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LE GUIDE DE ROSCOFF EN 1938

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La ville de Roscoff est située sur la Manche, à l'une des extrémités nord du Finistère, à 29 kilomètres au nord-nord-ouest de Morlaix, à 7 kilomètres au nord de Saint-Pol de Léon.
Elle a comme limites : au nord, l'océan, où apparaît a quelque distance, comme un vaisseau à l'ancre, l'Ile de Batz, dont elle n'est séparée que par un bras de mer qui, à l'exception d'un étroit chenal, assèche à toutes les marées ; à l'est, encore la mer ; à l'ouest, la commune de Santec ; au sud, Saint-Pol de Léon.

La population de Roscoff qui comptait, au dernier recensement, 4.294 habitants (en 1936), est en bonne partie maritime. L'ancien port se trouvait dans la partie occidentale du territoire appelée Roscoff-Goz : le vieux Roscoff. En 1550, ne trouvant plus assez de profondeur dans l'anse de l'ouest, presque comblée par les sables, les Roscovites se transportèrent sur la côte orientale de la péninsule, et y bâtirent la digue qui forme le port actuel. Non loin de cette digue, se dresse un long môle, datant de 1925-1929. Quant au quai commencé au XVIème siècle, il fut prolongé en 1715 et terminé en 1743.

Les armes de Roscoff sont : d'azur au navire équipé d'argent, flottant sur des ondes de même, les voiles éployées d'hermines au chef aussi cousu d'hermines.

La devise est : Ro Sco : « donne, frappe ».

Les naïfs pourraient croire que l'on a ici l'étymologie du mot « Ros-coff ». Il n'en est rien. Ces deux termes bretons sont les impératifs des verbes ober, faire et réï, donner. Or le vocable « Roscoff » doit se dédoubler comme il suit : Ros-goff. Mais alors comment faut-il l'entendre ? Il est certain d'une part que Ros signifie : tertre, plateau dénudé. Quant au terme Goff, si c'était un nom commun il faudrait le traduire : forgeron. Nous estimons qu'il s'agit plutôt d'un nom propre. Ne convient-il pas en effet de rapprocher le mot Roscoff du terme Plogoff, qui désigne la paroisse où se trouve la Pointe du Raz ? En Plogoff, il y a tout un quartier qui s'appelle Lescoff. Nous inclinons donc à penser que ce vocable Goff est l'éponyme de la paroisse, et qu'il doit s'appliquer à un vieux saint breton fondateur de la localité. Il en serait de même pour Roscoff.

Au point de vue ecclésiastique, Roscoff dépendait anciennement de St-Pol de Léon. Ce qu'on appelait minihy ou terre ecclésiastique de St-Pol de Léon comprenait tout ce qui forme actuellement la paroisse de St-Pol et, de plus, le territoire des paroisses de Roscoff et de Santec. On y comptait sept paroisses ou vicariats, tous desservis à la cathédrale. Roscoff relevait principalement du vicariat de Toussaint.

Du temps de Mgr de Neu ville, évêque de Léon, vers 1600, Roscoff fut érigé en trêve de Toussaint. Les trêves étaient des circonscriptions ecclésiastiques, où se faisaient, les fonctions curiales et où les fidèles, sauf à la période du temps pascal, recevaient tous les sacrements ; sur le plan civil la trêve avait son corps politique particulier. C'était là un groupement composé de douze notables qui avaient voix délibérative, des deux marguilliers ou trésoriers, du curé ou recteur, du sénéchal et du procureur fiscal, qui avaient simplement le droit d'assister aux réunions.

Dès le début du XVIIème siècle le vicaire titulaire de Toussaint résida donc à Roscoff y exerçant le ministère ecclésiastique, mais il n'en continua pas moins de devoir son service à la cathédrale où il déléguait un prêtre pour le remplacer.

La Révolution supprima les corps politiques et y substiua des municipalités. Roscoff devint alors une commune indépendante.

Le Concordat de 1801 en fit une paroisse dont l'adminisration appartient en 1938 à un recteur aidé de deux vicaires. Le recteur est alors M. l'abbé Louis Bossennec ancien Aumônier de marine, Chevalier de la Légion d'Honneur et Croix de Guerre. Les postes de vicaires sont tenus par MM. Prémel et Guerch. Le presbytère se trouve : Rue Albert de Mun, n° 20.

 

L'ÉGLISE PAROISSIALE NOTRE-DAME DE CROAZ-BAZ.

C'est ainsi que les documents écrits appellent l'église paroissiale de Roscoff. Qu'est-ce à dire ? Faut-il traduire Croaz-Baz : « la croix du bâton » ? Non évidemment. Voici la meilleure explication de ce vocable. Il existait sur la grève, non loin de l'église actuelle un petit monticule formé, par un amas de rochers : c'est là que s'embarquait pour passer à l'Ile de Batz, l'Ile Basse (Bassa insula) de l'époque gallo-romaine. Une croix plantée au sommet du monticule protégeait le passage: d'ou le nom de Croaz-Baz. On créa donc sur la grève un vaste terre-plein, que l'on souda à la côte, et c'est là que fut édifiée l'église. Fondé en 1522, ce beau monument ne fut achevé qu'en 1545.

EXTÉRIEUR.
En accédant à l'église du côté ouest, on se trouve devant un porche au fronton duquel figure une caravelle sculptée dans le granit ; de chaque côté apparaît un ange dans un médaillon à accolade. Le vaisseau cingle sous l'effort de sa misaine tendue. Le sculpteur a indiqué les enflèchures des deux autres mâts et campé sur la hune centrale un petit personnage tenant une bourse, d'une taille d'ailleurs hors de proportion avec le reste. L'armateur qui s'est fait portraiturer ainsi, se demande M. Le Guennec, voulait-il indiquer de cette façon qu'il ferait volontiers largesse de ses écus au profit de N.-D. de Croaz-Baz si la protection d'en Haut gardait nef et cargaison de toute mésaventure ?

Le porche est surmonté de la chambre aux archives, ornée de deux riches fenêtres latérales. Quant à la cheminée de cette chambre, elle est couronnée d'une grande Vierge-Mère assez moderne, tenant une longue croix et, que l'on appelle N.-D. de Croaz-Baz.

Tout contre le porche se dresse un clocher élancé, à dômes superposés, le plus gracieux et le plus original des clochers de ce genre qui existent dans le pays. L'agencement des deux chambres des cloches, des galeries à forte saillie, des deux tourelles accolées à la tour, des lanternons d'angle et des trois étages de dômes forment un ensemble absolument hardi et plein de mouvement. On trouve dans le clocher de Roscoff, note M. Le Chanoine Abgrall le plus heureux problème de force et de gracilité, de masses solides et de baies évidées, de retraits et de saillies, formant dans tous les sens les plus extraodinaires silhouettes.

Pour apprécier tout le charme de ce beau clocher à jour, il faut le voir, du nouveau môle, aux heures du soir d'une journée d'été. Il apparaît alors, au-dessus de la masse plus sombre de la cité, comme une vision tout aérienne.

Faisons le tour de l'église, par la droite.

Deux vieux monuments funéraires sont là contre le porche, témoins de l'existence d'un ancien cimetière qui remontait aux environs de 1600. Il a été désaffecté en 1833. Dans le mur de clôture on voit encore les petits bénitiers d'où l'on aspergeait les morts. Les ormes qui entourent l'église furent plantés en 1840.

En longeant le côté méridional de l'église on aperçoit creusée sur le pignon de la première chapelle latérale, une niche vide, ayant pour console un écusson qui coupe une frise feuillagée. A droite est sculpté un trois-mâts voyageant vers l'Ouest et décoré à sa proue d'une grosse tête d'animal ; à gauche s'étale une banderole dont l'inscription est illisible. Le négociant roscovite qui fonda cette chapelle, note M. Le Guennec, avait placé ses armoiries sur l'écu, l'image de son saint patron dans la niche, son nom ou sa devise sur la banderole et enfin il n'avait pas oublié d'y joindre l'image du navire qui était le gagne-pain de sa famille afin d'attirer la bénédiction du Tout-Puissant sur ses entreprises commerciales.

Cette chapelle a dit être quelque peu remaniée ; elle est percée de quatre petites fenêtres à plein cintre.

Un peu plus loin un petit appentis cache à moitié une belle porte d'entrée. Au-dessus de cet appentis, un étroit escalier de granit monte dans la largeur de la toiture jusqu'à un clocheton pittoresque, qui domine l'arc diaphragme de l'intérieur du monument.

Poursuivons notre tournée, et nous rencontrons d'abord un cadran solaire avec cette inscription qui couronne l'indication des heures : « Craignez la dernière ». Remarquez le personnage en granit qui avoisine ce cadran. Puis ce sont quelques marches qui donnent accès à une crypte, que le peuple désigne sous le nom de « cave des trépassés » : on y loge les tréteaux funèbres. La porte actuelle a remplacé les vantaux primitifs de même style que ceux des vieilles maisons de Roscoff.

Contournons maintenant l'abside, dont la corniche est ornée de modillons, et arrêtons-nous au niveau du chevet de la sacristie. Ici encore c'est une caravelle d'un galbe vraiment admirable, taillée dans la pierre. Ce vaisseau possède une galerie de poupe et devait avoir des dimensions supérieures à celles des autres navires de Roscoff.

Nous voici à la face nord de l'église. A l'extrémité du bas-côté, ici comme à la face sud, une fenêtre a été aveuglée pour faciliter l'installation d'un rétable à l'intérieur de l'édifice. Plus loin le mur de la chapelle des Agonisants porte la date de 1701.

