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LA PAROISSE DE SAINT-LÉONARD DE FOUGÈRES

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Antérieurement à 1092, Raoul Ier avait bâti, à l'extrémité du bourg neuf, la chapelle Saint-Nicolas qui au siècle suivant, devait être affectée à un hôpital. Pour protester contre la création de cette nouvelle église, sur le territoire de la vieille paroisse de Lécousse, les moines de Pontlevoy, possesseurs de cette paroisse, s'empressèrent d'élever avant 1100 une autre église près de Saint-Nicolas, l'église de Saint-Léonard, qui bientôt deviendra paroisse.

Le second patron de Saint-Léonard est saint Vincent-Ferrier. De l'édifice construit à la fin du XIème siècle, par les Bénédictins de Pontlevoy, — ou plutôt d'un remaniement du XIIème siècle, — il ne reste plus que la chapelle de la base de la tour, où sont aujourd'hui les fonts baptismaux : à l'intérieur, cette chapelle est de style roman quoique voûtée en ogive ; à l'extérieur, les fenêtres se terminent en arc aigu ; le parement extérieur de la muraille a dû être refait, probablement au XVIème ou au XVIIème siècle (voir Maupillé et Le Bouteiller, IV, 137) ; et en le remontant, on a désaxé les fenêtres. Dans l'ébrasement de celle de l'Est, il y avait un autel. Cette chapelle formait jadis le bras gauche d'un transept. L'église primitive s'avançait davantage sur la rue ; par deux fois, elle fut rescindée.

Lors de la dernière restauration (XIXème siècle) [Note : Les travaux commencèrent en avril 1864], elle a été désorientée et agrandie de trois travées vers l'ouest. Deux de ces travées forment le chœur actuel. La voûte et la toiture de l'église furent alors surélevées, et l'on supprima les pièces de charpente apparentes. En partant de la tour, voici l'époque et le nom des chapelles successives, qui furent ajoutées à une nef du XIVème siècle, laquelle occupait l'espace compris entre les 2 rangées des piliers actuels :

Côté nord :
1ère travée Base du clocher : chapelle Saint-Antoine (XIème ou XIIème siècle). La tour actuelle est du XVIIème siècle ; elle fut achevée en 1637. En 1799, le dôme fut frappé par la foudre, et en partie reconstruit.
2ème — la chapelle de la Vierge, bénite en 1429.
3ème — la chapelle Sainte-Anne ou Saint-Christophe (XVIème siècle), avec porte et perron extérieur. La porte semble avoir été précédée d'un porche.
4ème — la chapelle Saint-Michel (XVIème siècle). A l'intérieur, on voit encore sur un pilier les armes peintes des Le Limonnier.
5ème — la chapelle de Saint-Sauveur ou de la Transfiguration (XVIème siècle).
6ème — la chapelle des Anges ou de N.-D. de Bon-Secours (XVIème siècle), avec porte extérieure.
7ème — Fonts baptismaux (anciens). — Cette dernière travée confinait jadis à un pignon, percé d'une grande porte, de la fin du XVIème siècle.

Côté sud :
1ère travée, près de la rue, ancienne sacristie. Cette travée était réunie à l'Hôtel de Ville par une grande arcade, démolie en 1676.
2ème — chapelle de la Trinité, ou de St-Jacques, ou des Agonisants, bénite en 1407.
3ème travée chapelle Sainte-Barbe (XVème siècle).
4ème — chapelle Sainte-Marguerite (encore inachevée en 1491).
5ème — chapelle Saint-Charles (XVIème siècle).
6ème — chapelle de l'Ange Gardien.
7ème — ? ? (XVIème siècle).

Les travées suivantes sont du XIXème siècle, ainsi que les pignons ouest et est. Celui-ci est décoré d'une superbe rosace de granit qui est la copie de celle de la Sainte-Chapelle de Paris.

