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 Ploudaniel durant la Révolution

 LA PAROISSE DE PLOUDANIEL

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Au moment où s'ouvre la Révolution le clergé de Ploudaniel est composé de Charles Pen, recteur, Yves Morvan, curé, Jean Inizan, Jean Le Goff et Jean Le Duff, prêtres, Jean Le Floc'h et Yves Cochard, acolytes.

Le 3 mars 1791, Inizan, Le Goff et Le Duff adressent une requête au Département pour réclamer le traitement qui leur était dû, et qui leur avait été refusé « sous le seul prétexte que M. Pen, recteur de Ploudaniel, avait annoncé qu'il n'avait qu'un fonctionnaire public, nommé M. Morvan qui a reçu son traitement ». Ils n'ont rien perçu de leurs bénéfices ni de M. le Recteur ni d'aucun autre, ni du district de Lesneven auquel ils se sont présentés à plusieurs reprises. Et pourtant ils ont exercé leur ministère en 1790 dans une paroisse de plus de 3.000 âmes, et qui peut avoir, sans compter les trêves, environ quatre lieues de diamètre. Ils tiennent à faire savoir que la situation critique où ils se trouvent du fait de la privation de leur traitement les a déterminés à s'adresser aux Administrateurs du département. Signé : « Inizan, Le Goff, Le Duff » et approuvé par Joseph Morvan, maire, Nicolas Castel, officier municipal, 0llivier Simon, juge de paix, Yves Cochard, acolyte, greffier.

Pour être en mesure de répondre à une lettre reçue le 20 décembre 1790 de M. Cren, procureur-syndic du district de Lesneven, la municipalité de Ploudaniel convoqua le 26 décembre les ecclésiastiques de la paroisse afin de recevoir leurs déclarations sur le montant du revenu de leurs bénéfices. Voici ces déclarations : 

- 1. Monsieur le Recteur, âgé de 72 ans avance que le revenu de sa paroisse monte à la somme de 4.500 livres. 

- 2. M. Jean Inizan, prêtre, âgé de 65 ans, 11 mois, est titulaire de la chapellenie de Bel-Air, au bourg, manoeuvrée par lui-même, donnant par an 90 ou 100 livres. Une ferme de Guissény, du nom de Keraryar, dépendant de la chapellenie, lui fournit, pour 3 messes par semaine, 255 livres ; un autre champ lui rapporte 6 livres pour 3 messes par an. 

- 3. M. Yves Morvan, curé, né le 30 septembre 1753, est titulaire de la chapellenie Penarchoat, dans les paroisses de Lesneven et Kernouez, relevant de la maison de Poulpry, produisant pour revenu annuel 90 écus, pour 2 messes par semaine. Il possède également la chapellenie de Kerizoc, en Plouguerneau, qui donne 45 livres pour une messe par semaine. 

- 4. M. Jean Le Goff, prêtre, né le 17 juin 1752, est titulaire de la chapellenie du Naount, en Plouguerneau, chargée d'une messe à basse voix chaque samedi de l'année, en retour de 42 livres de revenu. Il jouit, de surcroît, de deux autres chapellenies. L'une, celle de Sainte-Anne Dour-ar-Froute, autrement des Isles, en Kernouez, produit 136 livres 10 sols pour une messe basse, chaque dimanche et fête chômée de l'année, dite à la chapelle domestique des Isles [Note : la terre des Isles appartenait à M. de Châteaufur]. L'autre, la chapellenie de Lesnon en Kersaint-Plabennec et Kerdiès en Ploudaniel, chargée de deux messes basses par semaine, à être dites dans la chapelle domestique de Trébodennic, produisant 210 livres de revenu annuel. 

- 5. M. Jean Le Duff, prêtre confesseur du bourg de Ploudaniel, âgé de 27 ans, est titulaire de la chapellenie de M. Dottoux, chargée d'une école tous les jours non chômés pour l'instruction des enfants — de 30 livres annuellement aux pauvres de la paroisse — de 9 livres à la fabrique de Ploudaniel — de 3 messes par semaine en l'église de Ploudaniel — de 4 services annuels en la même église. Cette chapellenie produit pour revenu annuel 336 livres. Le même prêtre a encore la chapellenie de Jean Tévénech, située au Toulou-gôz en Kersaint-Plabennec, chargée d'une messe par semaine, et produisant annuellement 36 livres. 

