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La paroisse de Saint-Carné durant la Révolution.

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Renseignements Ecclésiastiques. — Saint-Carné, cure du diocèse de Dol, relevait de la grande officialité de ce nom et du doyenné de Bobital, lequel se trouvait du reste, ainsi que nous l’avons déjà dit, avoir pour siège non pas la petite paroisse de Bobital, mais celle plus importante de Saint-Carné. Nous croyons que le seigneur de la terre du Pin, en Saint-Carné, était regardé comme supérieur fondateur et prééminencier en l’église de cette paroisse.

La cure de Saint-Carné était à l’alternative, autrement dit le pape et l’évêque y nommaient chacun en leur mois.

Le dernier recteur de Saint-Carné avant la Révolution, déclarait en 1790 que ce bénéfice lui rapportait 887 livres 19 sols de revenu brut, sur lequel, les charges déduites, il ne lui demeurait que 602 l. 19 s, c’est-à-dire à peine le chiffre d’une portion congrue.

Voici comment la dîme de cette paroisse se décomposait en 1790 : 27 boisseaux de froment provenant de la dîme et du clos de la Roullais, à 8 livres le boisseau, soit 218 l. — 3 bx (boisseau) et demi de menu froment à 6 l. le bx, soit 22 l. — 13 bx de seigle à 6 l. le bx, soit 91 l. — 10 bx de méteil à 4 l. le bx, soit 40 l. — 15 bx de paumelle mêlée d’avoine à 4 l. le bx, soit 60 l. — 45 bx d’avoine noire menue à 2 l. le bx, soit 90 l. — 75 bx de blé noir à 65 sols le bx, soit 243 l. 15 s. — Un godet de pois verts, soit 5 l. — 200 bottes de filasses de lin à 15 s. la couple, soit 75 l. — 2 gerbes de chanvre valant 1 l. 4 s. — La valeur des pailles, soit 18 l. — Le trèfle provenant du Clos aux Prêtres, le dit champ attaché à la cure comme fondation ou aumône, soit 30 l. (Archives es Côtes-d'Armor, série Q, églises et chapelles).

Le presbytère de Saint-Carné consistait en 1791 en une maison composée d’une cuisine, d’un vestibule et d’un petit salon, plus un escalier conduisant aux chambres, au nombre de deux et un cabinet. Le tout recouvert en ardoises. La dite maison mesurant 41 pieds de long sur 19 pieds de large. Dans la cour se trouvaient grange, hangar, écurie et deux refuges à porcs.

L’église paroissiale, reconstruite presque en entier vers 1845, dans le style de cette époque, est présentement sous le patronage de Saint Pierre. L’on ne connaît en effet absolument rien concernant Saint Carné, dont Lobineau, dans sa grande Vie des Saints de Bretagne, déjà citée, n’a pu qu’écrire : « Ce saint, qui nous est inconnu, ne l’a pas été apparemment à tous ceux qui ont fait porter son nom à l’une des paroisses de l’évêché de Dol ».

Il existe au Chêne-Ferron une chapelle domestique dédiée à Sainte Emérance. On voit aussi dans l’église de Saint-Carné une statue en bois de cette sainte, ainsi que celles de Saint Carné en costume épiscopal, de Saint Etienne, et de Saint Pierre. Un village à Saint-Carné porte encore aujourd’hui le nom de la Chapelle, mais aucun souvenir ne se conserve plus maintenant du modeste sanctuaire qui dut jadis exister en ce lieu.

L’an 1791, la fabrique de Saint-Carné possédait un fonds de réserve s’élevant à 908 livres, somme importante pour l’époque. De plus, malgré le trouble déjà apporté dans les pratiques religieuses, les offrandes à la tasse le dimanche avaient rapporté 12 l. cette année. Le fil et le beurre offerts à l’église avaient été vendus 6 l., le blé noir autant, les pommes des commençailles 5 l. et les cierges fournis aux enterrements 3 livres seulement. On estimait à 40 l. le produit des pommes du cimetière et à 48 l. la somme des rentes constituées payées à l’église au profit de la fabrique, dont une entre autres de 30 l. fondée le 28 octobre 1770, par un membre de la famille Egault.

