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HISTORIQUE DU GRAND ORGUE DE LA CATHEDRALE DE SAINT-BRIEUC

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ORIGINE DU BUFFET D'ORGUES

Il est de style Renaissance et une inscription, détruite dans la première moitié du XIXème était ainsi libellée : « Apporté d'Angleterre en 1540 ». Dans le Tome I des Anciens Evêchés de Bretagne, par Geslin de Bourgogne et de Barthélémy (Saint-Brieuc, Guyon frères, et Paris, Dumoulin, 1885), cette oeuvre d'art est ainsi appréciée : « En tant que finesse d'exécution, caprice de broderie, gracieux ornements, arabesques fantastiques, expression de pose et de physionomie des personnages, des amours et des animaux jouant dans le feuillage, il serait difficile de trouver une boiserie où l'art ait uni plus de délicatesse à plus de variété. Dans chaque panneau se détachent plusieurs médaillons portant des têtes d'hommes et de femmes, en costume du temps de François Ier … ». (Tome I, p. 220). C'est, avec l'autel de l'Annonciation, par le sculpteur Corlay (XVIIIème siècle), le plus bel ornement de notre Cathédrale.

Une vieille tradition, consignée sur le cahier de paroisse de La Roche-Derrien (où l'orgue de la cathédrale fut transporté en 1848, le buffet seul restant à Saint-Brieuc), veut que cet instrument ait été acquis de l'Abbaye de Westminster. D'autre part, « un facteur d'orgues compétent, M. Gaudu, père, de Saint-Brieuc, estimait que cet orgue n'avait pas moins de 400 ans ».

Le Révérend Jocelyn Perkins [Note : Voici la lettre écrite par le Rev. Perkins au Rev. Chanoine Doble, du diocèse anglican de Truro (Cornwall), notre collègue de la Société d'Emulation, qui avait eu l'obligeance de lui écrire, à ma demande : The Little Cloister, Westminster Abbey, S-W. July, 12-1938. My dear Sir, Your letter is very interesting, and I only wish I could throw some light upon other than what follows. I was already aware of the tradition at St-Brieuc, though I did not know that the actual organ had been removed to La Roche-Derrien. The great inventory compiled at the time of the Suppression which took place at Westminster early in 1540 makes mention of one if not two organs. We know that quantity of embroidered fabrics found their way across the Channel, and I see no reason why they should not have been accompanied by organs from the greater monastic churches. On the other hand, no record of any such fact has so far been discovered here, and it seems pretty clear that there was little if any break in the carrying on of the musical services. The organ would probably have been but a small affair, and I find it difficult to believe that the immense quantity of carved woodwork of the panels in the Saint-Brieuc organ loft which I have examined would be needed to encase it, though I may be wrong. Again, I should have thought that the carved work in question was of a distinctly later date than the first forty years of the sixteenth century. I cannot recall any English woodwork at all resembling that in Saint-Brieuc, until a much later date. I am afraid the above conjectures are not very helpful. Believe me. Yours very truly, Jocelyn Perkins], dont les travaux sur l'historique de l'Abbaye de Westminster font autorité, estime qu'il n'y aurait rien d'invraisemblable à ce que l'un des orgues de cette Abbaye ait suivi le chemin des nombreux ornements d'église qui furent vendus sur le continent, lors de la suppression des monastères par Henri VIII. (L'inventaire des biens de l'Abbaye de Westminster eut lieu précisément en 1540).

Mais l'éminent archéologue note que la vente de l'orgue en question n'est mentionnée nulle part, qu'au surplus, les offices en musique ne cessèrent pas, à l'Abbaye de Westminster, avec la Réforme, et qu'enfin le style du buffet lui parait nettement postérieur à celui des boiseries anglaises de la première partie du XVIème siècle.

Le buffet serait-il donc postérieur, à l'instrument primitif, qui, seul, viendrait d'Angleterre ? Mentionnons aussi l'hypothèse suivant laquelle cet orgue aurait été donné à la cathédrale par Jean de Rieux, évêque commendataire de Saint-Brieuc jusqu'en 1546.