D'ici on aperçoit fort bien les faces est et nord du clocher. Sur la face nord un armateur qui avait sans doute contribué notablement aux frais du monument, y est représenté en costume de gentilhomme Henri III, chapeau à plumes, pourpoint aux manches à crevé, guêtres, bourse à la main rappelant l'argent généreusement consacré à ce louable dessein. A ses côtés, une tête d'ange ou de saint émerge d'un nuage, et un vaisseau à trois mâts, le sien, fait route à l'est.

Les angles voisins de la tour sont hérissés de deux canons de granit braqués vers le large, vers l'Angleterre, et semblent prêts à vomir le boulet qu'on aperçoit dans leur gueule.

INTÉRIEUR.
A l'intérieurdu porche, à la clef de voûte un ange présente la fleur de lys et l'hermine, armoiries conjuguées de France et de Bretagne. A la voûte apparaissent des têtes sculptées. Un grand bénitier est foré dans le mur, à droite de la porte d'entrée.

A l'intérieur de l'église, à droite, une vaste auge en granit de forme rectangulaire, soutenue par deux piliers, contient de l'eau bénite. Signons-nous en pénétrant dans le temple saint.

L'édifice s'offre au regard, avec ses trois nefs, et ses dix arcades ogivales, soutenues par des colonnes rondes, sans chapiteaux. Un arc diaphragme en maçonnerie le sépare nettement en deux parties.

Prenons à gauche et retournons-nous vers le fond de l'église pour admirer un beau groupe en albâtre provenant, dit-on, de la chapelle Saint-Sébastien.

 

BAS-RELIEFS D'ALBATRE.
Montés en rétable dans un triptyque moderne ces bas-reliefs de la fin du XVème siècle, exécutés à Nottingham en Angleterre, méritent une étude détaillée. Ils sont répartis en sept panneaux. Voici l'ordre dans lequel nous allons les prendre.

 

4
5   6   7
1   2   3

1. ANNONCIATION. — Agenouillée à son prie-Dieu, le front ceint d'un diadème et auréolé d'un large nimbe, les mains étendues, la Sainte Vierge reçoit le salut de l'Ange. Celui-ci s'appuie à une banderole enveloppant un lis planté dans un vase. Au-dessus de l'Ange, c'est le Père Éternel, tenant de la main gauche le globe du monde et bénissant de la droite. De sa bouche sort un souffle, qui porte la colombe emblème du Saint-Esprit. Près de lui un ange balance gracieusement un encensoir.

2. ADORATION DES MAGES. — Marie, assise sur un lit à baldaquin, le dos appuyé à un coussin, tient sur ses genoux l'Enfant-Jésus. Appuyé d'une main au sein de sa mère, l'enfant reçoit de l'autre, l'offrande d'un Mage, qui tient sa propre couronne et une coupe. Les deux autres Mages le front ceint d'un diadème royal offrent leurs présents en une attitude hiératique. Au bas de la scène on voit le bœuf et l'âne traditionnels près lesquels est assis un petit Saint Joseph, le bâton en main. Dans la, hauteur un minuscule angelot.

3. FLAGELLATION. — Les mains liées à une longue colonne qui se trouve devant lui, Jésus est frappé par trois bourreaux armés de fouets. En haut on aperçoit le buste de Pilate, le procurateur romain qui a livré le Sauveur au cruel supplice de la flagellation. On remarquera combien le noble visage du Sauveur, tout douloureux, fait contraste avec les figures grimaçantes de ses bourreaux.

4. JÉSUS EN CROIX. — Le Christ est crucifié entre deux voleurs. Sa croix est en forme de T. [Note : Cette croix à trois extrémités s'appelle crux commissa. Selon toute probabilité la croix de Jésus était immissa, à quatre extrémités, et avait un chevalet planté vers le milieu du fût]. Deux soldats, de la lance, lui percent le flanc. Plus bas la Sainte Vierge défaillante est soutenue par trois saintes femmes. A ses pieds un ange, un genou à terre, lève vers la croix des bras suppliants. A droite c'est un groupe de cinq hommes. Un centurion porte casque et glaive ; devant lui un soldat s'appuie à une hache ; un autre présente au Sauveur l'éponge au bout d'une pique ; un troisième porte une hache sur l'épaule.

5. RÉSURRECTION. — Notre-Seigneur, portant de la main gauche la bannière de la résurrection, a la main droite étendue pour bénir. A moitié sorti du tombeau, il pose un pied et la hampe de la bannière sur un garde renversé. A droite du Sauveur deux autres gardes, dont l'un, assis au bord du sépulcre, est assoupi sur son arme ; l'autre, tenant un sabre recourbé, est ébloui et, de la main droite, se voile les yeux. A gauche, un autre garde, armé d'une hallebarde, dort le coude appuyé sur le tombeau. Un ange, dans la hauteur à gauche, devait balancer un encensoir.

6. ASCENSION. — Dans la hauteur, la voûte céleste laisse apparaître les pieds du Sauveur et le bas de son manteau. Au-dessous, le mont des Oliviers est symbolisé par une large colonne. Onze apôtres et la Sainte Vierge, tous en prière, sont témoins de la scène. On reconnaît à la partie inférieure du groupe, Marie, le front couronné, et Saint Jean, imberbe, qui tient sous le bras un calame ; Saint Pierre se laisse deviner à ses clefs et Saint Jacques à son bourdon de pèlerin.

7. PENTECÔTE. — Au centre, la Vierge, auréolée, mais sans couronne, pose une main sur son cœur, tandis que l'autre s'appuie à un grand livre placé sur ses genoux. Autour d'elle figurent les douze apôtres auréolés ; il convient de noter que le sculpteur s'est contenté de placer une auréole au-dessus de chaque série de personnages. Saint Pierre est reconnaissable à ses clefs, Saint Jacques à son bourdon et sa gourde, Saint André à sa croix en sautoir. Le groupe de ces saints personnages est dominé par un faucon, symbole du Saint-Esprit, qui laisse rayonner des flammes en demi-cercle.

Si dans la scène de l'Annonciation il est attribué à la colombe de figurer les dons de Sagesse, de Conseil, de Piété, de Crainte du Seigneur, ici le sculpteur a réservé au faucon de symboliser les dons d'Intelligence, de Force et de Science, dans la manifestation du Saint-Esprit au Cénacle.

Retournons-nous vers la première chapelle à gauche.

 

CHAPELLE DES AGONISANTS.

Cette chapelle fut bâtie en 1701. Elle présente un arc à plein cintre.

Au fronton de l'autel figurent, entre de légères colonnettes torses, trois panneaux sculptés. Au centre c'est la mort de Saint Joseph à laquelle assistent Jésus, debout, montrant le ciel de la main, et Marie, à genoux, en prière. A gauche Sainte Anne, à droite Saint Joachim.

L'autel est garni d'un vieux crucifix et de quatre chandeliers anciens.

Le retable est formé de quatre colonnes torses à chapiteaux corinthiens.

Au centre apparaît un grand tableau, surmonté de décorations sculptées : têtes d'anges parmi des fleurs. Puis, dominant le tout, émergeant d'un îlot de têtes d'anges, le buste du Père Éternel, étendant les bras.

Ce vieux tableau, qu'il faut regarder de près, représente un mourant, les mains jointes. Deux prêtres l'assistent avec rabat et surplis. Le premier qui porte une croix sur la poitrine lui offre le crucifix à baiser. Près des ecclésiastiques on voit un homme et une femme, puis un ange, tenant une épée flamboyante. Sur la droite est un personnage à figure rouge et aux cheveux ébouriffés, qui doit représenter le démon, puisque l'ange le chasse de son épée. Dans la hauteur, le Sauveur émergeant d'un nuage et porté par les anges tient en main la croix de résurrection. A sa droite la Sainte Vierge est à genoux, les bras tendus. Tout à fait dans le haut, entre Jésus et sa Mère plane la colombe. Au premier plan, on voit trois femmes éplorées, dont l'une est agenouillée devant le mourant.

Le tableau porte, en bas, vers le milieu, la signature : Villemoro Bouriquen, maître peintre de Morlaix, et date du XVIIIème siècle.

De chaque côté du retable on aperçoit des personnages dans des niches ornées d'une coquille de Saint Jacques : à gauche, Saint Jean l'Évangéliste, avec des moustaches et une barbe noires, tenant de la main droite un cahier, de la gauche un livre ouvert ; à droite Saint Jérôme vêtu d'une courte tunique, avec un caillou en main et une tête de lion à ses pieds.

Un peu partout dans ce retable, des fleurs charment le regard. Remarquer notamment les belles guirlandes fleuries qui aux extrémités latérales, gracieusement se déroulent.

A droite de l'autel est une toile, signée Varillaz 1830. On y voit une femme portant un costume bourgeois, agenouillée en prière sur le rocher où s'élève la chapelle Sainte-Barbe. Devant elle sur l'océan, agité par la tempête, un bateau est conduit par deux hommes. Au fond apparaissent le clocher et l'ancien quai de Roscoff. Au-dessus de l'orage qui sévit dans les hauteurs, on aperçoit la Vierge-Mère, patronne de la cité.

A gauche de l'autel, une vieille peinture représente la décollation de Saint Jean-Baptiste. On voit du côté gauche la prison et deux gardes armés. Le bourreau tient un glaive en main. Le Précurseur a les mains liées. Sa tête, détachée du tronc, gît près du corps ensanglanté. Au-dessus du bourreau un ange tient la palme du martyre. Sur la droite se présente Hérodiade, superbement parée, avec sa mère.

