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HISTOIRE DU LYCÉE DE SAINT-BRIEUC

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C'est en 1929 que le Lycée de Saint-Brieuc a pris le nom de Lycée Anatole Le Braz. Dans la Pléiade de ses Anciens il a choisi celui dont la carrière exemplaire s'alliait au talent de l'écrivain, au génie du poète et du conteur.

Lycée Anatole Le Bras à Saint-Brieuc (Bretagne).

Il n'est pas inutile de rappeler les étapes de sa vie. Né le 2 avril 1859 à Saint-Servais en Duault où son père était instituteur ; Ploumiliau : il y fut moniteur à l'école paternelle et reçut ses premières leçons de latin du recteur, le chanoine Villiers de l'Isle-Adam ; Pleudaniel ; Penvénan ; élève au Lycée de Saint-Brieuc puis au Lycée Saint-Louis ; maître-auxiliaire au lycée St-Louis (3 janvier 1879) ; boursier de licence à la Sorbonne (15 septembre 1880) ; licencié-es-lettres boursier d'agrégation de philosophie (15 septembre 1881) ; en congé pour raison de santé (15 septembre 1883) ; professeur de philosophie au collège d'Etampes (12 novembre 1884) ; professeur de lettres au lycée de Quimper (17 septembre 1886) ; professeur de 3ème au même lycée 30 août 1895) ; maître de conférences de littérature française à l'Université de Rennes, le 29 juin 1901 ; professeur titulaire le 25 décembre 1904 ; demanda et obtint sa retraite le 1er oût 1924 ; décédé le 20 mars 1926.

L'idée fut certainement heureuse de choisir pour le Lycée le nom de cet enfant des Monts, adopté par le Trégor, l'habitué de Port-Blanc, le professeur et l'humaniste : l'un de ceux qui, à son époque, contribua le plus à faire connaître la Bretagne.

Mais l'histoire du Lycée remonte plus haut. Il est l'héritier du vieux collège de Saint-Brieuc.

La Ville de Saint-Brieuc, à cette époque, s'étendait de l'église St-Michel à la fontaine Saint-Brieuc et à la porte Mortaise au haut du quartier Fardel ; de la place de la Grille à la place St-Pierre. Ville en hauts et en bas établie dans un vallon où, à mi-pente, elle a pris naissance et dont les hauteurs masquaient la vue aux pillards de la mer. Proche cependant de celle-ci et des grèves « blondes comme le miel ».

Un voyageur, Dubuisson-Aubenay, l'avait visitée en 1636 et notait : « Au collège de Saint-Brieuc on enseigne les quatre hautes classes d'humanité. Point de philosophie. Il est proche des Ursulines et bien joli ».

Le Collège, en effet, occupait « L'Isle du Paradis » que délimitent les rues actuelles des Bouchers, des Lycéens Martyrs et Mireille Chrysostome (ex-rue du Collège).

Fondé en 1604. Bâti en 1620 au centre du quartier studieux de la Ville.

Un cavalier d'autrefois, qui venait de Quintin et serait arrivé au carrefour actuel de la rue de la Gare et de la rue du 71ème R.I., avait à sa droite « les Cordeliers laiz St Brieuc, comme on parle encor, car ils sont hors les anciennes portes et fermetures des rues ».

Puis, l'enclos des Dames Ursulines et le bourdonnement de ruche de leurs jeunes pensionnaires.

Ensuite, le Collège avec un brouhaha plus criard.

Non loin, à la Poste actuelle, les élèves du Séminaire argumentaient en syllogismes.

A quelques pas, les vocalises des enfants de la psallette.

Au-delà, on entendait la mélopée des écoliers des Frères, rue de la vicairerie, qui apprenaient leurs leçons.

Le Collège s'agrandit. Son cours devint complet. Au milieu du XVIIIème siècle il avait la réputation d'être l'un des meilleurs de Bretagne. Il fonctionnait sous la haute direction de l'Evêque de Saint-Brieuc. L'enseignement était surtout littéraire et donné en latin. Au XVIIIème siècle, s'introduisirent cependant quelques disciplines scientifiques [Note : On aimera se reporter entre autres études à celle de M. Corbes : Les programmes d'enseignement en Bretagne à la veille de la Révolution, dans Société d'Emulation. Tome LXXXV, année 1956].

