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RIEUX au moyen-âge (Xème - XVème siècles)

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I — LES SIRES DE RIEUX JUSQU'AU MILIEU DU XIVème SIÈCLE.

A la fin du Xème siècle et au début du XIème, les Sires de Rieux sont les fils du comte Guérech : RIÉCENT, ou RITIENT, et RODALD, ou RAOUL.

A la mort de son frère, Rodald reste seul seigneur et il prend le titre de Rieux, titre que ses descendants porteront dignement jusqu'à la mort du dernier de la famille, au XIXème siècle.

En 1021, RODALD DE RIEUX participe avec son fils Alain à une réunion des plus solennelles, composée de l'évêque de Vannes, des hauts dignitaires du clergé, du duc Alain III et des principaux seigneurs de Bretagne. Il s'agissait de rendre à l'abbaye Saint-Sauveur la juridiction épiscopale sur les paroisses lui appartenant, juridiction qu'elle avait perdue pendant les invasions.

Les sires de Rieux comptaient parmi les plus grands seigneurs : ils étaient Princes du Sang parce qu'ils descendaient du roi Salomon qui régna de 857 à 874. Ils devaient donc directement l'hommage au duc de Bretagne à titre de grands vassaux, comme eux le recevaient des arrière-vassaux ou nobles, possesseurs de fiefs. C'est le régime de la féodalité (de l'allemand fehod, fief, domaine) qui venait de s'établir en France et qui devait durer jusqu'à la Révolution.

« Les sires de Rieux, note dom Lobineau, apparaissent avec éclat à la Cour du duc et tiennent eux-mêmes une cour princière dans leur domaine ». Ils prenaient rang en effet avant les plus anciens Barons de Bretagne et ne le cédaient qu'à la maison souveraine. Aussi ne manquèrent-ils jamais de faire reconnaître leur titre de Cadets de Bretagne en toute occasion, notamment aux Etats de la Province. Plus tard, dans les solennités de la Cour de France, ils passaient juste après les princes de la maison royale. Ainsi, au sacre de Henri II, verra-t-on Claude II de Rieux prendre le pas sur un prince de la maison de Luxembourg.

Voici les Sires de Rieux après Rodald.

ALAIN Ier DE RIEUX, son fils, l'un des signataires d'une donation en faveur de Saint-Sauveur, en 1037, ainsi qu'un autre seigneur, dit Leran de Rieux, sans doute frère d'Alain.

HENCARD DE RIEUX, en 1060. ALAIN II DE RIEUX, en 1063 (Cartulaire de Redon).

JOSSELIN (ou GOSCELIN) DE RIEUX est cité parmi les principaux officiers du duc Alain Fergent. En 1089, il est l'un des commissaires nommés par le duc pour terminer les différends qui existaient entre ses chapelains et les moines de Redon. L'année suivante, il paraît aux obsèques de Constance, duchesse de Bretagne. Son assiduité à la cour d'Alain Fergent permet de croire qu'il le suivit à la Première Croisade, cette glorieuse expédition entreprise par Godefroy de Bouillon qui délivra la Palestine du joug des Musulmans (prise de Jérusalem le 15 juillet 1099).

GUÉTHENOC DE RIEUX assiste en 1112 à la donation que fait le duc Conan III à l'abbaye de Redon et, en 1127, à la seconde consécration de l'église de Redon.

GUILLAUME Ier DE RIEUX était parmi les 400 chevaliers bannerets qui accompagnèrent Guy de Thouars à la prise du Mont Saint-Michel, en 1203.

ROLAND Ier DE RIEUX prend part en 1185 à la troisième Croisade, illustrée par les victoires de Philippe Auguste et de Richard Cœur-de-Lion. Il ramène alors avec lui de Terre Sainte quelques religieux Trinitaires fondés pour le rachat des captifs des Musulmans. Ces religieux demeurent au château de Rieux et servent d'aumôniers au seigneur, tout en recueillant des aumônes pour leur oeuvre. Roland de Rieux apparaît en 1203 aux Etats de Bretagne tenus à Vannes. C'est en souvenir de la participation des Rieux aux croisades qu'ils portaient dans leurs armes : d'azur à neuf besants d'or, avec la devise : A tout heurt bélier, ou A tout heurt Rieux, devise qui se lisait encore récemment sur une maison de la rue des Chevaliers, à Rhodes [Note : Le besant était une pièce de monnaie des pays d'Orient]. Roland de Rieux meurt en 1205, laissant une fille, mariée à Guillaume de Beaumont, et un fils, nommé Alain, qui lui succède.