Une bande nouvelle, ajoutée au tableau, couvre la signature de l'artiste-peintre.

Montons maintenant vers le haut de l'église, et arrêtons nous à l'autel consacré à Saint-Pierre.

 

AUTEL DE SAINT PIERRE.
Cet autel est à colonnes torses, décorées de pampres de vignes et de grappes de raisin.

La niche centrale renferme une statue de Saint Pierre, tenant de la main droite les pans de son vêtement ; dans la main gauche, le prince des apôtres porte un livre ouvert et deux grosses clefs. Au-dessous, dans un médaillon, c'est Notre-Seigneur, dans les campagnes de Césarée de Philippe ; remettant les clefs du royaume des cieux à Pierre, qui se tient à genoux devant lui. Le Divin Maître lève la droite vers le ciel, détail qui évoque sa réponse à celui qu'il constitue le premier des apôtres : « Tu es heureux, Simon, fils de Jean, car ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais c'est mon Père qui est dans les cieux » (Matth. XVI, 17). Derrière Saint Pierre on voit un groupe de six apôtres qui semblent étonnés et ravis du privilège de la primauté que Jésus lui octroie.

A gauche, dans une niche, Saint André s'appuie sur sa croix en sautoir. A droite, Saint Jacques coiffé d'un large chapeau orné d'une coquille, tient de la main gauche un livre et, de la droite son bourdon. L'une des manches de son vêtement est retroussée ; son manteau est relevé sur la droite : tout indique le pélerin en course.

Au tympan on aperçoit le buste du prince des apôtres qui se tient les mains jointes, devant le coq porté par une colonne.

A droite de l'autel se trouve la vieille statue vénérée de N.-D. de Croaz-Baz. La Vierge couronnée porte un petit Jésus joufflu, lui aussi couronné.

Contre la paroi latérale près de l'autel, une vieille Sainte Anne apprend à lire à la Sainte Vierge.

Admirons la belle pièce en cuir de Cordoue qui décore le fronton de cet autel : il y a là une colombe en perles, représentant le Saint-Esprit avec motifs rehaussés en perles, en œillets et ornementations de fantaisie.

Retournons-nous à gauche et arrêtons-nous un moment devant une verrière du XVIIIème siècle, dont il faut apprécier, avec des jumelles, le superbe coloris.

 

VITRAIL DE L'AUTEL SAINT-PIERRE.

Il y a ici trois séries de personnages.

Au rang inférieur, Saint Matthieu et Saint Marc. Le premier indique du doigt le texte de son évangile : Liber generationis Jesu Christi ; on le reconnaît à l'ange qui est à sa droite. Nous le retrouverons au retable du maître-autel, figuré par un homme. S'il a pour symbole un homme, ou un ange représenté sous une forme humaine, c'est que son évangile débute par la généalogie humaine du Christ. Saint Marc, qui tient son évangile en main, a un lion couché à ses pieds, parce qu'il commence sa narration en citant un texte d'Isaïe qui s'applique à Saint Jean-Baptiste : « Une voix crie dans le désert ». Cette voix évoque le rugissement du lion.

Plus haut ce sont Saint Luc et Saint Jean. Le premier a près de lui un bœuf, parce que son évangile s'ouvre par le sacrifice de Zacharie au temple de Jérusalem. Il tient en main une plume d'oie. Le second, imberbe, à figure extatique, porte son évangile, et l'on voit près de lui un aigle aux ailes éployées. Chacun sait, que pour décrire la généalogie éternelle du Fils de Dieu, au début de son évangile, il s'élève, comme l'aigle, au-dessus des nues.

Au-dessus des évangélistes, apparaissent Saint Jean-Baptiste et la Vierge-Mère. Le précurseur qui prêche dans le désert, tient en main un bâton portant nne banderole avec l'inscription : Ecce Agnus Dei. La Vierge-Mère qui est couronnée a un visage très noble.

Au tympan ce sont encore trois séries de personnages. Au rang inférieur deux anges, vêtus de dalmatiques, balancent un encensoir. Ils encadrent des motifs très ornés avec inscription du texte d'un psaume : Laudate Dominum omnes gentes. Laudate eum omnes populi.

Plus haut, d'une part Saint Pierre reçoit les clefs de son divin Maître, d'autre part il est enlevé de terre par deux anges qui vont le transporter au ciel.

Tout à fait dans la hauteur le Christ rédempteur avec sa croix. Passons dans le chœur, où se trouve l'autel principal.

 

MAITRE-AUTEL.

Devant nos yeux s'étale un autel du XVIIème siècle avec un superbe retable aux colonnes torses.

Au centre, un double tabernacle domine l'autel. Le tabernacle inférieur est encadré de deux gradins ornés d'arabesques, médaillons, petits anges cueillant des fruits et des fleurs et soutenant des cartouches. La porte est couverte d'un bas-relief représentant la dernière Cène. Sur la table sont placés l'agneau pascal, une coupe, un couteau, une tourte de pain. Au pied de la table un panier contient deux amphores. Jésus est entouré de ses apôtres; une main sur la poitrine, il tend, de l'autre, une bouchée de pain à Judas, qui tient la bourse, et dont la tête est mordue par un dragon ailé, symbolisant le démon. Au-dessus de la scène deux anges soutiennent une draperie.

La porte du tabernacle supérieur est agrémentée d'un bas-relief représentant le sacrifice d'Abraham. Du glaive le patriarche s'apprête à trancher la tête de son fils, Isaac, agenouillé sur le fagot qu'il a porté. Un ange retient l'épée, et voici qu'un bélier sort du buisson pour se substituer à Isaac. Au-dessus de la scène un petit médaillon, soutenu par deux anges, contient le buste du Père Éternel. Au-dessous, trois têtes d'anges décorent l'extrémité d'une planchette que l'on fait sortir pour y exposer de façon solennelle le Saint-Sacrement.

Aux deux côtés du tabernacle supérieur sont postées quatre statues dont deux apparaissent de face, deux autres de biais. Des deux premières l'une tient en main un livre contenant la doctrine chrétienne, c'est la vertu de Foi, l'autre, qui s'appuie à l'extrémité d'une longue patte d'ancre, est la vertu d'Espérance. Ce sont les deux premières vertus théologales. La troisième n'est pas loin : à gauche du tabernacle une troisième statue représente encore une femme dont les bras sont ouverts pour signifier la cordialité de l'accueil : c'est la vertu de Charité. La quatrième statue, à droite du tabernacle est celle d'un personnage masculin barbu, que l'on ne saurait identifier.

Au-dessous de la foi et de l'espérance deux petits médaillons renferment des bustes de personnages coiffés d'une mitre et revêtus de la chape, sans doute des docteurs de l'Église.

Plus haut que les vertus théologales est une sorte de riche baldaquin porté par quatre statues de femmes. S'agit-il cette fois des vertus cardinales : prudence, justice, force, tempérance ? La Justice et la Force y sont assurément : l'une de ces femmes tient, en effet, une balance, tandis qu'une deuxième s'appuie sur une tour, emblème de puissance. Une troisième, à gauche, porte un ostensoir ; nous serions tenté d'y voir la Foi ; la quatrième, à droite, manque d'un bras (?).

Dominant le baldaquin, le Sauveur, tenant sa bannière de résurrection, et le pied posé sur le globe du monde, monte au ciel porté par des anges.

Examinons à présent, d'un coup d'œil d'ensemble, les motifs qui décorent le retable des deux côtés du tabernacle.

Dans le bas, deux manières d'édicule renferment en bas-reliefs, à gauche le couronnement d'épines, à droite la chute de Jésus sur la voie du Calvaire. Tandis que deux bourreaux enfoncent à coups de bâton la couronne d'épines dans la tête de Jésus, qui est assis, les bras liés, un troisième lui met en mains le roseau, symbole dérisoire de son autorité. Parallèlement, nous voyons le Sauveur chargé de sa croix, tomber sur le chemin du Golgotha. Trois bourreaux le forcent à se redresser ; Simon de Cyrène tient sous le bras l'extrémité de la croix.

De part et d'autre, encadrant ces deux scènes douloureuses figurent les quatre évangélistes avec leurs symboles. A gauche, Saint Marc et Saint Matthieu. Le premier a une tête de lion à ses pieds. Le second, porte un homme sur son épaule. A droite, Saint Luc et Saint Jean. Le premier a près de lui un bœuf. Le second a un aigle à ses pieds.

Au-dessus de la scène du couronnement d'épines, deux anges assis tiennent un médaillon où est représentée la Visitation. Parallèlement, le tableau de la chute au Calvaire est dominé par un médaillon de même genre, contenant la scène de l'Annonciation.

Au centre, par-dessus le double tabernacle, apparaît le grand tableau du Rosaire, et il convient de noter à cet égard, avec M. le chanoine Abgrall, que les grands retables à colonnes ont souvent comme sujet central la représentation du Rosaire, soit en statues détachées, soit en haut-reliefs, soit en beaux tableaux sur toile, avec entourage de médaillons figurant les quinze mystères.

Ici, au haut du tableau, la Sainte Vierge tient son Fils, enveloppée de roses, et entourée des quinze médaillons où se déroulent les quinze mystères du Rosaire. Ces mystères commencent au bas, par l'Annonciation et se continuent par la gauche en faisant le cercle complet. Dans la scène de la Visitation, Marie est accompagnée de Saint Joseph.