L'internat était peu fourni. Beaucoup d'élèves prenaient pension en ville. Une discipline attentive mais peu rigoureuse.

L'Institution subit le contre-coup des débuts de la Révolution. Elle vivota après le départ des professeurs insermentés. Le 31 juillet 1792 fut célébrée la dernière distribution de prix qui marqua la fin de son existence.

M. René Tostivint, ajoute le conférencier, a retrouvé le blason du Collège figurant en tête de programmes imprimés. Il porte : « Mi parti de France et de Bretagne ». Pour timbre : Une couronne. Le ruban de l'Ordre du Saint-Esprit l'entoure. Deux branches d'olivier l'encadrent. Avec la légende : « Insignia Collegii Briocensis ». Armoiries que le Lycée peut à bon droit revendiquer : Elles font partie du patrimoine que le Collège lui a légué de son lointain passé. Et le Lycée — dans un passé plus proche et douloureux — en a relevé les insignia par la Croix de Guerre que le sacrifice d'élèves et d'anciens lui a méritée.

Le 25 octobre 1795, la Convention avait décrété la création dans chaque département d'une Ecole Centrale. Guingamp fut d'abord désigné pour en être le siège dans notre département.

Un conflit s'éleva. Finalement la création de l'Ecole à Port-Brieuc fut décidée.

Les locaux de l'ancien Collège furent jugés insuffisants. Entre temps d'ailleurs, on y avait entreposé les livres de l'Abbaye de Beauport et d'autres maisons religieuses pour constituer une Bibliothèque. La Gendarmerie y avait établi ses quartiers. Le Tribunal Militaire y siégeait.

Les autorités jetèrent leur dévolu sur l'ancien couvent des Cordeliers. L'inauguration eût lieu le 30 mai 1799.

Désormais on ne bougea plus. Ecole Centrale, Collège Municipal et Lycée s'y succédèrent. Le nom changeait. De nouveaux bâtiments remplaceront les murs du vieux couvent. L'emplacement est demeuré identique. C'est aujourd'hui le C.E.S. Anatole Le Braz.

Les Cordeliers s'y étaient établis au début du XVIème siècle dans le manoir de la Haute-Garde entre la rue aux Chèvres et le chemin qui de la Collégiale Saint-Guillaume menait à la Croix-Perron.

Au-delà, s'étendaient des jardins, des pépinières, des prairies qui joignaient aux bords de la vallée du Gouédic et à la campagne avoisinante.

Au cours d'un siècle les jardins cèderont la place aux immeubles. Les chemins et les ruelles à des rues et à des boulevards. L'enclos des Ursulines deviendra le Champ de Mars. Toute proche, la Promenade qu'ornera, un temps, la statue du connétable Duguesclin.

Quartier nouveau qui va s'animer. Les élèves vont s'éveiller aux accents de la diane. Les manœuvres de la troupe alterneront, sur le Champ de Mars, avec les foires. Le Comice Agricole succédera au Concours Hippique. La fête foraine des courses préludera au temps des vacances. La Foire St-Michel annoncera la rentrée scolaire. De temps à autre, sous leurs fenêtres, un cirque plantait son chapiteau et les rumeurs de la parade berçaient dans les classes leur application studieuse ou leur rêverie. Le Champ de Mars ! où pouvaient se prolonger, pour les externes les discussions académiques et qui leur offrait, les jours de gel, une patinoire sans limites.

Mais, revenons à l'Ecole Centrale.

Dans ce décor encore champêtre, sa vie fut courte et marquée d'orages.

Ouverte fin mai 1799, elle était réveillée dans la nuit du 26 au 27 octobre par des coups de feu. Sur sa droite, les chouans de Mercier-la-Vendée surprenaient le corps de garde et attaquaient la prison. Sur sa gauche et sous ses murs une petite troupe échangeait, toute la nuit, une fusillade avec les soldats retranchés dans l'ancienne maison des Ursulines.

