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Lecture des lois en breton. Inventaire de l'église et des chapelles. Fondations. Projet de suppression de Saint-Côme.

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Les décrets et les lois se succèdent sans interruption. La municipalité est chargée de tâches multiples. Elle n'arrive plus à s'y reconnaître. Plusieurs des officiers municipaux savent à peine lire. Quelques-uns ne savent même pas signer. Comment pourraient-ils exécuter tout ce qu'on leur demande ?

Le procureur de la commune exige que toutes les lois soient portées à la connaissance de la population. Il requiert donc qu'il soit nommé un citoyen pour lire les lois tous les dimanches et fêtes, au sortir de la grand'messe. Cette lecture sera faite en breton pour que personne n'en ignore. Le greffier, Guillaume Le Droff, de Lessirguy, en sera chargé.

Dès Octobre 1792, les officiers municipaux s'intitulent « citoyens municipaux », nom plus conforme au goût du jour, et, munis de leur nouveau titre, s'en vont faire l'inventaire de « tous les meubles et effets et ostenciles existans dans les chapelles » de la paroisse. Le tout devra être déposé à l'église paroissiale aussitôt l'inventaire terminé et le compte-rendu de l'inventaire sera transmis dans les vingt-quatre heures au Directoire du district.

Le mobilier appartenant à Saint-Côme comprend une armoire, unes huche et « trois échesse de confesse ».

A Saint-Jean on trouve une huche, une armoire et « deux attaches contre la cloison de l'hôtel (sic) ».

Enfin, l'église paroissiale possède une huche, deux coffres, « trois echesses pour les prestres a confessé et de plus une armoire servirente (sic) pour mettre les ornements et chupilis et pour les fabricques à mettre les testaments et offrandes ».

Il n'est pas question de la Chapelle-Neuve, preuve que déjà à cette époque elle était désaffectée, sinon en ruines.

L'inventaire des immeubles relevant de l'église paroissiale, devenus biens nationaux par le vote de l'Assemblée Constituante le 2 Novembre 1789, ne fut rétabli que plus tard, au début de 1794. Ces immeubles provenaient des fondations pieuses, et les revenus devaient servir à faire dire des messes et à faire prier pour les donateurs. En fait, les fondations de l'église de Saint-Nic ne consistaient pas en immeubles, à proprement parler, mais en rentes foncières sur des immeubles, et elles devaient être versées à perpétuité au trésorier de la fabrique par les fermiers de ces immeubles.

Un rentier de 1788 nous en fournit la liste, de même que l'inventaire remis en 1794 au receveur de l'enregistrement des domaines nationaux de Crozon. Voici cette liste :

« Fondation de demoiselle Anne Montfort, hypothèquée sur Costéker-Penc'hoat, consistant en deux boisseaux de froment, deux boisseaux d'orge, deux boisseaux de seigle et deux chapons, payable par Jean Piriou et consorts.

Celle de Guillaume Le Moal, sur Lessirguy, valant 6 livres, payable par les héritiers de Marguerite Scoarnec et consorts.

Celle de Catherine Marzin, valant 5 livres, payable par les héritiers de Nicaise Capitaine et consorts.

Celle de Messire et Dame de Tréanna de Kervern, sur Keréon, valant 10 livres, payable par Hervé Latreille.

Celle de Messire Jacques Le Gallou, prêtre, sur Coatérel, valant 3 livres, payable par Guillaume Gourmelen.

Celle de Guillaume Quellec, sur Coatérel, 3 livres, payable par Jean Lars.

Celle de Jacques et de Marie Marzin, sur Stanquélen, 3 livres, payable par Alain Riou.

Celle de Marie Hascoët, sur Park-Sant-Yann, 3 livres, payable par Jean Le Droff, de Costéker-Penc'hoat.

Celle de Messire Tréanton, prêtre, sur Costéker-Penc'hoat, 6 livres, payable par Jean Piriou et consorts.

Celle de Jean Squividan, sur le manoir de Penc'hoat, 3 livres, payable par Guénolé Marzin et consorts.

Celle de Marie Le Droff, sur Costéker-Penc'hoat, 6 livres, 10 sols, payable par Jean Piriou et consorts.

Celle de Jean Gourmelen et d'Anne Poezévara, sur Park-an-Talben, 6 livres, payable par Alain Lastennet.

Celle de Messire Lezenven, prêtre de Lessirguy, 36 livres, déduction faite de 29 livres pour Messieurs les Prêtres.

Celle de Louise Ansquer, 10 livres, payable par les héritiers de Jacques Piclet, du bourg.

Celle de Messire Jacques Guéguéniat, prêtre, sur Penanvoez, 3 livres, payable par les héritiers de Damien Calvez.

Celle de Jean Piclet, sur Porz-ar-Quéré, à Saint-Côme, 6 livres, payable par Pierre Le Droff, et consorts.