ALAIN III DE RIEUX, le nouveau sire de Rieux, était marié à Berthe de Léon, d'une des principales familles bretonnes.

A cette date, et depuis plusieurs années, la Bretagne traversait une période bien triste dont se ressentait durement le pays de Rieux. Déjà, en 1162, une terrible épidémie enlevait le tiers de la population. Puis éclatait la guerre civile. Les barons, dont le sire de Rieux, alliés de la France, s'étaient ligués contre leur duc Conan, devenu l'homme-lige de l'Angleterre, lutte meurtrière qui causa dans le pays de graves dévastations. Mais voilà que, de plus, se dresse contre la France, une formidable coalition d'Anglais et d'impériaux (Allemands d'Othon IV). En ce grave péril, Philippe Auguste convie au salut commun nobles et vassaux, clercs et milices. Alain de Rieux répond aussitôt à cet appel avec la plupart des seigneurs bretons et de leurs hommes d'armes. Le 27 juillet 1214, à Bouvines, les 80.000 Allemands d'Othon étaient battus par 25.000 Français : c'était « la victoire de la civilisation chrétienne et française douce comme un printemps » (Etienne LAMY, de l'Académie, discours au 7ème centenaire de Bouvines, en 1914). Rieux put être fière d'y avoir sa glorieuse part.

Alain de Rieux meurt le 27 mars 1227, deux ans après son frère Gilles de Rieux, qui s'était distingué en Terre Sainte par sa bravoure, avec Pierre de Dreux dit Mauclerc, duc de Bretagne.

GEOFFROY DE RIEUX, fils de Gilles, suit saint Louis à la septième Croisade, en 1248. Il combat vaillamment à Damiette et à la Mansourah où les Croisés écrasèrent les innombrables hordes sarrazines (1250). Malheureusement la peste décime l'armée chrétienne ; elle tombe aux mains des Infidèles et ne recouvre la liberté qu'un mois plus tard, moyennant une rançon de huit millions. Rentré chez lui, Geoffroy prend part à l'importante Réformation des Coutumes de Bretagne, code de lois du duché. Il meurt en 1275 et est enterré dans l'église de Rieux.

C'est en effet à cette époque que l'antique chapelle Saint-Melaine, devenue insuffisante pour la population paroissiale, est remplacée par une église plus vaste. Alors, le territoire de Rieux est érigé en paroisse avec, comme trêve, Saint-Jean-des-Marais.

GUILLAUME II DE RIEUX, suivant l'exemple de son père, s'engage à la Croisade. C'était la huitième. Mais elle fut interrompue en 1270 par la mort de saint Louis devant Tunis. Il revient donc à Rieux. Pour récupérer la propriété des ponts, enlevée à son père par le duc pour cause de non entretien, il s'engage sur tous ses biens à les entretenir. Sur l'appel du duc, il se rend à l'assemblée des seigneurs à Ploërmel d'où ils partent combattre les Anglais en Guyenne. Quoique déjà très âgé, Guillaume fut député à Rome en 1307 pour régler un différend survenu entre le clergé et la noblesse touchant le bercail et le past nuptial (droit fixe sur les mariages supprimé par Jean II en 1288 ; sur appel des prêtres, le Pape décide en 1309 que le past serait payé suivant la fortune des époux).

Une autre mission, toute de confiance, fut celle de négocier le mariage de Jean, fils aîné du duc, avec Isabelle, fille aînée du roi de Castille. C'est au cours de ce voyage qu'il tomba malade et mourut à Estelle, en Espagne (1310). Son corps fut ramené à Nantes et inhumé au Couvent des Cordeliers qu'il avait fondé. Son épouse, Louise de Machecoul, était morte en 1307.

De cette union naquirent : Guillaume III de Rieux ; Jeanne de Rieux, mariée à Jean de Kergorlay ; Jacqueline, épouse d'Alain III de Goyon, sire de Matignon ; Jean Ier de Rieux.

 

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II. — PENDANT LA GUERRE DE SUCCESSION (1341-1365).

GUILLAUME III DE RIEUX, au moment où éclate la Guerre de Succession au trône de Bretagne [Note : Entre la Maison de Blois, soutenue par la France, et la Maison de Montfort, appuyée par l'Angleterre], en 1341, prend parti pour Charles de Blois, époux de Jeanne de Penthièvre, nièce et héritière du duc Jean III, mort sans postérité. Il combat à ses côtés contre Jean de Montfort, qui revendiquait le duché dont il avait fait hommage à Edouard III, roi d'Angleterre.