La chaire est de 1716 ; c'est l'oeuvre d'un sculpteur de Vitré du nom de Samson. L'ancien lutrin de Saint-Léonard fut brisé en 1794. En 1805, la Fabrique acheta celui de Rillé, qui fut redoré en 1832. L'ancienne bannière, qui datait de 1744 fut détruite en 1796. En 1803, on fit la petite ; la grande date de 1806 et coûta 2.839 francs. La croix processionnelle est de 1834.

L'église de Saint-Léonard renferme de bons tableaux de Devéria (classés) et une statue de la Vierge, œuvre d'un sculpteur fougerais de talent.

L'eglise de Saint-Léonard fut odieusement profanée pendant la Révolution. Le 8 janvier 1794 commença la descente de 5 des 6 cloches que contenait le clocher pour les transformer en canons. Une seule devait rester en place. Une autre qui, jetée du haut du clocher, ne s'était pas brisée, mais simplement enfoncée en terre, fut conservée par la municipalité ; pour l'utiliser, on établit une horloge dans la tour. Une autre encore échappa à la destruction ; M. Maupillé dit qu'elle fut attribuée à l'église paroissiale de Saint-Méen.

Jusqu'en 1243, le recteur de Saint-Léonard fut présenté par l'abbé de Pontlevoy. Il le fut ensuite par le seigneur de Fougères, puis par le Duc et par le Roi.

Les religieux de Pontlevoy, par le prieur d'Iné, percevaient les dîmes de la paroisse. Jusqu'en 1578, ils en abandonnèrent le tiers au recteur, et, plus tard, la moitié. Plus tard encore, ils lui versèrent la portion congrue. Quant à la Fabrique, elle possédait, en 1790, un revenu brut de 3.511 livres, avec 1.645 livres de charges.

Le premier presbytère de Saint-Léonard se trouvait tout près de l'église. Il fut transféré en 1559 dans une maison, offerte par un chapelain de Saint-Léonard, du nom de Nicolas Furet, qui se trouvait sur l'emplacement de l'école libre actuelle des garçons. Les recteurs y demeurèrent jusqu'à la Révolution ; le curé schismatique l'habita quelque temps. Il fut vendu nationalement à M. Denis Lemoyne, ancien député aux Etats Généraux. En 1803, le clergé s'installa provisoirement dans la maison Bertin, sur la douve ; puis la ville acheta l'hôtel des Gleteins pour en faire un presbytère. M. le curé Joly le reconstruisit, aux frais de la Fabrique, en 1885 ; et, pendant cette construction, alla habiter l'hôtel de la Riboisière. Lors de la loi de Séparation de l'Eglise et de l'Etat, la ville reprit possession de l'hôtel, malgré la reconstruction qui en avait été faite ; et le clergé alla s'installer, pour la deuxième fois, sur la douve, dans la maison Bertin. L'ancien presbytère paroissial, acheté par M. L'abbé Chesnais, curé de Saint-Léonard (de 1854 à 1860), était devenu vers 1926 une école libre de garçons. Jusqu'en 1834, le côté nord du Bourg-Roger fit partie de Laignelet.

Voici quelques notes sur les prêtres de Saint-Léonard pendant la Révolution.

CLERGÉ PAROISSIAL.

RECTEUR : Georges-Joseph Le Meneust des Aulnays. Etait à Saint-Léonard depuis 1785 ; fut officier municipal de Fougères le 7 février 1790, et se démit le 2 juillet suivant, à la veille de l'adoption de la Constitution Civile du Clergé. En conséquence de l'arrêté du 16 juin 1791, il se rendit à Rennes, d'où il émigra à Jersey. Fut réinstallé en 1803 et mourut en 1813.

CURÉ (vicaire) : Joseph-Marie Binel, originaire de la paroisse ; vicaire depuis 1782; desservait la chapelle d'Iné ; émigra vers la fin de 1791 ; reprit son poste après la Révolution ; mourut en 1823, à 80 ans.