Les biens ecclésiastiques de Saint-Carné vendus lors de la Révolution consistaient en : le Clos aux Prêtres, contenant un journal, et le Chauchix, contenant trois quarts de journal. Ils furent achetés par Joseph Brillard. De plus, une maison au village de la Rue Josse, un courtil, une pièce de terre et le Champ Perot, qui dépendaient de la prestimonie dite de la Rue-Josse, trouvèrent aussi acquéreur le 26 avril 1791 dans la personne de Joseph Brillard. L’ensemble de ces propriétés avait été prisé 2.574 livres le 19 mars précédent.

Quant au presbytère de Saint-Carné, il fut expertisé et prisé 1.200 livres le 28 mai 1794, mais il ne fût pas vendu.

L’argenterie de l’église de Saint-Carné, transportée à Dinan, fut expertisée le 24 août 1794, avant d’être envoyée à la Monnaie. Le procès-verbal dressé alors signale « deux pieds de calice, un ostensoir, la couverture d’un ciboire et d’une petite custode, le tout pesant neuf marcs, cinq gros, deux onces d’argent blanc. — Deux coupes de calice, deux patènes, le pied d’un ciboire, la coupe d’une petite custode et son croissant, pesant ensemble deux marcs, sept onces, sept gros d’argent doré. — Une croix pesant six marcs, deux onces, cinq gros et demi d’argent doré. — Un marc, six onces, un gros de galon d’argent et quatre onces de galon doré ».

La Révolution supprima Saint-Carné comme paroisse en 1792 et le réunit à Trévron pour le spirituel. Il ne fut officiellement rétabli comme centre religieux qu’en 1803, époque à laquelle on lui adjoignit Bobital, jugé insuffisant pour constituer une paroisse et faire vivre un desservant.

 

CLERGÉ. — GILLES-RENÉ MARIE DE MINIAC, recteur-doyen, était né à Baguer-Morvan le 19 septembre 1746, de M. Pierre, sieur de la Faverais et procureur fiscal de Château-d’Assis, et de Marie-Madeleine Le Proux, tous deux habitant le village de la Dibois. Ordonné prêtre le 22 septembre 1770, l’abbé De Miniac exerça cette même année et la suivante les fonctions de vicaire dans sa paroisse natale, puis prit, paraît-il, ses grades en théologie. Il obtint ensuite au concours la cure de Saint-Carné, dont il fut pourvu en cour de Rome, et prit possession le 19 mai 1778. Il y succédait à M. François-Ignace Guérin, précédent recteur, décédé en fonctions à l’âge de 40 ans, le 13 novembre 1777, lequel gouvernait la paroisse de Saint-Guinoux lorsqu’on l’avait transféré à Saint-Carné, le 29 août 1770. Avant d’entrer dans le ministère, ce prêtre avait été régent au collège de Dol. Il remplaçait à Saint-Carné l’abbé Nicolas Poilevé, qui y était trépassé recteur le 2 mai 1770, après avoir administré 13 ans durant cette localité, où il avait été installé le 23 septembre 1757 au lieu et place de M. Pierre Grison, qui n’avait occupé que trois ans le rectorat de cette paroisse.

Pour en revenir à M. De Miniac, celui-ci, en qualité de recteur-doyen, fut choisi comme électeur par l’assemblée du Clergé du diocèse de Dol le 3 avril 1789. Il eut même l’honneur d’être désigné par ses collègues comme député suppléant aux Etats Généraux, mais il n’eut pas l’occasion d’y siéger. (Cf. Liste alphabétique des noms des députés à l’Assemblée Nationale et de leurs suppléants, in-Bibi. Nat., L 26, 29).

Après le vote de la Constitution Civile du Clergé, l’abbé De Miniac, qui était animé des meilleurs principes, adhéra des premiers à la Société dite du Coeur de Jésus, que venait de fonder le P. Picot de Closrivière, et, bien loin de consentir à prêter serment, il ne manqua pas de protester avec énergie contre les innovations schismatiques que l’Assemblée Nationale voulait, force en mains, imposer à la France comme code religieux.