L'Ecole Centrale donna surtout un enseignement scientifique. Le citoyen Curo y professait un cours de mathématiques et d'hydrographie. Le citoyen Fromaget la grammaire française. Le citoyen Neither y donnait des cours — fort houleux — de dessin. Le plus connu fut Efflam le Maoût qui professait la chimie. Pas d'internat. Peu d'élèves. Un enseignement qui s'améliorait, cependant — « il en sortit d'excellents sujets » — lorsque sur décret du 1er Consul, l'Ecole Centrale devint Ecole Secondaire.

L'Ecole Secondaire dura de 1803 à 1811. Elle eut pour premier directeur Pierre-Marie Odio-Beschamps, ancien moine de Beauport, ancien vicaire épiscopal de l'évêque constitutionnel : il avait espéré être nommé évêque de Saint-Brieuc. Il devint chanoine. Erudit d'ailleurs.

L'Ecole compta 180 élèves. Le programme marqua un retour aux humanités. « Un maître apprit aux artisans le dessin linéaire et l'art de modeler ». Ecole de style impérial. Uniformes et discipline militaire.

J'ai sous les yeux le Programme des examens publics de l'Ecole Secondaire qui seront soutenus au début de fructidor an XII. La Direction s'excuse de n'avoir pu étudier tous les Auteurs proposés. « Ici, l'institution est naissante et ne date que d'un an ». Du moins Ludovicus M. P. Tesnière, professor, necnon Doctor Medicus, à Schola Parisiensi avait-il pu inculquer à quelques élèves choisis les éléments de « la langue grecque, cette mère féconde des Langues savantes ».

En 1808, un décret Impérial organisait l'Université. Peu après, l'Ecole prit le nom de Collège communal.

La même organisation présidait aux cours et à la discipline ; le même cérémonial aux distributions des prix.

Mais les houles de la vie politique provoquaient des remous dans la vie du Collège. Durant les Cent-Jours, des écoliers de cinquième lancèrent à leurs camarades une proclamation qui réclamait du sang. Les élèves de seconde proposèrent à leur régent un cartel en règle pour lui demander raison de son attachement au Roi [Note : Voir le texte dans Fr. Symphorien-Auguste : A travers la correspondance de l'abbé J.-M. de la Mennais, 1ère série, Vannes, 1937. pp. 271-272].

On sait que le gouvernement de la Restauration maintint le monopole universitaire mais il nomma à la tête de l'Université Mgr Frayssinous. A Saint-Brieuc, le régent de rhétorique, l'abbé Souchet, devint principal. Le collège comptait alors 300 à 350 élèves.

Nouvelle orientation prise après la Révolution de 1830. L'enseignement fut laïcisé. L'aumônier, toutefois, M. de Garaby professa la rhétorique puis la philosophie [Note : L'abbé de Garaby, le président Habasque et M. Marée, principal du Collège tancèrent en 1836 l'Annuaire des C.-du-N.]. Des cours furent institués de langue anglaise, de commerce et d'industrie. Des cours de mathématique transcendante permirent la préparation aux grandes écoles.

Ce fut en 1839 que fut fondé le prix Le Grand pour perpétuer la mémoire de celui qui avait été l'une des gloires du Collège comme élève puis comme professeur et qui, devenu recteur de l'Académie de Rennes, venait de mourir.

Ce prix fut décerné pour la première fois en 1840. Ce fut un élève de rhétorique, Joseph Bellom, de Saint-Brieuc. Anatole Le Braz l'obtint, en 1878, ex-aequo avec Paul Ringuenoire.

En 1847-1849 éclata un nouvel orage. L'Evêque de Saint-Brieuc, Mgr Le Mée, originaire d'Yffiniac, n'ayant pu obtenir les garanties religieuses qu'il réclamait, interdit à l'aumônier de remplir ses fonctions. Celui-ci demeurait cependant professeur. Cet incident — qui faisait suite à d'autres de même caractère — coïncidait avec la campagne menée par Montalembert contre le monopole universitaire. Cette affaire, par ses rebondissements, amena d'une part la mise en chantier d'un nouvel établissement et la transformation du collège en collège royal puis en lycée, et de l'autre part, la fondation par Mgr Le Mée de l'Ecole Saint-Charles.

Le Lycée.

Le 20 janvier 1848 le Conseil Municipal vota l'emprunt qui permettrait au Collège Communal de devenir Collège Royal.