CURÉ (vicaire) : François-Jean-Baptiste Lainé de Montaubert, né en Saint Léonard le 30 mars 1760 ; fut chapelain des Urbanistes jusqu'en juillet 1790 ; antérieurement, était vicaire à Bains ; remplaça à Saint-Léonard M. Beaulieu, nommé recteur de Saint-Sulpice ; émigra vers la fin de 1791 ; était de retour, ainsi que son confrère, M. Binel, dès 1801 ; reprit son poste à Saint-Léonard ; mourut en 1811.

SACRISTE : Léonard Poupart. Interné à Rennes le 4 mai 1792 ; emprisonné à Saint-Melaine (14 août 1792), puis à la Trinité (5 octobre 1792), et enfin au Mont Saint-Michel (16 octobre 1793) ; libéré en 1795 ; revint à Fougères ; arrêté dans cette ville le 15 avril 1796 ; enfermé au château ; conduit à Rennes pour être emprisonné à Saint-Méen (19 mai 1796) ; s'évada dans la nuit du 6 au 7 décembre 1796. Il avait alors 75 ans. Il est signalé à Fougères en janvier 1798.

CHAPELAINS OU OBITIERS.

Jean-Guillaume Foucault, fut aumônier de la garde nationale jusqu'à l'élection de Le Coz, évêque schismatique d'Ille-et-Vilaine ; interné à Rennes en vertu de l'arrêté du 15 avril 1792 ; enfermé à Saint-Melaine, à la Trinité et au Mont Saint-Michel ; libéré en 1795 ; arrêté de nouveau à Fougères le 15 avril 1796 ; enfermé à Saint-Méen le 19 mai 1796 ; reparut à Fougères en 1797 ; est signalé dans cette ville en janvier 1798.

Guillaume-Julien Vannier, originaire de Fougères ; enfermé à la Trinité le 20 décembre 1792, et au Mont Saint-Michel (16 octobre 1793) ; libéré en 1795 ; arrêté à Fougères et enfermé au château (15 avril 1796) ; conduit à Saint-Méen (19 mai 1796) ; libéré le 21 décembre 1796 ; revint à Fougères ; il avait alors 80 ans.

Augustin-Nicolas-Victor Delaunay, né en Saint-Léonard le 27 octobre 1757 ; fut Directeur des Augustines depuis octobre 1790 ; était encore à Fougères en mai 1792 ; se cacha ; reparut en 1795 et adhéra à l'acte de soumission. Le 16 juillet 1801, il déclara choisir Saint-Léonard pour l'exercice du culte. Il fut nommé, en 1803, recteur de Romagné, où il mourut en 1853, à 96 ans.

Gabriel de Ruan, né à Fougères le 11 octobre 1758 ; prêta le serment ; fut élu le 8 mai à la cure de Saint-Sulpice ; renonça à ses fonctions le 14 décembre 1793. M. Le Bouteiller croit qu'on le retrouve à Montanel après la Révolution (Révolution, feuilleton 144).

Jean-Anne-Christophe Lemercier de Morières, né en Saint-Léonard le 12 décembre 1761 ; ex-vicaire de Taillis ; retiré à Fougères depuis peu ; semble avoir rempli à Saint-Léonard l'office de chapelain ; martyr de la foi.

PRÊTRES HABITUÉS.

Pierre Fournier, recteur démissionnaire du Châtellier ; mourut à Fougères le 5 septembre 1792.

Jacques Tabouret ; était encore à Fougères en février 1793, alors âgé de 82 ans.

Gilles Larcher ; prêta le serment ; fut chapelain de la prison après Poiret (1791) ; fut élu le 8 mai 1791 à la cure de Mellé où il fut tué par les chouans.

Joseph-Anne Durocher, originaire de Chauvigné ; ex-recteur de Villamée retiré à Fougères ; prêta le serment ; alla en 1791 à St-Hilaire-des-Landes.