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L'ORGUE JUSQU'EN 1848

D'importantes réparations eurent lieu en 1677, par les soins d'un Sr. Mesnin sur lequel nous n'avons aucun autre renseignement (Geslin de Bourgogne, op. cit., Tome 1, p. 220). Si la date est exacte, l'organiste était alors « Messire Jean-Baptiste Jacquet » qui, en 1681, après de longues années de loyaux services, demandait et obtenait son congé et était remplacé par « Messire Jean-Baptiste Belloste, diacre du diocèse de Rennes » aux appointements de 21 livres par mois, à charge pour lui de payer un souffleur (Geslin de Bourgogne, op. cit., Tome I, p. 178).

Au début du XVIIIème siècle, l'orgue fut déplacé lors de la reconstruction de la nef et replacé seulement en 1735. On posa alors des consoles pour le soutenir, ce qui coûta 200 livres (op. cit., Tome I, p. 220).

Sous la Révolution, l'orgue ne parait pas avoir été saccagé, bien que le culte constitutionnel lui-même y ait été aboli, de mars 1794 à juillet 1799. Peut-être son utilisation en vue des fêtes civiques (fête de la Raison, de l'Etre Suprême, etc.) le fit-elle respecter.

Vers 1830, l'organiste était M. Julien-Jean Colin (+ 1852), père du grand compositeur et organiste Charles Collin (1827-1911) qui lui succéda, ainsi que de Pierre Collin (1833-1905), organiste de Saint-Michel, et des abbés Jules (1816-1876), Louis (1830-1891), Félix (1835-1891) et Auguste (1839-1901), successivement maîtres de chapelle de la Cathédrale et de la Chapelle. Saint-Guillaume, grand-père de Charles-Augustin Collin, l'éminent compositeur et organiste de Notre-Dame de Rennes (1865-1938) et de notre savant collègue et conférencier, M. Sullian Collin.

L'abbé Louis Collin, dans une Vie de l'Abbé Jules Collin, son frère, raconte comment leur père, Julien-Jean Collin, s'étant rendu compte des défectuosités de son vieil instrument entreprit d'y remédier et, par un tour de force vraiment génial, parvint, seul et sans maître, sans même quitter Saint-Brieuc, à acquérir des connaissances suffisantes dans l'art de la facture d'orgue pour restaurer lui-même son instrument.

Le temps avait fait son oeuvre dans l'orgue de la Cathédrale, sur le buffet duquel on lit la date de 1540, et ce magnifique instrument jadis apporté d'Angleterre s'était grandement détérioré. Notre père demanda et obtint la permission de remédier au mal. Pour cela, il fallait relever l'orgue dans toutes ses parties. Or cet important travail était commencé, quand Cavaillé-Coll, la plus sérieuse autorité en matière d'orgues passa par Saint-Brieuc [Note : Probablement en 1837, époque à laquelle Cavaillé-Coll circulait en Bretagne pour la construction des grandes orgues de Pontivy, Lorient (église Saint-Louis) et Dinan (église Saint-Sauveur)].

Il vit la cathédrale, aperçut des échafaudages autour de l'orgue, et quand, s'inquiétant de l'ouvrier, il apprit que seul, l'organiste s'était chargé de l'opération, il s'écria : « Celui-ci n'a pas froid aux yeux ; allons le voir ! ». Il se fit conduire chez notre père qui était absent, mais notre frère (Jules) reçut M. Cavaillé-Coll et l'accompagna à la Cathédrale où déjà, quoique bien jeune, il aidait lui-même notre père. L'éminent artiste examina tout avec la plus scrupuleuse attention : « Où est donc Monsieur votre père, demanda-t-il alors, a-t-il étudié la facture ? ». Quand il sut qu'il n'avait pas quitté Saint-Brieuc et qu'il s'était formé seul, sa surprise ne connut plus de bornes : « Monsieur votre père, continua-t-il, est un homme de grande valeur, son travail dénote une intelligence des plus habiles ; je n'aurais pas mieux fait. Je regrette de ne pas l'avoir vu ; veuillez au moins lui transmettre mes plus sincères félicitations ».

(L'éminent organiste avait également construit un petit orgue portatif, dit « régale » consistant en un jeu d'anches de 8 pieds. Il avait voulu le construire entièrement seul, sans se borner à assembler des pièces toutes faites. L'instrument fut offert par lui à Mlle Cadiou, nièce de son prédécesseur et maître d'orgue. Il est retourné depuis dans la famille Collin).

