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La paroisse de Saint-Hélen durant la Révolution.

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Renseignements Ecclésiastiques. — Saint-Hélen, cure du diocèse de Dol, relevait de la grande officialité de Dol et du doyenné de ce nom. Bien que Guillotin de Corson et avant lui A. de Courson indiquent le pape et l'évêque, chacun en leur mois, comme présentateurs de ce bénéfice, il est certain qu'au moins le dernier recteur de Saint-Hélen, sous l'ancien régime, fut pourvu sur la présentation du seigneur de Coëtquen. Voir du reste sur ce sujet la longue énumération des droits dont jouissaient ces seigneurs à Saint-Hélen, dans la Notice des Archives de M. le Marquis de Hallay-Coëtquen, op. cit., p. 63. Notons à ce propos l'orthographe de Saint-Hélen, que l'on écrit Ellen en la circonstance.

D'après Guillotin de Corson, le seigneur supérieur de cette paroisse aurait été celui de Châteanneuf, et le seigneur fondateur celui de Coëtquen, lequel était en même temps le gros décimateur de la paroisse. Du reste, à la veille de la Révolution, ces deux individus se confondaient en la personne de M. Etienne Baude de la Vieuville, marquis de Châteauneuf et seigneur de Coëtquen.

L'abbé du Tronchet récoltait aussi quelques dîmes à Saint-Hélen, si bien que le recteur de cette localité était à la portion congrue et recevait de ce chef une somme de 700 livres comme traitement à la fin de l'ancien régime. Sur cette somme, le recteur déclarait, le 15 novembre 1790, acquitter annuellement 70 livres, tant pour abonnement pour les grosses réparations du presbytère que pour une rente annexée au jardin et verger d'icelui, l'ensemble contenant un journal et demi de terre. Le recteur payait encore une servante et un garçon, dont le salaire et la nourriture lui revenaient à 200 livres par an. Enfin, il était imposé pour 30 livres de décimes.

Quant au presbytère de Saint-Hélen, il mesurait 46 pieds de long sur 20 pieds de large. Sa toiture était en ardoises. Il comprenait cuisine et salle au rez-de-chaussée, deux chambres et un cabinet au premier étage, et un grenier au-dessus. Dans la cour, on signale un four à cuire le pain, un refuge à porcs, une petite étable et plusieurs bâtiments de décharge. L'ensemble de ces logements fut estimé 2.400 l. en mai 1794, y compris un verger et un petit jardin qui y étaient annexés. On expertisa à la même date la pièce du Rotour, mesurant 40 cordes, et le pré Rohan, mesurant 30 cordes, lesquels avaient été donnés l'un et l'autre au profit des pauvres de la paroisse (Archives des Côtes-d'Armor, série 1 Q 1).

A la présentation de la cure de Saint-Hélen, le marquis de Coëtquen joignait celle de la chapellenie ou prieuré de la Ganterie, sise au terroir de cette localité. D'après une déclaration du 30 juin 1728, ce bénéfice valait à cette époque 115 livres de revenus, mais il était grevé de deux messes chaque semaine, soit 65 livres par an ; il payait de plus 10 livres de décimes et autres contributions annuelles et l'on estimait à 18 livres, bon an mal an, les frais d'entretien de ses édifices (Archives des Côtes-d'Armor, série G).

Cependant, le dernier titulaire de la Ganterie, l'abbé J.-O. Prioul, dont on lira la notice à l'article Langrolay, évaluait que cette chapellenie, avec celles de Launay et de Saint-Martin de Coëtquen, sises aussi en Saint-Hélen, lui rapportaient, au moment de leur confiscation, environ 400 livres de revenu annuel, mais dans cette somme il comprenait la valeur d'un trait de dîme sis en Plesder, estimé 280 livres, lequel dépendait de son bénéfice de la Ganterie.

Les restes de la chapelle de Saint-Martin de Coëtquen se voient encore à quelque distance de l'entrée du château de ce nom, près du champ de foire. Elle mesurait 32 pieds de long sur 22 de large, et fut estimée valoir 200 livres en 1794. En 1844, nous a écrit M. l'abbé Belhôte, originaire de Saint-Helen et recteur de Pléhérel, « lorsque M. Mervin fit reconstruire le choeur de l'église paroissiale de Saint-Helen, il fit transporter et placer derrière le maître-autel la belle fenêtre du XVème siècle qui décorait la chapelle Saint-Martin, ainsi que les vitraux plus ou moins détériorés qui s'y trouvaient encore », et dont nous parlerons un peu plus loin.