Rieux souffre à plusieurs reprises de cette lutte fratricide, notamment en 1342, alors qu'une troupe anglaise commandée par Geoffroy de Mauny remonte la Vilaine jusqu'à Redon, pillant tout sur son passage. En novembre, c'est Calverly avec ses routiers. Heureusement, la Trêve de Malestroit, en 1343, vient suspendre la lutte.

Mais elle reprend, acharnée. « Sous Jehan de Tréal, abbé de Redon, rapporte une chronique, les soldats se rendirent maîtres de cette ville et des environs : ils chassèrent les fermiers, abattirent les boys (bois) de haulte futaye et commirent toutes les insolences qu'on peut imaginer ».

Le 20 juin 1347, Charles de Blois est vaincu et fait prisonnier sous les murs de la Roche-Derrien, tandis que Guillaume de Rieux et nombre de braves chevaliers étaient tués. Guillaume fut enterré en l'église des Trinitaires de Rieux.

JEAN Ier DE RIEUX. — La seigneurie de Rieux revenait à son jeune frère, Jean Ier de Rieux. Partisan, lui aussi, de Charles de Blois, il continue à guerroyer pour sa cause en Bretagne, puis en Gascogne. En récompense, le roi de France qui soutenait Charles de Blois, lui donna, en 1350, le gouvernement de Redon. Il le charge en outre d'y entretenir vingt-neuf hommes d'armes et trente archers et il lui octroie une rente de 600 livres plus 2.000 écus d'or, pour l'aider à retirer la terre de Rieux qu'il avait engagée. En 1345, Jean Ier avait fondé le monastère des Trinitaires de Rieux [Note : Précédemment au Château. Le nouvel établissement fut approuvé par Innocent XI pour sept religieux]. Mort à Paris le 7 août 1357, il fut inhumé en ce couvent.

De son mariage avec Isabeau de Clisson, il eut trois enfants : Guillaume, Jeanne et Jean.

GUILLAUME IV DE RIEUX continue la lutte pour Charles de Blois et, lors du traité d'Evran, le 12 juillet 1363, il est l'un des otages de ce traité. La trêve rompue, il reprend les armes. A la sanglante bataille d'Auray, le 29 septembre 1364, il commande l'arrière-garde de Charles de Blois, avec laquelle il accomplit des prodiges de valeur et où il trouve une mort glorieuse.

JEAN II DE RIEUX, son frère, né en 1342, lui succède. Le 12 avril 1365, il souscrit le traité de Guérande en l'église Saint-Aubin, où une plaque de marbre le rappelle. Par ce traité, Jeanne de Penthièvre renonçait au duché, moyennant certaines compensations.

La Guerre de Succession était terminée. Jean de Montfort devenait le duc Jean IV le Conquérant, accepté par le Sire de Rieux et presque toute la Bretagne.

 

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III. — PENDANT LA GUERRE DE CENT ANS (XIVème-XVème SIÈCLES).

Jean II de Rieux devint encore par son mariage seigneur de Rochefort, ce pourquoi il ajouta ce titre à celui de Rieux et se nomma depuis Jean II de Rieux et Rochefort

Il fut l'un des plus braves chevaliers de son temps, toujours au premier rang des combattants : avec le prince de Galles qui marchait au secours de Pierre de Castille (1367) ; avec du Guesclin contre les Flamands révoltés (victoire de Rosbecque, 1382) ; avec les partisans de Clisson, son oncle qu'il contribue à délivrer du château de l'Hermine à Vannes. C'est chez lui que ce dernier descend le 19 octobre 1395 lorsqu'il s'agit d'établir les conventions du traité d'Aucfer avec le duc Jean V. « Alors, écrit un historien, toute la haute noblesse du duché et les grands seigneurs du royaume de France visitaient le château de Rieux et y séjournaient volontiers ».

Nommé Maréchal de France le 29 décembre 1397, il continue ses exploits. En 1404, il bat les Anglais descendus à Brest et l'année suivante, il aborde audacieusement en Angleterre, ravage soixante milles de son territoire et revient chargé de butin. Plus tard, il se démet de ses hautes fonctions que son grand âge et ses blessures ne lui permettaient plus d'exercer assez virilement, et il meurt en son château de Rochefort, le 7 septembre 1417, à l'âge de 75 ans. Il fut inhumé dans la collégiale de Notre-Dame de la Tronchaye.

