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LA VIE RELIGIEUSE

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I. — FORMATION DE LA PAROISSE.

Dès le haut Moyen-Age, l'agglomération de Rieux était devenue importante et sa vieille chapelle Saint-Melaine insuffisante. Elle fut donc remplacée par un sanctuaire plus vaste, dédié au même saint. C'est alors que fut érigée canoniquement la paroisse de Rieux avec une trève celle de Saint-Jean-des-Marais. A quelle date ? Vers le XIVème siècle.

Rieux était à cette époque le chef-lieu d'un vaste Comté et, en même temps, d'un territoire qualifié de doyenné dans un Acte de 1387. Ce doyenné était borné au Nord par le Porhoët, à l'Ouest par le pays de Vannes, au Sud par la Vilaine, à l'Est par la Vilaine encore et la région de Redon. Il englobait les paroisses suivantes : Rieux, Allaire, Béganne, Saint-Jacut, Peillac, les Fougerêts, Glénac, Saint-Vincent, Saint-Martin, Saint-Congard, Sainte-Gravée, Cournon, Pleucadeuc. Malestroit, Missiriac. Molac, Saint-Laurent-de-Grée-Neuve (sur Oust). Mais le recteur de Rieux ne possédait aucune juridiction en dehors de sa paroisse et par conséquent il ne portait pas le titre de doyen.

Les premiers recteurs connus sont :

En 1457, Pierre Jago, licencié in utroque jure (En droit canonique et droit civil), chanoine de la cathédrale de Vannes ;

En 1462, Jean Cresson (ou Careyon) ;

En 1477, Jean Ducay.

Ces recteurs étaient dits commendataires, c'est-à-dire qu'ils touchaient les revenus de leur charge sans l'exercer ; ils étaient remplacés par un prêtre délégué, aidé de vicaires.

Au Moyen-Age, le costume du clergé ne différait guère du cos­tume civil de la classe aisée. D'après les Ordonnances épiscopales, il devait être simple, sérieux et correct, et non pas « de ces vêtements ouverts et courts qui font ressembler plutôt à des arbalétriers (Soldats armés de l'arbalète) qu'à des prêtres », comme les tuniques trop voyantes, rouges, vertes, etc. Etaient interdits aussi les éperons dorés et les armes, sauf en temps de guerre.

Au lieu de son domicile, le prêtre ne devait pas stationner dans les cabarets et les hôtelleries sans nécessité.

Le presbytère rural ressemble alors à une modeste ferme. Il comprend en général une première pièce qui sert de cuisine où l'on voit une marmite, une poêle à frire, un chaudron, des écuelles, des plats et assiettes d'étain, des brocs et pichets, une baratte, un fer à hosties. La seconde pièce sert de salle à manger, de chambre à coucher et de cabinet de travail ; au-dessus, une chambre haute pour les hôtes.

Dans une écurie attenante, une ou deux vaches, un porc, quelques moutons et un cheval. Les murs ont des trous à pigeons ; des poules, des canards et des oies peuplent la basse-cour : ces dernières s'en vont vivre une grande partie de l'année dans les marais de la Vilaine où elles pâturent tout à leur aise.

Pour vivre, le prêtre a ses revenus personnels et ce que peut lui rapporter la paroisse, par exemple, le droit sur les mariages, dit Past nuptial et le droit sur le mobilier des défunts, dit Tierçage, très réduits d'ailleurs par le Pape en 1309 [Note : Le tierçage était la neuvième partie des biens d'un défunt, d'où encore le nom de neume. Ce droit ne fut aboli par le Parlement de Bretagne qu'en 1751], il a surtout les chapellenies ou fondations de messes. Souvent il était obligé de s'adonner à un métier compatible avec son caractère sacerdotal, tels que la transcription des manuscrits (l'imprimerie n'existait pas), la menuiserie, la sculpture...

Le recrutement du clergé incombait aux recteurs, vicaires et chapelains de la paroisse. Lorsqu'ils rencontraient des enfants qui semblaient doués pour le sacerdoce, ils les prenaient chez eux et les élevaient en bons pères de famille. Les trouvaient-ils suffisamment instruits et formés, ils les faisaient examiner par un délégué de l'évêque. De plus, ils produisaient une attestation de six honnêtes notables habitants qui affirmaient par serment et devant notaire que les aspirants étaient « enfants légitimes, de bonne vie et de bonne renommée et possédaient des ressources leur permettant de vivre convenablement ». Alors seulement leur était ouvert l'accès aux Saints Ordres.

