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LE CLERGE DE SAINT-MICHEL-DE-PLELAN 

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JULIEN-FRANÇOIS LE GROS, vicaire trévial, était né le 6 février 1736 au village de la Herviais en Trévron, du mariage de François et de Julienne Nogues. Il étudia au collège de Dinan, puis fit sa philosophie à Saint-Servan. On le note au cours de son Séminaire comme « médiocre » à tous ses examens. Il possédait en outre « une petite voix, mais juste, savait un peu son chant et se trouvait passable sur le latin ».

Après avoir été vicaire de Brusvily en 1770 et 1771, M. Le Gros, à la mort de M. Gilles Robert [Note : M. Robert gouvernait Saint-Michel depuis 1728. En 1759, son rectorat avait été marqué par un gros procès que lui intenta la veuve du menuisier Félix Pré-Bernard, auquel il avait refusé la sépulture ecclésiastique, parce qu'il était décédé sans s'être confessé] et sur présentation du seigneur de la Ville-Roux, fut pourvu le 15 avril 1774 de la trêve de Saint-Michel de Plélan. Elu en 1790 le premier maire de cette localité, cet ecclésiastique prêta le serment constitutionnel dès avant le 12 juin 1791, date à laquelle il fut élu curé intrus de Brusvily, par 31 suffrages sur 35 exprimés, grâce à ses relations de parenté ainsi qu'à sa qualité d'ancien vicaire de cette paroisse. Il y fut installé le 13 juillet suivant, au lieu et place du recteur légitime, M. Harrouard, et sa présence y fut généralement bien acceptée.

Comme tel, l'abbé Le Gros, mû par l'épouvante, abdiqua le 17 février 1794 son état et fonctions, à l'âge de 59 ans, ce qui n'empêcha pas le représentant Ruamps de signer, le 9 mars, son ordre d'arrestation. Saisi à Brusvily trois jours après par le citoyen Honoré Bordage, emprisonné à Dinan dans l'hôtel de Plouer, puis transféré le 15 de ce même mois à la prison Saint-Charles, l'ex-curé de Saint-Michel eut la faiblesse de signer, le 27 juin de cette année, la promesse de se conformer à l'arrêté de Le Carpentier en date du 13 précédent, qui prescrivait de prendre femme aux constitutionnels qui désiraient voir finir leur captivité. Mis en liberté sur cet engagement, Le Gros va nous apprendre lui-même, dans la requête qu'il adressa en 1803 au cardinal Caprara, comment il s'en acquitta.

Dans cette supplique, destinée à le faire réhabiliter au point de vue ecclésiastique, ce prêtre, qui ne se pique pas toujours de véracité, expose au cardinal légat que « son presbytère fut pillé par les Chouans, qui emportèrent tout ce qu'il y avait de portatif et dilapidèrent le reste » ; puis, « pour se soustraire à la poursuite barbare » des représentants du Peuple en mission à Dinan, il procéda à un mariage simulé « avec une mendiante aux portes, à laquelle il promit une rente annuelle de 30 livres ». Il n'a été affiché, dit-il, à la porte de la municipalité qu'une minute, et de suite on fit courir le bruit qu'il avait contracté mariage, alors que la mendiante était absente de la commune en ce moment. Tout avait été machiné, afin de renvoyer les gendarmes qui étaient déjà en marche avec ordre de le réemprisonner.

L'évêque de Saint-Brieuc (Mgr Caffarelli), auquel Le Gros avait demandé sa réhabilitation, lui a répondu « que ces cas étaient réservés au Légat ». En conséquence, l'ex-curé de Brusvily sollicite sa réhabilitation afin de subvenir aux besoins spirituels de sa paroisse (?), que les curés voisins ne peuvent desservir, étant surchargés d'ouvrage, et, surtout, étant donné « qu'il y a 30 jeunes enfants de 18 à 20 ans, à qui il a fait le catéchisme, et qui auraient honte d'aller ailleurs faire leur première communion ». (Arch. Nat., AF IV, 1898).

