Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LE VICE-AMIRAL COMTE DE ROQUEFEUIL (1714-1782)

  Retour page d'accueil       Retour Ville de Plévin   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

LE VICE-AMIRAL COMTE DE ROQUEFEUIL (1714-1782) ET LA COMTESSE DE ROQUEFEUIL.

Aymard-Joseph, comte de Roquefeuil, naquit à Brest le 19 mars 1714. Il était fils d'un vaillant marin, Jacques Aymard, comte de Roquefeuil, né le 14 novembre 1665 au château du Bousquet (Aveyron), qui, entré à dix sept ans dans la marine, était parvenu au grade de lieutenant-général des armées navales lorsqu'il mourut, sur son vaisseau, le 8 mars 1744, à l'âge de soixante-dix-neuf ans. Aymard-Joseph servit, avant d'entrer dans la marine, dans l'armée de terre, où il devint capitaine de dragons. 

En 1750 et 1751, il commanda pendant quinze mois, aux îles du Vent, le vaisseau l'Aquilon et eut sous ses ordres la Friponne, commandée par M. du Chaffault. Après avoir successivement commandé en 1754, 1756, et 1758 les vaisseaux l'Actif, le Prothée et l'Hector, il fut fait chef d'escadre, le 1er janvier 1761, et, en 1777, inspecteur de l'infanterie et du corps royal de la marine. 

Ces fonctions, qui lui furent conférées comme retraite du double commandement des forces de terre et de mer qu'il avait exercé à Brest, pendant onze ans, cessèrent lorsqu'il fut nommé vice-amiral. Aussi instruit que dévoué aux intérêts de la marine, il favorisa constamment tout ce qui était de nature à la servir dans le présent et dans l'avenir. 

En 1752, il joignit ses efforts à ceux de Monsieur de Morogues, savant marin comme lui, pour décider Monsieur de Rouillé à sanctionner la création de l'Académie de la marine, et coopéra à ses travaux par de nombreux mémoires parmi lesquels nous citerons : 1° « Mémoire sur la façon de border les vaisseaux pour en retarder la pourriture », 2° « Mémoire sur la cause du tourment des canons » ; l'auteur considère comme la seule cause du tourment, ou mouvement du canon sur son affût, lorsqu'il est tiré, la vibration du métal lui-même qu'il croit plus grande et plus étendue qu'on ne le pense généralement, 3° « Examen de la force de l'homme pour tirer ou pousser horizontalement et notamment pour le cabestan », 4° « Mémoire sur les effets de la décomposition du vent pour la manoeuvre des vaisseaux ». Dans ce mémoire M. de Roquefeuil déduit des lois de la mécanique une formule au moyen de laquelle, connaissant le poids du vaisseau et celui du vent sur les voiles, on peut en déduire aisément l'effort du vent, dans le sens de la verticale, effort qui doit produire une augmentation dans le déplacement d'eau du vaisseau etc. Ces quelques lignes donnent une idée de l'impulsion que M. de Roquefeuil contribua à donner aux travaux de l'Académie de la marine. Il mourut à Bourbonne-les-Bains le 1er juillet 1782.

Sa femme, demoiselle Marie-Gabrielle de Kergus-Troffagant, fit preuve d'une grande énergie au moment de la Révolution. Retirée en son château de Kerlouet, en Plévin (Côtes-d’Armor), elle en défendit les archives au péril de sa vie, contre des domaniers ameutés qui voulaient s'en emparer. Voici le récit de cet incident écrit par le recteur de Spézet sur les registres de sa paroisse : « Le 11 août le tocsin sonnait à Spézet à quatre heures du matin, et, pour apaiser les paroissiens, je les engageai à venir à ma messe que je dis à leur intention. A l'issue de la messe, ils vinrent en foule dans la sacristie et m'extorquèrent le billet suivant : « Je présente mes respects à Madame la Comtesse de Roquefeuille, Douairière, Dame de Boisgarin, et la prie de donner une réponse favorable à ses vassaux de Spézet. On leur a dit que les autres seigneurs ne percevaient plus la corvée, la dixme, les quatorze gerbes, les chapons, et ils réclament la même faveur. En se soumettant à payer seulement les rentes en argent, ils demandent que Madame la Comtesse contribue avec eux, selon ses facultés, aux droits du Roy, comme le vingtième, la baillée, la capitation et le grand chemin, et d'avoir la propriété des bois qui sont sur leurs terres. Ils m'ont demandé un certificat que je leur ai accordé volontiers et par lequel je déclare que je n'ai été aucunement ordonnancé à publier relativement à leur réclamation et j'ai dit la messe à leur intention. Je prie Dieu de leur envoyer la lumière et les bons conseils dont ils ont besoin. — Donné dans ma sacristie à Spézet, le 11 août 1789 ». Munis de ce document, les paysans se rendirent en foule au château de Kerlouët où demeurait la comtesse ; mais ils ne bornèrent pas leurs exigences aux réclamations formulées dans la lettre du recteur. — Comme presque toutes leurs terres étaient tenues à domaine sous cette dame, ils demandèrent livraison des baillées, rentiers ou autres titres pouvant établir le caractère domanial de leurs terres. La comtesse de Roquefeuil crut pouvoir se débarrasser de ces exaltés en leur faisant remettre quelques liasses de parchemins sans valeur ; mais parmi eux se trouvaient des gens qui eurent bien vite éventé la ruse. « Furieux, les paysans s'emparèrent de la comtesse de Roquefeuil et, sur son refus de livrer ses titres, lui passèrent une corde autour du corps, sous les bras et, malgré son grand âge, la plongèrent à plusieurs reprises dans un puits, lui demandant chaque fois qu'ils lui faisaient faire le plongeon si elle consentait à leur livrer ses papiers. Ce fut seulement lorsqu'ils l'eurent à peu près noyée que l'énergique douairière consentit à leur remettre les titres dont ils firent un feu de joie dans la cour du château » (Registres de Spézet 1789).

La comtesse de Roquefeuil se retira ensuite à Guingamp où elle mourut laissant trois enfants : 1° Adrien Maurice, qui épousa Mademoiselle de la Lande de Calan et mourut, à l'armée de Condé, à la tête du régiment de Médoc, sans laisser de postérité. 2° Jeanne-Jacquette née à Kerlouët, le 10 mai 1743, épousa le 18 février 1765 messire Jacques-Claude de Cleux chevalier, seigneur marquis du Gage. Leur fille Reine épousa le marquis de Kerouartz. 3° Louise-Thérèse-Marie-Adelaïde, née le 21 mai 1746, qui épousa le 16 mars 1775, dans la chapelle de Kerlouët, messire Charles-Dimas-Pierre de Brilhac, chevalier seigneur du Crévy, Villeneuve, La Chapelle, le Coin-de-Lor etc., officier au régiment du Roi infanterie (J. Baudry).

 © Copyright - Tous droits réservés.