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LA PAROISSE DE RUFFIAC

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Du doyenné de Carentoir, cette ancienne paroisse de Ruffiac [Note : Formes anciennes de Ruffiac : Rufiac, plebs condita, 833 (cart. de Redon). – Rufiacum (ou Rufiacus), 846 (Ibid)] aurait été fondée dès les premiers temps de l'établissement du christianisme dans notre Armorique, si, avec M. A. de Courson, il faut voir, dans l'appellation de plebs condita, une paroisse d'origine toute romaine et militaire [Note : Prolégomènes du cartulaire de Redon. Cette question des origines du christianisme dans cette partie de l'Armorique n'est point encore complètement élucidée ; mais les travaux contemporains la rapprocheront bien d'une solution définitive].

Pendant plusieurs siècles, elle fut sous le patronage de l'abbaye de Saint-Sauveur de Redon, qui, à cause de son prieuré de Notre-Dame de Ruffiac, présentait aux évêques de Vannes les ecclésiastiques choisis pour la desservir. A une date qu'on ne peut assigner, mais qui remonte certainement au moyen-âge, les moines perdirent ce privilège, et le bénéfice, tombé dans le droit commun, eut pour collateurs le Pape et l'Ordinaire, suivant les mois de la vacance.

Le recteur dîmait à la 36ème gerbe sur toute son étendue, à l'exception des terres et de la frairie du prieuré de Notre-Dame, où le prieur percevait seul cette redevance à la 6ème gerbe. En 1619, ces dîmes qui ne se levaient ni sur les filasses, ni sur les veaux, ni sur les agneaux, s'affermaient annuellement pour 18 tonneaux de seigle.

Placée sous le vocable de l'apôtre saint Pierre, l'église paroissiale renfermait, entre autres autels, celui du Rosaire qui recouvrait l'enfeu des seigneurs de la Houssaye. La famille de la Bourdonnaye, dont les chefs passaient encore, aux deux siècles derniers, pour être les fondateurs de cette église et les seigneurs de la paroisse, avait également son enfeu, comme propriétaire de la terre noble de Couétion. A ce double titre, il fut fait, le 17 février 1699, « dépôt, dans l'église de Ruffiac, du cœur de haut et puissant seigneur messire Louis de la Bourdonnaye, chevalier, comte de Couétion, fondateur de la dite église et seigneur de la paroisse, décédé, le 7 du même mois, et inhumé, le 9, dans l'église de Bonne-Nouvelle chez les PP. Jacobins à Rennes » [Note : M. Rosenzweig : Inventaire-sommaire des archives communales du Morbihan, t. IV, p. 206].

Plusieurs autres édifices religieux s'élevaient sur le territoire de cette paroisse.

C'était d'abord la chapelle tréviale de Saint-Nicolas-du-Tertre. Il y avait ensuite les chapelles frairiennes de Saint-Vincent et de Saint-Jean, aux villages de ces noms ; du Digouet, dont le titulaire m'est inconnu ; de la Ville-Robert, à vocable inconnu aussi et relevant de la seigneurie dont elle portait le nom.

Ce territoire était partagé entre les cinq frairies de Saint-Nicolas-du-Tertre, de Saint-Jean-des-Bois, de Saint-Vincent, de Digouet, du Faux, et les cinq quartiers d'Outreval, de Gaincru, de Tréleux, de Rangera et du Moustoir-Madou.

La première de ces frairies embrassait près d'un tiers de la paroisse et certains villages situés à plus d'une lieue du bourg. Ses habitants sollicitèrent du recteur, en 1576, l'autorisation d'établir des fonts baptismaux dans la chapelle de Saint-Nicolas-du-Tertre, afin, disaient-ils, que leurs enfants ne mourussent pas sans baptême sur le chemin de l'église paroissiale, comme cela était souvent arrivé. Ils ajoutaient que leur dite chapelle était d'ailleurs parfaitement entretenue et possédait tout le mobilier nécessaire pour les autres sacrements. Avant de donner son adhésion, le recteur eut grand soin de faire ses réserves et de déclarer, le 27 septembre de cette année, que cette concession ne devrait point être considérée comme le signe ou la preuve du démembrement de sa paroisse. Sur cet avis favorable, l'évêque Louis de la Haye nomma, le 30 du même mois, un délégué pour vérifier les allégations des frairiens, et ne tarda point à accorder l'autorisation demandée (Archives départementales de l'Ille-et-Vilaine, fonds de l'Abbaye de Redon), et ainsi cette grande frairie se trouva érigée en trève.

Outre le prieuré bénédictin de Notre-Dame-de-Pitié, membre de l'abbaye de Redon et que je dois me contenter de mentionner ici, la paroisse de Ruffiac renfermait quelques autres bénéfices secondaires.