Rigaud, dans sa Géographie Historique des Côtes-du-Nord, op. cit., signale aussi à Saint-Hélen l'existence de la chapelle du Plessis dédiée à Saint Yves, et que l'on dessert toujours à certains jours (vers 1925). Il est possible qu'il ait existé autrefois d'autres chapelles dans cette paroisse, mais la pénurie d'archives ne nous permet pas de nous étendre davantage sur ce sujet.

En 1790, la fabrique de Saint-Hélen possédait la pièce de terre dite des Vignes, mesurant 6 cordes, laquelle fut vendue 430 livres payables en assignats de nulle valeur le 31 mai 1795, et le clos Rehanné, qui eut le même sort pour 8.000 francs le 7 mars 1799.

Les champs des Rouillères et des Chaux-Buchons, dépendant de la fondation de François Férard et de Jean Prioul, trouvèrent aussi acquéreurs pour 588 livres le 28 septembre 1795. Enfin, deux journaux et demi de terre, appartenant à la chapellenie Saint-Antoine de la Ganterie, avaient été aliénés, ainsi que la chapelle de ce nom, dés le 17 janvier 1791, pour 1.518 livres. Tous les acquéreurs de ces propriétés ecclésiastiques appartenaient à la commune de Saint-Hélen (Archives des Côtes-d'Armor, série Q). Cependant, tous les biens d'église de cette localité n'avaient pas été vendus, car le gouvernement de Napoléon 1er ordonna la remise à la fabrique de Saint-Hélen d'une chapelle et de trois pièces de terre, d'un revenu de 24 francs, lesquelles se trouvaient dans ce cas. (Cf. Dubreuil : La Vente des Biens nationaux, etc., op. cit., p. 607).

Saint-Hélen fut conservé comme paroisse en 1792. Une première vente du mobilier de son église produisit 195 livres le 12 juin 1794. Une seconde adjudication produisit 150 livres, le 6 juillet suivant. Quant à son presbytère, il fut loué le 29 juillet de cette même année. (Archives des Côtes-d'Armor, série Q).

Toujours en 1794, le 24 août, on inventoria à Dinan les vases sacrés de l'église de Saint-Hélen, à savoir : un ostensoir et un pied de ciboire pesant 1 marc 5 onces 5 gros et demi d'argent blanc ; un pied de calice, sa coupe, deux patènes et une coupe de ciboire pesant 4 marcs 4 onces 3 gros et demi d'argent doré. On y joignit une croix d'argent, pesant 8 marcs, 5 onces, 5 gros et demi d'argent doré, et de plus 1 marc 4 gros de galon d'argent décousu des ornements sacerdotaux de ce sanctuaire. Le tout fut envoyé à la Monnaie et n'empêcha pas le gouvernement spoliateur de faire faillite.

L'église de Saint-Hélen, et spécialement sa sacristie, avaient été l'objet d'importantes réparations, de 1770 à 1774. Cependant, le 17 septembre 1790, la municipalité de cette localité exposait que le maître-autel, ainsi que les deux autels latéraux de leur église, étaient si vermoulus qu'ils tombaient de vétusté. L'un de ces petits autels était alors dédié à N.-D. du Rosaire, et l'autre à Saint Hubert.

Selon M. l'abbé Belhôte précité, l'église de Saint-Helen possède encore vers 1925-1927 les statues en bois de Saint Helen et de Saint Nicolas, qui de devaient s'y trouver, croyons-nous, lors de la Révolution.

M. H. de la Messelière, dans son étude sur Les Portraits des Sites de Coëtquen dans l'église de Saint-Hélen, in-8, Saint-Brieuc, 1907, nous a laissé, page 8, une bonne description de cet édifice, qui vient d'être récemnment restauré.

D'après Gaultier du Mottay : Essai d'iconographie et d'hagiographie bretonne, in-8, Saint-Brieuc, 1869, l'on voyait à cette époque dans un vitrail de cette église datant du XVème siècle, Saint Helen, patron de la paroisse, représenté « en ornements pontificaux, mitré, crossé, les pieds reposant sur un dragon », ou selon M. de la Messelière, « terrassant un dragon ».

