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CHATEAU DE ROCHEFORT EN TERRE.

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Le château de Rochefort s'élève sur la croupe d'une colline schisteuse et domine toute la vallée de l'Arz. Il a donné son nom à une famille, qui a noblement figuré dans l'histoire, et à une petite ville, qui est venue se grouper à ses pieds.

Cette seigneurie semble avoir été détachée de celle d'Elven ou de Largoet, et avoir été donnée en partage à un puîné. Ce démembrement a dû s'opérer au XIème siècle, car la fondation du prieuré de Saint-Michel de la Grêle, faite par un des premiers seigneurs de Rochefort, est de ce temps. Plus tard, un autre seigneur fonda, près du château, le prieuré de la Madeleine ou de la Montjoie, en faveur des moines de Marmoutier.

Château de Rochefort en Terre (Bretagne).

Le premier château de Rochefort devait consister, comme ceux du même temps, en une grande tour carrée, entourée d'une cour fortifiée ; les douves, à défaut d'eau, furent creusées plus profondément, et l'enceinte fut plus soigneusement protégée. Il y eut aussi un autre château à Coetbihan, en Questembert. La juridiction du fief s'étendait sur Pluherlin, Malansac, Caden, Péaule, Marzan, Limerzel, Questembert, Berric, Lauzach, Sulniac, en partie, et Larré.

Jarnegon, seigneur de Rochefort, vivait en 1185 et 1190, et fit quelques libéralités au prieuré de la Madeleine. Son petit-fils Thibaud Ier épousa l'héritière de la vicomté de Donges et prépara l'acquisition d'Assérac. Thibaud III épousa Jeanne d'Ancenis et recueillit ce fief en 1351.

Enrichis par tous ces mariages, les sires de Rochefort ont pu rebâtir leur château au XIVème siècle, et donner à l'enceinte de la cour la forme qu'elle conserve aujourd'hui. C'est dans ce château que s'établit, en 1374, Jean II de Rieux, en épousant Jeanne, héritière de Rochefort. C'est là que passèrent, au XVème siècle, ses fils Jean III et Pierre, et son petit-fils François, tous illustres guerriers.

En 1488, le château de Rochefort fut brûlé et ruiné par les Français. Jean IV de Rieux, maréchal de Bretagne, le fit restaurer, grâce à une indemnité annuelle, accordée par la duchesse Anne, à partir de 1490 (Pr. III. 674). On voit encore dans la cour du château une pierre sculptée, portant les armes de Rieux-Rochefort en alliance avec celles d'Isabeau de Brosse ou de Bretagne, troisième femme du maréchal.

Château de Rochefort en Terre (Bretagne).

Le 1er mai 1542, Suzanne de Bourbon, dame de Rieux, de Rochefort, d'Ancenis, etc..., veuve de Claude Ier et tutrice de son fils Claude II, avoua tenir « le château de Rochefort, ses douves, remparts, logis et autres apartenances, avec une chapelle et chapelainie fondée de Monsieur Saint-Jehan-l'Evangéliste, ... les estables, granges et cabinets, avec le jardin de Madame à l'issue du dit château, contenant environ vingt hommées, le tout cerné de douffves et murailles ». — Le château ou la maison d'habitation était à l'ouest de la cour, là où se voient encore le portail et des restes de murs. Il paraît que Suzanne de Bourbon fit exécuter quelques travaux au manoir, car son écusson se voit encore aujourd'hui encastré dans une construction moderne.

Les Rieux-Rochefort de la branche aînée s'éteignirent en 1567 et furent remplacés par les Coligny, qui appartenaient à la religion calviniste. Prévenu contre eux, François de Talhoet, gouverneur de Redon pour la Ligue catholique, attaqua brusquement le château de Rochefort en 1594, s'en rendit maître et le livra aux flammes.

Plan du château de Rochefort en Terre (Bretagne).

Cet état de désolation se maintint sous les Lorraine-Elbeuf jusqu'à 1660. Les Larlan de Lanitré acquirent alors le domaine, restaurèrent le château et prirent le titre de comte de Rochefort. On voit encore dans la cour une pierre portant leur écusson : d'argent à la croix de sable, chargée de neuf macles d'argent. En 1785 mourut la dernière héritière de cette maison, et son fils, Paul Hay des Nétumières, recueillit sa succession.

La Révolution l'en dépouilla bientôt.

En 1793, la conscription souleva les campagnes. Le samedi, 16 mars, le tocsin sonna partout, et les paysans marchèrent sur Rochefort, le chef-lieu du district. Les patriotes, au nombre de 24 seulement, se réfugièrent au château, et après avoir tiré sur l'ennemi, ils prirent la route de Malestroit. Deux détachements républicains, venus l'un de Malestroit, l'autre d'Elven, tentèrent inutilement de reprendre la place. Mais le 26 mars, le général du Petit-Bois, venu de Vannes, avec des forces imposantes et de l'artillerie, eut bientôt raison des insurgés. Les soldats entrèrent dans la ville, pillèrent les maisons et commirent d'affreux excès ; ceux qui pénétrèrent dans le château pillèrent de même et brisèrent les meubles, les glaces et les objets qu'ils ne pouvaient pas emporter. Beaucoup d'entre eux s'enivrèrent et furent renfermés dans la place, pendant que le gros de la troupe retournait à Vannes.

Après la victoire, la vengeance. L'administration départementale arrêta, le 1er avril 1793, que toutes les municipalités feraient descendre leurs cloches, pour empêcher le tocsin, et les enverraient au chef-lieu de chaque district. Elle décida en outre que le château de Rochefort serait démoli. Un mois plus tard, c'est-à-dire le 1er mai, le citoyen Moreau écrivait à ses collègues de Vannes : « La démolition du château avance beaucoup, et sous huit jours, pour le plus tard, il ne présentera plus qu'un monceau de ruines ».

Château de Rochefort en Terre (Bretagne).

Le 15 mai, il ajoutait : « Il n'y a plus qu'une journée de travail pour mettre le château hors d'état de servir ; il reste quelques parapets, qu'on s'occupe journellement de démolir. Les écuries restent : ce sont des logements ruraux ; je ne crois pas que cette habitation puisse jamais nuire à la tranquillité publique. Mon avis est fondé sur les données des ingénieurs en chef qui ont visité les lieux. Consultez-les, chers collègues, et vous verrez si cette démolition ne serait pas plus nuisible qu'utile à la République par les frais qu'elle entraînerait. D'ailleurs, il serait de toute justice d'indemniser le propriétaire de ces écuries, et les frais d'indemnité monteraient à des sommes assez fortes ; je vous observerai en outre que ces écuries sont utiles pour l'exploitation de la terre de Rochefort, et qu'elles servent même en ce moment à loger divers objets qu'on a pu conserver ». (Archives dép. — Police, 1793).

En 1915, il ne reste du château que la façade ruinée du côté de l'ouest ; de l'enceinte il reste la base des murs et des tours. (Voir le plan).

M. le chanoine Mahé, dans son livre des Antiquités du Morbihan (p. 377), mentionne, mais par ouï-dire seulement, la découverte, en 1815, d'un souterrain dans lés ruines de ce château, son prolongement pendant cinq cents pas, la rencontre d'une salle voûtée, et la présence de décombres arrêtant le passage ultérieur.

Note : le château devient la propriété de la famille Juhel en 1843, d'Alfred Klots en 1907, du Conseil général du Morbihan en 1978, puis de la ville de Rochefort-en-Terre en 2013.

Jh-Mie LE MENÉ.

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