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Situation militaire de Saint-Malo à la veille de la Révolution

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La Bretagne, au point de vue militaire, ne comprenait qu'un seul gouvernement, le 18ème, ayant alors à sa tête le duc de Penthièvre. Ce gouvernement était d'autant plus considérable que l'amirauté de la province lui était unie et qu'en conséquence le gouverneur avait droit au dixième de toutes les prises qu'on ramenait dans les ports qui en dépendaient. La place de gouverneur — anciennement capitaine — était presque toujours donnée à un personnage de sang royal.

Le gouvernement de la Bretagne était partagé en deux lieutenances générales et en plusieurs petits gouvernements particuliers, dont celui de Saint-Malo et celui du Château-de-la-Latte. Ce petit gouvernement de Saint-Malo faisait partie de la lieutenance générale qu'on appelait des « huit évêchés » et qui comprenait les territoires de Rennes, Saint-Malo, Dol, Vannes, Saint-Brieuc, Tréguier, Léon et Quimper. Il y avait trois lieutenants du roi en cette lieutenance générale, l'un pour Nantes, le deuxième pour les évêchés de Quimper, Léon, Saint-Brieuc, Tréguier, le troisième pour les évêchés de Rennes, Saint-Malo, Dol, Vannes. Les charges de ces lieutenants étaient héréditaires (Arch. com., Notes et fragments, fol. 133. Manet).

A Saint-Malo, le gouvernement militaire comprenait un gouverneur, un commandant, un lieutenant du roi, un major, un colonel de brigade du génie. Le régiment de Forez, le 14ème régiment d'infanterie à 4 bataillons, résidait à Saint-Servan ; il en était de même pour la brigade de la maréchaussée (Etat de la France en 1789, pp. 54, 238. 239, et Dictionnaire hist. et géogr. de Bretagne, Marteville t. III, p. 779).

Quoique ne faisant pas partie du gouvernement militaire, c'est le lieu de noter l'existence de la milice bourgeoise qui était partagée en bataillons et compagnies, elle aussi, mais qui dépendait de la communauté. Le maire en était le colonel. Il y avait 14 compagnies ; chacune, à tour de rôle, assure le service (Etude, sur l’adm. mun. fol. 84 et suiv.). Chaque soir, la milice faisait des patrouilles et montait la garde aux portes de la ville. Nous verrons par ailleurs à quelles difficultés cette organisation donna lieu.

Le département du gouverneur de Saint-Malo s'étendait à la Cité, au château de Saint-Malo, tour Solidor, aux forts et havres indépendants. Pendant un certain temps, la tour Solidor avait formé à elle seule un gouvernement séparé. Le gouverneur était toujours homme de haute distinction. L'on sait que la ville le voyait rarement (Arch. com., BB 57, fol. 6). Aussi, quand il causait aux Malouins la surprise de sa visite, lui faisait-on une splendide réception.

Depuis 1680, on vit se succéder dans cette place de gouverneur : MM. de Guémadeuc, de Lannion, de Coëtquen, d'Hautefort, de Choiseul, de La Tour-Maubourg, de Montazet, de L'Hospital. Au moment de la Révolution, le gouverneur de Saint-Malo était M. le marquis de Roucherolles. Il était lieutenant général des armées du roi et garda sa fonction de gouverneur de 1776 à 1789. La loi du 25 février 1791 devait supprimer les gouverneurs de province et des places de toutes classes (Arch. com., Grandes recherches. Manet).

Dans chaque ville où il y avait un gouvernement, se trouvait aussi un lieutenant qu'on appelait depuis un édit de 1692, lieutenant du roi. C'était lui le véritable gouverneur en ce sens que toute la charge et la responsabilité militaires lui incombaient. Depuis 1672, MM. Jean Antoine (pour son neveu Nicolas de Vauborel), de Kertanguy, de Scott, de la Palonnière, de Maudet se succédèrent dans cette fonction. En 1789, Jean-François Picault des Dosrides était lieutenant du roi (Arch. com., BB 40, fol. 8). Chevalier de saint Louis, successivement lieutenant-colonel au régiment provincial d'artillerie de Besançon, lieutenant honoraire de la compagnie des suisses de la garde de Monsieur, frère du roi, avec le grade de colonel d'infanterie, il avait été nommé à la lieutenance de Saint-Malo le 1er octobre 1780 en remplacement de M. de Maudet. La loi du 10 juillet 1790 qui supprimait les états-majors des places de guerre le força à démissionner ; il accepta alors la place de colonel du 9ème régiment d'infanterie et de commandant de Belle-Isle-en-Mer.

(Yves Bazin).

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