28 Septembre, au bourg, et qui furent supprimées toutes deux par décret, en 1810.

A côté de l'agriculture, l'industrie de la toile avait pris quelque importance. Outre la toile utilisée sur place, nos tisserands fournissaient des toiles à voile à la Marine, tout comme Locronan, bien qu'en moindre quantité.

En 1789, nos aïeux n'étaient pas malheureux. Les documents les plus sûrs prouvent le contraire (GAXOTTE : La Révolution français). A Saint-Nic, 70 individus ne payaient aucune taxe, 112 payaient une taxe équivalant à une ou deux journées de travail, et 68 seulement, y compris les vieillards et les infirmes hors d'état de travailler et les enfants pauvres au-dessous de 14 ans, étaient signalés comme ayant besoin d'assistance. Bien que les récoltes de 1787 et 1788 fussent médiocres, la vie était aisée, autrement aisée qu'elle ne le devint quelques années plus tard.

On avait cependant quelques raisons de se plaindre. Les impôts, sans être excessifs, paraissaient souvent odieux à cause de la façon dont ils étaient répartis. L'impôt rural par excellence, la taille, était un impôt sur le revenu grossièrement réparti d'après les signes extérieurs de la richesse. Et alors, malheur au taillable exact et sincère ! D'autres droits étaient perçus en nature, parmi lesquels le champart. Celui-ci n'était d'ailleurs pas toujours perçu : nous avons vu plusieurs contrats de bail ou de fermage de cette époque qui portent que les fermiers sont « exempts de corvées et de champart ».

Sans aucun doute, les Saint-Nicais, comme les autres, apprirent avec joie la convocation des Etats généraux et en attendirent d'utiles réformes. C'était une nouveauté extraordinaire, et, par conséquent, il était naturel qu'elle fit naître de grandes espérances.

Mais la Révolution commença par détruire. Au lendemain de la prise de la Bastille, le trouble gagna la province. Gouverneurs, intendants, juges, commandants militaires, officiers d'administration, de police et de finances, sentant la menace peser sur eux, se cachèrent ou s'enfuirent. Pour les remplacer, on créa en désordre des municipalités et des gardes nationales.

A Saint-Nic, Pierre Larour, de Brénalen, fut élu maire. Les conseillers municipaux, ou, comme on disait alors, les officiers municipaux, furent au nombre de cinq : Yves Lastennet, du Grand-Launay ; Corentin Didailler, de Costéker-Penc'hoat ; Corentin Queffélec, de Créac'hmilin ; Corentin Le Goff de Porz-ar-Goff, et Guillaume Lezenven, de Lessirguy. Quelques mois plus tard, Corentin Le Goff, de Porz-ar-Goff, mourut et fut remplacé au Conseil municipal par Corentin Le Roy, de Pen-ar-C'hréac'h. Henri Join, de Gorréker-Penc'hoat, remplissait les fonctions de procureur de la Commune.

Jusqu'alors, il y avait dans chaque paroisse, à côté du Recteur, une assemblée délibérante qu'on appelait le général et qui comprenait tous les gens notables de la paroisse. C'était une assemblée cultuelle, mais en réalité c'était en même temps une véritable assemblée municipale. Cette dualité paraissait toute naturelle sous l'Ancien Régime, car on n'avait alors aucune idée des services publics nettement délimités, des « administrations » possédant leurs attributions parfaitement fixées, comme nous le comprenons aujourd'hui. Tous les services publics étaient mêlés, associés, superposés, enchevêtrés : le général ou, plus précisément, le corps politique qui en était l'émanation, se réunissait toujours le dimanche et toujours, au moins à partir du XVIIème siècle, dans la sacristie (Arthur De La Borderie : Histoire de Bretagne, Tome V).

Le Conseil municipal nouvellement nommé et que était composé de conseillers faisant déjà partie du général continua à faire comme celui-ci, c'est-à-dire à se réunir à la sacristie, à l'issue de la grand’messe paroissiale : « à la sacristie, lieu ordinaire de nos réunions », disent les registres des délibérations. Avant la Révolution, la Commune n'existait pas, et c'est pourquoi, pendant longtemps, nos premiers officiers municipaux continueront à s'intituler « maire et officiers municipaux de la paroisse de Saint-Nic », de même que dans les premiers temps, ils continueront l’œuvre du général.

Les événements et les émeutes de Paris ne paraissent pas avoir beaucoup ému nos campagnes, pendant la première année. Jusqu'ici, rien n'est encore changé. Messire Joseph Charles Le Nir, recteur, aidé de Messire Antoine-Marie Le Hars, curé, qui dirige la paroisse depuis 1766, continue son ministère pastoral, au milieu d'une population tranquille et sympathique. Des premières pentes du Menez-Hom, où se trouve leur presbytère, appelé encore aujourd'hui Presbital Koz, bien qu'officiellement il doive s'appeler Kerdamoy, recteur et vicaire peuvent contempler devant eux toute leur paroisse dans un cadre incomparable ; à 600 ou 700 mètres, l'église paroissiale, entourée de quelques maisons ; à deux kilomètres, à droite, la chapelle de Saint-Jean, au fond d'un vallon ; à gauche, la chapelle de Saint-Côme, dont le clocher s'élance d'un bouquet de verdure, et là, presqu'à leurs pieds, l'immense Baie, qu'enserrent la Pointe du Raz et le Cap de la Chèvre et dont les eaux viennent mourir sur la longue traînée blanche de la plage de Pentrez. Tout est calme, en apparence du moins. Car l'on n'est pas sans pressentir l'orage qui vient. Les nouvelles vont vite et sans doute parviennent-elles, comme cela arrive souvent, singulièrement grossies et déformées, surtout les clubs aidant. En tout cas, on n'est pas sans savoir que quelque chose de grave va se produire.

En attendant, à Saint-Nic, on répare l'église paroissiale et la chapelle de Saint-Côme. Henri Join, procureur de la commune, « requaire » le Conseil municipal de faire les réparations nécessaires. Outre la chapelle, la fabrique possédait deux maisons au village de Saint-Côme. Il faut les remettre en état et consolider les quatre piliers Nord de la chapelle. L'église paroissiale et particulièrement le clocher ont besoin aussi de réparations. Le Conseil municipal ne se fait pas prier davantage et décide de faire « incanter » durant trois dimanches de suite par Olivier le Baron, sonneur de cloches, l'adjudication des travaux. Ceux-ci sont adjugés à Hervé Chapron, de Pleyben, entrepreneur, pour la somme de cent cinquante-six livres. Nous sommes en Juin 1790, et Chapron s'oblige à terminer les travaux avant la fin du mois d'Août. De son côté, le Conseil municipal s'oblige à lui payer la somme convenue « à la fin de l'ouvrage, si l'ouvrage se trouve bonne et valable ».

Hélas ! bientôt il ne s'agira plus de réparer, mais de détruire...

(Abbé Corentin Parcheminou).

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