Jollivet, dans Les Côtes-du-Nord, op. cit., II, p. 73, reproduit la légende de l'arrivée de ce saint à l'embouchure de la Rance. Cette tradition, du reste, n'est pas spéciale à ce personnage, et P. Sebillot, dans sa Petite Légende Dorée, op. cit., p, 29, rapporte un récit sensiblement pareil à propos de saint Sieu, patron de Lancieux.

Sur Saint Helen, fêté le 26 juillet, (Gaultier du Mottay, op. cit., p. 46) ou le 14 juillet (comte de Laigue : Almanach, de l'Union Régionaliste Bretonne pour 1911), nous ne savons autant dire rien.

Un Pouillé, que reproduisent à la fois Aur. de Courson et Longnon, auteurs cités, orthographie Sanctus Elenus le nom du saint et de la paroisse qui nous occupe. Selon Longnon, ce document serait de la fin du XIVème siècle. — Un compte de 1516, publié par de Courson, op. cit., p. 550, parle aussi du recteur de Sancto Eleno.

D. Lobineau orthographie son nom Saint Elen, ce qui est du reste la forme ancienne, et se borne à écrire dans Les Vies des Saints de Bretagne, in-folio, 1725, « qu'il y a, dans l'évêché de Dol, une paroisse qui porte son nom et que l'on appelle Saint-Helen ». J. Loth : Les Noms des Saints bretons, op. cit., tient lui aussi pour l'orthographe Elen, et ajoute « qu'il est probable qu'Elen est la vraie forme dans Lan-helen », paroisse actuelle du doyenné de Combourg, mais anciennement de l'évêché de Dol. On retrouve, ajoute-t-il, plusieurs fois ce nom porté par des paroisses du pays de Galles : vg. Llan-Elen et Tref-Elen.

L'abbé de Garaby, l'intrépide rédacteur des Vies des Bienheureux et des Saints de Bretagne, in-12, Saint-Brieuc, 1839, n'a cependant pas osé, vu l'absence complète de documents, consacrer une notice à saint Helen, et M. l'abbé Duine, dans son Memento des Sources hagiographiques de l'Histoire de Bretagne, op. cit., n'a pas lui non plus prononcé le nom de ce saint. Dans son Histoire de Reims, nous a écrit le savant abbé, Flodoard parle de sept frères venus d'Irlande, parmi lesquels se trouvait Helanus, mais l'on ignore s'il y a des rapports entre Helanus et Elen.

 

CLERGÉ. — FRANCOIS LE MÉE, recteur, naquit à Saint-Hélen vers 1756 du mariage de Maurice et de Jeanne Férard, lesquels nous trouvons habitant en 1780 à la Roujolais, en Saint-Pierre-de-Plesguen.

Ordonné prêtre le 10 avril 1784, M. Le Mée fut aussitôt utilisé comme vicaire dans sa paroisse natale. Il remplissait encore ces fonctions le 17 juin 1788, au déeès de son recteur, M. Jean-François Beslay, né à Dinan-Saint-Sauveur le 9 mars 1737, lequel avait été pourvu du rectorat de Saint-Helen le 3 mars 1768, à la mort de M. Philippe Adam.

Sur la présentation de M. Etienne Baude, marquis de la Vieuville et pour lors seigneur de Coëtquen, en date du 1er juillet 1788, l'abbé Le Mée reçut le 15 juillet suivant le visa de son évêque comme recteur de Saint-Hélen, En cette qualité, ce prêtre assista à Dol, le 2 avril 1789, à l'assemblée du clergé de ce diocèse, réuni en vue de rédiger son cahier de doléances et d'élire ses députés pour les états Généraux. (Archives Nationales, C 18, n° 68).

Après s'être énergiquement refusé à s'assermenter, le recteur de Saint-Hélen décéda jeune encore à son poste, le 2 juin 1792.