AUMÔNIERS.

Guillaume-André Leroux, ancien chapelain du collège Saint-Yves à Fougères, puis chapelain des Augustines de l'hôpital Saint-Nicolas ; ancien directeur des ateliers de charité ; prêta le serment; fut élu à la cure de Piré ; devint vicaire épiscopal de Le Coz. Au Concordat, fut nommé recteur de Coësmes.

Jean Vincent, gardien de l'hôpital Saint-Nicolas ; enfermé à la Trinité de Rennes le 20 septembre 1792 ; puis au Mont Saint-Michel (16 octobre 1793) ; libéré en 1795, revint à Fougères et y adhéra à l'acte de soumission ; arrêté dans cette ville le 15 avril 1796, il fut enfermé au château, puis à Saint-Méen (19 mai 1796) ; libéré le 24 décembre 1796, revint encore à Fougères ; le 10 juillet 1801, il déclara choisir l'église Saint-Léonard pour célébrer le culte.

Jean Menuel, gardien de l'hôpital général de Saint-Louis ; enfermé à la Trinité le 20 décembre 1792, puis au Mont Saint-Michel (16 octobre 1793) ; relâché en 1795 ; on le signale ensuite à Bazouges-la-Pérouse comme « prêtre de cette commune ». (Delarue, VI, 300).

Joseph-Marie Goret des Martinais, chapelain des Ursulines ; resta caché dans la paroisse pendant la tourmente ; futur chef des Louisets.

Charles Genest, originaire de Bruz ; aumônier des Urbanistes, après M. Laîné ; historien de la sœur Nativité ; émigra à Jersey ; devint en 1803 recteur de Saint-Sauveur-des-Landes.

RÉCOLLETS (voir plus loin : Chapelles).

PRÊTRES VENUS A FOUGÈRES PENDANT LA RÉVOLUTION.

Louis-Marie Verdier, ancien prieur de l'abbaye de Savigny ; prêta le serment ; fut élu le 8 mai 1791 à la cure de Parigné ; puis à celle de Betton.

Charles-Bernard Poilvilain, ancien religieux de Savigny ; retiré à Fougères ; prêta le serment d'allégeance, en mai 1792, pour éviter l'internement à Rennes ; fut vicaire constitutionnel de Saint-Sulpice, à partir du 1er décembre 1792 ; était encore à Fougères en août 1793.

Placide-Paul Guérin, ancien jésuite, devenu chapelain du château de la Couyère ; interné à Rennes le 3 août 1792 ; enfermé à Saint-Melaine le 14 août 1792, puis à la Trinité (5 octobre 1792) et au Mont Saint-Miehel (16 octobre 1793) ; libéré le 9 mars 1795 ; vint à Fougères où il adhéra, le 10 juillet 1795, à l'acte de soumission ; semble avoir résidé alors chez M. de Trauront de Kermarec ; arrêté à Fougères le 15 avril 1796 ; enfermé au château, et conduit à Rennes ; enfermé à Saint-Méen (19 mai 1796) ; libéré le 24 décembre de la même année.

Louis-François Pézeron, chanoine régulier de la Congrégation de France ; venant probablement du courent de Paris ; retiré à Fougères ; prêta le serment et abdiqua ; dut se rétracter, car il devint en 1804 vicaire à Saint-Léonard, et en 1806 recteur de Saint-Sauveur-des-Landes.

René Lemarié, originaire de Saint-Léonard ; avait été chapelain des Urbanistes, puis recteur de Balazé en 1786 ; réfugié à Fougères (19 juin 1791) ; interné à Rennes (21 mai 1792) ; enfermé à Saint-Melaine le 24 août 1792, puis au Mont Saint-Michel (16 octobre 1793) ; libéré le 9 mars 1795.

