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CAHIER DE DOLÉANCES DE SAINT-AUBIN-DU-PAVAIL EN 1789

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Subdélégation de Rennes. — Département d'Ille-et-Vilaine, arrondissement de Rennes, canton de Châteaugiron.
POPULATION. — En 1793, 577 habitants (Arch. d’Ille-et-Vilaine, série L).
CAPITATION. — Rôle de 1789 : 96 articles ; total 505 l. 9 s. 3 d., se décomposant ainsi : capitation, 33 l. 10 s. ; 21 d. p. l. de la capitation, 29 l. 2 s. ; milice, 42 l. 7 s. ; casernement, 102 l. 12 s. 1 d. ; (Ibid., C 3981 et 4065).
VINGTIÈMES. — 683 l. 14 s. 9 d.
FOUAGES. — 9 feux 1/3. — Fouages ordinaires, 103 l. 6 s, 8 d. ; garnisons, 30 l. 19 s. 9 d. ; fouages extraordinaires, 203 l. 9 s. 1 d.
OGÉE. — Le territoire, au milieu duquel passe le chemin de Rennes à La Guerche, offre à la vue des terres en labour, quelques prairies, peu de landes, beaucoup d'arbres et de buissons ; les habitants font du cidre.

PROCÈS-VERBAL. — Assemblée électorale, le 3 avril, au lieu ordinaire des délibérations, sous la présidence de Jan Bertin, avocat au Parlement, procureur fiscal de la baronnie de Châteaugiron, « faisant fonction de juge, attendu la vacance de l'office de sénéchal ». — Comparants : Jameu de Mardeaux (21,10 ; 1 tisserand, 2 ; 1 valet, 2 ; 1 autre valet, 1,10 ; 2 servantes, 3) ; Jameu le jeune ; Gilbert de la Massonnière (8 ; 1 valet, 1,10 ; 1 servante, 1,10) ; Gilbert de la Mortière ; le sieur Chesnaux-Guybourg (9 ; 1 valet, 2 ; 1 servante, 1,10) ; Julien Racapé ; René Bourdon (12 ; 1 valet, 1,10 ; 1 servante, 1,10) ; Jan Colliot (10 ; 1 tisserand, 2 ; 1 servante, 1,10) ; Pierre Brossault (10) ; Jan Lanoe (8 ; 1 tisserand, 2 ; 2 servantes, 3) ; Jan Racapé (5 ; 1 servante, 1,10) ; René Turpin (13) ; Jan Maugère (6 ; 1 servante, 1,10) ; François Louvel (10 ; 1 valet, 1,10) ; Jan Coupard (7); René Roulin (7,10 ; 1 servante, 1,10) ; le sieur Mathieu du Tertre ; François Rabeaut (7 ; 1 valet, 1 ; 1 servante, 1,10) ; Jean Martin (10 ; 1 tisserand, 1,10 ; 1 servante, 1,10) ; Pierre Eon (5) ; François Beaulieu ; Julien Lefèvre (6) ; Julien Viel (2) ; Pierre Clairet (2) ; Michel Marsollier (14 ; 1 valet, 1,10) ; Guillaume Briantais (5 ; 1 valet, 0,15 ; 1 servante, 1,10) ; le sieur Pierre Dousset (8 ; 1 tisserand, 2 ; 2 servantes, 3) ; François Dufrêne ; Pierre Allain (5 ; 1 servante, 1) ; Pierre Garel (9 ; 1 valet, 1,10 ; 1 servante, 1,10) ; Julien Gatel; Julien Ormand (2) ; Julien Poulain (8 ; 1 tisserand, 2 ; 1 valet, 1 ; 2 servantes, 2,15) ; René Eon. — Députés : Jameu de Mardeaux (voir la note qui suit) ; Gilbert de la Mortière.

Note : Jameu de Mardeaux avait été « continué », le 1er février 1789, par les « délibérants, notables, propriétaires et autres habitants » de Chaumeré, comme leur « procurateur, député et représentant » pour la défense des intérêts du Tiers.

 

Doléances, plaintes et remontrances de la commune de la paroisse de Saint-Aubin-du-Pavail.

[1] Nous bourgeois, laboureurs et autres habitants plébéiens de la paroisse de Saint-Aubin-du-Pavail, assemblés par ordre du Roi pour vaquer à la rédaction du cahier de nos doléances, plaintes et remontrances, sensibles aux bontés paternelles de Sa Majesté, lui offrons l'hommage de tout notre amour.

[2]. — § [2] du cahier d'Ossé, sauf « grief » au lieu de « doléances », et suppression de « sommairement ».