A la partie inférieure du tableau, on aperçoit Saint Dominique et Sainte Catherine de Sienne, qui prêchèrent la dévotion au Rosaire.

La Confrérie du Rosaire fut installée à Roscoff le 21 Novembre 1638. Ce qui nous donne à peu près la date du retable.

A gauche du retable, deux grands anges joufflus supportent une console où s'appuient deux colonnes torses, encadrant une niche qui renferme la statue de Saint Pierre reconnaissable à sa clef. Au-dessous du prince des Apôtres brille un aigle superbe. — Tout à fait dans la hauteur la Sainte Vierge est à genoux dans le mystère de son Annonciation.

A droite du retable, ce sont les mêmes motifs, à l'exception de la statue qui est celle de Saint Paul. — Tout à fait dans le haut, figure l'Ange de l'Annonciation tourné vers Marie.

On notera que le fronton du maître-autel est fort ouvragé ; au centre se trouve le Sauveur, puis de chaque côté trois personnages.

Avant de quitter le chœur, jetons un coup d'œil sur les vitraux, où des anges musiciens chantent les louanges du Seigneur. Passons maintenant au bas-côté sud pour y étudier l'autel des trois Vierges.

 

L'AUTEL DES TROIS VIERGES.

Le retable de cet autel est formé de quatre colonnes torses décorées de pampres de vigne et de grappes de raisin. Ces colonnes encadrent trois niches.

Dans la niche centrale on reconnaît Sainte Geneviève, la fille du peuple qui, vers le milieu du Vème siècle, sauva Paris de la fureur des Huns. Elle tient de la main droite un flambeau et a la main gauche étendue. Elle repose sur le rempart dela cité. On aperçoit au-dessus de la porte de la ville trois lys surmontés d'une couronne et de l'armure d'un chevalier.

A gauche de Sainte Geneviève est Sainte Barbe avec sa tour ; à droite une autre vierge tient en main une épée et l'on voit à ses pieds une tête couronnée. Ne serait-ce pas par hasard Sainte Catherine d'Alexandrie, dont la victoire sur les philosophes de son temps serait ainsi symbolisée ? Dans l'église de Meilars cette Sainte tient également un glaive et écrase un minuscule docteur.

Au-dessous de Sainte Geneviève le retable présente une jolie nativité. A gauche de l'enfant Jésus figurent Marie et Joseph, en vêtements somptueux. Accompagnés d'une femme, les bergers adorent le nouveau-né.

A côté d'eux l'âne et le bœuf. Celui-ci réchauffe de son haleine le petit Jésus ; quant à l'âne, il a la tête levée pour braire. Au-dessus de la scène un ange s'enveloppe d'une banderole.

Quatre vertus dont deux théologales, et deux cardinales sont symbolisées aux bas des colonnes torses. A droite, la Foi et la Charité. La première est représentée par une femme assise sur des nuages et tenant un calice ; la seconde, par un personnage féminin prenant deux enfants sous sa protection. A gauche ce sont la Justice avec sa balance, puis la Force, symbolisée par une femme tenant une tour des deux mains.

A droite de l'autel, Sainte Marguerite foule un dragon.

Au tympan on aperçoit un buste de femme qui a les mains jointes en prière ; auprès d'elle un dragon ouvre la gueule.

Sur la droite de l'autel est un vitrail qui est le pendant de la verrière d'en face.

 

VITRAIL DE L'ANNONCE DU MESSIE.

De même que le vitrail d'en face a été conçu en fonction de l'autel de Saint Pierre qui l'avoisine, de même cette verrière répond à la scène de la Nativité sculptée sur l'autel voisin, comme la prophétie répond à la réalité. Nous avions là-bas le vitrail de la Rédemption ; ici c'est le vitrail de l'Incarnation.

Voici dans quel ordre il faut prendre les personnages du corps du vitrail.

6       5

4       3

1        2

1. Quel est ce majestueux vieillard tenant en main une coupe d'où sort une flamme ? Cette flamme est l'emblème du sacrifice, et l'on serait tenté de voir ici Abraham en qui toutes les nations furent bénies dans la personne du Messie son descendant. Peut-être s'agit-il de Melchisédech, roi de Salem, qui offrit en sacrifice du pain et du vin, figure du sacrifice eucharistique, et qui par son double caractère de roi et de pontife représente le Messie futur.

2. Le vieillard vénérable appuyé sur son bâton est le patriarche Jacob. Sur la banderole voisine de son bâton, nous lisons : Abraham, Isaac, leo Juda vincet. Les derniers mots « Juda, le lion, sera vainqueur » font écho à la prophétie messianique de Jacob : « Toi, Juda, tes frères te loueront ; ta main sera sur le cou de tes ennemis... Juda est un jeune lion » (Genèse, XLIX, 8-9).

3. C'est ici Moïse tenant en main les tables de la Loi, couvertes de caractères hébraïques. Lui aussi a annoncé d'avance le Messie, le grand prophète de l'avenir : « Je leur susciterai d'entre leurs frères un prophète tel que toi dit le Seigneur à Moïse » (Deutéronome XVIII, 18).

4. Le roi David est reconnaissable à la harpe dont il tire des accords à la louange de Dieu. De la main droite il présente le texte bien connu du psaume Dixit Dominus : « Tecum principium in die virtutis tuae in splendoribus Sanctorum ». C'est là un psaume messianique dont David est l'auteur.

5. On reconnaît le prophète Isaïe au texte qu'il présente : Consolamini, popule meus. Ce passage (XL, 1) est extrait de la seconde partie de son livre, qui cotaient plusieurs oracles messianniques.

6. Ce personnage imberbe est le prophète Daniel, qui fut déporté à Babylone, tout jeune encore, en 605 avant Jésus-Christ. Il tient en main le passage de son livre relatif à la prophétie messianique des 70 semaines : « soixante-dix semaines ont été fixées à ton peuple et à ta ville pour mettre fin à l'apostasie et aux péchés, expier l'iniquité et établir la justice » (Daniel IX). Il s'agit là de semaines d’années.

Au tympan ce sont deux anges portant une des bande-roles avec l'inscription : Notum fecit — salutare suum : « Le Seigneur a manifesté son salut. » (Psaume XCVIII, 2). On lit sur une autre banderole, entre deux anges : Dirigatur Domine oratio mea sicut incensum in conspectu tuo : « Que ma prière s'élève devant ta face comme l'encens. » (Psaume CXLI, 2). — Plus haut figurent les scènes de l'Annonciation et de la Visitation. Le tout est couronné par l'image du Père Éternel. Descendons vers le bas de l'église.

A gauche, contre la muraille, à la hauteur de l'arc diaphragme le monument des Morts de la grande guerre, en pierre de kersanton, étale les noms des enfants de Roscoff qui tombèrent au champ d'honneur.

Au bas de l'église, à gauche, c'est la chapelle du Sacré-Cœur.

 

CHAPELLE DU SACRE CŒUR.

Nous avons ici un autel du XVIIème siècle, à colonnes torses, décorées d'oiseaux qui picotent des grappes de raisin.

Au centre, un beau cadre doré sertit une peinture de la Vierge, d'allure exotique. Marie porte au cou un collier, et autour des mains des anneaux. Le front ceint d'un diadème d'or, elle est entourée d'une frange dorée. Les mains jointes en prière, elle foule le croissant. Un ange aux cheveux crépus porte les pans de son manteau. On lui donne le nom de N.-D. de la Guadeloupe. La tradition veut qu'elle ait été offerte à l'église par un marin qui l'aurait prise à la Guadeloupe.

A droite et à gauche, statues modernes de la Sainte Vierge et de Saint Joseph.

Dominant le tout, au tympan, dans une belle niche décorée de têtes d'anges et de fleurs, figure une vieille Vierge-Mère.

Dans un coin, à gauche de l'autel, est relégué un vieux lutrin qui a du style. A son sommet un aigle splendide, éclatant d'or, tient ses ailes éployées.

Avant de monter au clocher, examinons l'orgue, la chaire à prêcher, et le chemin de croix.

 

ORGUE.

Le buffet d'orgue doit comme la chaire, remonter au début du XVIIIème siècle. Les sept panneaux qui le composent offrent une ornementation de fantaisie. Prenons-les de gauche à droite.

1. En haut, sur fond étoilé, une femme tient une corne, symbole d'abondance. En bas un autre personnage féminin, nonchalamment étendu entre deux corbeilles de fruits, porte à la bouche un fruit. A ses pieds on voit un singe. C'est le tableau de la Paix.

2. En haut, un homme tient de sa main une épée. En bas, un homme encore, qui se trouve entre deux corbeilles de fleurs, est assailli d'un côté par un serpent, de l'autre par un loup. C'est le tableau de la Guerre.

3. En haut, sur fond étoilé, un personnage tient dans sa main gauche levée une main coupée. En bas un second personnage joue de l'orgue.

4. C'est le panneau central sous le pupitre. Un personnage tient de la main gauche une couronne d'épines.

5. En haut, une femme couronnée porte en main une lanterne sourde, et terrasse un serpent. En bas, une personne donne à manger à un oiseau de proie, écrasant une tortue. On voit sur mer une caravelle.

6. En haut, un personnage tient un fouet. En bas, une femme joue de la mandoline pour charmer un paon. A sa gauche on aperçoit un violon, et un serpent, instrument de musique qui servait à accompagner les chantres.

7. En haut, une femme revêtue d'un ample manteau, à orfroi pointé de roses, tient une croix de la main gauche. En bas, une personne tient un miroir ; un aigle est devant elle.

Entre les panneaux, des niches contenaient primitivement divers personnages. Il n'en reste que deux.