Charles de Vallois, ancien chanoine de Dol ; curé de Rambouillet ; avait prêté serment en janvier 1791, mais s'était rétracté ; se fixa en 1792 à Fougères ; il était le frère de la Supérieure de l'Hôtel-Dieu Saint-Nicolas et d'un notable de la ville ; semble s'être caché ; ne reparut pas en 1795, mais reparut en 1797, puis se cacha encore ; en 1801, déclara choisir St-Léonard pour célébrer le culte.

Frédéric Fretigné, ex-curé de Vern, qui joua un certain rôle dans la Conjuration de la Rouërie ; médecin habile ; fut caché pendant quelque temps chez mes arrières grands-parents (famille de Villegérard), qui habitaient le faubourg Saint-Léonard ; il était déguisé en marchand de fil ; mourut recteur de Sougéal.

François-Antoine Bossard, ex-recteur de Saint-Georges de Rennes ; originaire de Montours ; interné à Fougères par l'arrêté du 15 avril 1792 ; s'y cacha ; demanda en 1795 un certificat de résidence qui lui fut refusé, parce qu'en se cachant il avait violé la loi.

Julien-Marie Gautier ; originaire de Cogles ; vicaire de Châtillon-sur-Seiche (et futur curé-doyen de Saint-Léonard de Fougères) ; s'exila ; revenu en France, il se cacha quelque temps, en 1797, à Fougères chez M. Le Bouteiller, qui habitait alors l'hôtel de Marigny.

Pierre-Clément Picard, recteur de Beaucé ; se cacha d'abord dans sa paroisse ; en 1795, on le retrouve réfugié à Fougères, où il adhéra à l'acte de soumission ; le 17 août 1796, il demanda, sans succès, à être exempté du service de la garde nationale.

D'autres prêtres fidèles durent se cacher à Fougères pendant la tourmente, sans qu'on sache ni leurs noms ni la paroisse qu'ils habitaient, ni l'époque de leur séjour. — On sait aussi que les prêtres insermentés de Rennes furent internés à Fougères en vertu de l'arrêté du 15 avril 1792. On n'en a pas retrouvé la liste.

CLERGÉ SCHISMATIQUE.

CURÉ : Jean-François Lemarchand, chanoine régulier de Rillé ; prieur-recteur de Fleurigné depuis le 5 février 1781 ; prêta le serment ; fut élu curé de Saint-Léonard le 8 mai 1791 ; abdiqua ses fonctions à la fin de 1793 ; mourut misérablement, dans le désespoir, dit-on.

VICAIRE : Laurent-Mathurin Quéré, ex-récollet de Fougères. Le recteur, M. des Aulnays, lui avait interdit de célébrer à Saint-Léonard à sa sortie du couvent ; cela excita la colère des membres du District. On croit qu'il se repentit (voir plus loin : Chapelles). VICAIRE : Ménard....

A LA FIN DE LA RÉVOLUTION.

Le culte catholique s'exerça d'abord à SAINT-LOUIS : M. Lainé de Montaubert, ancien vicaire de Saint-Léonard ; M. Déan, ancien vicaire de Saint-Didier en 1788 ; M. Goret des Martinais y officièrent de bonne heure.

Le 16 juillet 1801, M. Augustin Delaunay, ancien chapelain ; M. Jean Vincent, ancien gardien de Saint-Nicolas, et M. de Vallois, prêtre réfugié, déclarèrent choisir SAINT-LÉONARD pour y exercer le culte.

Le 1er août 1801, M. Binel, ancien vicaire, et M. Poupart, ancien sacriste, firent la même déclaration.

A SAINT-NICOLAS s'exerçait le culte schismatique ; y officièrent : MM. Guillaume Leroux, ancien vicaire de Romagné, qui devint économe de Saint-Nicolas (ne pas le confondre avec Guillaume-André Leroux, ancien chapelain des Augustines). Guillaume Leroux fut nommé en 1801, par Le Coz, curé de Saint-Léonard de Fougères. Il se soumit et mourut en 1817 ; Joseph Lemoine, ancien vicaire constitutionnel de Saint-Sulpice ; Louis Le Barbier, ancien curé constitutionnel de Fleurigné.