En raison de sa courageuse opposition, M. De Miniac fut déclaré le 10 février 1792 déchu de sa cure par les autorités départementales des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), « pour avoir fomenté des troubles, semé la discorde et soulevé le peuple en refusant d’administrer la bénédiction nuptiale à des personnes pourvues de dispenses légitimes de l’évêque (intrus) des C.-du-N. » (Archives des Côtes-d'Armor, L, 161, f. 16). En conséquence de cet arrêté, le recteur de Saint-Carné dut s’éloigner de sa paroisse, où l’on désigna pour le remplacer, en qualité de vicaire provisoire, l’ex-capucin Julien Briand, de Languenan. Mais celui-ci ayant été pourvu sur les entrefaites du poste d’aumônier de l’hospice de Dinan, délaissa Saint-Carné, où le recteur légitime put officiellement reprendre ses fonctions. Cependant, quand M. De Miniac réclama les trimestres échus de son traitement, le 17 mars 1792, les administrateurs du district de Dinan proposèrent à ceux des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) « que puisque ce prêtre avait été déchu de sa cure, on ne le réputât désormais pour le payer qu’en qualité de vicaire provisoire », ce qui permit de le priver de la moitié de son traitement. Archives des Côtes-d'Armor, série L/v, district de Dinan).

Lors de l’application de la loi du 26 août 1792, M. De Miniac, comme insermenté, fut contraint de prendre, le 10 septembre suivant, à Saint-Carné, un passeport pour s’exiler. Nous avons relevé sur cette pièce son signalement que voici « Taille 5 pieds, 4 pouces, 6 lignes ; sourcils et cheveux bruns mêlés de gris ; barbe grise mêlée de blanc ; yeux gris, roux et petits ; nez long aquilin ; bouche moyenne ; menton rond ; front haut et carré ; visage mince ». Le recteur de Saint-Carné s’embarqua au Châtelier, en Rance, le 11 septembre, à 4 heures du soir. Il ne débarqua à Jersey que le surlendemain seulement, après avoir plusieurs fois failli périr. De cette île M. De Miniac trouva moyen de gagner l’Italie, où il séjourna à Bagnorea, dans les Etats Pontificaux, lisons-nous dans la publication du R. P. Le Rohellec.

Malgré le soin qu’avait pris M. De Miniac de vendre avant son départ tous ses biens, meubles et immeubles, à son frère François, ainsi qu’à Laurent-Mathurin Juhel, son beau-frère, le gouvernement révolutionnaire fit procéder, le 11 février 1794, à l’adjudication du mobilier de cet ecclésiastique demeuré à Saint-Carné. Celle-ci produisit 894 livres 6 sols.

L’enquête de Boullé qualifie ce prêtre de docteur en théologie. Elle le note « un peu litigieux, instruit, apte à être subcuré ou même curé ». Les jours de M. De Miniac, du reste, étaient désormais comptés. Il décéda en effet à Saint-Carné le 11 février 1803, âgé seulement de 56 ans. Son frère, François-Marie, notaire à Dol, et son beau-frère, Mathurin Juhel, d’Epiniac, signèrent la déclaration de sou décès.

Cette biographie est la première parue sur M. l’abbé De Miniac. Le Diocèse de Saint-Brieuc, etc., t. I, est muet sur cet ecclésiastique, dont il semble avoir ignoré l’existence.

Le 16 janvier 1804, OLIVIER-JEAN FLEURY, pour lors résidant à Saint-Carné comme curé d’office, depuis février 1803, fut nommé recteur des paroisses de Saint-Carné et de Bobital réunies.