 

CHAIRE.

La chaire fut construite en 1711, sur le plan de la chaire de Notre-Dame-du-Mur à Morlaix par le fameux artiste Jacques Lespaignol, maître sculpteur, qui avait domicile à Saint-Melaine de Morlaix, près « le Pont aux Choux ». Il est l'auteur du retable de l'autel du Rosaire de l'église de Saint-Thégonnec et aussi de la Mise au Tombeau qui se trouve dans l'ossuaire.

La chaire coûta 600 livres qui furent versées à Lespaignol, le 19 mai 1712, par le marguillier Tancrède.

Le corps du monument est en chêne, et les panneaux en châtaignier finement travaillé.

Trois de ces panneaux courent le long de l'escalier et portent des scènes sculptées. C'est d'abord la Conception, c'est-à-dire le triomphe de la Vierge, contemplé d'avance par ses parents Joachim et Anne. Marie, au-dessus de laquelle plane une colombe, tient en main un lys ; elle terrasse le serpent qui mord la pomme, sur le globe du monde. C'est ensuite la Présentation de la Vierge au temple de Jérusalem ; on voit derrière le pontife deux prêtres en rabat. — C'est enfin l'Annonciation.

Les quatre panneaux du corps de la chaire représentent les évangélistes avec leurs attributs symboliques : Saint Jean avec l'aigle, tenant un livre ; près de lui un encrier et un navire à trois mâts, — Saint Marc et le lion, — Saint Matthieu et l'ange, — Saint Luc et le bœuf.

Au dosseret de la chaire, en bas-relief vogue un navire, avec mâts, cordages et gréements, pavillon carré à l'arrière, et flamme au grand mât. Il a fière allure avec toutes ses voiles déployées.

Les connaisseurs s'extasient devant la finesse des panneaux représentant les quatre évangélistes et les mystères de la vie de la Sainte Vierge, et devant le relief des feuillages qui les encadrent. Ils ne sont pas moins émerveillés par le fini de la frise qui court le long de la rampe de l'escalier, du feston qui garnit des deux côtés le dossier de la chaire et des pots de fleurs qui ornent les corniches du dôme [Note : Le chemin de croix avec médaillons en émail fut érigé canoniquement le 14 août 1892. Il coûta 2.762 francs].

Redescendons au bas de l'église. Au fond, du côté de l'Épître, voici le baptistère.

 

BAPTISTÈRE.

Ce monument qui date de 1690, est l'œuvre de Guillaume Level et Alain Castel, maîtres sculpteurs du « bourg de Landivisio, paroisse de Guicourvest ». Il est de forme octogonale.

Au pendentif de l'intérieur on voit deux têtes d'ange et une colombe qui plane. Le dôme est couronné par un ange tenant un bouclier ; on y aperçoit en outre des têtes chauves et des flammes.

 

CLOCHES.

Près du baptistère on prend, pour monter au clocher, un escalier qui compte 119 marches.

A la dix-septième marche, une porte donne accès à la Chambre aux Archives. C'est là que se trouvaient, dans une armoire à trois clefs, les vieux papiers ; c'est là, que, tous les dimanches, se réunissaient les notables délibérateurs de la trêve, pour traiter ses affaires. L'ascension terminée, nous voici près des cloches, qui sont au nombre de quatre.

1. La première cloche, dans l'ordre chronologique, est datée de 1642. Elle s'appelle : Santa Maria (Sainte Marie). Voici l'inscription qu'on peut y lire :
FRANCOIS. HELARY. Sr. DVPRE - ET. IAN. MARZIN. Sr. DE. LAVNAY - PROCVREVRS. DE. CETTE. CHAPELLE - MONT. FAICT. FAIRE.

Cette cloche est la troisième comme dimensions.

2. Une seconde cloche, qui est la plus grande, date de 1811. Elle fut appelée Marie par son parrain, Claude de Kersauzon, et sa marraine, Marie de Villancourt.

3. Une troisième cloche, qui est la plus petite, reçût, en 1879, le nom de Joséphine de son parrain Olivier Salaün et de sa marraine Marie d'Herblais.

4. Une quatrième cloche, qui est la seconde dans l'ordre des dimensions, date de 1894. Son parrain Hyacinthe Kerenfors, et sa marraine, Émilie-Barbe Fallague, lui donnèrent le nom de Barbe.

Du haut du clocher on jouit d'une fort belle vue. Au nord, l'île de Batz ; au nord-ouest, une multitude de rochers en pleine mer ; à l'ouest et au sud-ouest, Santec, Cléder, Plouescat ; au sud, les deux flèches de la cathédrale de Saint-Pol et celle du Kréïsker ; à l'est, le regard domine la mer par delà le promontoire de Sainte-Barbe.

 

LES DEUX OSSUAIRES.

Dans les cimetières exigus de nos églises paroissiales, les cercueils se pressaient à l'ombre du clocher, et la Mort, qui labourait sans cesse le champ funèbre, contraignait les pères d'y céder la place à leurs enfants. Que faire alors des ossements exhumés ? C’est pour les recevoir que l'on construisit les ossuaires.

Paris, au Moyen Age, avait le charnier des Innocents, longues galeries toutes garnies d'ossements extraits des cimetières. L'Italie a ses camposantos, moins lugubres que le charnier parisien. Notre petite Bretagne a ses ossuaires et l'on peut dire qu'ils sont chez nous en leur terre classique, tout autant que les calvaires et les clochers à jour.

L'ossuaire breton, qui n'était primitivement qu'une sorte d'appentis ou de réduit adossé au mur d'enceinte du cimetière ou à l'un des côtés de l'église, avec un ou deux bénitiers incrustés dans le soubassement, devint, en certaines paroisses, une véritable chapelle, munie d'un autel, et pourvue d'arcades, donnant sur le cimetière. Ces baies ajourées permettaient de voir les ossements amoncelés, et le fidèle qui passait, pouvait toujours, en songeant lui-même à ses fins dernières, leur faire la pieuse aumône d'un peu d'eau bénite.

Roscoff eut d'abord comme ossuaire, le petit monument situé à l'angle sud-ouest du mur d'enceinte. Couvert de lourdes ardoises, il est percée de six arcatures, et remonte au XVIème siècle.

Il est connu sous le nom de chapelle de Sainte-Brigitte. On voit à l'intérieur la pierre tombale de Nicolas Floc'h prêtre missionnaire et curé de Roscoff décédé le 14 Juin 1755.

Dans la première partie du XVIIème siècle un autre ossuaire plus important se dressa à l'angle nord-ouest du mur d'enceinte. Il compte parmi les plus originaux et les plus parfaits du genre. L'un des pignons et l'une des façades latérales sont percés de 28 baies, séparées par des pilastres cannelés : en bas il y en a 14 de forme carrée ; au-dessus 14 à plein cintre. Les pilastres, les moulures et l'allure générale sont dans le style Louis XIII.

Le pignon nord de ce reliquaire porte une caravelle sculptée. Elle a ses trois mâts couronnés de hunes, et est percée de six sabords, trois à la proue et trois à la poupe. Seule sa voile de misaine est tendue, mais, par exception, cette misaine est surmontée d'un mât de hune, portant une vergue et un drapeau, tandis qu'un second étendard semble être arboré au hunier d'artimon.

Cet ossuaire fut aménagé, en 1910, en chapelle de catéchisme. C'est alors que l'on aveugla les ouvertures du bas.

 

MONUMENT FUNÉRAIRE DE DOROTHÉE SILBURNE.

Tout contre la chapelle Sainte-Brigitte s'élève un monument qui se compose d'une colonne à quatre faces supportant, un entablement de même forme en pierre, surmontée d'une croix. Sur trois côtés sont creusées deux baies rectangulaires, l'une verticale, sur le fût de la colonne, l'autre horizontale, sur l'entablement

Les baies ont reçu des dalles de marbre, sur lesquelles sont gravées, les inscriptions suivantes :

Côté Sud, au haut : Le clergé français reconnaissant, et, au-dessous: Ci gît Dorothée Silburne, morte à Roscoff le 2 octobre 1820, âgée de 67 ans.

Côté Est : Dorothée Silburne, mère du clergé français réfugié en Angleterre (1792-1793).

Côté Nord : Dorothée Silburne, mère des pauvres de Roscoff. Sa mémoire est en bénédiction (Eccl. XVI. 1.). Requiescat in pace.

***

Monseigneur de la Marche, évêque de Léon, réfugié en Angleterre au cours de la Révolution, y organisa des comités de bienfaisance en faveur des ecclésiastiques français exilés comme lui en Grande-Bretagne. Nul ne le seconda, en cette œuvre charitable, plus que Madame Silburne.

« Cette bonne dame, écrit M. le Chanoine Kerbiriou, dans son bel ouvrage sur Monseigneur de la Marche, était originaire de Durham ; son nom de famille était Dorothée Robinson ; le nom de son mari, Sir Thomas Silburne. Devenue veuve, sans enfant, elle consacra sa vie aux œuvres catholiques. Elle avait une maison dans le grand quartier d'Holborn. Dans la partie est-centrale de Londres, au numéro 10 de la Little Queen Street Blomsburg, l'extrémité d'Oxford Street, on aperçoit encore une grande et belle construction à trois étages avec cinq fenêtres rectangulaires. C'est là que l'évêque de Saint-Pol reçut l'hospitalité ; c'est cette maison qui deviendra pour les émigrés le centre des distributions d'argent, de provisions, de vêtements, de remèdes, de secours et d'objets de toutes espèces ».