Pour desservir la vaste paroisse de Rieux, le recteur était aidé par des auxiliaires : d'abord le premier vicaire, appelé curé en nos pays, ensuite le second vicaire (parfois un troisième) dénommé subcuré (sous-curé), puis par les prêtres habitués et les chapelains ou titulaires de chapellenies, voire par les prieurs de Saint-Melaine et de Saint-Antoine et par le ministre des Trinitaires ou ses Frères.

Fréquemment les curés et chapelains étaient du pays et logeaient dans leur maison particulière, au bourg ou à la campagne.

Le recteur devait gérer les biens de la paroisse « en bon père de famille » sous le contrôle des représentants de l'évêque et du comte de Rieux ; plus tard, ce fut par l'intermédiaire des fabriques choisis par le général.

Il avait à verser des censaux, ou pension, au Chapitre de Vannes et, de plus, des droits censaux ou questaux à la cathédrale à titre d'hommage des églises secondaires. Certains recteurs négligeant ces paiements, le Chapitre profita du Synode de la Saint-Luc 1387 pour réclamer, par l'official et sous peine d'excomunication, ce qui lui était dû. « Pour le doyenné de Rieux : Reux (Rieux) 20 sols, Aler (Allaire) 24, Béganne 18, Peillac 10, Saint-Jacut 10, Saint-Vincent 10, Sainte-Gravée 5, Glannac 5, Forgeray (les Fougerets) 5, Saint-Martin 10, Saint-Conguar 8, Ploigodec (Pleucadeuc) 10, Moullac 10, Bohal un et demi, Malestroit 7 ».

En 1516, les chiffres sont autrement élevés, conséquence de la dépréciation de la monnaie : « Rieux 20 livres, le prieur de Rieux 22, la Trinité-de-Rieux 10, la chapellenie Saint-Antoine 15 sols, la chapellenie de Rieux 16 sols, Allair 20 livres, Saint-Jacut 7, la chapellenie de Calléon 16 sols, Peillac 10 l., Saint-Vincent 6 l. 10s., Glénac et Cornon 7 l. 10 s., les Fougeretz 6 l. 10 s., Saint-Martin 10 l., Sainte-Gravée 5 l., Saint-Congar 6 l., Plouécadeuc 10 l., la chapellenie des Quatre-Evangélistes (aujourd'hui Saint-Marc) 2 l., Malestroit 16 l., le prieuré de la Magdeieine 12 l., Moullac 15 l., la prieure de Priziac (le Cours-de-Molac) 10 sols ».

 

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II. — LES TRINITAIRES.

Lorsque, au XIVème siècle, le prieuré Saint-Melaine fut devenu paroisse, les prieurs continuèrent à prendre possession au maître-autel de l'église paroissiale. De même ils y acquittèrent une partie du service religieux de leur bénéfice, qui consistait en la célébration de la messe matine les dimanches et fêtes gardées. Après cet antique prieuré, la principale fondation de Rieux fut le couvent des Trinitaires (Chanoine LE MENÉ, Communautés situées hors de Vannes).

C'est au retour de la Croisade, en 1185, que Roland de Rieux fonde ce couvent de Trinitaires, Ordre voué au rachat des chrétiens captifs des Musulmans [Note : Habit des Trinitaires : robe blanche avec scapulaire de même couleur, marqué d'une croix rouge et bleue sur la poitrine. A cause de ces trois couleurs, le Pape innocent III donna au nouvel Ordre le nom de Trinité (1198)]. Durant le XIIIème siècle, les religieux amenés par lui logent au château et servent d'aumôniers au seigneur, tout en recueillant des aumônes pour leur oeuvre. Ils y voient mourir, après Roland de Rieux en 1205, Alain en 1225, Gilles en 1255, Geoffroy en 1275. Le fils de ce dernier, Guillaume, leur donne une rente de 24 livres ; il meurt en 1310 et sa soeur y joint une chapelle garnie (morte en 1318).

La construction d'un couvent est décidée par Jehan Ier de Rieux, fils de Guillaume ; il y joindra bientôt une chapelle à l'Ouest et à proximité du château. Son épouse, Isabeau de Clisson, morte prématurément en 1343, y sera inhumée.

