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Saint Friard.

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Saint Friard naquit vers l'an 511, d'une famille de laboureurs, selon nos traditions nantaises. Saint Grégoire de Tours a écrit sa vie et c'est à lui qu'on doit presque tout ce que nous savons aujourd'hui sur le serviteur de Dieu. La jeunesse du bienheureux Friard fut chaste et pieuse. Il aimait la prière, le chant des louanges divines, les saintes veilles, et pendant qu'il se livrait aux travaux des champs avec ses compagnons, il ne cessait pas de prier et d'élever son coeur vers Dieu. Cette vie sainte était souvent tournée en ridicule par les gens de la campagne ; mais saint Friard supportait avec patience les railleries et suivait avec docilité les mouvements de la grâce. Sa prière favorite était ce verset de la sainte Ecriture: Notre aide est dans le nom du Seigneur, Adjutorium nostrum in nomine Dei. Il avait sans cesse cette parole sur les lèvres ; elle était sa consolation et sa force au milieu des épreuves quotidiennes. Saint Grégoire de Tours nous a conservé quelques détails pleins de naïveté sur cette époque de la vie du bienheureux Friard.

Un jour, il était occupé avec d'autres laboureurs à lier des gerbes dans un champ ; un essaim de guêpes se jette sur les moissonneurs et les poursuit avec acharnement. Ceux-ci s'écartent du lieu où les guêpes étaient rassemblées et s'adressant au bienheureux Friard, ils lui disent avec moquerie : « Que celui qui ne cesse jamais de prier, de faire le signe de la Croix sur ses yeux et sur ses oreilles, et de mettre ce saint étendard à l'entrée de toutes ses voies, aille couper le blé sur l'essaim et calme les guêpes par ses prières ». Le saint se jette à genoux ; après avoir imploré Dieu avec ferveur, il fait le signe de la croix sur le guêpier et s'approche en disant : « Notre aide est dans le nom du Seigneur ». A l'instant les guêpes disparaissent, rentrent dans leur asile, et le bienheureux Friard achève tranquillement la moisson, au grand étonnement de ceux qui venaient de tourner sa piété en ridicule. Une autre fois, il était monté sur un arbre pour l'émonder. La branche qui le portait se brise : « O Jésus tout-puissant, sauvez-moi, » s'écria-t-il, en tombant du sommet de l'arbre, et il se trouva à terre sans avoir éprouvé aucun mal, répétant avec bonheur sa prière habituelle : « Notre aide est dans le nom du Seigneur ».

Au milieu des travaux des champs, le bienheureux Friard se sentait appelé intérieurement à une vie plus parfaite : « Qu'y a-t-il de commun entre le monde et moi ? se disait-il. Pourquoi ne pas tout quitter, pour vaquer uniquement au service de Celui dont le nom invoqué par moi avec confiance m'a si souvent délivré du péril ? ». Tout rempli de ces pensées, il quitta son humble chaumière, et oubliant son pays et ses parents, se retira dans la solitude, afin que le soin des choses de la terre ne l'empêchât plus de vaquer à l'oraison. L'abbé Sabaudus, qui avait été autrefois ministre du roi Clotaire, se joignit à lui, et tous les deux, ayant reçu l'habit des pénitents, allèrent se fixer dans l'île Vindunite (Vindunet), qui forme aujourd'hui le territoire de la paroisse de Besné. Le diacre Secondel les y suivit. L'abbé Sabaudus n'eut pas le courage de persévérer dans sa sainte vocation ; il retourna à son monastère et périt plus tard d'une manière malheureuse.

Saint Friard vécut longtemps dans la solitude. Comme tous les saints, il mettait sa vertu sous la sauvegarde de l'humilité. Un jour, raconte saint Grégoire de Tours, il ramassa la branche d'un arbre planté par lui, que le vent avait brisée et il s'en fit un bâton qu'il portait à la main. Assez longtemps après, il mit en terre ce bâton, l'arrosa souvent, et la branche desséchée, se prenant à reverdir, produisit des fleurs et des fruits. Au bout de deux ou trois ans, elle était devenue un grand arbre. Les populations voisines admiraient cet arbre merveilleux, et une foule immense accourait chaque jour pour le voir, de telle sorte qu'on parlait au loin de la vertu du serviteur de Dieu. Saint Friard eut peur de se laisser séduire par la vaine gloire ; il prit une hache et coupa l'arbre qu'il avait planté.

Le bon vieillard avait annoncé plusieurs fois sa mort à ses frères. Il fut pris de la lièvre : « Allez, leur dit-il, allez à l'évêque Félix, et faites-lui connaître ma fin prochaine. Vous lui direz : Votre frère Friard vous envoie ce message : voici que j'ai consommé ma course, je vais être délivré des liens du monde, et pour que vous soyez assuré de la vérité de mes paroles, je vous annonce que le jour du dimanche je prends mon passage et m'en vais au repos que le loi éternel m'a promis. Venez me voir, je vous prie, avant ma mort ».

Saint Félix, arrêté alors par des affaires, répondit au bienheureux Friard : « Je vous prie, s'il est possible,  de m'attendre un peu, jusqu'à ce que, débarrassé des occupations qui me retiennent, je me rende près de vous ». Au retour des messagers, et en apprenant cette réponse, saint Friard, déjà malade au lit, se contenta de dire : « Levons-nous et attendons notre frère ». 0 homme d'une sainteté vraiment ineffable, s'écrie saint Grégoire à cet endroit de son récit, qui, tout empressé qu'il était de voir briser les liens de son corps et d'aller à Jésus-Christ, n'oublia pas pourtant les devoirs de la charité et obtint du Seigneur la grâce de demeurer en ce monde pour jouir spirituellement de la présence de son frère ! Je ne crois pas, ajoute saint Grégoire à la louange de saint Félix, qu'il fût inférieur en mérite, celui qui obtint que le Seigneur prolongeait les jours de son serviteur Friard, pour qu'il eût le temps de le visiter. Après un long intervalle, saint Félix arriva enfin. Le bienheureux Friard fut repris de la fièvre, et lorsque l'évêque entra dans sa cellule, il le salua en disant : « 0 saint pontife, vous avez longtemps retardé mon départ ». Les deux saints veillèrent ensemble durant la nuit qui précédait le dimanche, et le matin du premier jour d'août, Friard rendit son âme à Dieu. A l'instant même, la cellule du saint solitaire trembla et fut toute remplie d'une suave odeur. Saint Félix déposa dans le tombeau le corps du serviteur de Dieu, pendant que le Sauveur recevait son âme dans le Ciel.

On voit encore aujourd'hui dans l'église de Besné les tombeaux de saint Friard et de saint Seeondel. Ces tombeaux en pierre, comme il en reste un grand nombre de la même époque dans nos contrées, sont placés dans la crypte de la nouvelle église. On y conserve aussi plusieurs fragments assez considérables des ossements des deux saints, qui ont pu être soustraits aux profanations révolutionnaires (Saint Grégoire de Tours : De vitis Patrum. Les Bollandistes au 1er août). (extrait d'un ouvrage de Mgr. Richard, 1898).

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