Au mois de Juin 1804, se sentant épuisée et à bout de ressources, Mme Silburne dut mettre un terme à ses aumônes, et elle fut recueillie par le marquis et la marquise de Buckingham. Après la mort de cette dernière, elle demanda l'hospitalité à la Bretagne, que les prêtres exilés lui avaient fait aimer.

L'abbé Floc'h, curé de Saint-Matthieu de Morlaix, qu'elle avait logé chez elle à Londres, la reçut fort bien ; mais son grand âge et ses infirmités lui firent bientôt préférer le climat plus doux de Roscoff. Elle y passa les trois dernières années de sa vie.

Pendant son séjour à Roscoff, cette pieuse personne continua de se livrer à ses œuvres de prédilection. Elle était toujours pourvue de vêtements pour les pauvres. Louis XVIII lui ayant accordé une pension de 1800 francs, on peut dire que c'était plutôt aux pauvres que ce don fut fait.

C'est à Roscoff qu'elle mourut le 2 octobre 1820, dans la maison de M. le Comte de la Fruglaye, près de l'église [Note : Sur les ruines s'élève aujourd'hui la maison Vickers].

Huit jours plus tard, l'évêque du diocèse, Mgr Dombideau de Crouzeilhes, demande à Louis XVIII une subvention, à l'effet d'ériger sur la tombe de celle qui « a été ( à Roscoff) l'exemple de la piété la plus fervente et le modèle de toutes les vertus, » un modeste monument, « qui rappellerait et les services de cette femme respectable et la reconnaissance que l'on conserve à sa mémoire ».

Le 30 janvier 1821 l'évêque de Quimper recevait une réponse favorable du Cardinal de Périgord, préposé aux affaires ecclésiastiques. Sa Majesté lui octroyait une somme de 1000 francs. Cette somme réputée insuffisante, fut doublée l'année suivante.

Chargé de l'exécution du monument, le Comte de la Fruglaye fit venir le granit des carrières de Perros-Guirec, dans les Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor). Sa correspondance avec l'évêque de Quimper montre que l'on tâtonna longtemps avant de trouver définitivement les inscriptions à placer sur le monument. Ce n'est qu'en 1829 que furent gravées ces inscriptions.

Le clergé de Roscoff eut la délicate pensée de célébrer, le 2 octobre 1920, le centenaire de la mort de Dorothée Silburne.

Une messe, à laquelle M. le Recteur avait le dimanche précédent, convié ses paroissiens, vit accourir une assistance nombreuse et recueillie, et la tombe reçut ce jour-là, beaucoup de visiteurs, qui y déposèrent l'aumône des meilleures prières de leurs coeurs et des plus belles fleurs de leurs jardins.

 

DE L'ÉGLISE PAROISSIALE A SAINTE-BARBE.

Prenons près de la chapelle Sainte-Brigitte, la rue Louis Pasteur ; et la première venelle à droite, dite du Docteur Denis, nous conduira au bout d'une quinzaine de mètres à une vieille maison qu'il faut visiter, au nº 2 de la rue Armand-Rousseau.

Le pignon à lucarne porte la date de 1603. Une chambre de l'étage a de vieilles peintures sur bois. On y voit tout d'abord le vieux Roscoff, le clocher, l'Ile de Batz, figurée par trois éminences surmontées d'un moulin, l'Ile Verte et Ti-Saouzon, la chapelle de l'Hôpital avec le bois des Capucins, le port et son vieux môle, la chapelle Sainte-Barbe avec un moulin aujourd'hui disparu, et à côté l'ancien fort Bloscon. Puis ce sont deux châteaux dans les arbres, un paon, un dindon, deux dindes, un lièvre poursuivi par un chien. — Enfin une chapelle dans un bois.

Reprenons la rue Louis Pasteur. A droite c'est l'Hôtel de Ville, puis une vieille maison, qui servit jadis de presbytère. Derrière l'abside de l'église s'ouvre la rue Amiral-Réveillère, agrémentée de quelques maisons du XVIème siècle. A gauche, l'entrée du nouveau quai était, avant 1932. occupée par les ruines de la chapelle Saint-Ninien.

 

ROSCOFF ET MARIE STUART - LA CHAPELLE SAINT-NINIEN.

Justement réputée pour la douceur de son climat, ses primeurs ses vieilles maisons à lucarnes ouvragées, l'ensemble impressionnant de sa belle église et de ses deux ossuaires, la petite cité maritime de Roscoff se fait gloire surtout d'avoir accueilli la reine d'Écosse, Marie Stuart, lorsqu'à l'âge de six ans, elle vint se fiancer, en France, au Dauphin, fils de Henri II. Et le poète breton a pu dire :

Le vieux port de Roscoff où la fille des rois - Toucha le sol français pour la première fois, - Est fier de ce grand jour comme d'une victoire, - Et c'est un souvenir touchant de son histoire.

Sous la direction d'Artus de Maillé, marquis de Brézé, chargé de veiller sur sa personne, la Reine s'embarqua, avec sa suite, à Dumbarton, le 27 juillet 1558. Des vents contraires retardèrent le départ qui ne put avoir lieu que le 7 août suivant.

Longtemps fut agitée la question de savoir si c'est à Brest ou à Roscoff que la jeune Reine débarqua ; mais le débarquement à Roscoff est aujourd'hui regardé comme un fait historique. Deux lettres que possède la Bibliothèque Nationale suffisent à l'établir.

C'est d'abord une missive de M. de Brézé à François de Guise, duc d'Aumale, datée « de Rossecouf, ce XVIIIème aougst 1548 » : « Monseigneur, écrit ce personnage, quand les galères sont arrivés en ce port de Rossecou, je n'ai pas manqué, trois ou quatre jours après le débarquement de la petite Reine d'Écosse, de les envoyer à Rouen pour y attendre les instructions du Roi » (Bibliothèque Nationale, Fonds français, 20457, fol. 121). Henri II, d'autre part, dans un billet écrit de Turin, le 24 août 1548, mande ce qui suit à M. d'Humières, son ambassadeur à Londres : « Mon cousin, j'ai reçu quelques nouvelles de l'arrivée en bonne santé de ma fille la Reine d'Écosse au port de Roscou près de Léon, en mon duché de Bretagne » (Bibliothèque Nationale, n° 3134, folio 12. Cf. Annales de Bretagne 1907-1908, p. 150).

S'il faut en croire Albert Le Grand, qui écrivait en 1634, « l'an 1548 très noble et très illustre Princesse Marie Stuart Reyne d'Écosse fonda la chapelle de Saint-Ninien (en Breton ils l'appellent Sant Dreignon) en l'endroit mème où elle descendit du Navire, au bourg de Roscow lorsqu'elle vint espouser le Roy Très Chrétien François II » (Les Vies des Saints..., édition des Chanoines, p. 246).

Cette chapelle de Saint-Ninien, tombée en ruines, a complètement disparu en 1932, pour donner un accès facile au nouveau port de Roscoff [Note : On n'en a conservé que la porte encastrée dans le mur voisin]. Il est permis de le déplorer plus encore que le poète, qui au temps de la déchéance du vénérable sanctuaire, se lamentait, en évoquant la mémoire de Marie Stuart :

Le souvenir de sa mignonne Majesté - Parmi les Bretons de Roscoff est resté, - Car on a conservé son nom à la chapelle, - Triste masure où rien ne nous parle plus d'elle.

Ce vieux monument, écrivait en 1864, Pol de Courcy, forme un rectangle de 14 mètres de longueur sur 6 m. 33 de largeur. Le pignon ouest est percé d'une porte ogivale à voussures, et le pignon est d'une fenêtre à meneaux flamboyants, dont l'amortissement offre des quatre feuilles lancéolées. Deux autres fenêtres et une porte plus petite sont ouvertes dans les murs latéraux ; enfin l'autel en pierre est flanqué de crédences trilobées en forme les niches (De Rennes à Brest et à St-Malo, p. 271).

La chapelle était sous le vocable de Saint-Ninien. Originaire de Grande-Bretagne, ce saint est le premier apôtre connu de l'Ecosse. Vers la fin du IVème siècle, après avoir reçu l'ordination épiscopale à Rome, il se rendit chez les Pictes et les Scots, au milieu desquels s'écoula sa vie entière. Il mourut en 43 ?.

Sur la foi d'Albert Le Grand, on avait longtemps cru que la chapelle de Saint-Ninien, fondée par Marie Stuart, fut élevée sur le lieu de son débarquement, pour conserver la mémoire de cet événement historique.

Or voici qu'en 1911, M. Bourde de la Rougerie, archiviste du Finistère, révéla l'existence aux archives départementales de deux actes datés du 21 Janvier 1538 (ancien style ; 1539 nouveau style), qui mentionnent une assemblée du chapitre de Saint-Pol-de-Léon, tenue « en la chapelle de Monsieur Sainct-Strignon, au bourg de Roscoff ». La chapelle existait donc plusieurs années avant l'arrivée de Marie Stuard à Roscoff (15 août 1548) [Note : Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1911, page XXXIV]. M. Waquet la fait remonter au début du XVIème siècle [Note : Vieilles Pierres bretonnes, p. 144. Les cartes marines donnent le nom de « roche de Saint-Trignon » à une roche voisine de l'Ile Verte, qui est en face de la chapelle Saint-Ninien].

Pour remercier Dieu de lui avoir accordé une bonne traversée, Marie Stuart pria sans doute dans la chapelle Saint-Ninien, dédiée à un Saint écossais, et elle fit don à ce modeste sanctuaire d'une Vierge d'argent et d'un chapelet magnifique, aujourd'hui conservés au presbytère de Roscoff.

