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Bienvenue chez les Plestinais 

 Plestin-les-Grèves et Trémel, sa trève 

durant la Révolution

LA QUESTION FINANCIERE

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La Constituante avait établi des contributions payables par tous les citoyens, y compris la noblesse et le clergé, qui, sous la monarchie absolue, étaient exempts de tous impôts. Ces contributions étaient : la contribution foncière personnelle et mobilière et les patentes. Mais en attendant le rendement complet de ces impôts, on vota la contribution patriotique le 27 septembre 1789. 

A Plestin-les-Grèves, les 9 et 19 janvier 1792, on prit une délibération importante au sujet de cette contribution patriotique. « Pour procéder à la déclaration notoirement infidèle que les résidents et domiciliés sur cette paroisse avaient faites pour leurs contributions patriotiques, on a choisi, dans toutes les sections, des hommes connaissant la fortune et l'aisance de chaque domicilié ». Il y a eu cinq cent cinquante-trois déclarations de contributions. La liste a été examinée, mais il est impossible d'en finir le 9 janvier ; il est 4 heures du soir et plusieurs de l'assemblée ont des routes longues et difficiles. La séance continue le 19 janvier. On examine la liste des rectifications que l'ancien procureur de la commune (Yves Thomas, prêtre) avait déposée. Mais les officiers municipaux veulent soumettre leurs propres déclarations à l'examen et à la vérification des commissaires nommés par le directoire de Lannion, afin qu'ils ne soient point soupçonnés de ménagements les uns pour les autres. Ils déclarent aussi « n'avoir pas examiné ou vérifié les déclarations faites par les officiers municipaux ou notables, leurs prédécesseurs qui ont travaillé la dite liste, et soumettre les dites déclarations à l'examen et à rectifications que les dits commissaires jugeront de faire. De plus, les autres paroisses n'ont pas fait la même opération en 1790 et les municipalités de ces paroisses craignent la disgrâce de tous ceux qui ont été rechargés par la comparaison qu'on avait faite avec ceux qui ont déclaré suivant leur aisance ; donc pour exécuter la loi qui doit être la même pour toutes les autres paroisses, la vérification soit faite à Plufur et dans les autres paroisses du canton et qu'autrement l'opération qu'on vient de finir demeure nulle et de nul effet »

La Convention, le 3 septembre 1793, décréta un impôt forcé de un milliard sur tous les citoyens riches. L'exécution de cette loi fut fixée par un décret du 20 septembre 1793 aux termes duquel les citoyens qui avaient mis des fonds dans l'emprunt volontaire précédemment ouvert verraient leur contribution forcée diminuée du montant de ces fonds. 

Le 2 décembre 1793, la municipalité de Plestin-les-Grèves choisit quelques citoyens dont le civisme épuré et le zèle sont connus de toute l'assemblée, à l'effet de procéder à la formation du rôle des dits emprunts volontaires et forcés. Sont choisis : Archambault, Rolland, Jean Le Floch, Philippe Le Dantec. La loi de l'an IV établit l'impôt sur le revenu. Ceux qui ont un revenu d'au moins cinq cent quarante-sept livres devront le déclarer. 

Les impositions qui furent établies étaient tellement élevées, que certains contribuables se trouvaient frappés jusqu'à la moitié de leurs revenus, bien que la loi ne per­mettait pas de dépasser le quart. A la suite de nombreuses réclamations, l'Administration du Canton prit une délibération intéressante : « Vu les déclarations verbales qui nous ont été faites par les contribuables de l'impossibilité où ils sont d'acquitter leur cote en totalité ; vu aussi diverses pétitions adressées par ces mêmes contribuables au Département tendant à montrer qu'ils sont trop imposés... - Considérant que les mobiliers des cultivateurs ne consistent qu'en bestiaux et en instruments aratoires dont la vente entraînerait la destruction totale de l'agriculture. - Considérant que ceux des contribuables du canton qui ne sont pas de la classe des cultivateurs sont des ci-devant cousus de dettes et dénués de tout, ou de petits marchands détaillants malaisés et nouvellement établis. - Considérant que le plus fortuné des citoyens du canton de Plestin (Jean Brigant excepté) ne possède pas au delà de 25.000 livres de capital. - Considérant qu'il est du devoir du Conseil du canton de concourir à faire rendre justice en éclairant l'Administration départementale dans sa religion... Le Conseil décide de dresser une liste des contribuables dont l'imposition doit être réduite ». Suit une longue liste de contribuables pour lesquels le Conseil propose des dégrèvements. 

Le recouvrement des impôts n'était pas effectué par un fonctionnaire. La perception était adjugée « au citoyen qui offrait de s'en charger au denier le moins fort ». Nous trouvons le 13 septembre 1793 un procès-verbal d'adjudication de la cueillette des rôles de contribution. «... A l'endroit s'est présenté Efflam Scrignac qui a fait offre de la dite cueillette à 2 sols pour livre, Jean Merdy fait offre à 6 liards pour livre, Jean Teurnier à cinq deniers, Efflam Scrignac à 4 deniers et personne n'ayant voulu rabattre sur la dite somme, la dite cueillette a été adjugée à Efflam Scrignac »

Malgré les impôts, les biens de clergé et des émigrés, les difficultés financières étaient grandes et les municipalités s'en plaignaient. Les recettes étaient très réduites. Nous voyons que la commune loue les halles pour sept ans, à raison de cent livres par an, à Grozallain Collinet. Il fera les réparations. 

En l'an X, le budget de la commune avait grossi. Les recettes étaient : 635.18. Les dépenses : 628.88. Excédent des recettes : 6.25. 

La question des assignats sema sur la route de nos révolutionnaires de graves difficultés. Ils avaient été établis par la Constituante et au début ils étaient garantis par les biens nationaux. Leur total, 400 millions, dépassait le montant de ces biens dont ils constituaient les hypothèques, devant être remboursées dans les limites fixées. Mais la rareté de numéraire et les besoins toujours croissants du Trésor obligèrent l'assemblée à changer le caractère des assignats. Elle baissa d'abord le taux des intérêts et institua le cours forcé. Ils devenaient du numéraire et l'émission fut portée à 12.000 millions, ce qui était une somme formidable pour l'époque. La dépréciation de cette monnaie fut rapide, presque foudroyante. 

La Convention prit des mesures très sévères pour essayer de maintenir leur crédit, mais sans y réussir, et le 30 frimaire an IV, la municipalité de Plestin-les-Grèves signalait au district de Lannion l'impossibilité d'user de cette monnaie. Le corps municipal demande de prendre trois cents livres sur une somme en numéraire qu'elle a reçue de quelques chapelles. Il signale que ni le commerçant, ni les ouvriers ne veulent d'assignats. Il faut noter que pour hâter ce discrédit qui créait des difficultés au gouvernement, les ennemis du régime fabriquèrent de faux assignats (Jules Gourio).

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