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LE CLERGE DE SAINT-JOUAN-DE-L'ISLE

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CLERGÉ DE SAINT-JOUAN. — JACQUES-PHILIPPE HUET-BRANGOLO, recteur, était né à la Chapelle-Blanche le 15 février 1737, de Pierre-Mathurin, sieur de la Madochère et de Jacquemine Bêchet. Il fit ses études au collège de Saint-Brieuc. On le note durant son séminaire comme possédant une bonne et forte voix et passant de bons examens. Il reçut la prêtrise le 7 mars 1761 et fut pourvu du rectorat de Lanrigan, près d'Hédé, le 24 janvier 1766. Il le résigna en 1786 après avoir obtenu au concours celui de Saint-Jouan-de-l'Isle, devenu vacant par la mort de Julien-André Le Guet, trépassé le 28 juillet 1785.

Le 13 février 1791, la municipalité de Saint-Jouan donnait avis que ni son recteur, ni son vicaire n'avaient voulu faire la lecture des décrets de l'Assemblée concernant le serment et que ni l'un ni l'autre n'avait offert de le prêter. (Archives C.-du-N., Lm 5, 9). En conséquence, M. Huet fut obligé de s'exiler après la loi du 26 août 1792. Il prit son passeport à Saint-Brieuc où il devait avoir de la famille le 18 septembre de cette année.

Voici le signalement de ce prêtre tel qu'il figure sur cette pièce : « 56 ans, taille 5 pieds 2 pouces, cheveux et sourcils châtains blancs, yeux roux, nez aquilain, bouche moyenne, menton bien fait, front haut et bien marqué, visage ovale et coloré ». Après avoir séjourné quelque temps à Jersey, M. Huet passa ensuite en Angleterre d'où il revint en France vers l'an 1800. Boullé dans son enquête le donne comme « vivant à Saint-Jouan depuis 21 mois, ancien curé aujourd'hui desservant. Bon prêtre, instruit, peut rester curé dans la même paroisse ».

Nommé le 8 avril 1803 curé concordataire de Saint-Jouan-de-l'Isle, M. Huet y décéda en fonctions âgé de 68 ans, le 7 octobre 1804.

JEAN-FRANÇOIS CHARNAL, vicatre, né le 4 avril 1758 au village du Bas-Breil en Miniac-sous-Bécherel, eut son titre clérical assuré le 25 septembre 1782 par sa mère Marguerite Gourdré, veuve de Jean Charnal. Il fit d'assez médiocres études théologiques, et reçut la prêtrise à Rennes par dimissoire en septembre 1785.

M. Charnal arrivé comme vicaire à Saint-Jouan en 1789, en remplacement de l'abbé Josse, refusa de s'assermenter. Il s'exila quelque temps à Jersey, où Lefebvre et Gofvry signalent sa présence ; mais il n'y demeura pas toute la Révolution et en revint à une époque que nous ne saurions déterminer. Le 7 février 1794, un commissaire du Directoire de Montfort vint procéder à Miniac à l'inventaire de son bien, avant de le placer sous séquestre. L'an VI (fin 1797), le commissaire du Directoire Exécutif près le district de Bécherel, le croyait caché à Miniac et le notait comme « un mauvais sujet ». (Arch. I.-et-V., L 445).

Les auteurs du Diocèse de Saint-Brieuc, etc., op. cit., II, p. 382, assurent que cet ecclésiastique fit à Saint-Jouan et aux environs beaucoup de ministère caché. L'enquête de Boullé taxe ce prêtre « d'avoir pris part à la chouannerie et d'être très entier dans ses sentiments ».

Après avoir été quelque temps vicaire de Caulnes à la restauration du culte, M. Charnal fut nommé recteur de Guitté le 13 novembre 1806, sur la démission de M. Davoyne. Il y mourut en fonctions âgé de 64 ans le 18 février 1822.

Etaient originaires de Saint-Jouan à l'époque de la Révolution : JACQUES-MARIE EBALLARD, dont nous avons fait la biographie par ailleurs ; JOSEPH-CHARLES EBALLARD. On y lira aussi la notice de M. DENIS-YVES DE KERAUFFRAY, recteur de Tréfumel, puis de Dolo, qui succéda au mois de mai 1805 à l'abbé Huet comme curé de Saint-Jouan. A son décès, advenu le 3 mars 1813, il fut remplacé dans ses fonctions par JEAN-PIERRE SOTINEL, originaire de la prédite paroisse, où il était né le 22 août 1753 du mariage de Pierre et de Modeste Eballard. Il fit ses études au collège de Dinan, reçut la tonsure le 1er avril 1775 et le sacerdoce à Rennes par dimissoire en septembre 1779.