Par son mariage avec Jeanne de Rochefort, baronne d'Ancenis, il avait dû prendre le nom et les armes de cette noble famille. Ses armes furent alors : « Ecartelé à senestre de Rieux, à dextre de Rochefort, vairé d'or et d'argent » [Note : Senestre : gauche ; dextre : droite ; vairé : petites cloches disposées par 4, 5 ou 6, sur des lignes horizontales].

Jean III de Rieux, seigneur de Rochefort, né le 13 juin 1377, marié en premières noces à Béatrice de Montauban, d'où Marie de Rieux qui épousa Louis d'Amboise et fut mère de Françoise d'Amboise ; et en secondes noces (1414) à Jeanne d'Harcourt. Maréchal de Bretagne, il eut le commandement de l'armée du duc, notamment à Chantoceaux où il délivra Jean V, emprisonné par les Penthièvre et fut commis au commandement des places de Rieux, Rochefort et La Gacilly. Il servit ensuite le roi de France sous le Connétable de Richemont. C'est lui qui fut le fondateur, à Malansac, du couvent des Cordeliers et à Ancenis, avec sa femme, d'un autre couvent de Cordeliers. Il mourut le 8 janvier 1431 et fut inhumé à Notre-Dame de la Tronchaye (Rochefort). A cette occasion, le duc Jean V offrit son droit de mutation, dit impôt du Rachat, au comte de Rieux. Celui-ci institua Eon de Brancien châtelain-receveur des produits de la seigneurie de Rieux pendant un an. Le compte du receveur s'établit ainsi : « Monnaie, 519 livres 4 sols, 6 deniers ; froment, 11 mines ; seigle, 20 mines ; avoine, 20 boisseaux ; 10 gelines (poules) et 20 chapons ; 1 paire de gants ; 1 demi-livre de poivre ; 3 petites coignées (haches à fendre le gros bois) ».

Son jeune frère, Pierre de Rieux, dit de Rochefort, mérite que nous le mentionnions, car il porta au plus haut point l'illustration militaire de sa famille. A 28 ans, il était Maréchal de France ; en 1417, et combattit bravement dans l'armée du Dauphin — le roi de Bourges — contre les Anglais, envahisseurs de la France. Il fit le siège de Tours, de Rouen, d'Avranches, et d'Orléans avec Jeanne d'Arc (1419) ; il était aussi à la bataille de Patay et assista au sacre de Charles VII, à Reims. Après la mort de la Libératrice (1431), Pierre de Rieux continue la lutte aux côtés du Connétable de Richemont. C'est lui qui libéra, entre autres, Dieppe et Harfleur. C'est encore lui qui, le premier après dix-huit ans, fit flotter aux yeux des Parisiens la bannière de France et prépara l'entrée de Richemont à Paris. Comme Jeanne d'Arc il fut trahi et arrêté à Compiègne en 1438, par les gens de Flavy, ami des Anglais. Refusant de payer une rançon, traîné de prison en prison, il mourut d'épidémie en 1439, à Nesle en Tardenois, âgé de 48 ans, sans laisser de postérité. Longtemps après, son corps fut ramené et inhumé à Rochefort où reposait déjà son frère aîné, Jean III. Le Parlement de Paris condamna les héritiers de Flavy, le traître, à verser « dix mille livres parisis pour être employés à prier Dieu à l'intention de Messire Pierre de Rieux, pris et retenu injustement ».

FRANÇOIS Ier DE RIEUX, sire de Rieux et de Rochefort, comte d'Harcourt, vicomte de Donges, baron d'Ancenis, né le 11 août 1418, fut conseiller et chambellan du duc François et jura avec d'autres seigneurs bretons le traité d'alliance conclu par le duc avec Charles VII contre les Anglais, en 1448. Pendant l'absence de Pierre II, en octobre 1450, il fut nommé lieutenant général du duché ; l'année suivante, aux Etats de Vannes, il se posa comme le premier banneret de Bretagne. A Rieux, en décembre 1436, il reçut le comte de Montfort qui y fit une grave maladie. Celui-ci, devenu le duc François Ier, revint plusieurs fois à Rieux, particulièrement le 1er janvier 1440, et la chronique mentionne qu'il offrit, à cette occasion, des étrennes aux enfants de la maison, particulièrement à son filleul. En 1445, le duc séjournait encore au château de Rieux quand le connétable de Richemont vint y solliciter la grâce de Gilles de Bretagne. La même année, le futur Pierre II et sa femme, Françoise d'Amboise, vinrent aussi visiter leur oncle, et en grand apparat, comme nous le verrons au chapitre consacré à la Bienheureuse Françoise d'Amboise.