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LA CONSTRUCTION DE L'INSTRUMENT ACTUEL PAR CAVAILLE-COLL EN 1848

[Note : Outre le grand orgue de la Cathédrale de Saint-Brieuc, et les 3 orgues précitées, Cavaillé-Coll a construit des orgues à Saint-Brieuc (Saint-Michel, grand orgue, 1872), à Brest (grand orgue de l'église Saint-Martin), à Nantes (orgue de chœur de Saint-Clément), à Quimper (grand orgue de la cathédrale), à Rennes (grand orgue de 32 pieds de la cathédrale en 1875, grand orgue de l'Hospice Saint-Yves, orgue de chœur du Couvent des Carmes), à Saint-Malo (orgue de chœur de la Cathédrale), à Saint-Servan (grand orgue et orgue de chœur de l'église paroissiale, grand orgue du Couvent de Sainte-Anne, à Lannion (grand orgue du Couvent de Sainte-Anne), à Sainte-Anne d'Auray (grand orgue de l'église du Pèlerin), à Belle-Isle-en-Mer (grand orgue de la paroisse du Palais), à Guémené-Penfao (orgue de chœur de la paroisse)].

L'un des fils de Julien-Jean Collin,. Charles Collin, étudia 5 années l'orgue et la composition à Paris, d'abord sous la direction du vieil organiste de Saint-Germain-des-Prés, Bergancini, puis sous celle de Lefébure-Wély (1817-1870), et devint l'ami, le collaborateur et le commensal du célèbre facteur d'orgues Cavaillé-Coll (1811-1891).

De retour à Saint-Brieuc, en 1845, il succédait à son père comme organiste de la Cathédrale. Il fut naturellement déçu par la comparaison entre son vieil instrument et les magnifiques orgues qu'il avait pu faire résonner à Paris. « Encore, disait-il, si j'avais un clavier de pédales ». Son père construisit alors un clavier de pédales qui eut l'approbation de Cavaillé-Coll. Mais c'était insuffisant, et il fallait se décider à doter la Cathédrale d'un instrument neuf, conforme aux progrès de la technique de la facture d'orgues. En 1847, le Ministère des Cultes commanda à Cavaillé-Coll un nouvel instrument. L'évêque, Mgr. Lemée (né à Yffiniac en 1794, évêque de Saint-Brieuc en 1842, décédé en 1858), tint à faire ajouter à ses frais certains jeux.

Le buffet, dont certaines parties tombaient en poussière, fut restauré également et rétabli dans l'intégrité de son style (les ornements usés furent reconstitués par le dessinateur Liénard et exécutés par le sculpteur breton Jean Etienne [Voir : Vie d'Aristide Cavaillé-Coll par Cécile et Emmanuel Cavaillé-Coll (Paris, Fischbacher, 1929, page 70)]. Il fallut toutefois mutiler deux panneaux pour placer les claviers devant le buffet d'orgues. (Auparavant ils étaient placés derrière, ce qui empêchait l'organiste de suivre l'office). D'autre part, le dessous de la tribune est construit dans le style un peu lourd en honneur en 1848, et l'on peut regretter également que la tribune masque presque entièrement au public la vue du buffet.

La construction de l'orgue coûta 35.000 fr. (des francs-or, ne l'oublions pas), et la restauration du buffet 14.000 fr.

L'inauguration eut lieu le 15 Octobre 1848, à la grand'messe et aux vêpres. Le soir, à 8 heures, après un Te Deum solennel, Charles Collin fit, pendant deux heures, résonner sous ses doigts le merveilleux instrument. On admira particulièrement une Pastorale de sa composition. Le jeudi suivant, ce fut Lefébure-Wély, empêché d'assister à l'inauguration, qui « toucha » l'orgue. Mme Lefébure-Wély chanta un 0 Salutaris (probablement le célèbre O Salutaris composé par son mari, et dont ce fut la première audition) [Voir Le Publicateur des Côtes-du-Nord, numéros d'octobre 1848, à la Bibliothèque Municipale].

En 1852, la foudre tomba sur la tour du Midi de la Cathédrale, et l'orgue dut subir, l'année suivante, d'importantes réparations.