HENRI-ALEXIS LE BOURGEOIS, naquit à Cherrueix (I.-et-V.), le 25 mars 1762, du mariage de Henri et de Catherine Fortin, et fut ordonné prêtre le 22 mars 1788. Envoyé dès le 4 juillet de cette année comme vicaire de Saint-Hélen, il n'y voulut point prêter serment, et quoiqu'en butte à la malveillance, il se maintint cependant à son poste jusqu'au 29 mai 1792. A cette époque, à la suite d'une dénonciation du curé Paris (Pâris), de Pleudihen, datée du 14 mai précédent, un mandat d'amener fut lancé contre M. Le Bourgeois, et celui-ci, dès lors, dut se tenir caché.

Le vicaire de Saint-Hélen était en effet sous le coup d'accusations réputées très graves à cette époque, et dont on va pouvoir juger par quelques extraits : c'est ainsi que Renée Lardoux s'était vue refuser la communion à Pâques pour avoir été à confesse au sieur Paris « qui, lui avait-on dit, n'était pas apte à administrer lés sacrements ».

« Thomas Bréginal, demeurant à la Vieuville, en Saint-Helen, et marié depuis six mois avec Gilette Beaupied, ne pouvait plus cohabiter avec son épouse parce que M. Le Bourgeois avait averti celle-ci que son mariage, célébré par un assermenté, se trouvait être nul ».

« Le sieur Coudray, officier municipal de Saint-Helen, assurait semblablement le curé Paris, avait entendit dire au sieur Bourgeois « qu'il se moquoit de le Constitution et de la Nation » et que, de plus, le jour de l'Ascension, le même ecclésiastique s'était permis de dire hautement et publiquement au peuple assemblé autour de lui qu'il ne fallait pas suivre dans ses fonctions le curé Paris, parce qu'il les damneroit ».

Enfin « Yvonne Lorre, épouse du sieur Querré, greffier de la municipalité de Saint-Helen, avait été détournée en particulier par le sieur Bourgeois d'assister aux offices des curés assermentés », car, lui avoit-il dit, « c'étoit se damner que d'y assister ».

Pour toutes ces raisons, et bien que l'abbé Le Bourgeois fut alors en fuite, le juge de paix de Pleudihen ouvrit une instruction contre lui, puis déposa ses conclusions au tribunal du. District de Dinan. Mais, le 24 septembre 1792, le « juré » d'accusation, appelé à décider s'il fallait ou non poursuivre cette affaire et juger l'inculpé par contumace, déclara « que bien que les propos anticiviques et anticonstitutionnels dont était prévenu le sieur Bourgeois, fussent très répréhensibles, et que depuis longtemps la sûreté publique étoit très exposée à être compromise par ce genre de délit, cependant comme la loi n'avait pas jusqu'ici prononcé de peine afflictive et infâmante pour des cas semblables, il n'y avoit pas lieu à continuer les poursuites ».

Quoique mis hors de cause, mais avec des considérants peu rassurants, M. Le Bourgeois jugea plus prudent de ne pas reparaître officiellement à Saint-Hélen. Du reste, il était dès lors remplacé dans cette paroisse par un ancien chapelain de Bazouges-la-Pérouse qui, depuis la mort du recteur et jusqu'au 8 septembre 1792, signe F. Blanchard [Note : le prêtre Blanchard ne tarda pas à s'assermenter].

Durant ce temps, la loi du 26 août 1792, condamnant à l'exil les recteurs et vicaires insermentés, était promulguée dans toutes les communes de France, mais bien que spécialement visé par ce décret, l'abbé Le Bourgeois ne s'y conforma vraisemblablement pas, et, toute la Révolution, demeura caché en Bretagne au péril de ses jours. Ce prêtre ne figure en effet sur aucune liste d'ecclésiastiques déportés à nous connue. Tout au contraire, les auteurs du Diocèse de Saint-Brieuc, op. cit., I, p. 142, assurent que M. Le Bourgeois fit à Plouër du ministère caché. Du reste, un rapport de police de fructidor an V (septembre 1797) le signale parmi les prêtres qui vécurent dans cette commune, où il résidait au village de Gallienne (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 111 et 121).

L'enquête de Boullé nous apprend qu'en 1802, cet ecclésiastique habitait depuis deux ans à Saint-Hélen en qualité de desservant, et qu'il y prêchait contre les constitutionnels. Elle demande son renvoi dans son département d'origine. Malgré l'opposition préfectorale, et sur le refus de M. Chauchart du Mottais d'aller à Saint-Hélen, M. Bourgeois fut désigné comme recteur de cette paroisse le 8 juin 1804.