Le chapelet, vraie merveille d'orfèvrerie, d'un travail délicat et varié, est à grains d'ambre montés sur argent. Porté aux processions au cou de la Vierge d'argent, il contribue à rappeler aux Roscovites le souvenir de l'illustre et glorieuse bienfaitrice.

D'après un aveu à l'évêque de Léon du 23 avril 1736, les vitraux de Saint-Ninien renfermaient les armoiries du seigneur évêque de Léon, puis celles des Kerautret et des Crechquerault.

Contiguës à l'ancienne chapelle Saint-Ninien, deux vieilles maisons sont dites de Marie Stuart, et revendiquent l'honneur de l'avoir hébergée pendant le court séjour qu'elle fit à Roscoff. L'une d'elles (n° 25 de la rue Amiral-Réveillère) a dans sa cour intérieure sept arcades rondes trapues. Un peu plus loin, est au fond de la cour une échauguette dite « tourelle de Marie Stuart ».

La jeune Reine d'Ecosse ne fit que passer par Roscoff. Peu après son débarquement elle fut conduite au palais épiscopal de Saint-Pol-de-Léon, où elle se trouvait encore le 18 août 1548 (Le Guennec, dans le Fureteur Breton, 1912-1913, p. 159).

Poursuivons notre excursion, et nous arrivons à l'entrée du vieux quai. Prenons à gauche et, à l'extrémité sud-ouest de ce quai, nous apercevrons une vieille maison à échauguette. La venelle Louis-Noir conduit à la rue Gambetta. Un peu plus loin dans cette rue, la rue Yan' d'Argent nous mène, sur la droite, au Patronage Sainte-Barbe. En cet établissement, bien situé au cœur de la cité, les baigneurs peuvent trouver de bonnes séances récréatives et de cinéma.

Reprenons la rue Gambetta, et après avoir passé devant la Poste, nous voici devant la petite chapelle Sainte-Anne, qui porte, sur sa façade sud la date de 1640. C'est une propriété privée. On voit dans cette chapelle quelques vieux tableaux ; l'un d'eux représente le cruel Dioscore, père de Sainte Barbe, tranchant la tête de sa fille.

A la rue Gambetta fait suite la rue Amiral-Courbet, qui compte l'Abri du Marin et le canot de sauvetage ; puis c'est la rue Jeanne-d'Arc qui va jusqu'à Sainte-Barbe.

 

LA CHAPELLE SAINTE-BARBE.

Cette petite chapelle toute pittoresque se dresse comme une vigie face à l'océan, sur la pointe rocheuse de Bloscon. Elle fut bâtie en 1619, pour supplier la Divine Bonté de conserver, par l'intercession de Sainte Barbe, le peuple du Minihy de Saint-Pol et celui de toute la chrétienté des invasions des pirates et d'autres ennemis de l'Église (Peyron, La cathédrale de Saint-Pol et le Minihy Léon, p 182).

Ce minuscule sanctuaire, long de 7 mètres, large de 5, est exposé aux vents du large ; aussi ne comporte-t-il que trois ouvertures, deux portes et un œil-de-bœuf. Le clocheton qui le domine vient de la chapelle Saint-Sébastien, démolie au début du XIXème siècle.

A l'intérieur, on voit un vieil autel avec un retable à deux colonnes unies, où se trouve une niche qui loge une Sainte Barbe moderne.

Aux murs sont appendus deux tableaux anciens. L'un représente le martyre de Sainte Barbe : Dioscore tranche la tête de sa fille ; dans l'autre, c'est le supplice de Saint Sébastien : des bourreaux l'attachent à un arbre ; un ange étend au-dessus de lui une couronne. Cette dernière toile provient de l'ancienne chapelle Saint-Sébastien.

Vierge chrétienne, Sainte Barbe mourut martyre au cours du IIIème siècle. Voici d'après la tradition populaire, quelques traits de sa carrière. Voulant, à cause du grand éclat de sa beauté, la soustraire aux regards des hommes, le païen Dioscore, son père, l'enferma dans une tour. Pendant son absence, Barbe fit ajouter aux deux fenêtres de cette tour une troisième en l'honneur de la divine Trinité. A son retour, Dioscore, furieux, maltraita sa fille et la livra au gouverneur Marcien. Lui-même finit par lui trancher la tête. Mais à l'heure même et au même lieu la foudre l'étendit mort.

Très répandu dans tout l'Orient, le culte de Sainte Barbe fut de bonne heure adopté par l'Église romaine. Chez nous, en Bretagne, elle est d'ordinaire représentée avec la tour où son père l'enferma. On l'invoque dans l'église contre la foudre, en mémoire du châtiment dont fut frappé son détestable père. Sa qualité de protectrice du peuple chrétien contre le feu du ciel l'a fait assigner comme patronne aux artilleurs, aux mineurs, et généralement aux corporations dans lesquelles on emploi la poudre à canon. On la prie aussi pour être préservée de la mort subite, tant a fait d'impression sur les fidèles la fin terrible de Discore ! L'Église célèbre sa fête le 4 décembre. Le grand Pardon de la chapelle Sainte-Barbe a lieu le troisième lundi de juillet. Il est précédé d'une neuvaine de prières. La veille de la fête, après le chant des premières Vêpres, le clergé se rend en procession, au chant de l'hymne des Vierges : Jesu, corona Virginum, à l'endroit où l'on allume le grand feu de joie.

Le jour du Pardon, la messe est chantée à dix heures. A deux heures de l'après-midi, la procession quitte l'église paroissiale pour se rendre à la chapelle. Après le chant des Vêpres et le sermon en plein air, la procession revient à l'église où la fête se termine par le Salut du Saint-Sacrement.

Quatre cantiques existent en l'honneur de Sainte Barbe, deux en breton, deux en français. Le plus ancien gwerz, Santez Barba e Rosko, chante la glorieuse Vierge en 41 strophes.

Les Roscovites ont une grande dévotion à Sainte Barbe. Chaque maison possède son image. Au départ pour l'Angleterre, chaque compagnie de marchands d'oignons fait célébrer une messe en son honneur ; et quand le navire après avoir quitté le port, passe près du rocher de Sainte-Barbe, le drapeau est hissé trois fois, en guise de salut d'adieu à la Sainte.

Le clergé de Roscoff a fondé, il y déjà quelque temps, la Société de Sainte-Barbe « pour la protection chrétienne et professionnelle des marchands d'oignons allant en Angleterre ».

Du tertre rocheux de Sainte-Barbe, on jouit d'un admirable panorama. Au nord, au pied de la roche, un grand vivier à homards et langoustes, puis la villa bâtie, sur l'ancien fort Bloscon ; plus loin, en mer, l’ilôt de Ti-Saouzon « la maison des Anglais » ainsi dénommé à cause de la contrebande qu'y faisaient les fils d'Albion [Note : Un endroit de l'ilôt s'appelle Toull ar butun : le trou du tabac] ; en dernière perspective, une série d'écueils qui vont rejoindre l'Ile de Batz ; — à l'ouest, c'est la cité de Roscoff avec ses deux môles, et l'arc de cercle du port ; — au sud, le château de Landivinec et Roch Illievec ; — au sud-est apparaissent l'estuaire de la Penzé, Carantec et l'île Callot, puis le château du Taureau dans l'estuaire de la rivière de Morlaix ; à l'est, Plouézoc'h, Plougasnou, la Pointe de Primel, Trégastel, puis dans les lointains la région de Lannion.

 

L'ANCIENNE CHAPELLE SAINT-ROCH ET SAINT-SÉBASTIEN.

En quittant Sainte-Barbe, prenons la direction du Sud. Au village voisin de Pen-ar-C'hréac'h engageons-nous sur la gauche dans un sentier, qui nous mènera jusqu'à un terrain en contrebas au bord de la mer, entouré d'une vieille clôture de pierres. Le mur Nord de cette enceinte est muni d'un bénitier ; ce qui indique un ancien cimetière. C'est là que se trouvaient la chapelle et le cimetière de Saint-Roch et Saint-Sébastien.

Ce sanctuaire avait été fondé en 1600, pour le service des pestiférés que l'on inhumait dans le cimetière adjacent (Peyron, La cathédrale de Saint-Pol..., p. 172). Il fut placé sous l'invocation de Saint-Roch, pélerin marseillais de la fin du XIIIème siècle, patron des pestiférérés, et de Saint Sébastien officier romain, mort martyr vers la fin du IIIème siècle, invoqué lui aussi contre les maladies contagieuses.

On conserve au presbytère de Roscoff deux vieux grands plats de cuivre qui servaient pour la quête. L'un d'eux porte, en repoussé, l'image de la Vierge-Mère, que deux anges couronnent d'un diadème ; on y lit l'inscription  : POUR. SERVIR. A. DIEU. St. SÉBASTIEN.

De l'enclos de Saint-Sébastien on peut se rendre en longeant la mer, à une haute roche fort pittoresque que l'on dénomme : Roch Illiévec : « roche tapissée de lierre ».

 

DE L'ÉGLISE PAROISSIALE A L’INSTITUT MARIN.

A gauche de la Place qui se trouve au nord-ouest de l'église s'élèvent les bâtiments de la Station Biologique ou Laboratoire de zoologie expérimentale.

Fondé en 1872 par M. Henri de Lacaze-Duthiers, membre de l'Institut, cet établissement relève de l'Institut de Paris. Très modeste à ses débuts, il n'a cessé de se déveloper par degrés ; c'est aujourd'hui un établissement de premier ordre.