Né à Léhon, le 19 juillet 1769, d’Olivier et de Perrine Gallée, cet ecclésiastique fit son cours au collège des Laurents, où on le note comme « se conduisant bien ». Il passa de bons examens théologiques et reçut le sous-diaconat le 18 septembre 1790. Bien que non compris tout d’abord parmi ceux que la loi du 26 août 1792 condamnait à l’exil, l’abbé Fleury, qui ne voulait point s’assermenter et désirait recevoir la prêtrise, prit, le 11 septembre 1792, devant la municipalité de Léhon, un passeport pour se déporter. Il se trouvait à Portsmouth le 1er avril 1793, se disait prêtre et demandait à cette date des secours pour le faire subsister. Nous ignorons s’il était revenu en France le 4 août 1800, date à laquelle sa mère faisait d’actives démarches pour obtenir sa radiation de la liste des émigrés, sur laquelle une mauvaise interprétation de la loi l’avait fait inscrire lé 14 juin 1794. (Archives Nationales, F 7, 7764, n° 7795).

Boullé, dans son enquête, note l’abbé Fleury comme « résidant à Dinan depuis six mois et ayant beaucoup de dispositions ».

Ce prêtre, qui aspirait; paraît-il, à la vie monastique, signe le 28 juillet 1825 sur les registres de catholicité de Saint-Carné : « Fleury, grâce à Dieu, ex-desservant ». Deux jours plus tard, il écrivait : « Je termine ma carrière pastorale après ma démission, acceptée par Monseigneur de Saint-Brieuc, et la nomination à moi notifiée de mon successeur, M. Cormao, vicaire à Pleudihen » ; et il signe « Fleury, prêtre, desservant de Saint-Carné pendant 22 ans et six mois, Sit nomen Domini benedictum ».

Nous n’avons pu trouver jusqu’ici la date et le lieu du décès de cet ecclésiastique, qui avait si peu de goût pour le ministère paroissial.

Il n’y a plus présentement qu’un seul prêtre natif de Saint-Carné. Etait originaire de cette paroisse en 1790 : M. CHARLES EGAULT, né au bourg le 11 février 1739, du mariage de Jean et de Guillemette Colas, lequel reçut la prêtrise à Lol le 16 juin 1764.

Nommé vicaire à Sains, dans le canton de Pleine-Fougères, en 1786, M. Egault s’assermenta comme tel le 2 3 janvier 1791. Elu curé de Saint-Solen le 12 juin de cette année, cet ecclésiastique refusa ce poste, et continua d’exercer le ministère à Sains, où les officiers municipaux lui rendaient témoignage le 23 octobre 1792 « qu’il ne s’était pas absenté depuis 3 ans l’espace de huit jours de suite, qu’il s’est toujours conformé aux lois et qu’il a édifié le peuple par la manière dont il s’acquitte de son devoir ».

C’est dans cette paroisse que, voyant la tournure des événements politiques, M. Egault consentit à déposer le 4 mars 1794 ses lettres de prêtrise devant la municipalité de cette localité, à laquelle il déclara, en conséquence de cet acte, « abdiquer ses fonctions ». Il crut même prudent d’ajouter dans la circonstance « qu’il était infirme depuis douze ans ». Les documents nous manquent et nous laissent ignorer si, comme il est vraisemblable, Egault, malgré cet acte de lâcheté, fut incarcéré au Mont Saint-Michel durant quelques mois, ainsi que ses autres collègues du clergé constitutionnel des environs.

En qualité d’abdicataire, Egault recevait une pension de 1.000 livres quand il manifesta, le 16 mai 1795, son intention d’habiter désormais à Saint-Carné. Mais peut-être craignit-il pour sa sécurité dans son pays natal ? Toujours est-il que, le 24 mars 1796, il écrivait vouloir choisir l’enceinte de l’église de l’hospice civil de Dinan pour y exercer les cérémonies du culte « catholique, apostolique, romain... et constitutionnel ».

C’est aussi à Dinan que le prêtre Egault prononça, le 13 septembre 1797, le serment de « haine à la Royauté » prescrit par le gouvernement du Directoire. Du reste, les serments ne lui coûtaient pas, si nous l’en croyons lorsqu’il assure le 12 juillet 1798 « avoir prêté tous les serments prescrits par les lois depuis le commencement de la Révolution et n’en avoir rétracté aucun » (Archives des Côtes-d'Armor, série L /V , district de Dinan).