Un mois après, la monarchie de juillet tombait. Le 16 juillet 1848, un arrêté signé du Général Cavaignac érigea le Collège en Lycée de 3ème classe.

La première pierre fut posée le 23 avril 1849. En octobre 1852, le Lycée ouvrait ses portes. Par la suite, le plan primitif fut modifié pour une meilleure disposition lorsqu'il s'agit de construire les ailes de la chapelle et de la bibliothèque. Ce sera le 28 mai 1860 la bénédiction de la chapelle bâtie sur les plans de Guépin.

Etablissement dont les dimensions et le caractère portent le cachet de l'époque alors que les demeures de la ville conservaient leur aspect d'autrefois. Equilibré et solide il paraîtrait, aujourd'hui, banal dans sa grisaille sans le monument qui, dans la cour d'entrée, accueille le survenant: la stèle aux lignes sobres érigée en l'honneur d'A. Le Braz.

Cette stèle, œuvre de Francis Renaud (ancien élève lui-même) fut inaugurée le lundi 13 juin 1932.

Ici, écrivait Anatole Le Braz « je me suis agenouillé au bord de la fontaine sacrée pour puiser dans le creux de ma main l'eau des Muses. Cela ne s'oublie jamais. Je ne passe pas à Saint-Brieuc où je compte tant d'amis chers — les premiers et les meilleurs — sans me sentir le cœur gonflé de gratitude pour la vieille maison grisâtre, où j'ai, pour la première fois, épelé un vers d'Homère et vu à travers mon imagination d'enfant, le soleil hellénique se lever sur les Cyclades » [Note : Lettre d'A. Le Braz imprimée sur le programme remis aux invités lors de l'inauguration du monument. Voir compte rendu dans la revue « Bretagne » Ed. O. L. Aubert, St-Brieuc, Ti-Breiz. N°. 104. Juillet-Août 1932].

Tous n'ont pas connu ces joies de poète et d'humaniste en herbe. Mais ici, se lient des amitiés que les années ne font que renforcer. Nombreux ont été, ici, dans cette vieille maison les adolescents qui ont rêvé aux premiers rayons de la gloire dont la douceur surpasse, au dire de Vauvenargues, les premiers feux de l'aurore.

Certains ne firent que passer, tel le poète Tristan Corbière. Beaucoup y firent leur cours complet. Sur les palmarès, on retrouve les noms de l'amiral Cochin, du philosophe Théodule Ribot, de l'ingénieur Harel de la Noë, des frères Poutrin qui tombèrent à la guerre 1914-1918, de Baratoux, Servain qui furent maires de Saint-Brieuc, de Raoul Harscouët dont le fils sera évêque de Chartres. Le 18 février 1877 fut fondée l'Association des Anciens Elèves qui leur permit de se retrouver et de suivre la marche de l'Ecole.

Nous ne parlons que des disparus.

Aujourd'hui, ils sont nombreux dont le nom brille avec honneur.

On souligna la longue tradition qui a contribué au caractère « bahut » de la maison, non seulement parmi les élèves mais aussi chez les professeurs qui, quelquefois, au détriment de leur avancement firent toute leur carrière dans cette maison.

Certains, comme le philosophe Bougle, y professèrent quelques années avant d'accéder à l'Enseignement supérieur [Note : A sa sortie de l'Ecole Normale Supérieure, Henri Bergson fut nommé le 20 septembre 1881 professeur au lycée de St-Brieuc mais quelques jours plus tard, le 5 octobre 1881, il était nommé au lycée d'Angers. Voir M. Barthélemy-Madaule : Bergson. Paris, le Seuil (coll. Ecrivains de toujours) page 20 (son curriculum vitae)].

D'autres, tels le physicien Nimier, le philosophe Palante virent passer des générations d'élèves.

Professeurs d'autrefois qui appliquaient avec conscience les circulaires ministérielles telle celle qui prescrivait que tous les élèves, à la même heure, soient occupés au même exercice. L'autre qui proscrivait le port de la barbe « attendu qu'il importe que les dernières traces d'anarchie disparaissent » [Note : Mais à l'école St-Charles, vers la fin du 19ème siècle, les élèves qui préparaient l'Ecole Navale laissaient pousser leurs favoris naissants].