[3]. — § [3] d'Ossé, sauf les mots « comme le casernement…, franc-fief », et la fin, ainsi modifiée : « mais dans lesquels elle est aussi ménagée que nous somme surchargés ».

[4] et [5] (voir la note qui suit). — §§ [4] et [5] d'Ossé.

Note : La tâche de cette paroisse, sur la route de Rennes à La Guerche, était, en 1788, longue de 418 toises ; elle avait son centre à 1/2 lieue du clocher (Arch. d'Ille-et-Vilaine, C 4883). A la suite de diverses réclamations formulées par le général de la paroisse le 2 février 1769, l'ingénieur Dorotte observait, le 14 août 1770, que cette tâche avait été fixée en 1765 à 418 toises, « sur quoi ladite paroisse a été assujettie à 331 toises d'empierrement, à raison d'une toise par livre de capitation qu'elle payait lorsque cette tâche lui fut donnée » ; de son côté la Commission intermédiaire reconnaissait que « cette petite paroisse a été grevée vigoureusement », car, bien que n'ayant pas reçu un sol des encouragements accordés par les Etats aux corvoyeurs, elle a été contrainte d'aider à la tâche de la paroisse de Piré et elle exécute 87 toises d'entretien en sus de ce qu'elle doit régulièrement (Ibid., C 4886).

[6]. — § [6] d'Ossé, sauf « demandons » au lieu de « désirerions » ; — addition, après « exceptés », de « conformément au droit commun du royaume » ; — suppression, après « leur sera fait », des mots « lesquels... intérêt temporel » ; — la fin ainsi modifiée : « le surplus aux nécessités des pauvres, à entretenir un maître d'école et à payer les traitements des malades, qui périssent tous les jours misérablement faute d'être soignés » (voir la note qui suit).

Note : La dîme, qui était perçue à la onzième gerbe, appartenait pour les deux tiers au prieuré de Béré dépendant de Marmoutiers, et pour le dernier tiers au recteur, qui l'estimait en 1790 à 760 l. ; il jouissait en outre du presbytère et de son pourpris, contenant 7 journaux de terre labourable et 3 journaux de prairie, le tout valant 300 l. (GUILLOTIN DE CORSON, Pouillé, t. V. p. 750 ; Arch. de la Loire-Inférieure, H 182).

[7] Que les fonds particuliers des fabriques, frairies et autres fondations de ce genre soient employés à la même destination (voir la note qui suit).

Note : La chapellenie de Boisorcan, en Noyal-sur-Vilaine, possédait un revenu de 36 l. dans la paroisse de Saint-Aubin-du-Pavail (Arch. d’Ille-et-Vilaine, série Q. Déclaration de 1790).

[8]. — § [7] d'Ossé, sauf addition de « particulière » après « retribution », et substitution de « particulières » à « ecclésiastiques ».

[9]. — § [8] d'Ossé.

[10]. — § [9] d'Ossé, sauf les modifications suivantes : suppression de « les dimanches et fêtes » ; — « étrangères », au lieu de « voisines » ; « surtout dans », au lieu de « pendant ».

[11]. — § [10] d'Ossé, sauf « grands », au ieu de « funestes ».

[12]. — § [11] d'Ossé.

[13]. — § [12] d'Ossé, sauf « en dernier ressort », au lieu-de « et souverain » ; — après « dans la forme », suppression de « de l'élection ».

[14]. — § [13] d'Ossé, sauf « bureau », au lieu de « conseil » ; — « choisi », au lieu de « nommé » ; — la fin, au lieu de « dont les condamnations... », est ainsi rédigée : « jugeant en dernier ressort sans frais et sans forme de procès jusqu'à la somme de trente livres ».

[15]. — § [14] d'Ossé.

[16]. — Que le statut de notre Coutume qui défend de disposer à titre gratuit de plus du tiers de son bien soit étendu à tout le royaume (voir la note qui suit).

Note : Coutume de Bretagne, titre XII, art. 199. Voy. les commentaires d'Hévin et de Poullain du Parc, dans l'édition de 1745, t. I, pp. 587-636.

[17] Qu'il soit défendu de tester dans la maladie de mort (Voy. le § [32] du cahier de Châteaugiron).

[18] La féodalité étant la plus grande charge des campagnes, non seulement par les droits multipliés levés par les seigneurs, mais encore par les frais, les chicanes et les vexations de tous genres qu'ils entraînent de la part de leurs officiers, agents et préposés, nous demandons qu'il nous soit permis de racheter la féodalité en entier ou du moins jusqu'au devoir des lods et ventes exclusivement (Analogies de texte avec le § [15] du cahier d'Ossé) (voir la note qui suit).