Le roi Louis XI, étant encore dauphin, nomma François de Rieux son chambellan à 2.000 livres de gages, le 15 juin 1458. Le 20 novembre suivant, le sire de Rieux mourait et ses restes étaient inhumés à Notre-Dame de la Tronchaye.

De son mariage, en 1442, avec Jeanne de Rohan, de l'illustre famille des vicomtes de Rohan et de Léon et des comtes de Porhoët, il eut six enfants dont l'aîné lui succéda sous le nom de Jean IV et dont le sixième, Thibaud, fut évêque de Quimper.

JEAN IV DE RIEUX, sire de Rieux et de Rochefort, comte d'Harcourt, né le 2 juin 1447, suivit le duc de Bretagne dans la Ligue du Bien Public en 1464. Le roi de France le nomma lieutenant général en 1472, capitaine de Rennes et maréchal de France (il était déjà maréchal de Bretagne). En 1484, il se ligue contre le duc, mais l'année suivante il rentre dans le devoir et recouvre ses emplois, c'est pourquoi il commande l'avant-garde de son prince à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, le 28 juillet 1488, contre le roi Charles VIII ; dans cette défaite, il réussit à sauver les débris de l'armée. A la mort du duc, 9 septembre 1488, il devient tuteur de la jeune duchesse et exerce le pouvoir avec sa gouvernante, la comtesse de Laval. La duchesse Anne, sa pupille, séjourna chez lui, à Rieux, de septembre 1488 à février 1489 et diverses autres fois. Le 9 août 1490, elle le dédommage des pertes que les Français lui avaient causées en incendiant ses châteaux de Rieux, Elven, Rochefort, Ancenis. C'est par son entremise que fut conclu le mariage de la duchesse Anne avec le roi Charles VIII, en 1491.

Après la mort de ce roi, il assista au mariage de sa veuve avec le roi Louis XII qui lui confia l'armée envoyée au Roussillon. Il s'y distingua par ses prouesses, ainsi que dans le Milanais. Malgré cela, l'Histoire lui reproche d'avoir été un ambitieux, un jaloux, un fourbe sans élévation de sentiments.

Il faut cependant inscrire à son actif la fondation à Rochefort, en 1498, de la collégiale de Notre-Dame-de-la-Tronchaye, composée d'un doyen et de six chapelains. En outre, il augmenta les fondations des Trinitaires de Rieux et celles de Notre-Dame-du-Parc, provenant des d'Harcourt. Il mourut le 9 février 1518 et fut enterré, selon la teneur de son testament, dans l'église des Cordeliers d'Ancenis. Il avait eu une fille de sa première femme et trois fils de sa quatrième, Isabeau de Brosse (ou de Bretagne). De ceux-ci, Claude Ier continua la branche aînée des Rieux ; François fut la tige des Rieux d'Assérac et Jean, la tige des Rieux de Châteauneuf.

APPENDICE
ORIGINE LÉGENDAIRE DE LA MAISON DE RIEUX
(Bibliothèque Nationale : Généalogies de 1620 et 1710)
Conan Mériadec, Ier roi de Bretagne
Graalon, son frère, 2ème roi, t 402
Salomon, 3ème roi, t 412
Audrain, 4ème roi, eut trois fils :

Budic, roi — Hervé, comte de Vannes (t 446) — Gicquel
(maison de Montfort)

Cadoul, comte de Vannes
Issus de Gicquel, 3ème fils d'Audrain

Salomon, dit de Rieux,
époux de Clotilde, fille de Loth de Londres, t 491

Audrain, époux d'Alice de Léon, t 519

Raoul de Rieux,
époux d'Agnès, soeur de Conober, comte de Nantes, t 546

Exnox de Rieux, époux de Bérengère de Tréguier

Raoul de Rieux,
époux de Mossandre, soeur de Guérie, comte de Vannes, t 598

Amauri de Rieux, époux de Berthe de Cornouailles, t 626

Jourdain de Rieux, époux de N..., fille de Judicaël,
prince de la Grande-Bretagne, t 631

etc..., etc...

(abbé Henri Le Breton).

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