L'enseignement y est donné par une quinzaine de professeurs de diverses Universités, Collèges, Lycées... Environ 80 élèves, étudiants et étudiantes, dont la plupart de l'Université de Strasbourg ont suivi les cours en 1937. Parmi eux quelques étrangers : un Anglais, un Russe, un Yougoslave, un Arménien, cinq Belges, trois Suédois, et trois Roumains.

En sortant de la Station Biologique, on aperçoit sur la Place le buste de Lacaze-Duthiers, porté par une stèle de granit rouge, dont la base est ornée de plantes marines sculptées.

Au nord-est de la Place s'ouvre une échappée qui donne accès au rivage. Au loin se profile l'Ile de Batz ; en première perspective, un peu sur la droite, deux masses rocheuses émergent des flots : ce sont l'Ile verte et l'Ile des Bourguignons. Entre ces petits îlots, on découvre, à marée basse, une autre pointe rocheuse, qui a reçu le nom de La Fontenelle, en mémoire sans doute de l'incursion brutale que fit à Roscoff le fameux brigand, en 1592.

Prenons maintenant, en face de l'église, à l'ouest, la rue Edouard-Corbière. Une bifurcation à droite conduit au Boulevard Carnot, petit square planté de tamaris en bordure de la mer, d'où l'on peut prendre le bateau pour l'Ile de Batz, à l'embarcadère voisin. Plus loin, dans la rue Edouard-Corbière, c'est le cimetière.

 

LE CIMETIÈRE DU VIL.

Entrons-y pour saluer les 150 enfants de Roscoff, tombés au champ d'honneur. Leurs noms sont inscrits sur un monument en kersanton, et encadrés des effigies en bronze d'un marin et d'un soldat.

Au fond du cimetière, à droite, on lit cette inscription funèbre : « A la mémoire des naufragés du steamer Hilda perdu corps et biens en vue de St.-Malo dans la nuit du 17 au 18 novembre 1905 en retournant d'Angleterre ».

Le 17 novembre 1905, ce vapeur anglais, commandé par le capitaine Gregory, entrait, dans la rade de Saint-Malo ; il venait de Southampton, ayant àbord une centaine de personnes, équipage et passagers ; parmi ces derniers deux compagnies de marchands d'oignons qui rentraient à Roscoff. Le froid était rigoureux ; un vent violent chassait devant lui des flocons de neige et obscurcissait la nuit, déjà assombrie par un brouillard intense.

Trompés par l'obscurité, le capitaine et ses officiers se croyaient encore loin de la rade dont les feux étaient invisibles. Vers quatre heures du matin, un choc terrible se produisit. L’Hilda venait de s'écraser sur les récifs. Douze personnes seules furent sauvées : sept passagers et marins qui restèrent cramponnés au mât du navire englouti, jusqu'à ce qu'un vapeur vint les recueillir, et cinq hommes - quatre marchands d'oignons, dont un Roscovite, 0llivier Caroff - et le chauffeur de l’Hilda. Ces derniers, réfugiés dans une chaloupe, purent atterrir à Saint-Malo.

C'est sur l'initiative, de M. de Mun, député du Finistère, qu'un monument fut érigé au cimetière de Roscoff, à la mémoire des naufragés roscovites [Note : Lorsque le 1er février 1897, le Channel Queen sombra sur les côtes anglo-normandes, quatorze Roscovites, marchands d'oignons, disparurent sous les flots. Cf. Abbé Y. Creignou, dans le Courrier du Finistère, 29 octobre 1927].

La rue Edouard-Corbière se continue par l'avenue Victor-Hugo qui conduit, en cinq minutes, à la plage de Roc'h-Kroum. Au-dessus de cette grève, s'élève l'INSTITUT MARIN, qu'avoisine la masse rocheuse appelée Roc’h-Kroum : « roche recourbée ».

 

L'INSTITUT MARIN.

Cet établissement a été fcndé en 1899 par M. le Docteur Ragot, Père, pour traiter un grand nombre de maladies chroniques que l'on guérit rarement par les médicaments. On n'y utilise que les agents naturels : eau de mer, (bains, douches à diverses températures), bains de soleil ; bains de vapeur ; rayons colorés ; massage et gymnastique ; électricité ; bains de mer à la plage et natation ; aération continue dans un air marin très pur et saturé d'iode ; excursions en mer ; canotage, etc. Grâce à une surveillance médicale constante et attentive, ce traitement marin produit des résultats remarquables.

L'établissement est exclusivement réservé au traitement par les agents physiques. On n'y loge pas les clients.

Ces clients trouveront d'ailleurs un excellent accueil près de bonnes Religieuses du Saint-Esprit qui tiennent pension de famille dans l'établissement voisin de la Villa Saint-Luc.

En face de la Villa Saint-Luc, la mer, à marée basse, laisse le sable à découvert, et l'on peut alors aisément, en se déchaussant, se rendre dans la presqu'île de Perharidy qui s'allonge là-bas au nord.-ouest.

 

DE L'ÉGLISE PAROISSIALE AUX CAPUCINS.

Prenons la rue Albert-de-Mun qui s'engage dans la direction du sud. Nous voici après dix minutes environ en face de l'hôpital.

 

L'HOPITAL SAINT-NICOLAS.

Le 24 décembre 1574, Mgr de Neufville évêque de Léon, fit don aux fabriciens de Roscoff d'une pièce de terre de son fief, située au terroir de Goasprat, pour y bâtir un hôpital. Le 18 novembre de l'année suivante le fabricien Morizur prit possession de cette pièce de terre « pour y avoir déambulé levé herbes et mottes et fait les autres actes possessoires ». El l'hôpital fut construit en 1575-1576.

La chapelle qui date de 1598, fut placée sous l'invocation de Saint Nicolas, évêque de Myre, en Lydie, au IVème siècle et patron des marins. C'est un petit édifice gothique remanié au XVIIIème siècle. Deux fenêtres ogivales subsistent, l'une au chevet, l'autre à la façade nord. Sur le pignon de l'édifice est sculptée une superbe caravelle, fort bien taillée pour la course, aux mâts munis d'enflèchures et de hunes rondes qui dépassent les supports des mâts de hune. Elle est pourvue d'un beaupré, d'une galerie et d'une lanterne de poupe.

Le maître-autel est encadré de deux grands médaillons à colonnes torses.

Le médaillon de gauche, couronné d'un petit saint Yves, présente un tableau du XVIIème siècle, où la Sainte Vierge donne le Rosaire à Saint Dominique et à Sainte Catherine de Sienne. Celui de droite est surmonté d'un Saint Roch qui indique la blessure de sa jambe ; au vieux tableau qu'il renferme figure un prêtre à l'autel, recevant un coup de lance ; au-dessous on lit cette inscription : St Cadou priés pour nous.

Près du médaillon de gauche, contre la paroi, on voit la statue de Saint Nicolas. Non loin du médaillon de droite, toujours contre la muraille c'est Sainte Catherine d'Alexandrie, tenant d'une main une épée, de l'autre une roue, instrument de son supplice.

Près de la porte sud, dans un médaillon à coquille du XVIIème siècle, apparaît un beau Christ, assisté de la Vierge et de Saint Jean. Au-dessus de la porte un Saint Yves barbu. En face, la porte nord est surmontée d'un Saint Jacques coiffé d'un large chapeau et tenant en main son bourdon de pèlerin.

Laissons maintemunt à gauche la rue Brizeux qui mène à la gare, et engageons-nous dans la rue de la Tour-d'Auvergne, qui conduit à Saint-Pol de Léon. Au bout de quelques minutes, nous trouvons sur la gauche l'enclos des Capucins qu'indiquent de loin ses grands arbres.

 

LES CAPUCINS.

Autorisés le 25 février 1621, par Mgr de Rieux, évêque de Léon, à s'installer à Roscoff, les Capucins y établirent peu après leur couvent.

Un placard de vente du 5 novembre 1793 en donne une brève description. La maison principale avec rez-de-chaussée, étage et greniers mesurait 264 pieds de pourtour. L'église, qui comptait deux chapelles latérales, était longue de 96 pieds, et large de 30. Le cloître encadrait un parterre de 5 cordes carrées (4 ares). Dans un jardin muré, de deux journaux se trouvait un puits. Un petit verger lui faisait suite au delà d'une haie d'épines. Un autre verger, entouré d'un mur, était planté de pommiers. Deux petits bois agrémentaient la propriété : l’un, avoisinant l'église était fait d'un massif d'ormes, l'autre, touchant la maison, comprenait des chênes, des ormes, des peupliers et des sapins (Archives du Finistère, Série Q). — On remarque dans la propriété un figuier séculaire qui ne couvre pas moins de 600 mètres carrés de superficie. Les branches supportées par de nombreux piliers monolithes, forment des voûtes de verdure et plongent dans le sol où elles prennent racine.

Au couvent des Capucins habita, de juillet 1791 au 22 novembre 1792, Yves Mével, né à Roscoff en 1729, en religion Père Joseph de Roscoff. Expulsé le 22 novembre il fut arrêté à Morlaix le 7 Juillet 1794 et guillotiné à Brest le 30 Juillet de la même année. Il est du nombre des prêtres martyrs du diocèse de Quimper et de Léon proposés pour la béatification [Note : R. P. Armel, Les Etudes Franciscaines 1909, pp. 25-46. Père François de Paule, Les Capucins à Roscoff (1621-1792)].

(H. Pérennès).

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