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SAINT-BRIAC-SUR-MER.

La baronnie de la Houlle, et ses plus anciens possesseurs.

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Le titre que nous annonçons peut sembler bien prétentieux si on jette un coup d'oeil sur la modeste demeurante qu'est présentement la ferme de ce nom, mais au moyen âge il n'en était pas ainsi. Un aveu rendu l'an 1600 et conservé aux archives de la Loire-Inférieure sous la cote B 1282, nous a conservé une brève description des restes de son ancienne splendeur. Ce titre mentionne, en effet, « la maison, manoir et métairie noble de la Houlle, avec grand bois de décoration, verger, garennes à conilz, (lapins), port et havre du Beschet en l'Isle appelée l'isle Nychot, en laquelle est plantée justice à quatre pilliers » : preuve péremptoire de son importance.

Un autre acte un peu plus récent, que l'on trouve sous la cote B 2164, au dépôt précité, signale à son tour l'existence à la Houlle d'une chapelle en ruines, ainsi que d'un colombier.

Le même document énumère quelques restes de bois de décoration, un moulin à eau, un moulin à vent, celui-ci dit moulin de la Houlle (dont les cartes postales ont naguère popularisé l'architecture), enfin, un four banal sis au bourg de Saint-Briac. Parmi les noms de champs qui s'y trouvent indiqués, nous avons noté ceux significatifs de clos du Colombier, de la Chapelle, de la Vigne, de la Dixme et du Moulin.

Mais c'est assez parlé pour l'instant des bâtiments sur lesquels était, pour ainsi dire, assise l'antique seigneurie de la Houlle ; avant d'aller plus loin, disons quelques mots de ses plus anciens possesseurs. Il est regrettable que le défaut de documents empêche d'établir leur succession avant le XVIème siècle. Deux personnages de ce nom sont bien mentionnés aux colonnes 1715 et 1739 du t. II des Preuves de Dom Morice, mais rien ne permet de les identifier avec les propriétaires de la baronnie en question. D'autre part, les reformations et montres de la noblesse à Saint-Briac aux XVème et XVIème siècles n'existent nulle part à notre connaissance. C'est en feuilletant un volume assez rare du savant jurisconsulte Hévin, intitulé Questions et observations concernant les matières féodales par rapport à la coutume de Bretagne, paru à Rennes en 1686, qu'un heureux hasard nous a fait découvrir à la page 135 de ce recueil, qu'aux environs de l'an 1500, la terre de la Houlle était aux mains d'un nommé Jean Le Brest (ou Le Bret), dont, nous ne savons rien concernant la personne [Note : Ce nom a-t-il été bien lu ? — Guillotin de Corson dans son Pouillé, t. V, p. 759, reproduit une déclaration de Louis du Breil de Pontbriand en 1682, dans laquelle il rait savoir que « les armoiries des seigneurs de Delbiest ; d'argent à une bande de gueules chargées de 3 coquilles d'or, qui furent seigneurs de la Houlle de 1460 à 1520, se voyaient alors en l'église de Saint-Briac ». — Les armoiries des Le Bret, décrites dans l'Armorial de Courcy : « De sable à trois coquilles d'argent », ont quelque rapport avec les premières. En 1513, M. François Le Bret et Jeanne Le Provost, sa compagne, seigneur et dame de Villeneuve, tenaient à Pleurtuit une maison noble d'ancienneté (Des Salles : Evesché de Saint-Malo, anciennes reformations, in. 8, Paris, 1864, p. 141)].

Celui-ci, dès avant 1521, vendit la Houlle à Jean de Saint-Amateur, grand veneur de Bretagne, et à Marguerite de l'Esbiet, son épouse. La prédite année, ces derniers échangèrent cette terre avec Jean de Malestroit, seigneur d'Uzel-sur-l'Oust. La fille de celui-ci, Françoise, dame d'Uzel, convola en justes noces avec Jehan de Coëtquen, capitaine de cent lances de sa Majesté et chevalier de l'ordre de Saint-Michel.

De ce mariage naquirent un fils et cinq filles. Une de celles-ci, Jehanne de Coëtquen, fut, en 1574, partagée noblement par son frère de la terre de la Houlle. Elle était alors l'épouse en secondes noces de Claude du Châtel, baron de Kerlec'h, chevalier de l'ordre de Saint-Michel. Leur fille, Claude de Kerlec'h, déjà veuve du seigneur de Kerozal, épousa, le 16 août 1591, François III de Kergroadèz, qui devint, lui aussi, chevalier de Saint-Michel (cf. de Carné : Les Chevaliers Bretons de Saint-Michel, in-8°, Nantes 1884, p. 102 et 189). C'est ce dernier qui rendit au roi, l'an 1600, l'aveu pour la terre de la Houlle que nous avons mentionné au début de cette étude. Les biens de François III et de Claude de Kerlech, le premier décédé le 7 mars 1617, échurent à leur fils unique, François IV, époux de Claude de Kerhoënt et beau-frère de Sébastien de Romasdec, mari de Renée de Kerhoënt. Comment des Kergroadèz, la Houlle passa-t-elle à Sébastien de Rosmadec, nous l'ignorons ; toujours est-il que ce fut celui-ci, qui, le 6 novembre 1628, vendit à son parent RENÉ DU BREIL, seigneur châtelain du Pontbriand, la seigneurie de la Houlle, fort importante à cause de ses droits honorifiques et qui, par sa situation, convenait admirablement à son acquéreur. (A. Le Masson).

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