Le rescrit le réhabilitant fut expédié à Saint-Brieuc le 22 mai 1803.. Voir par ailleurs sur cet ecclésiastique ce que nous en disons. Il décéda à Trévron à 71 ans, au village de la Herviais, le 25 décembre 1806.

Fit du ministère à Saint-Michel durant la Révolution le R. P. RENÉ-JEAN LOIZEL, né à Jugon le 23 octobre 1742, de René, marchand en cette ville, et d'Anne Briand, lequel avait fait profession chez les Dominicains, le 10 avril 1762, et se trouvait au couvent de Dinan en 1790, époque à laquelle il déclarait vouloir mener la vie commune. Il accepta cependant de venir passer quelques semaines à Saint-Michel, au départ de Le Gros pour Brusvily, puis il quitta cette localité le 26 juillet pour s'en aller vivre en communauté à Bonne-Nouvelle, de Rennes. Le 8 août suivant, il obtint de s'en retourner à Dinan chercher ses effets et s'en fut, croyons-nous, à cette occasion jusqu'à Saint-Michel, où il demeura jusqu'au mois de septembre.

Le 7 juillet 1792, le Directoire des C.-du-N. (aujourd'hui Côtes-d'Armor) donnait l'ordre d'arrêter ce religieux, sous prétexte « qu'il prêchait contre la Constitution et faisait faire à son profit des testaments aux malades ». (Arch. C.-du-N., rég. L 161, f° 75). Le 26 germinal an II (15 avril 1794), les effets du P. Loizel furent inventoriés à Dinan, chez le sieur l'abbé qui les avait en garde : leur prisage ne s'éleva qu'à 249 l. 14 sols. Il faut en conclure que l'histoire des testaments captés ne l'avait pas très enrichi.

Le P. Loizel demeura caché en Bretagne durant toute la Terreur. Se confiant aux arrêtés de pacification religieuse proclamés par les autorités révolutionnaires, il fut saisi à Saint-Malo, où il se trouvait au mois de juin 1795. Envoyé à Rennes, par ordre du général Rey, et incarcéré à la Tour-Le Bat le 11 du dit mois, il était encore détenu le 15 septembre de cette année, mais il était malade à cette époque et figurait sur les contrôles de l'infirmerie de la maison de justice.

Peu après le 18 fructidor an V (4 septembre 1797), le commissaire Hannelais, de Plancoët, dénonce la présence du P. Loizel aux environs de cette bourgade et le taxe « de s'occuper de chouannage ». (Arch. C.-du-N., Lm 5, 112). Peut-être ce jacobin se faisait-il illusion, car nous retrouvons vers la même époque le P. Loizel aux environs de Médréac et de Plouasne. Il semble même avoir continué de séjourner dans ces parages, car l'enquête de Boullé, vers 1802, le note comme habitant depuis six ans la commune de Plouasne. Elle le qualifie « d'esprit faible, sans instruction, à laisser dans sa famille ». Nous ne croyons pas qu'il y ait lieu de prendre au pied de la lettre ces renseignements tendancieux. Du reste, ils ne purent causer grand dommage au P. Loizel, qui trépassa à Plouasne quelques mois après, le 19 mai 1803.

Au départ du P. Loizel de Saint-Michel, il fut remplacé, en qualité de vicaire provisoire, par GUILLAUME-FRANÇOIS LEBRETON. Lorsqu'il quitta Saint-Michel, le 1er octobre 1792, cette paroisse fut dès lors privée de prêtre résidant et réunie à Plélan pour le culte. Lors du Concordat, elle n'eut pas la bonne fortune de se voir érigée en succursale. Réunie d'abord à Saint-Maudez en 1804, puis à Plélan en 1807, elle n'en fut distraite que le 17 mai 1826, pour former une unique paroisse avec Saint-Méloir sous-Bourseul, avec qui son union dura jusqu'au 19 septembre 1844.

(abbé Auguste Lemasson).

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