Charles Collin exerça pendant 64 ans, jusqu'en 1909, ses fonctions d'organiste. On sait quelle réputation eurent, grâce à lui et ses frères, maîtres de chapelle, les offices de la Cathédrale. On venait de fort loin entendre le célèbre organiste qui était en même temps un grand compositeur. (Voir, à ce sujet, notre étude sur les Cantiques Bretons harmonisés par Charles Collin, Bulletin de la Société d'Emulation de 1936).

Peu après la construction du grand orgue, Mgr. Lemée, sur les instances de l'abbé Jules Collin, fit installer un orgue de choeur. Jusque-là la maîtrise se composait de 6 enfants et 4 laïques (dont deux joueurs de serpent et deux chantres). L'abbé Jules avait fait adjoindre deux chantres prêtres, et avait obtenu une contrebasse. L'orgue de choeur fut malheureusement ôté en 1854 lors de la transformation du choeur de la Cathédrale. (Il a été transporté dans l'église paroissiale de Loudéac). On y suppléa par deux ophicléides et une contrebasse dont jouait encore, au début du XXème siècle, le maître de chapelle d'alors, l'abbé Rouxel, devenu par la suite recteur de Ploufragan. On eut également un harmonium [Note :  L'harmonium était, en 1848, un instrument tout nouvellement inventé, puisque dans son Traité d'Orchestration de 1843, Berlioz le mentionne sous le nom de « Melodium » parmi les instruments nouveaux], qui n'a été remplacé que plusieurs années après la guerre de 1914, par un petit orgue de choeur, placé jadis dans la chapelle des défunts (1 clavier, 1 pédalier, 5 jeux, maison Debierre, de Nantes).

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DESCRIPTION DE L'INSTRUMENT

[Note : Pour l'explication des termes techniques, voir les Méthodes d'orgue, ou l'excellent ouvrage de Lavignac : La Musique et les Musiciens. Les jeux de 8 pieds donnent la notation écrite, ceux de 16 pieds l'octave grave, ceux de 4 pieds l'octave aiguë, ceux de 2 pieds la double octave aiguë, etc. Le jeu de quinte donne la quinte ou plus exactement la dix-septième de la notation écrite. Le cornet et le plein-jeu ont plusieurs rangées de tuyaux et donnent à la fois plusieurs des sons harmoniques du son fondamental. Les jeux d'anche, à l'inverse des jeux de fonds, où l'air passe librement à travers les tuyaux, font vibrer des languettes appelées « anches »].

Il a 40 jeux, 4 claviers manuels (de 54 notes, ut à fa), 1 pédalier de 27 notes (ut à ), de nombreuses pédales de combinaison.

1er CLAVIER (POSITIF) : fonds : bourdon 8, flûte harmonique 8, salicional 8, unda maris, prestant 4, flûte octaviante, piccolo 1.

Anches :  Cromorne, trompette 8, clairon 4.

2° CLAVIER (clavier d'accouplement), sert seulement à réunir les jeu des autres claviers qu'on amène sur lui au moyen de pédales de combinaison, dites « copules ».

3° CLAVIER (Grand Orgue) ; fonds : montre 16, bourdon 16, montre 8, bourdon 8, flûte harmonique 8, gambe 8, prestant 4, doublette 2.

Anches : Bombarde 16, 1ère trompette 8, cor anglais 8, clairon 4, dulciane 4.

Jeux de mutation : Quinte 3, plein-jeu, cornet.

4° CLAVIER (Récit Expressif) : fonds : gambe 8, flûte traversière, voix céleste, flûte octaviante, octavin 2.

Anches : Trompette 8, hautbois, voix humaine.

PÉDALIER : fonds : flûte 16, flûte 8, flûte 4.

Anches : Bombarde 16, trompette 8, clairon 4.

PÉDALES DE COMBINAISON : Copules (Grand Orgue, Positif, Récit) tirasse (réunit le 2ème clavier au pédalier) ; octaves graves du Grand Orgue, appel du jeu de Cornet, appel des Anches (Grand Orgue et Récit), tonnerre, pédale à cran pour l'expression du Récit, jeu de tierce (ajouté probablement après coup et qui porte à 41 le nombre des jeux).