CHAPELLES.

1° Saint-Pierre d'INÉ. Cette chapelle, située au bord du chemin qui, actuellement, conduit du village d'Iné à la gare, était celle du Prieuré d'Iné, lequel était une dépendance de l'abbaye de Pontlevoy, et présentait cette particularité de recevoir des religieux des deux sexes (MAUPILLÉ, Deux cantons, p. 119).

Pendant quelque temps, du milieu du XIIIème au milieu du XIVème siècle cette chapelle fut le siège d'une paroisse. Elle fut ensuite desservie par un prêtre de Saint-Léonard qui portait le titre de curé (vicaire) d'Iné. Tous les dimanches, jusqu'à la Révolution, ce prêtre y célébrait la Messe et y prêchait. On y conservait le Saint-Sacrement et les Saintes Huiles. Il y avait un cimetière au côté sud de la chapelle. On y a récemment trouvé des ossements (1921).

La chapelle Saint-Pierre tomba en ruines au XVIIIème siècle. On bâtit en 1787, la chapelle actuelle qui contient des débris de la précédente, notamment une pierre ornée d'un écusson portant le nom « d'Igné ». En 1790 lp revenu du prieuré fut estimé 1.432 livres ; et le 28 mars 1792, la terre du Prieuré d'Iné fut vendue nationalement pour 12.600 livres.

2° Saint-Jean d'INÉ. Cette chapelle était située en bordure du vieux chemin qui, aujourd'hui, arrive de la Chaudronnerais, coupe la route de la Gare, et aboutit à la route de Laval. Une croix, entre la route de la Gare et celle de Laval, en marque l'emplacement. Elle fut donnée à l'abbaye de Savigny par Henri de Fougères. Vers 1150, un seigneur nommé Aëles le Chauve donna de son côté à l'abbaye quelques pièces de terre situées dans le voisinage de la chapelle Saint-Jean. Ce terrain prit le nom de Savigny.

3° Saint-Nicolas, chapelle de l'ancien Hôtel-Dieu, détruite par un vandalisme impardonnable.

4° Saint-Louis. Le tableau du maître-autel (saint Louis servant les pauvres ou les lépreux) est l'œuvre d'un peintre fougerais, Guillaume Gobert. La haute grille du choeur porte des couronnes royales.

5° Sainte-Madeleine, à la MALADRERIE, sur la route d'Iné. Le 7 mai 1793, le procureur de la commune de Fougères se plaignit de ce que le fermier de la Madeleine, Gasté, affectât d'ouvrir la chapelle tous les dimanches et fêtes, ce qui était l'occasion de rassemblements considérables de fidèles. Un inventaire fut fait des objets que renfermait la chapelle, et celle-ci fut fermée.

6° Notre-Dame de Miséricorde (détruite), construite par les Dames de la Retraite qui, établies d'abord au vieux château, vinrent se fixer au Clos-Morel, en 1716, après que les religieuses Urbanistes l'eurent quitté pour leur nouveau couvent (1689). Les Urbanistes, précédemment, avaient forcément une chapelle, dans la maison du Clos-Morel, qui était située plus près de la Rue des Prés.

7° Au COUVENT DES RÉCOLLETS (maison actuelle de retraites, rue de la Forêt). Dans cette chapelle, qui est maintenant sous le vocable de Notre-Dame de Miséricorde, se trouve un tableau de Devéria. On y voit la pierre tombale de Jean Lyais de Launay, bienfaiteur du couvent, décédé en 1628. L'autel actuel est celui de l'ancienne chapelle Sainte-Anne de Saint-Léonard ; l'autel des Récollets a été transféré à Javené pendant la Révolution.