- 6. M. Jean Floch, acolyte, âgé de 53 ans, du village du Ruat, en Ploudaniel, est titulaire de la chapellenie de Jean Fardou de la Rivière, au hameau de Trémoguer, en Ploudaniel, chargée d'un boisseau de froment de chefrente à la seigneurie de Kerouars, mesure de Lesneven, annuellement. Avec une ferme du Ruat, qui en relève, elle donne par an 108 livres, en retour de 2 messes par semaine. 

- 7. Yves Cochard, acolyte, âgé de 45 ans, possède la chapellenie de M. Nédélec, située à Lanusvel, en Cléder, qui produit 42 livres pour une messe basse chaque samedi de l'année (Archives communales de Ploudaniel).

De ces sept ecclésiastiques un seul prêta serment à la Constitution civile du clergé : Jean Inizan. Nous le trouverons à côté du curé constitutionnel, le 12 mai 1793, célébrant la fête de la plantation de l'arbre de la Liberté [Note : En l'an VI (1797-1798) il sera curé constitutionnel de Ploudaniel (D. Bernard, Bulletin Diocésain, 1941, p. 43)].

A l'instigation des Amis de la Constitution de Lesneven, comme nous l'avons déjà noté, le district fit enlever du manoir de Kerno, le 11 février 1791, les petits canons de parade qui s'y trouvaient, pour les déposer en l'arsenal de la garde nationale de Lesneven. Huit jours plus tard, il en faisait don à la municipalité, qui les fit déposer dans le voisinage de l'église. Grande émotion chez les Amis de la Constitution de Brest qui, le 4 mars, élèvent auprès du Département une ridicule protestation (Voir Peyron, Document pour servir ... , I, p. 250).

Le Recteur, M. Pen de Kerollant signe aux registres jusqu'au 10 août 1792. Arrêté quelques jours plus tard, il est conduit au château de Brest. Transféré aux Capucins d'Audierne le 28 août, il fit ce dernier voyage, accompagné de son neveu, Riou, garde national à Brest. A leur passage à Quimper, l'abbé Gomaire vint le voir et le prêcher. Expilly fit dire à son neveu qu'il lui aurait offert un lit s'il n'avait craint qu'il eût refusé (Voir Peyron, Document pour servir ... , II, p. 117).

D'Audierne, il passa à la prison de Landerneau en octobre ou novembre 1793. Le 14 février de l'année suivante, il y subit un examen médical dont voici le résultat : « Charles Pen, ex-curé de Ploudaniel, âgé de 78 ans, et caduc, épuisé, dans le dernier état de faiblesse, ne jouissant d'aucune faculté intellectuelle depuis deux ans ». Le 3 août suivant, excepté de la déportation, l'infortuné vieillard était condamné à la réclusion par la Commission Administrative de Landerneau. Peu après, il y mourut de privation, ayant perdu la vue.

A Ploudaniel, Charles Pen fut remplacé le 12 août 1792 par Jean-François Porlodec, constitutionnel.

Ce jour-là, deux commissaires extraordinaires du Département, Guillier et Poulain, arrivés à Ploudaniel, y furent reçus par le Conseil général assemblé. Ils lui donnèrent lecture du procès-verbal de l'élection et de l'institution canonique de Porlodec, datée du 26 juillet [Note : L'élection datait du 15 juillet précédent] et déclarèrent que l'installation immédiate de l'élu avait été empêchée par une maladie qui lui était survenue, et qu'elle aurait lieu le jour même.

Le Conseil leur répondit par l'organe du maire « que les habitants de Ploudaniel se soumettraient à toutes les lois et se feraient un plaisir de reconnaître et de suivre un pasteur choisi par le peuple et qui réunit aux vertus religieuses le patriotisme le plus pur ».