Celle, de Jeanne Lagadec, de Trohom, 12 livres, payable par Jean Le Droff.

Celle de Jean Lastennet, sur Lessirguy, 3 livres, payable par Alain Le Droff.

Celle de Jean Le Tiec, sur Coatérel, 5 livras 13 sols, payable par Jean Le Bris.

Celle de Marguerite Quéméner, sur Coatérel, 1 livre 12 sols.

De plus une rente constitut, c'est-à-dire provenant d'un prêt hypothécaire, sur Kergoat-Com, montant à 16 livres 10 sols, payable par les héritiers de Pasquier Latreille ».

A ces fondations, sous forme de rentes hypothéquées sur telle ou telle terre, il faut ajouter un bois taillis de Coatérel contenant environ 14 cordes, et un placitre contenant environ 4 cordes.

Il faut encore ajouter les fondations à la confrérie du Saint-Rosaire.

« Celle de Messire du Louët, prêtre, sur le manoir de Kermazily, valant 90 livres, payable par Yves Penc'hoat et consorts.

Celle de Messire Laouénan, prêtre, sur Quilidec, en Plomodiern, 10 livres, payable par Guillaume Guédès et consorts.

Celle de Magdeleine Le Garo, du bourg, qui donna la moitié de trois pièces de terre du champ Park-an-Vinored, à Coatérel, affermées 9 livres.

Celle de Jean Faou et Marie Darido, de Touldrézen, près de la chapelle de Saint-Jean, portant 3 livres de rente sur Park-ar-Valanec.

Celle de Jacques Gallou et Jeanne Lastennet, de Ty-Gall, 3 livres de rente sur une pièce de terre nommée Costé-Park-Grenn.

Celle de Morice Le Droff et Jean Le Breton, 3 livres, sur deux pièces de terre nommées Park-a-Drenv-an-Ty et Penn-ar-Garont (Brégalor).

Celle de Messire Barthélémy Kernévez, recteur de Saint-Nic, 2 boisseaux et demi d'orge, sur Costévadiou en Argol.

Celle de Thomas et Pasquier Latreille, 3 livres, sur Pentrez.

Celle de Messire Jacques Le Piclet, prêtre, 3 livres, par an et à perpétuité, sur Saint-Côme (Porz-ar-Quéré).

Celle de Marie Marzin, 3 livres, sur Park-ar-Feunteunik (Stanquélen).

Celle de François Quentrec, 3 livres, sur Park-Guillou-Riou (Petit-Launay).

Celle de Marie Naga [Note : Cette Marie Naga, aubergiste à Pentrez, a laissé une bien mauvaise réputation. La nuit, elle détroussait les voyageurs qui prenaient le chemin de la Lieue de Grève. Elle faisait de même à ses hôtes, et parfois, dit-on, les assassinait !], de Pentrez, 18 livres, sur le manoir de Kervengar.

Celle de Pétronille Le Didailler, 3 livres, sur Coatérel (Rok-ar-Forn).

Celle de Jean Piriou, 4 livres, sur Costéker-Penc'hoat.

Enfin, celle de Magdeleine Le Garo, 4 livres 10 sols, sur Coatérel ».

Dans l'inventaire on ne parle pas des immeubles appartenant aux chapelles. Il y en avait cependant, entre autres à Saint-Côme, où deux maisons et un champ nommé Park-ar-Zant, relevaient de la chapelle. Ils furent vendus comme biens nationaux.

Furent également confisqués, c'est-à-dire volés, tous les biens d'église dont nous venons de parler, à l'exception du Quilidec, en Plomodiern, de deux bois taillis et d'un morceau de terre en Saint-Nic (Archives de l'Evêché).

Il fut même question de vendre la chapelle de Saint-Côme. Une grande délibération eut lieu à ce sujet, le jour de la Toussaint 1792. Comme dans les circonstances les plus solennelles et les plus graves, les douze notables de la paroisse avaient été convoqués. Mais qui aurait osé aliéner cette chapelle dont, à juste titre, s'enorgueillit la paroisse ? Quel municipal aurait osé aller contre la volonté certaine de la population et braver sa colère en même temps que l'impopularité ? C'est pourquoi « après avoir veu et examiné et conclu ensemble, nous avons trouvé, disent-ils, que la chapelle de Saint-Cosme nous est nécessairement nécessaire et utile pour le service du communauté et des paroisse voezine (sic) ». Et ils ajoutent candidement, sans doute à l'adresse du Directoire du district : « C'est pourquoi nous vous prions d'avoir la bontée de nous accordé nos démande... ». Tous ceux qui savaient signer signèrent la déclaration et « ... ceux qui ne scavent pas ont déclaré ne le savoir faire » !...

Ainsi fut sauvée la chapelle de Saint-Côme.

(Abbé Corentin Parcheminou).

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