Note : L'état de la seigneurie de Châteaugiron en 1765, déjà cité, mentionne à Saint-Aubin-du-Pavail le fief du Grand-Saint-Aubin, produisant 76 boisseaux d'avoine menue, 19 poules et 32 l. 15 s. 7 d. monnaie ; celui des Haies, produisant 40 boisseaux d'avoine menue, 10 poules et 5 l. 8 s. 10 d. monnaie, et celui de la Lande-Heren, produisant 1 l. 17 s. 6 d. (Arch. d'Ille-et-Vilaine, E 22, fol. 29 v°).

[19]. — § [16] d'Ossé, ainsi modifié : suppression de « comme les autres propriétés foncières » ; — la fin, ainsi rédigée : « …. ruineux, qui résultent de leur imprescriptibilité ».

[20]. — § [17] d'Ossé, ainsi modifié : « attendu que la trop longue accumulation en ruine les débiteurs, auxquels souvent… ».

[21] Que les banalités des moulins, fours et pressoirs soient rendues rachetables.

[22]. — § [18] d'Ossé, ainsi modifié à la fin : « préjudiciables à l'agriculture ».

[23]. — § [19] d'Ossé, avec addition de : « sauf à limiter équitablement les facultés du port d'armes ».

[24] Que les droits de contrôle, insinuation soient réduits au simple salaire de la formalité, que le tarif en soit simplifié et l'ordre remis dans cette partie devenue un chaos inextricable.

[25]. — § [20] d'Ossé.

Arrêté en la sacristie de Saint-Aubin-du-Pavail, le trois avril mil sept cent quatre-vingt-neuf.

[25] signatures, plus celles du président Bertin et du greffier Hirou].

 

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DÉLIBÉRATION du 14 décembre 1788.
(Arch. commun. de Rennes, Cart. des Aff. de Bretagne, E).

Nous, soussignés, membres du général, habitants et laboureurs et autres citoyens de la paroisse de Saint-Aubin, instruits des vues bienfaisantes dont s'occupent en ce moment différentes municipalités, corps et communautés de la province, déclarons y adhérer et spécialement à l'arrêté de la ville et paroisse de Châteaugiron, du 23 novembre dernier. Nous devons nous attendre, sous un gouvernement éclairé, à la révolution qui se prépare et qu'on désirait depuis longtemps. Voués par état aux travaux pénibles mais glorieux de l'agriculture, c'est à nous de profiter de la crise qui annonce un nouvel ordre de choses en notre faveur ; c'est à nous de rompre enfin le silence commandé par le despotisme seigneurial sur une foule d'abus trop capables de décourager nos travaux et ralentir nos progrès.

Or nous remarquons avec douleur bien des causes oppressives de l'agriculture, mais que nous nous flattons que le premier corps de l'Etat se fera le premier un plaisir de sacrifier à notre bonheur, surtout quand, dans l'assemblée des trois ordres réunis sous une forme avantageuse à la nation, il en aura mieux vu l'injustice et en quelque façon la cruauté.

Nous nous contentons aujourd'hui de réclamer contre l'exemption de la milice en faveur des domestiques des nobles. Ce malheureux privilège enlève à l'agriculture les plus beaux et les plus vigoureux de ses membres pour les faire passer à un service inférieur, dont ils osent bien se glorifier parce qu'il les affranchit des charges du peuple et de l'Etat. Il est clair que le misérable appât d'être exempt du sort et de mener une vie au moins désœuvrée prive l'Etat de ses plus beaux hommes et le laboureur de ses plus grands secours, comme s'il fallait, pour des emplois multipliés et d'une légère importance, ce qu'il y a chez nous de plus accompli pour la taille et pour la vigueur (voir la note qui suit). Nous avons fait cette réflexion, que nous n'avons pas encore vu développée, dans l'espoir que les Etats voudront bien s'en occuper, puisqu'il paraît qu'on en veut aux abus, et avons nommé pour député à l'assemblée préliminaire de toutes les municipalités de la province, qui doit se tenir à Rennes le dix-neuf ou vingt du présent, le sieur François Jameu de Mardeaux, même pour traiter sur tous objets quelconques....

Note : Durant la période 1781-1786, Saint-Aubin-du-Pavail fournit un seul milicien, en 1783 (Arch. d'Ille-et-Vilaine, C 4704).

[Sur le registre, 27 signatures, dont celle de Sauvaget, recteur].

(H. E. Sée).

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