« Nous nous sommes alors transportés, notent les Commissaires, dans l'église. M. Porlodec a monté en chaire, et d'après le réquisitoire du procureur de la commune il a prêté le serment d'être fidèle à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de tout son pouvoir la constitution du Royaume décrétée aux années 1789, 1790 et 1791, et de veiller avec exactitude sur les fidèles de la paroisse qui lui est confiée. Le Conseil général a décerné acte au dit sieur Porlodec de son serment, et assisté avec nous au service divin, renvoyant à clore à la fin le procès-verbal. Quelques femmes ont voulu troubler le service. Pendant la procession beaucoup d'hommes ont refusé d'ôter leurs chapeaux. C'est ce qui a déterminé les dits commissaires à engager les officiers municipaux à redoubler de surveillance et à persuader aux citoyens qu'au moindre bruit on se verrait forcé de leur donner une garnison qui serait à leurs frais ».

Le procès-verbal est signé Poulain, Porlodec, curé, L. J. M. Guillier, commissaire du département.

On sent bien que la population, dans son ensemble, était loin d'être favorable au successeur du vénérable M. Pen. Le jour même de l'intronisation du curé constitutionnel les deux bedeaux de la paroisse, Louis Mingam et Jean Coeffeur se présentèrent aux officiers municipaux et déclarèrent ne vouloir plus exercer les fonctions de bedeaux.

La municipalité elle-même restait fidèle aux prêtres non assermentés. Un mois avant l'installation de l'intrus, le 14 juillet 1792, elle avait assisté en corps à la grand'messe qu'elle faisait chanter ce jour-là, conformément au décret de l'Assemblée nationale, pour commémorer le jour où fut conquise la liberté. Voici comment se déroula la cérémonie, d'après un lettré du village de Trébodennic, qui la signale aux autorités : « Rendu à l'église, j'ai été aussi surpris qu'indigné d'entendre célébrer la messe en commémoration des confesseurs et martyrs, de trouver un ancien mausolée, qui renferme les cendres des ci-devant, décoré de quatre cierges allumés, d'une croix et d'un bénitier mortuaire, tandis que la chapelle où le curé réfractaire célébrait la messe, revêtu d'une chasuble blanche et rouge, symbôle des martyrs, et sans assistants, n'avait que deux cierges [Note : Ce curé doit être M. Pen, recteur de Ploudaniel]. La messe finie, les prêtres Morvan Le Goff, Le Duff et Cochard, sacristains, ont entonné les litanies ; le Curé, ayant quitté sa chasuble, est venu dire l'oremus, dans lequel on recommande et prie pour tous ceux qui ont souffert et souffrent pour la religion. Au milieu de cet oremus il est resté interdit et troublé, comme s'il eut senti des remords du sacrilège qu'il allait commettre ; les larmes ont coulé de ses yeux, il les a essuyées et a prononcé ensuite les noms de Franciscum episcopum, regem et omnes qui souffrent pour la religion. Le cortège impie s'est porté ensuite au mausolée, y a chanté un Requiem et jeté l'eau bénite. Dans cette cérémonie le Curé s'est encore troublé et n'a pu prononcer les mots libera nos, Domine, que lorsque le vicaire Morvan les lui a soufflés. Il n'y a eu ni Te Deum, ni Domine Salvum fac regem. Lorsque j'en ai fait la représentation aux dits prêtres en présence de la Municipalité, le vicaire Morvan m'a répondu que je ne devais pas dicter des lois au pied des autels, et que j'étais un insolent. Tels sont les faits que je dénonce, poursuit notre lettré, pour lesquels je demande justice, comme étant attentatoires à la liberté publique, incendiaires, portant l'empreinte et le fanal de la contre révolution. J'ajoute que les officiers municipaux de Ploudaniel aiment la Constitution ; mais cultivateurs peu instruits, ils sont séduits par ces prêtres impies et contre révolutionnaires ; que n'entendant point le latin, ils ont, ainsi que le peuple dans sa bonne foi, participé involontairement à l'attentat et au sacrilège de ces fanatiques, en se joignant à leurs prières » (Peyron, Documents pour servir ..., I, p. 252-253).

Le 31 août on trouve aux registres la signature de Pizivin, curé du Drennec. Celle de Jean Inizan s'y rencontre le 29 octobre et le 5 décembre 1792.

Yves Cochard, acolyte, ayant au dire du district donné des preuves d'incivisme pendant son séjour à Ploudaniel, notamment pendant qu'il y a rempli les fonctions de greffier, craignant d'éprouver le sort des personnes suspectes, disparut subitement. Ses meubles furent séquestrés le 6 septembre 1792. Le 19 février 1793, il fut arrêté chez lui et conduit à la geôle de Lesneven où il protesta qu'il était innocent, ne portant plus le collet depuis deux ans, et ayant prêté les serments requis comme greffier. On l'accuse « d'aristocratiser les faibles et d'avoir rédigé une protestation contre les ordres donnés par les commissaires du district pour l'exécution de la loi contre les insermentés ». Il fut conduit le 23 février 1793 au château du Taureau.