Et, d'une époque plus récente, attentifs à une pédagogie plus active.

Je ne dois pas oublier tous ceux qui apportèrent une contribution active à la vie de la cité et qui firent bénéficier des associations — la Société d'Emulation, entre autres — de leur dévouement, de leur savoir et de leur expérience.

M. Chrétien, en particulier, qui après avoir professé avec distinction les sciences durant de longues années, consacra près de vingt ans de sa vieillesse à notre société qui sous sa présidence connut un élan remarquable.

La vie du Collège avait été marquée par les révolutions. Celle du Lycée le sera par trois guerres.

Pendant la guerre 1914-1918 le lycée fut transformé en hôpital complémentaire : l'internat fut donc supprimé. Dès 1916 les grands élèves furent mobilisés à l'âge de 18 ans. Deux plaques de marbre apposées dans le parloir, en 1920, par l'Association des anciens élèves rappelle le sacrifice de 119 anciens élèves morts pour la France.

En 1939, le lycée fonctionna dans ses locaux, nombre de femmes remplacèrent les professeurs mobilisés.

Le nombre des élèves s'accrut du fait des replis et des réfugiés. Le lycée réussit à donner asile, en juin 1940, à 340 personnes et 492 externes, soit 832 élèves. Deux établissements annexes furent créés, l'un à Saint-Quay au Casino, l'autre au Val-André à l'Hôtel Victoria. L'effectif record de 1325 élèves fut atteint. Ces annexes furent supprimées lors de l'invasion allemande.

Le Lycée fut occupé jusqu'en août 1944. La plaque « Lycée Anatole Le Braz » fut remplacée par « Kaserne Theodore Koerner ».

Les classes, réduites à l'externat, rouvrirent cependant en octobre 1940, d'une part au Petit Lycée, de l'autre dans le grand immeuble Fragassi — l'ancien hôtel Picot — à l'angle de la rue de la Gare et de la rue du 71ème R.I. Au cours de l'année, quatre classe furent aménagées dans les écuries de la Gendarmerie, rue des Bouchers, sur l'emplacement de l'ancien Collège.

On rappela ensuite l'activité des lycéens au cours des lourdes années de l'occupation, la rafle et les arrestations de décembre 1943 — elles sont encore présentes à la mémoire des Briochins d'alors — celles de vingt élèves et élèves-maîtres (parmi eux, Georges Geffroy, Pierre Le Gorrec et Yves Salaun)...

« Au total dix-huit élèves et élèves instituteurs ainsi que le Pasteur Crespin ont payé de leur vie leur amour de la patrie et soixante-et-un élèves sont, de leur côté, morts pour la France. C'est pour rappeler aux jeunes générations d'élèves le sacrifice de leurs aînés qu'a été élevé dans la Cour d'Honneur du Lycée un monument, œuvre du sculpteur Renaud. Chaque année, le 11 novembre, a lieu une manifestation du Souvenir ».

Le 11 juillet 1948, une citation rappela que cette Ecole avait payé « une large contribution à la Patrie pendant la guerre 1939-1945 » et qu'elle était « un vivant exemple pour l'Université de résistance active et d'héroïsme militaire ». Cette citation comportait l'attribution de la Croix de Guerre avec étoile.

Le 4 août 1944, les Allemands, au moment d'évacuer, firent sauter une partie des bâtiments du Lycée.

Des baraques provisoires furent installées pour permettre la reprise des cours et, fin 1947, la décision fut prise de reconstruire l'aile droite.

Le lycée, mon lycée, formula en conclusion le conférencier qui a participé durant quatre siècles à la vie de la cité briochine en formant tant de générations et, qui, dans les années qui viennent de s'écouler a été, lui-même, largement blessé...

En raison des nécessités de la carte scolaire, le Lycée est devenu, depuis 1967, un Collège d'Enseignement Secondaire. Il reste, toutefois, pour la génération d'aujourd'hui cette fontaine aux eaux claires à laquelle le jeune Le Braz est venu puiser. Pour les anciens, il reste le lieu de souvenirs et d'amitiés de jeunesse qui ne peuvent s'oublier.

(J.R. C.)

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