Deux ans après, le sire de Rieux fixe ainsi la dotation du couvent :

« Jehan, seigneur de Rieux, chevalier en Bretaigne, au diocèse de Vannes, Salut en Notre-Seigneur !

Sçavoir faisons que Nous, en l'honneur de Dieu et de la benoiste Vierge Marie, sa très chère Mère, pour le salut et remède des âmes de nous et de nostre très chère compaigne que Dieu absolve, et de nos prédécesseurs.

Avons fondé en nostre ville de Rieux une maison de religieux de l'Ordre de la Sainte Trinité, au lieu où nous avons faict commencer l'emprise (construction) de l'église et maison pour lesdits religieux : lequel lieu et maison donnons à Dieu, à la benoiste Vierge Marie et audict Ordre...

Y demoureront sept Frères dudict Ordre, en oultre des deux Frères de Cadoudal... pour y faire prières et célébrer la messe, et dire sur nostre tombe une oraison et recommandation de nos âmes.

Et pour la sustentation desdicts Frères, avons donné 55 livres de rente, et nostre compaigne 25, sur plusieurs prez et terres labourables.

Et leur avons donné cinquante charretez de boys à prendre dans nos forests, tant que quatre boeufs ou trois chevaux pourront amener...

De plus, cinq cents petites anguilles sur nos pescheries de Sainct-Perreux, au premier jour de Caresme, et la quinte (cin­quième) arche de nostre pont de Rieux.

Item, la permission d'avoir un colombier, un moulin à vent pour la mouture des bleds du couvent et un four pour cuire leur pain seulement.

Faict à Rieux, le 16ème jour de janvier 1345. Faict apposer le scel (sceau) de nostre Cour et celui du duc de Bretaigne ». Jehan, sire de Rieux.

En retour de ces avantages, Jehan de Rieux spécifie les charges suivantes :

« Dire au choeur Matines et autres Heures solennellement et à notes (chantées) ;

Célébrer trois messes par jour : la première sans note, la seconde, de Requiem à note, la troisième solennellement, allant après sur les tombes des fondateurs faire oraison pour eux ».

Suivent d'autres dispositions concernant les religieux et l'entretien de l'église.

Le premier ministre (supérieur) des Trinitaires, fut Frère Guillaume André, délégué par le Père Ministre Général pour prendre possession de leur établissement ; peu après, en 1366, il reçoit de l'évêque de Vannes la chapellenie des Saints Rogatien et Donatien. En 1386, le ministre Fr. Jean Mounier obtient de l'Official de Nantes l'autorisation de bâtir une chapelle à la Béraudaye, en Fégréac, dont la desserte est confiée aux Trinitaires de Rieux, alors au nombre de 13. Autres ministres après ceux-là : Fr. Jean Bégane (1432), Fr. Jean Thébaud (1471). En 1486, une Bulle d'Innocent VIII approuve la fondation chez les Trinitaires d'une Confrérie pour le rachat des captifs et l'entretien des hôpitaux de l'Ordre, et lui attribue des indulgences, et autres avantages spirituels. Ce qui fut confirmé par Adrien VI, en 1523.

Par la suite, de nombreuses fondations de messes, services et prières vinrent encore améliorer la situation temporelle de la communauté.

Les Trinitaires devaient assurer le service divin, même les Vêpres à certains jours, en la chapelle Saint-Jacques de Fégréac. Or, un jour « le Frère Tual n'ayant pu y aller, beaucoup de fidèles de cette paroisse voulurent se rendre entendre la messe à Rieux. Malheureusement, le premier flot du mascaret survint si violemment, que leur canot se remplit d'eau et coula rapidement ; treize des passagers furent noyés ».

Plusieurs sires de Rieux et même d'autres personnes demandèrent à être enterrés dans l'église des Trinitaires. L'un d'eux fut Jehan Ier, le fondateur. Décédé à Paris, le 11 août 1357, il fut ramené à Rieux et inhumé auprès de son épouse. L'inscription suivante fut gravée sur leur tombeau.