Démissionnaire en 1823, ce prêtre demeura à Saint-Hélen, où il mourut le 16 janvier 1837, âgé de 75 ans.

Etait originaire de Saint-Helen en 1790, l'abbé JULIEN DUVAL, lequel fut d'abord vicaire de N.-D. de Dol en 1771. Il obtint la cure de la Fresnaye le 3 août 1781 et décéda à Saint-Sauveur de Dinan où l’on célébra ses funérailles le 26 juillet 1790.

 

CLERGÉ CONSTITUTIONNEL. BENOIT THIVENT, curé, était originaire, paraît-il, du département de l'Aisne, mais il vivait en 1791 à Saint-Jouan-des-Guérets comme clerc minoré. L'évêque Jacob l'ordonna sous-diacre le 17 décembre 1791, puis diacre le 7 avril 1792, et enfin prêtre le 6 juin suivant.

Sa nomination comme vicaire de Pleudihen est du 12 juin de cette même année. Dès le 8 septembre 1792, Thivent signe les actes d'état-civil à Saint-Hélen et, huit jours plus tard, il était élu curé constitutionnel de cette paroisse aux appointements de 1.500 livres par an. Bien qu'il ne fût prêtre que depuis quatre mois seulement, l'évêque Jacob, que la pénurie de sujets obligeait à pratiquer le rajeunissement des cadres, signa, le 4 octobre, son institution canonique, et dès le surlendemain Thivent prit officiellement possession de son nouveau poste. D'après le procès-verbal de son installation, Thivent monta en chaire et « exprima par un discours pathétique ses sentiments d'attachement à la Constitution française ; puis, à la suite, il demanda l'approbation du peuple, ce qu'il obtint à l'instant, par des cris de oui, répétés de toutes parts ». Il cumula ensuite à Saint-Hélen les fonctions de curé constitutionnel et d'officier d'état-civil, et quitta sa cure en nivôse an II (janvier 1794). (Cf. Archives des Côtes-d'Armor, L 260, f° 37).

M. Fouéré-Macé rapporte quelque part que Thivent fut sept mois durant emprisonné au Mont Saint-Michel par ordre du représentant Ruamps, en 1794. C'est dû reste de cette célèbre abbaye qu'il fut conduit à Saint-Brieuc et incarcéré deux mois durant à la maison d'arrêt de cette ville, sous l'inculpation d'avoir dilapidé au château de Coëtquen des effets nationaux, avec la complicité de Pierre Coudrays, ancien maire de Saint-Hélen. Ils furent acquittés de ce chef le 17 frimaire an III (8 décembre 1794) (Archives du greffe du Tribunal de première instance de Saint-Brieuc, et Archives des Côtes-d'Armor, série L/v, carton 9).

Nous retrouvons l'ex-curé de Saint-Hélen le 10 juin 1795, promettant fidélité aux lois de la République, « comme il s'en est toujours fait, ajoute-t-il, un devoir essentiel » (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 97).

Le 30 fructidor de cette même année (16 septembre 1795), on voit que Thivent, alors réfugié à Dinan, jouissait d'une pension de retraite comme abdicataire. Le 11 janvier 1796, il résidait encore dans cette ville et y faisait, conjointement avec Lalouelle et Gautier, la déclaration d'exercer le culte constitutionnel dans l'église de l'Hospice. L'année suivante, il se faisait délivrer, le 9 mai 1797, un passeport pour Paris. De retour à Dinan, l'abbé Thivent prononça le 13 septembre de cette même année le serment de haine à la royauté, puis au mois d'octobre 1797, l'évêque Jacob lui accorda sur sa demande un exeat pour s'en aller à l'île de Saint-Domingue (Archives des Côtes-d'Armor, série L/v).

Si Benoît Thivent fit ce lointain voyage, ce dont nous doutons, il ne tarda pas à revenir en France, car le 8 germinal an IX (29 mars 1801), il vivait depuis trois ans, d'après ses propres dires, à Frépillon, près de Pontoise, et il écrivait à cette date au préfet des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) pour obtenir une pension. (Archives des Côtes-d'Armor, série V). Nous perdons de vue après cette époque l'ancien curé de Saint-Hélen. (A. Lemasson).

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