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Plestin-les-Grèves et Trémel, sa trève durant la Révolution LA REFORME DES POIDS ET MESURES l'établissement du système métrique |
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Une oeuvre qui fait honneur à la Convention, c'est l'organisation et l'unification des poids et mesures.
Pour comprendre l'utilité de cette oeuvre, il faut se rendre compte des difficultés qui surgissaient à chaque instant, non seulement dans le commerce national ou régional, mais aussi dans le commerce local, du fait de la diversité des différentes unités.
Les mesures de longueur étaient : L'aune (1 m. 188), la toise (1 m. 949), le pied (0 m. 324), le pouce (0 m. 027), la ligne ou douzième du pouce.
Les mesures de poids : La livre, qui pesait à près autant que le demi-kilo d'aujourd'hui ; l'once ou 16ème de la livre, qui pesait environ 16 grammes.
Les mesures de capacité avaient pour unité la pinte, qui avait une contenance officielle de 93 centilitres d'aujourd'hui. Les autres mesures de capacité étaient le pot et la barrique.
Les monnaies avaient pour unité la livre qui valait à peu près un franc en 1926. Il y avait aussi le sol ou vingtième de la livre, le denier ou douzième du sol, le liard ou quart du sol, l'écu, la pistole.
Mais ces mesures changeaient avec chaque région et il fallait faire suivre le nom de la mesure du lieu d'origine. Les céréales étaient vendues en quartiers, mesure de Morlaix. Le cidre était vendu en pots, mais le pot de Plestin différait de celui de Lannion. A ce propos nous apprenons que le 8 messidor an II, le capitaine de l'Union du port de Toul-an-Héry demande deux pots et demi de cidre par jour pour 6 hommes. On lui alloue 30 pots (mesure de Paris).
Le 8 août 1790, Jean Le Bot, maire, est chargé de faire des mesures matrices pour les grains ; ces mesures seront remises à qui en fera la demande, par un commis que le maire choisira et révoquera à son gré. La police de Morlaix donnera des amendes pour les fausses mesures.
Le 31 janvier 1791, le corps municipal fait une enquête chez tous les commerçants. Cette petite sortie des édiles de Plestin-les-Grèves est édifiante et nous permet de mieux comprendre la commodité du système des poids et mesures créé plus tard par la Convention. « - 1° Fabien Adam, passage de l'hôpital, nous a montré une pinte qu'il a déclarée mesure du roi. Elle contenait 2 livres 3 onces d'eau. - 2° Michel Le Masson, épicier au bourg, une livre composée de 16 onces. - 3° Michelle Danjou, la livre a le même poids que chez le précédent. - 4° Louise Clech, marchande de drap et de mercerie, a présenté l'aune de Paris qui mesure 3 pieds 8 pouces, le pied étant composé de 12 pouces et le pouce de 12 lignes. Elle a déclaré que son aune était conforme à celle de Le Pape, marchand de Lannion, qui vient à Plestin-les-Grèves les jours de marché. - 5° Claude Lejeune, cabaretier, a présenté une pinte qui ne pesait que 1 livre 12 onces. Celle d'Henry pesait 2 livres 1 once. - 6° François Delisle, épicier, a les mêmes poids que les autres, et il déclare que ses autres marchandises ne se vendent ni à la livre, ni à l'aune. - 7° Yves Roignant, cabaretier, avait une pinte qui ne pesait, pleine d'eau, que 1 livre 10 onces. Nous lui avons donné de bonnes leçons pour l'ordre de sa maison ! - 8° François Le Goff se servait d'une pinte qui avait pour contenance 1 livre 15 onces. - 9° Efflam L'Hostis, mercier, a une aune de 3 pieds 8 pouces. Conclusion : celui dont la pinte ne contient qu'un poids d'eau de 1 livre 10 onces mérite répréhension. Celui dont la pinte contient un poids d'eau de 2 livres 3 onces ne fait que remplir la mesure réglée, mais nous n'avons trouvé aucune mesure légale et nous prions messieurs les administrateurs composant le directoire du district de nous envoyer des instructions ».
Il nous
est donc ainsi facile d'avoir une idée de la diversité des différentes
mesures employées en France, puisqu'on voit les différences qui existaient
chez les commerçants d'une même commune. Et l'on se demande comment le
commerce était possible dans de pareilles conditions. La Convention remédia à
cet état de choses en instituant le système métrique. On trouve le mot
quintal pour la première fois le 9 floréal an II, mais le système métrique
ne fut appliqué à Plestin-les-Grèves que beaucoup plus tard. Le 23 brumaire
an XI, on trouve pour la première fois une somme en francs et en centimes. Le
15 pluviose an XI, le corps municipal prend la délibération suivante : « -
Considérant que l'uniformité doit rendre plus faciles et plus avantageuses les
relations entre les différentes parties du territoire français ; - Convaincu
de la nécessité de mettre à la portée du public la connaissance des valeurs
des différentes espèces de poids et mesures ; - Persuadé que le seul moyen
efficace pour parvenir à ce but serait de faire pour la commune l'acquisition
de modèles étalons qui seraient exposés à la vue et à l'examen du public, le
conseil émet son voeu pour que le maire fasse l'acquisition d'un mètre, d'un
litre, d'un décalitre et d'une série, de poids, lesquels seront déposés au
bureau de la mairie, lieu où les administrés pourront les voir, les prendre
comme modèles étalons pour en fabriquer de semblables, pour le temps où ils
seront en pleine activité »
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