En 1719-1720, il y avait quinze religieux au couvent de Fougères, et en 1790 cinq seulement : 3 prêtres et 2 frères. On ne sait trop ce que devinrent ceux-ci ; sur les 3 prètres, il y eut deux jureurs et un martyr ; le P. Sylvestre Forget, originaire de Clisson, âgé de 66 ans en 1790, fut victime des noyades de Carrier, à Nantes, le 16 novembre 1793. Le Gardien (supérieur), Léonard Menay, ayant juré, devint vicaire constitutionnel de la paroisse de Saint-Pierre en l'église Saint-Sauveur de Rennes. Quant à l'autre jureur, Mathurin Quérée, le premier assermenté de la région fougeraise (28 décembre 1790), il devint vicaire constitutionnel du curé schismatique de Saint-Léonard. Il était, à la fin de la Révolution, commis de l'administration municipale. On croit qu'il se repentit.

Les Frères et les Soeurs du Tiers-Ordre tenaient leurs réunions dans la chapelle des Récollets. A sa fermeture, ils obtinrent du District l'autorisation de se réunir à Saint-Yves.

Vendu nationalement, le 7 décembre 1791, à Cavé, pour 20.500 livres, le couvent des Récollets, avec l'enclos, fut racheté en 1825 par M. Gautier, curé de Saint-Léonard, qui l'affecta à une maison de Retraites et à un Orphelinat, desservis par des religieuses d'Evron.

La chapelle, réparée, fut bénite sous l'invocation de Notre-Dame de la Miséricorde et de Saint-François d'Assise, le 11 décembre 1827.

Lors de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, la maison de Retraites, qui faisait partie de la mense curiale de Saint-Léonard, fut confisquée et attribuée à la Commission des Hospices qui la loua à prix d'argent, au curé de Saint-Léonard, lequel maintint la maison de Retraites et l'Orphelinat.

En 1924, la Commission des Hospices, autorisée par le Préfet et. par la Municipalité, vendit, pour 225.000 francs, cette propriété à M. le Ct° d’Avenel qui désirait consolider l'œuvre de bienfaisance. Mais, en 1926, une nouvelle municipalité obtint de la Commission des Hospices quélle se rétractât et une action en annulation du contrat a été intentée. La solution n'est pas encore intervenue ; et, en l'attendant, la maison de Retraites continue.

8° Chapelle des Urbanistes, qui était jadis en Laignelet. Les Urbanistes étaient des Clarisses réformées par le pape Urbain VIII. Elles avaient à Laval le couvent dit « de Patience » où entrèrent successivement deux filles de Jean Lejeune de la Tendrais, lequel résolut de fonder à Fougères un couvent de cette congrégation. Un essaim du couvent de Patience vint donc s'établir le 22 novembre 1633 à Bonabry, propriété de M. Lejeune. En 1635, les religieuses se transportèrent dans la maison du Clos-Morel qui devait se trouver en bordure de la rue des Prés. En 1680, elles firent bâtir, en Laignelet, mais touchant la ville, un vaste couvent qui existe encore ; elles allèrent l'habiter en mars 1689. Le 25 octobre de cette année, il fut procédé à la translation solennelle des corps de 25 religieuses décédées au Clos-Morel ; les corps étaient répartis en 8 chasses qui furent enterrées dans le cloître du nouveau couvent, près de l'église. La communauté se développa assez rapidement, se recrutant surtout dans les familles de la bonne bourgeoisie et de la noblesse des environs.

En 1790, il y avait au couvent 31 religieuses, dont 7 converses. Leur revenu était de 6.021 livres. Leurs biens furent vendus en 1791 ; elles quittèrent leur couvent le 27 septembre 1792. Le couvent ne fut pas aliéné ; il fut remis par l'Etat, après la Révolution, à la disposition de la ville. Les religieuses se retirèrent dans leurs familles ou chez des amie, Sept ou huit d'entre elles moururent pendant la dispersion. En 1797, les survivantes se retirèrent chez M. Binel, dans la rue des Vallées. Elles restèrent là quelques années. On signale une Urbaniste de Fougères qui mourut en 1702 à 110 ans ayant passé au couvent 67 années, sans avoir jamais été à la grille, ni écrit à qui que ce fût. — (Voir notice du P. LÉON : France Franciscaine, juillet-septembre 1925).