M. Egault vivait encore à Dinan l’an X (1802). Le préfet Boullé le signale alors comme « à laisser au repos ». Il était, d’après les registres de Mgr. Cafarelli, « infirme » en 1805 et habitait à Saint-Carné. Il y mourut le 12 février 1806, à l’âge de 60 ans, réconcilié avec l’Eglise, si l’on en juge par le libellé de son acte de sépulture :

« Messire Charles Egault, originaire de cette paroisse, âgé de 66 ans, décédé hier en sa maison de la Rue-Josse, a été ce jour inhumé dans le cimetière de cette paroisse, par M. Collas. desservant de Calorguen, en présence de MM. Buret et Gouello, vicaires de Saint-Sauveur de Dinan ; Labbé, directeur de l’Hospice de Dinan ; Plaine, desservant de Léhon. A Saint-Carné, le jeudi 13 février 1806. Signé : FLEURY, desservant ». [Note : Bibliographie. — Cf. Delarue : District de Dol, t. VI , p. 77-108, où l’on trouvera plusieurs détails sur le séjour de M. Egault à Sains de 1791 à 1794. Même volume, p. 223, 273 et 274].

Avait aussi vu le jour à Saint-Carné un autre CHARLES EGAULT, fils unique de Charles et de Thomase Egault, lequel naquit vers 1756, reçut la prêtrise le 22 septembre 1782 et fut presque aussitôt nommé, vicaire à Pleine-Fougères, où il refusa nettement de s’assermenter en 1791. Sur le rôle que cet ecclésiastique tint dans cette paroisse, nous ne reproduirons pas ici les documents que M. Delarue a déjà donnés en 1908 dans la quatrième partie de son bel ouvrage sur Le District de Dol, p. 33, 49, 50, 51, 52, 56 et 57.

A l’arrivée à Pleine-Fougères d’un curé intrus, M. Egault dut quitter cette localité. Il vint alors habiter chez ses parents à Saint-Carné, le 20 avril 1792. C’est là qu’il prit un passeport pour se déporter le 10 septembre de cette année. Il s’embarqua le lendemain avec M. De Miniac et séjourna à Jersey, où L’Estourbeillon signale sa présence. Un an plus tard, les biens meubles et immeubles de ses parents étaient placés sous séquestre au titre de la loi sur les émigrés.

Rentré en France le 17 juin 1802, M. Egault fut nommé en 1803 recteur de Cherrueix. Il y mourut en fonctions le 16 janvier 1804, nous a écrit notre ami, M. chanoine Bondon, qui a recherché pour nous la date du décès de ce prêtre aux Archives du greffe de St-Malo.

 

CLERGÉ CONSTITUTIONNEL. — Saint-Carné n’a jamais eu comme pasteur un curé constitutionnel résidant. Dès le 13 juin 1791, les électeurs du district avaient désigné pour ce poste JOSEPH-PIERRE GOHIN, né à la Chapelle-Chaussée du mariage de René et de Marie Jamet, et lors de la Révolution chantre à Saint-Germain de Rennes, mais ce prêtre, fidèle à sa foi, ne voulut point accepter ces fonctions. Après avoir été détenu à St-Melaine de Rennes à cause de son orthodoxie, il fut déporté d’office par Saint-Malo au milieu de septembre 1792. Les enquêtes préfectorales de l’an X le donnent comme « n’ayant fait ni serment, ni soumission, et vivant à Romillé en qualité de curé depuis son retour d’exil en 1801 ».

Une autre tentative pour doter Saint-Carné d’un curé constitutionnel n’eut pas plus de succès le 4 octobre 1791. JEAN-FRANÇOIS EGAULT, chapelain de Saint-René, en Saint-André des Eaux, fut élu à la date précitée comme curé de Saint-Carné, mais ce prêtre, qui du reste était insermenté, refusa ces fonctions. Nous verrons sa biographie à l’article Saint-André. Finalement, on prit le parti, en septembre 1792, de confier Saint-Carné pour le culte constitutionnel au nouveau curé de Trévron, BOURREAU DE CHAVIGNY, ex-moine de Saint-Jacut, dont on lira un peu plus loin la biographie. (A. Lemasson).

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