Un pouillé de 1516 cite une chapellenie qui se desservait au maître-autel de l'église paroissiale : capellania ad majus altare de Ruffiac, mais sans nous révéler le vocable de ce bénéfice, au sujet duquel il n'a été trouvé aucun autre renseignement.

A une date inconnue, le prêtre Jean Ayoul fonda une chapellenie, dont il réserva le droit de patronage à ses héritiers et qu'il dota de deux maisons, avec leurs jardins. Le titulaire devait célébrer, dans la chapelle de Saint-Nicolas-du-Tertre, un nombre de messes à fixer, suivant la taxe synodale, d'après les revenus annuels du bénéfice. Cette chapellenie, desservie jusqu'à la Révolution, était désignée sous le nom de son fondateur et celui du village où se trouvait son temporel.

Trois autres chapellenies, conférées ensemble et au même titulaire, portant les noms de la Vallée, du Prégaté et de la Bridelais, se desservaient également dans la chapelle de Saint-Nicolas. Par ailleurs, on sait seulement que leurs fondateurs en avaient réservé la présentation à leurs héritiers et qu'elles avaient encore un titulaire, au milieu du siècle dernier.

Un peu avant cette époque, Pierre Trémoreuc, sieur de la Ville-Robert, en avait fondé une autre qu'il chargea d'une messe à célébrer, chaque mercredi, dans sa chapelle domestique. Le droit de patronage était réservé à ses successeurs et la collation attribuée à l'Ordinaire. Pour la première fois, elle fut conférée, le 10 mai 1744, au clerc Jean-François Briand, de Peillac, pour lui servir de titre clérical et lui permettre de recevoir le sous-diaconat, le 30 du même mois.

Pour en finir avec cette notice, j'ajouterai que le Cartulaire de Redon mentionne, à l'année 830, un monastère placé sous le vocable de sainte Leufrine, dans la villa de Cnoch ou Conoch, et, aux années 842 et 867, un lieu de refuge sous le nom de Menehi-Grocon ou Crocon, in Dobrogen.

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Recteurs de Ruffiac.