Après avoir rempli les fonctions de vicaire dans sa paroisse natale en 1782, M. Sotinel vint à Dinan où il était prêtre de chœur à l'église Saint-Malo en 1790. Son refus de prêter le serment l'obligea à quitter cette ville à l'arrivée du curé constitutionnel François-Marie Tudeau.

L'abbé Sotinel revint alors à Saint-Jouan où son attitude combative à l'égard de la Constitution Civile, le fit décréter d'arrestation le 30 mars 1792 par le Directoire des C.-du-N. (aujourd'hui Côtes-d'Armor), « pour s'être fait connaître par un esprit d'opposition marqué à l'affermissement de la Constitution, semer partout la division et abuser même de la voie de la confession pour inspirer sur la Religion des alarmes aussi fausses que dangereuses » (Archives C.-du-N., reg. L 161, f° 39). Incarcéré au château de Dinan le 2 avril suivant, ce prêtre fut déporté d'office à Jersey le 18 septembre de cette même année.

L'enquête de Boullé indique M. Sotinel comme revenu depuis un an à Saint-Jouan et le note « bon pour faire un chantre ». Après avoir rempli les fonctions de vicaire de Saint-Jouan, puis assez longtemps celles de curé d'office, M. Sotinel en fut nommé curé en titre le 1er avril 1817 et y mourut en fonctions le 6 juin 1830.

Etait en 1790 originaire, soit de Saint-Jouan, soit de la Chapelle : PIERRE-JULIEN LEVRET, né le 23 février 1760 de Mathurin et de Perrine Delaunay, lequel entra en 1780 chez les Eudistes et enseignait en 1785 au séminaire de Dol. Nous l'avons trouvé, caché à Plouasne en 1794. En 1798, on le signalait comme « très dangereux, ayant organisé la chouannerie ». Nommé recteur de Plerguer en 1803, il y mourut en 1806.

D'après les auteurs du Diocèse de Saint-Brieuc, op. cit., II, firent du ministère caché à Saint-Jouan durant la Révolution :

M. PIERRE DELAUNAY, né à Quédillac le 17 février 1732 de Charles et Gcorgine Minier, auquel le P. Dauphin a consacré une longue notice à la p. 259 de son Histoire des Séminaires de Rennes et de Dol.

Le P. Delaunay, qui était à la fois comme Eudiste, supérieur du séminaire de Dol et recteur de la paroisse de l'Abbaye, fut expulsé de ses fonctions par la Révolution le 10 juin 1791. Au mois d'octobre suivant on le dit caché à Baguer-Morvan. Lorsque Mgr de Hercé dut quitter son diocèse, il lui conféra les pouvoirs de vicaire général.

Le P. Delaunay fit à Saint-Jouan bon nombre de baptêmes depuis la fin de 1792 jusqu'à 1800.

Un rapport de police du 14 février 1798, déclare « je n'ai pas connaissance qu'il ait fait bien du mal, si ce n'est que, après avoir fait rassembler l'Administration pour recevoir sa soumission, il ne s'y rendit pas et fit dire qu'il avait changé de sentiments ». (Lm, 5, 115).

M. Delaunay revint ensuite dans son ancienne paroisse de l'Abbaye-sous-Dol où il exerça les fonctions de recteur du 20 octobre 1800 au 29 avril 1801. Il était alors pourvu d'une carte de sûreté.

D'après l'abbé Duine : Hermine, n° du 20 juin 1910, M. Delaunay mourut âgé de 73 ans, le 17 novembre 1805, chez son neveu, PIERRE-JULIEN LEVRET, alors recteur de Plerguer.

Sur le P. Delaunay, on peut consulter P. Delarue : Le District de Dol, op. cit., t. III, 19, 20. 28 à 32. Cet auteur ne traite que du séjour de ce religieux dans cette ville. Voir aussi sur lui Chateaubriand au t. I. de ses Mémoires d'Outre-Tombe, édition Biré.