Cet orgue passe à juste titre pour le meilleur de ceux construits en Bretagne par Cavaillé-Coll, pour la variété des jeux et la qualité des timbres. Il a été plusieurs fois réparé. En 1919, eut lieu la réfection de la soufflerie par M. Provost, technicien de la maison Gaudu, de Saint-Brieuc.

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CE QU'EST DEVENU L'ANCIEN ORGUE

Le buffet seul resta dans la Cathédrale. Le vieil orgue, lui, fut vendu « tel qu'il existait, sans aucune réserve que le buffet et la tribune » à la fabrique de La Roche-Derrien qui devait « confectionner à ses frais la tribune et le nouveau buffet ». De son côté, Cavaillé-Coll s'engageait à remplacer les soufflets par un seul de force convenable, à remplacer les tuyaux hors d'état de servir et à réparer toutes les parties défectueuses. Moyennant un supplément de prix, l'orgue fut doté d'une boîte expressive contenant 4 jeux (hautbois, cornet, flûte douce, flûte octaviante, auxquels on ajouta plus tard une voix humaine). Un élégant buffet orné de sculptures légères fut construit en bois de merisier. L'inauguration eut lieu le 25 décembre 1848 à la messe de minuit. L'organiste était alors M. Pierre Huet, qui fut plus tard organiste de Saint-Jean-du-Baly à Lannion.

En 1900, l'orgue fut à nouveau restauré par un facteur d'orgues de Nancy, M. Didier ; certains jeux furent ajoutés, d'autres remplacés. En 1929, l'abbé Leray, du diocèse de Rennes, restaura 4 jeux qui ne fonctionnaient plus. Ces additions n'allèrent pas sans quelques suppressions, et comme l'écrivait en 1914, dans un journal local, le regretté Charles-Augustin Collin : « De tous les jeux de mutation, de ces jeux chers à la facture d'autrefois : larigots, nazards, piccolos et flageolets, fifres, cornets et musettes, qui, aigus, criards et cocasses, gazouillaient à l'envi, il reste aujourd'hui fort peu de choses ». — Les seuls jeux antérieurs à 1847 sont actuellement, quelques jeux de fonds et peut-être le hautbois et le cornet.

[Note :  L'orgue a actuellement 20 jeux, et 3 claviers. - 1er clavier : montre 8, flûte 8 (peut-être la flûte douce de la botte expressive de 1848), bourdon 8, flûte harmonique (ajoutée en 1900), unda maris (Id.), prestant 4, doublette 2, hautbois-basson 8 (il est impossible de lire s'il a été réparé ou ajouté en 1900), clairon 8. (ne fonctionne plus). - 2ème clavier montre 16, montre 8, bourdon 8 (le même jeu que celui du 1er clavier), salicional 8 (ajouté en 1900), prestant 4, trompette 8 (ajoutée en 1900), cornet (peut-être celui de la boîte expressive de 1848, peut-être antérieur). - 3ème clavier : (Récit expressif, les touches graves jusqu'au sol, 4ème interligne de la clef de fa sont muettes) : gambe 8 (a remplacé en 1900 le clairon du Récit), voix céleste 8 (a remplacé en 1900 la voix humaine), flûte octaviante (ajoutée en 1848), hautbois (ajouté en 1848).

Le pédalier qui n'a qu'une octave et 8 notes (ut à fa) n'a pas de jeux, et fait seulement jouer les touches graves du premier, et — au moyen d'une pédale d'accouplement — du deuxième clavier. Cette pédale sert aussi à accoupler les deux premiers claviers. Il y a une pédale expressive « à crans » et une pédale pour l'orage].

Il n'en est pas moins singulièrement émouvant de faire résonner ce vieil instrument dont certaines parties ont 400 ans d'existence et dont certains sons possèdent une douceur, un moelleux ayant quelque chose de vieillot et de mystérieux.

Que M. le Chanoine Turmel, curé-doyen de La Roche-Derrien,. veuille bien agréer ici nos sincères remerciements pour nous avoir permis de jouer sur son instrument et nous avoir ouvert ses registres paroissiaux. Que M. Sullian Collin veuille bien agréer également l'expression de notre vive gratitude pour nous avoir communiqué de précieux papiers de famille. Et n'oublions pas non plus le contribution apportée à cette étude par les Révérends Doble et Perkins (H. CORBES, 1938).

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