1457. Jean du Bot, aîné, mort le 27 août 1457.
1460-1469. R. Jean de Treanna, maître ès-arts et recteur aussi d'Inguiniel.
1480. R. Alain de Kerguiziau, chanoine de la cathédrale, permuta probablement avec le suivant.
1483-1496. Guillaume Ermar, qui se trouve comme recteur de Saint-Patern, en 1476.
1499. Étienne du Fresne, auquel on ne connaît pas de successeurs immédiats.
1540-1541. R: Pierre Demoayrlec? permute avec Pierre Daniélo contre une prébende de Nantes.
1541.... R. Pierre Daniélo, chanoine et archidiacre de Vannes, dut résigner en faveur du suivant.
1551. Pierre Boulomer, aussi chanoine de Vannes, mourut au mois d'avril 1551.
1551-1559. Jean Rouxel, chanoine de Vannes et simultanément recteur de Saint-Armel des Boschaux, dans le diocèse de Rennes, décéda le 27 juin 1559 [Note : Il eut peut-être pour successeur un François de la Bouere, que l'on dit avoir résigné vers 1570 et être mort en 1592].
1570. R. Jean Boullaye, prêtre originaire du diocèse de Rennes.
1570. R. Yves Jollivet, clerc du diocèse de Rennes, pourvu par l'évêque, le 13 janvier 1570, résigna peu de temps après, pour permuter avec le suivant contre Saint-Just, et devint plus tard recteur de Limerzel, où il mourut,
1570-1572. R. Guillaume de la Bouere, fils cadet du sieur de la Haultière, en Caréntoir, et recteur de Saint-Just, pourvu par l'ordinaire, le 5 juillet 1570, prit possession le 9. Malade, il donna procuration, le 13 septembre 1571 pour résigner entre les mains du Pape en faveur de son neveu Nicolas, mais avec réserve d'une pension annuelle de 200 livres, dont il n'eut pas le temps de jouir, puisqu'il mourut en février 1572.
1572-1595. Nicolas de la Bouere, né aussi au château de la Haultière, pourvu en Cour de Rome, le 28 janvier 1572, prit possession le 18 mai et débouta deux compétiteurs Prigent Plantard et Jean Quimener. II mourut en 1595.
1595-1600. R. Jean Poury, prêtre et originaire de Malestroit, reçut de Rome ses provisions sur la mort du précédent, se fit conférer une seconde fois ce bénéfice par l'Ordinaire, le 22 juin 1595, et en prit possession le 24, sur la résignation en sa faveur des prétentions du susdit Quimener. A son tour, il résigna lui-même, vers 1600, en faveur du suivant.
1600-1607. R. Jean Morel résigna entre les mains du Pape, le 28 mai 1607, moyennant réserve d'une pension annuelle de 100 livres et pour permuter avec le suivant contre la paroisse de Poligné, dans le diocèse de Rennes.
1607-1630. Julien Hessant, prêtre originaire de Saint-Aubin des Châteaux, dans le diocèse de Nantes, pourvu en Cour de Rome, le 28 mars 1607, prit possession le 29 juin. Il mourut en janvier 1630.
1630-1631. Jacques Regnault, de Campénéac, dans le diocèse de Saint-Malo, pourvu par le Pape, le 6 mars 1630, ne prit possession que le 2 mai de l'année suivante. On ignore quand et comment finit son rectorat.
1631. François Patier. Pendant que les provisions de son successeur le disent mort en 1631, les registres paroissiaux de Saint-Martin-sur-Oust le mentionnent comme vivant encore à la date du 29 octobre 1633.
1631-1643. R. Pierre Le Blanc, prêtre du diocèse de Saint-Malo, se vit disputer la possession de ce bénéfice par Jean Gaffier qui, par suite d'une transaction, finit par lui abandonner ses droits ou ses prétentions. En conséquence, Le Blanc reprit à Rome de nouvelles provisions, datées du 8 septembre 1639, et se fit mettre de nouveau en possession le 18 décembre suivant. En 1643, il permuta contre la paroisse d'Acigné, dans le diocèse de Rennes,
1643-1651. Olivier de France, noble et originaire du diocèse de Saint-Malo, ancien recteur de Saint-Caradec-Trégomel, devint chanoine et scolastique de la cathédrale avant de résigner Ruffiac postérieurement à l'année 1651.
1665-1690. Mathurin Abillan, sieur de Callo, fut probablement le successeur immédiat du précédent.
1691-1707. Jacques Gicquel, prêtre du diocèse de Saint-Malo et recteur de Saint-Salomon de Vannes, qu'il ne résigna qu'au mois de septembre 1691. Dans son testament, daté du 30 juin 1707, il exprima sa volonté d'être inhumé auprès de la croix du cimetière, légua 200 livres à la paroisse de Sérent pour une mission, 60 livres à la chapelle de Notre-Dame des Lices pour se procurer une chappe, 60 livres aux Sœurs grises de Vannes, une rente annuelle de 10 livres pour l'entretien de la lampe dans l'église de Ruffiac, une autre rente de 6 livres et la jouissance d'un pré à ses successeurs dans le rectorat de Ruffiac, avec charge à ces derniers de célébrer chaque mois une messe basse pour le repos de son âme. Il vécut encore jusqu'au mois de décembre de cette même année ; mais le jour de sa mort est ignoré.
1707-1740. François Rouxel, de Malestroit et âgé de 36 ans, pourvu en Cour de Rome, le 22 novembre 1707, ne prit possession que le 5 mai de l'année suivante. Il mourut dans le courant du mois de juin 1740.
1744-1749. R. Toussaint-René de la Pierre, sieur du Ménéguen, originaire de Locrnalo et docteur en théologie de la faculté de Paris, pourvu par l'Ordinaire, le 5 juillet 1740, prit possession le 8. Déjà acteur de Bubry, où il devait mourir, il résigna Ruffiac entre les mains de l'évêque, dans le mois de janvier 1749.
1749-1770. Jérôme Hervoët, sieur de Ponvallon, originaire de Vannes, bachelier en théologie et recteur de Pleucadeuc, pourvu par l'Ordinaire, le 10 janvier 1749, prit possession le 17. Il était supérieur des Missions françaises du diocèse, lorsqu'il mourut, à l'âge de 70 ans, et fut inhumé, dans le cimetière de Ruffiac, le 24 octobre 1770. « Assistèrent au convoi une grande affluence de peuple et personne de distinction ».
1770-1787. François Bonno, originaire de Quily, successivement recteur de Billiers et de Pleugriffet, pourvu de Ruffiac par l'Ordinaire, le 10 novembre 1770, en prit possession le 21. Comme son prédécesseur, il fut aussi supérieur des missions françaises du diocèse. Son corps fut inhumé dans le cimetière de sa paroisse, le 19 décembre 1787.
1788-1791. Louis-Jules Coquerel du Tilois, originaire et curé de Saint-Pierre de Vannes, pourvu par l'Ordinaire, le 4 janvier 1788, prit possession le 9. J'ignore comment il traversa la Révolution ; mais, après le Concordat, il remplit successivement les importantes fonctions du curé d'Elven et de la Cathédrale.

(Abbé Luco).

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