Le 12 avril 1793 eut lieu à Lesneven l'interrogatoire en breton, par deux notables de cette cité, Jean Michel Cuf et Sébastien Féburier, de deux sacristains de Ploudaniel Jean Cueffeur et Jean Boulic, arrêtés sous l'inculpation d'avoir sonné le tocsin le jour du tirage au sort.

Voici d'abord Jean Cueffeur avec son signalement : taille : 4 pieds 10 pouces, veste brune, gilet bleu, culotte de toile, chapeau à la main, sabots aux pieds, cheveux et sourcils châtain foncé, yeux bleus, front ordinaire, nez et bouche moyens, visage ovale et coloré.

Votre nom et votre âge ? — Jean Cueffeur, environ 40 ans. — Savez-vous s'il y eut des émeutes au bourg de Ploudaniel pour le tirage au sort ? — Non. — Savez-vous pour quel motif on a sonné le tocsin ? — Non. — Quelque malveillant vous a-t-il demandé de faire sonner les cloches la nuit ou le jour pour provoquer des rassemblements, en vous offrant une gratification ? — Personne ne m'a invité à sonner les cloches.

Voici maintenant Jean Boulic : taille : 5 pieds 3 pouces, veste et gilet bleus, culotte de toile, un bonnet brun à la main, cheveux et sourcils châtain brun foncé, yeux gris, front découvert, nez enfoncé du haut, bouche moyenne, menton en galoche, figure ovale.

Votre nom et votre âge ? — Jean Boulic, 38 ans, cultivateur. — Pendant le tirage au sort à Ploudaniel et dans les trèves circonvoisines, y a-t-il eu quelques complots pour s'opposer au complément des hommes pour les armées de la République — Il n'y a eu aucun trouble ; les jeunes gens se sont portés sans résistance au tirage au sort. — Quelqu'un s'est-il rendu chez vous pour vous engager à sonner les cloches ? — Personne (Voir Archives départementales, 10 L, 102).

Le 12 mai suivant fut planté à Ploudaniel l'arbre de la liberté. Voici le procès-verbal fort curieux de la cérémonie : « Du 12 mai 1793, l'an II de la République française : Alain Bramoullé, procureur de la commune, aux termes de délibération du 28 avril dernier, a requis quelle soit exécutée selon sa forme et teneur — et aussitôt l'assemblée municipale assistée des notables se sont rendus à la messe, ensuite au presbytère où se sont trouvés les citoyens Coniat, Colin, administrateurs du district, le citoyen Couédic, procureur syndic, les citoyens Tétel, Joseph Morvan, François Le Roux, Guillaume Kerdelant, commandant capitaine, officier et sergent du piquet de 14 hommes armés ; les citoyens 0llivier Simon, juge de paix. Corentin Jacolot, son greffier, les citoyens Porlodec, notre curé et Inizan, vicaire ; les citoyens Lavictoire et Cariou, gendarmes, enfin plusieurs citoyens de Lesneven, tous invités à la fête. L'on s'est mis à table ; pendant le repas où la gaieté républicaine s'est montrée en toutes manières pures et intactes. Ce qu'ont chanté les Marseillais et bien d'autres vrais patriotes, a été répété avec toute l'ardeur possible ; ensuite du dîner on s'est rendu aux vêpres, à l'issue desquels la bénédiction a été donnée ; le Veni Creator a été chanté, d'après et en procession marchant en corps (escorté dudit piquet) toutes les cloches en branle, on s'est rendu près l'endroit destiné pour planter l'arbre de la liberté ; et y étant rendu, accompagné d'une grande foule de citoyens tant de la paroisse que d'ailleurs, ledit arbre a été planté avec tout le soin possible et dans le plus grand respect de la part du peuple ; le Te Deum a été chanté, ensuite la procession s'étant retirée, après que nos citoyens ecclésiastiques avaient montré l'exemple par jeté eux-mêmes moyennant une pelle, de la terre pour remplir et affermir ledit plant ; aussitôt le citoyen procureur syndic, par complaisance et cédant son pas, a donné à notre maire, ensuite à notre procureur de la commune, d'après à chaque de nos officiers municipaux, au juge de paix, à nos notables au greffier du juge de paix, à notre secrétaire greffier, aux commandants du picquet ; d'après aux citoyens administrateurs et lui-même en a fait autant moyennant la dite pelle ; à son exemple tous les vieillards de tout sexe ont fait autant ; d'après l'hymne des marseillais a été chanté avec toute la pompe possible et par interruption les cris de vive la République se faisaient entendre de tous parts ; enfin la fête s'est supérieurement terminée par une danse dirigée par la chanson à " Madame Veto et ra " ; par une harangue explicative de la cérémonie faite en breton par l'un des citoyens administrateurs au peuple, qui y a applaudi par des cris de vive la République, vive les administrateurs, vive la municipalité, vive les bons patriotes ; et d'après l'on s'est rendu audit presbitaire où la petite collation s'est faite, et environ les cinq heures de relevées les dits membres du district ont été reconduits assisté de la municipalité, de notables, du juge de paix, de nos ecclésiastiques étant escortés de la troupe et toutes les cloches sonnantes.

