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 Plestin-les-Grèves et Trémel, sa trève 

durant la Révolution

LA DEFENSE INTERIEURE ET EXTERIEURE

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La Défense intérieure :

Pour maintenir l'ordre dans le pays, l'Assemblée Constituante créa la garde nationale. Le décret du 6 décembre 1790 disait : « Les gardes nationales ne forment ni un corps militaire, ni une institution dans l'Etat ; ce sont les citoyens eux-mêmes appelés au secours de la force publique ». Les officiers étaient élus pour un temps et rééligibles. 

Le 8 février 1791, le corps municipal établit le rôle de la milice communale : « 286 jeunes gens citoyens, sauf en cas d'erreur, pour en cas d'émission y être ajoutés ou pour en tirer ceux qui seraient morts, mariés, ou transmigrés sur d'autres paroisses »

Le 10 juillet 1791, « 6 électeurs de la garde nationale devront se rendre à Lannion le lundi 11, où il sera nommé un député pour chaque deux cents pour être à Saint-Brieuc le 14ème du présent, pour le renouvellement du pacte fédératif de la garde nationale »

Le vendredi 23 août 1792, il sera procédé au rôle général de tous les hommes en état de porter les armes, de 17 à 55 ans, « à seule fin de monter la garde ainsi qu'il est ordonné par la loi ». « Tous ces hommes seront sous le commandement de Messieurs les officiers de la garde nationale de Plestin. Les troupes feront les patrouilles nécessaires ». La commune de Plestin était partagée en 8 sections. Chaque section était commandée par un capitaine, un lieutenant, deux sous-lieutenants, deux sergents, quatre caporaux.

Le 30 juillet 1792, les capitaines étaient :

A Tréoustat : François Le Goff.

Armorique : Briand.

La Haye : François Prat.

Tréardin : Jacques Adam.

Tréollen : Jean Brigant.

Trémeur : Yves Martin.

Trégarand : Guillaume Rivoalan.

Trémel : Guillaume Brignou.

La garde était active sur la côte de l'Armorique. Un détachement était cantonné à Sainte-Barbe. 

« Le 24 avril 1793, Guyaume Guyomard, commandant en chef du 1er bataillon de notre commune, a remontré que pour la garde provisoire actuelle de l'Armorique, il soit autorisé à prendre tout ce qui lui est nécessaire, avec promesse de rendre compte à la municipalité des dépenses faites légitimement ». Il fallait aussi surveiller toute la commune. « Nous nommons pour interroger et examiner les personnes qu'on pourrait arrêter comme suspectes, soit de jour, soit de nuit, les sieurs Le Bidiou et Joseph Pen. Et pour recevoir tous les jours les déclarations des cabaretiers, des personnes qu'ils pourraient loger chez eux, ainsi que tous autres particuliers, les personnes étrangères non domiciliées dans la paroisse, la personne du dit sieur Michel, juge de paix ».  Le 30 avril 1793, le corps municipal dit : « Il est nécessaire que le commandant des bataillons des gardes nationales de Plestin soit requis de fournir pour le jour du pardon et de la foire du lendemain, le nombre de forces suffisantes pour la tranquillité publique et pour prêter main-forte en cas de besoin »

Il fallait assurer le service à Plestin, mais aussi à Lannion. 

« Le 10 novembre 1793, 55 hommes de la garde nationale de Plestin, armés de fusils et pourvus de vivres pour 8 jours, se rendent à Lannion ». Ils ont été tirés au sort la veille, depuis l'âge de 18 ans jusqu'à 50 ans. Ils doivent avoir 5 pieds 1 pouce. 

Le 5 fructidor an II, une patrouille n'a pu avoir d'armes du commandant Guyomard. Comme la consigne est sévère, ils s'en plaignent à Fabien Adam, agent national, mais ils n'acceptent pas les fourches qu'il leur propose. « On leur a présenté pour toute arme une fourche en fer, sur quoi ils se sont présentés au greffe pour faire constater leur présence et prouver qu'ils ont obéi à l'ordre donné et ont déclaré n'entendre faire nulle patrouille sans être munis d'armes et de munitions et qu'ils allaient se retirer dans leur domicile respectif aux risques et périls de Guyomard, commandant, qui demeure responsable de tous événements »

Mais les citoyens ne sont pas en sûreté. Le 14 frimaire an IV, les nommés Couetmeur, secrétaire de la municipalité, et Berthou, demandent chacun deux pistolets. Les hommes en état de porter les armes étaient donc mobilisés, les uns dans la commune même ; mais la France ayant besoin de beaucoup de défenseurs, la plus grande partie des forces de la nation était dirigée contre les ennemis de l'extérieur.  