9° Chapelle Saint-Joseph (construite en 1609), ancienne chapelle des Ursulines. L'établissement des Ursulines était très prospère. La chapelle fait partie aujourd'hui d'un pensionnat de jeunes filles, qui fut dirigé de 1824 au 11 février 1903 par les Sœurs d'Evron. N'ayant pas été autorisées en 1901, les religieuses durent quitter Saint-Joseph, suivies d'une foule protestataire. Les héritiers des fondatrices, dont les intentions pieuses cessaient d'être exécutées, intentèrent (15 mars 1903), contre le Bureau de Bienfaisance, bénéficiaire conditionnel de la donation, un long procès. Jugé à Fougères le 20 juillet 1904, puis en appel le 27 décembre 1905, et donnant satisfaction aux héritiers, le procès alla en Cassation ; mais une transaction intervint le 1er mai 1908 ; elle fut approuvée par le Préfet le 31 juillet 1908 : la plus grande partie de l'immeuble, dont la chapelle et le pensionnat, revint aux héritiers qui devaient également recevoir une somme d'argent que le Bureau de Bienfaisance n'a pas versée. Quoique cela, la volonté des vénérées fondatrices a continué d'être exécutée : le Pensionnat Saint-Joseph vit toujours.

10° Chapelle des Sacrés-Cours, au nouvel HÔTEL-DIEU, improprement appelé parfois Saint-Pierre.

11° Chapelle des Sœurs de Saint-Vincent de Paul, rue RIBOISIÈRE.

12° Chapelle de la Prison (1834). L'ancienne prison, rue Pinterie, avait aussi sa chapelle.

13° Chapelle Saint-Gorgon ; jadis en Laignelet.

14° Chapelle Saint-Thébault, ou du Petit-Saint-Nicolas, ou de .N.-D. de la Pitié ; elle se trouvait dans un ancien cimetière, rue de l'Aumaillerie (rue Chateaubriand actuelle). Elle fut détruite en 1710 par un incendie. C'était jadis, dit-on, une dépendance de la Templerie de la Chapelle-Janson. Elle devint ensuite une annexe de l'Hôtel-Dieu, ce qui explique son nom de Petit-Saint-Nicolas.

15° Saint-Roch, dans le cimetière du même nom. Elle fut construite vers 1582 à l'occasion d'une épidémie (Guillotin de Corson, Pouillé, IV, 626). En ruines dès 1776, elle fut démolie en 1810.

16° A la CHESNARDIÈRE, signalée au XVIIème siècle (détruite).

17° Notre-Dame de Bon-Secours, rue des Prés. On y invoque la Sainte Vierge pour l'heureuse délivrance des jeunes mères.

18° Chapelle du nouveau cimetière, bâtie en 1862 par M. de la Chesnardière.

19° Chapelle de l'OEuvre de Saint-Joseph.

20° Chapelle des religieuses garde-malades des pauvres (dans l'hôtel Danjou, rue Nationale).

21° Eglise Notre-Dame de Bonabry — siège d'une nouvelle paroisse très florissante, formée sur le territoire de Saint-Léonard en 1900, sur l'initiative de M. le curé Joly. L'architecte de la nouvelle église est M. Mellet, de Rennes (+ 1926). La première pierre en fut posée le 3 juin 1891. On construit en 1926-1927 le chœur.

Cette paroisse n'a pas encore d'histoire ; tout ce qu'on en peut dire, c'est que les œuvres y sont nombreuses et prospères, ce qui fait bien augurer de l'avenir.

(Emile Pautrel).

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