Toujours d'après les auteurs précités, firent encore du ministère à Saint-Jouan Alexandre Tessier, dit Ville au Roux, caché au village de Sur-le-Pré ; Mathurin-Jean Aubry, vicaire à Médréac ; M.-J.-B. Pescheloche, vicaire de Quédillac ; ce dernier était né dans cette paroisse le 24 mai 1755 de Jean et de Perrine Carré. Il reçut le diaconat en 1780. Il se trouvait à Saint-Jouan en 1799.

Citons encore François-Florimond Le Mée, recteur de Ménéac, que nous avons déjà vu travailler à Calorguen et à Plouasne. Cet ecclésiastique était né à Plélan-le-Grand, le 17 juillet 1759 de Pierre et de Jeanne Coignaud.

M. Gaudin dont nous parlons à l'article Guitté et M. Coulombel, que, faute de renseignements, nous n'osons identifier davantage.

Etait séminariste de Saint-Jouan en 1789, Jacques Ramard, né dans cette localité le 5 mars 1769 de Jean et de Jeanne Binard, lequel fut noté au séminaire comme « esprit médiocre, mais ayant de l'étude et de la piété ». Il fut tonsuré le 11 août 1789. Nous le perdons de vue après cette date.

 

CLERGÉ CONSTITUTIONNEL. — Se rattachait à Saint-Jouan par sa famille, qui s'en était allée habiter cette paroisse, alors qu'il était tout jeune encore, CHARLES-FRANÇOIS DENIAU natif de Jugon, lequel entra chez les Bernardins, résida à Paris, mais vivait à l'abbaye de Coëtmalouen. en 1790 et se disait indécis sur le parti qu'il devait prendre. Il sortit cependant de son couvent à la suppression des ordres religieux, étant âgé de 30 ans, s'assermenta, devint vicaire constitutionnel d'Ercé le 1er janvier 1792, y signa pour la dernière fois en cette qualité le 3 août de cette année, puis demeura à Ercé jusqu'au 22 janvier 1793 et fut ensuite soigné à l'hôpital général de Rennes, où il fut mis en état d'arrestation, quoique hospitalisé, en vertu d'ordre signé Esnue-La Vallée le 21 mars 1794, ce qui lui valut d'être transféré à l'hospice Saint-Méen.

Il habitait Rennes, rue du Lycée, lorsqu'il prêta le serment prescrit par la loi du 7 vendémiaire an IV. Il se rendit ensuite à Nantes, puis revint à Rennes où il prêta le serment de haine à la royauté prescrit par la loi du 18 fructidor an V. L'année suivante, il était plus ou moins paralytique. En septembre 1798 on le dit à Paris.

A une demande de renseignements du ministre de la police concernant le cistercien Deniau, le commissaire. du canton de Jugon répondait le 9 fructidor an VI (26 août 1798) (Archives C.- N., Lm 5, 121) :

« Je suis dans l'impossibilité de satisfaire au vœu de votre lettre du 5 courant, relativement à la moralité et à la conduite politique de Charles-François Deniau, ex-bernardin, ni aux différents décrets imposés par la loi.

Il est effectivement natif de Jugon, mais il en est sorti dès l'enfance pour suivre sa famille qui alla résider à Saint-Jouan-de-l'Isle. Il fut envoyé fort jeune au collège et se fit moine peu de temps après en être sorti et était dans une des maisons de Begar ou Coëtmalouen lors de leur défection et depuis cette époque, il a presque toujours demeuré à Rennes.

Le ministre ne se trompait donc pas en s'adressant [tout d'abord] au commissaire près l'administration départementale de l'Ille-et-Vilaine.

Quant à ses moyens de subsistance, ayant perdu sa mère dès avant la Révolution, il n'a rien à prétendre de ce côté, mais son père et ses frères et sœurs, qui demeurent à Dinan, sont fort riches et ne sont pas gens à le laisser dans le besoin. Ils peuvent lui fournir les moyens de subsister à Paris, comme ailleurs. Cependant, dans la rigueur, ils ne lui doivent rien... Au reste le citoyen Denoual, administrateur, ami de sa famille, le connait peut-être et pourrait vous en dire quelque chose. Signé : Corvoisier ».

M. l'abbé Arsène Leray, qui nous a transmis une partie des éléments de cette notice, ignore où et quand trépassa ce pauvre homme. Nous n'en savons pas non plus davantage.

(A. Lemasson).

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