La fête s'est tellement faite et observée. De tout quoi nous membres de la municipalité rapportons acte, et sur les réquisitions verbales du procureur de la commune avons décidé qu'il sera à la diligence de Pierre Le Vern, faite une boite qui cernant ledit plant, le garantira de toutes sortes d'incursions. Et sur les réquisitions verbales dudit procureur de la commune l'assemblée a nommé et nomme pour hérauts afin de faire toutes les commissions nécessaires de la municipalité les citoyens Jean Boulic et Paul Pouliquen qui seront satisfaits » (Voir Archives municipales de Ploudaniel).

Lors de la reprise du culte en 1795 Jean Le Goff et Yves Morvan choisirent Ploudaniel comme lieu de résidence (Voir Daniel Bernard, Documents et Notes..., p. 14-15).

Le 7 avril 1797, la gendarmerie de Lesneven constata que dans la ferme de Kerangal, en Ploudaniel, il y avait plus de 2.000 personnes à la messe. Le 13 juin suivant, dans les granges à Kerannou, Kerven et Sainte-Barbe, des fidèles pratiquaient secrètement leur culte. Ce culte clandestin s'exercera encore, le 12 mars 1799, en la chapelle Saint-Eloy. Passant à côté, vers quatre heures et demie du matin, les gendarmes de Landerneau, entendirent chanter, se rendirent à la chapelle et y arrêtèrent Louis Coz, Yves Gestin et Hervé Jourdren, considérés comme chefs du rassemblement. Par jugement du 23 ventôse an VII (13 mars 1799) les trois prévenus furent condamnés à trois décades de prison et à cent francs d'amende (Voir Daniel Bernard, Documents et Notes..., p. 44-45).

Le 30 Messidor an VI (18 juillet 1798), une visite domiciliaire eut lieu au village de Kerguelen, chez Marie Pen, veuve de Jean Le Duff. On lui demanda si elle ne recelait pas des prêtres, des émigrés ou des personnes étrangères au canton sans passeport. Sur sa réponse négative les enquêteurs firent dans sa maison une perquisition « scrupuleuse », qui demeura sans fruit. Ils se rendirent alors à Kerfelgar et firent des fouilles chez François Abjean, « frère d'un prêtre déporté ». Ici encore leurs efforts restèrent inutiles (Voir Daniel Bernard, Documents et Notes..., p. 96, 107).

En 1798 il est signalé en ce qui touche Ploudaniel, que les prêtres déportés rentrés célébraient la messe dans les granges. S'il faut en croire le commissaire du district de Lesneven, le 13 février de cette année « les nommés Yves Morvan, Jean Le Duff et Jean Le Goff, prêtres non soumis aux lois de la République, exercent encore publiquement le ministère de leur culte dans la paroisse de Ploudaniel » (Voir Archives départementales, L. 103).

Les archives de Ploudaniel possèdent quelques petits cahiers où M. Morvan, curé, consigna les baptêmes et mariages qu'il fit de 1796 à 1800 inclusivement (H. Pérennès)

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