Hic requiescit Johannes, quondam Dominus de Riex, miles, fundator domus deintus, qui decessit anno Domini M.CCC.LVII, die XI mensis Augusti. — Et Domina Izabel de Clisson, uxor ejus, fundatrix nostra, quoe decessit anno Domini M.CCC.XXXXIII, quinta die mensis Aprilis. — Requiescant in pace. Amen [Note : Ici repose Jehan, jadis seigneur de Rieux, chevalier, fondateur de cette maison, qui décéda l'an du Seigneur 1357, le 11 août. Et dame Isabeau de Clisson, son épouse, notre fondatrice, décédée l'an du Seigneur 1343, le 5 avril. Qu'ils reposent en paix ! Ainsi soit-il].

En 1384, Jehan II de Rieux remplace les rentes du couvent par les dîmes qui lui appartenaient sur Béganne, Saint-Jacut, Saint-Vincent, Sainte-Gravée, Saint-Martin, Saint-Congar, Peillac. Puis, par testament du 10 juin 1416, il ajoute six Frères au couvent, avec obligation de célébrer trois autres messes, dont une chantée par semaine ; il y joint une rente de 125 livres et 50 autres charretées de bois. En retour, comme devoir d'obéissance, les religieux lui paieront chaque année une paire de gants blancs.

Une filiale de Rieux : le prieuré de Cadoudal.

Le couvent des Trinitaires de Rieux avait une lointaine dépendance : c'était le prieuré de Cadoudal, à deux kilomètres Sud-Ouest du bourg de Plumelec. Ce prieuré comprenait un hôpital et une chapelle dédiée à Saint Julien. Il avait été fondé en 1336 par Olivier de Cadoudal, conseiller du duc Jehan III, sur présentation du seigneur de Cadoudal.

Lorsque la dotation de ce prieuré diminua par suite de la dépréciation de l'argent, la famille du fondateur se contenta d'un seul religieux, appelé tantôt prieur, tantôt chapelain.

 

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III. — LA CHAPELLE SAINT-ANTOINE ET SA CHAPELLENIE.

Cette chapelle fut construite par Jehan II au beau milieu de sa ville de Rieux et il la pourvut d'une chapellenie. L'acte de fondation est daté du 8 septembre 1395. Par cet acte, Jehan II « baille à l'église Nostre-Dame de Rieux, en mémoire de sa très chère et aymée soeur Jehanne de Rux (Rieux), dame de Coutances, quinze livres de rente pour y estre ensépulcturé et y avoir trois messes par chacune semaine pour le salut rédempteur de sa soeur, de ses père et mère, frères et soeurs, amys et bienfaicteurs, et en outre une messe pour luy par chacune semaine. Ce pourquoi il baille aux Frères du couvent cette chapellenie de Rux ».

D'abord le droit de présentation à cette chapellenie fut réservé aux sires de Rieux, puis, en 1403, ils le cédèrent aux ministres du couvent. Naturellement, ceux-ci présentèrent toujours à l'évêque un de leurs religieux. Le premier connu est Fr. Jehan Moulnier, en 1395.

 

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IV. — AUTRES CHAPELLES.

L'antique chapelle Saint-Jean-des-Marais est bâtie sur les bords des marais de l'Oust — d'où vient le nom du pays. Détachée d'Allaire au XIème siècle, elle fut, nous l'avons vu, le berceau de la paroisse de Rieux. Mais bientôt Rieux s'agrandit et absorbe Saint-Jean, réduit dès lors à l'état de trêve.

Cette trêve continue cependant à jouir pendant longtemps du service curial, lorsqu'un jour les recteurs de Rieux, s'avisent de lui, contester ce droit, allant même jusqu'à faire enlever les Fonts baptismaux. Les trêviens protestent énergiquement par l'organe de leur Général et de leur curé. Une transaction finit par se conclure en 1454 : elle oblige les trêviens à venir à la messe et aux offices solennels de Rieux aux fêtes de Saint Melaine, Patron de la paroisse, de l'Ascension, du Sacre (Fête-Dieu), ainsi qu'aux processions de Saint-Marc et des Rogations ; par ailleurs ils gardent leurs privilèges.

Citons encore les chapelles de Saint-Jacques à la Poterie, Saint-Julien à Aucfer, Saint-Sébastien à Tréfin, Saint-Gildas à Limur, Saint-Aignan au Val et la Maladrie, réservée aux ladres ou lépreux. Les deux châteaux de Rieux et du Plessix de Ressac avaient aussi leur chapelle particulière (abbé Henri Le Breton).

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