 

La Défense extérieure :

L'armée avait besoin de vivres et de munitions, et les organisateurs de la défense furent dans l'obligation de trouver tout ce qui était utile au salut de la patrie attaquée. C'est ainsi que, le 15 pluviose an II, le corps municipal décida de descendre les cloches et de les adresser avec l'or, l'argent, le cuivre, l'étain, le plomb, au district de Lannion, « à l'exception de la plus grosse pour les assemblées, de la moyenne pour l'horloge et de la plus grosse des trois qui se trouvent à Trémel ». Voici le détail des cloches enlevées : Bourg, 2 ;  Saint-Honoré, une ; Saint-Haran, une ; Saint-Efllam, une ; Lanquarré, une ; Saint-Roch, une ; Saint-Yves, une ; Saint-Maudez, une ; Saint-Gestin, une ; Sainte-Anne, une ; Trémel, 2 ; Saint-Maurice, une ; Sainte-Barbe, une. En tout 14 cloches. L'adjudicataire fut Paul Coatarmanach, pour 54 livres. Il s'engageait à ne faire aucun dommage aux clochers. 

Il fallait également du salpêtre pour la poudre. Nous avons déjà vu qu'une salpétrière fonctionna au bourg. 

Les réquisitions de grains et de diverses matières premières étaient très lourdes pour la commune, ainsi que nous l'avons dit dans un chapitre précédent, et on arrivait péniblement à les exécuter. 

En 1792, les souverains d'Europe commencèrent à s'inquiéter de la propagande révolutionnaire qui, de notre pays, pouvait s'introduire chez eux. La Prusse et l'Autriche se liguèrent contre nous et une armée de 80.000 hommes, commandée par Brunswick, prit Verdun le 2 septembre 1792 et marcha sur Paris. Mais le général prussien fut battu à Valmy le 20 septembre 1792, le jour même de la chute de la royauté. 

L'exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, apparut comme un défi à l'Europe qui se ligua tout entière contre la France. Et cette formidable ruée fit reculer partout les armées révolutionnaires. La Belgique fut perdue. Les Espagnols occupèrent Perpignan. Toulon fut livré aux Anglais. Les Autrichiens assiégèrent Maubeuge et les Prussiens envahirent l'Alsace. 

En même temps, la Vendée se soulevait. Jamais gouvernement ne se trouva dans une situation aussi critique.

Animée d'un courage extraordinaire, d'un patriotisme sublime, la Convention fit face à toutes les difficultés et organisa la victoire. La levée en masse qu'elle décréta le 23 août 1793 donna jusqu'à 750.000 soldats. 

Le canton de Plestin dut fournir un nombreux contingent. 

Le mode de recrutement des troupes volontaires nous est donné par le rapport de M. Brichet, commandant en chef de la garde nationale de Lannion, en date du 4 Mars 1792 : « A 10 heures du matin, le, corps municipal s'est réuni ; on a battu le tambour et M. Brichet a reçu les engagements après leur avoir fait connaître les motifs qui doivent les déterminer : voler au secours de la patrie. Le registre des engagements sera déposé au greffe de la municipalité et on délivrera aux engagés des extraits de leur engagement ». Mais après la levée en masse il fallut fournir un grand effort. Le 20 mars 1793, le territoire du district demande le contingent du complément de l'armée montant à 44 hommes. Le tirage est fixé au 22 mars ; devront se présenter tous les célibataires et veufs sans enfants de 16 à 40 ans. Le 22 mars, 283 citoyens sujets au tirage se présentent. Voici les formalités : « Avons mis dans un chapeau pareil nombre de billets, dont 44 noms pour désigner les soldats. En conséquence, la voie du sort nous a fournis pour marcher à la défense de la patrie... ». Suivent les 44 noms. Il fallut désigner six autres soldats le 2 juillet 1793. Mais le maire, sans doute hostile aux désignations faites par le corps municipal, se retire hors de la salle. Et nous trouvons ces lignes soulignées qui nous marquent le tragique de la situation : « Jean Brigant, maire, s'est retiré avant les conclusions et sur le compte duquel nous laissons tout à ses risques et périls ». Certains soldats s'échappent des armées pour revenir chez eux. La municipalité devra y veiller. « Les soldats absents de régiments résidant sur le territoire de la commune ont été mandés ; on leur a ordonné de quitter sous 24 heures, sous peine d'être arrêtés et mis en sûreté, aux termes de la loi » (30 avril 1793.) « Tous les soldats nationaux résidant sur le territoire de cette commune sont obligés de produire à la municipalité sous huit jours, le congé de leur capitaine ou les raisons de leur absence, faute de quoi on agira avec eux tel qu'il appartiendra »

Le 6 prairial an II, « le corps municipal arrête de charger le comité de surveillance de faire la recherche la plus scrupuleuse de tous les jeunes gens qui peuvent être demeurés sur notre commune, déclare de faire conduire au district de Lannion tous les jeunes gens qui pourraient se trouver en retard »

Et enfin, nous voyons le mode de recrutement en l'an XI. « Tous les conscrits doivent être présents. Deux heures leur sont données pour que les volontaires puissent se déclarer. Le nombre des conscrits n'ayant pas été suffisant, chaque maire a procédé au tirage au sort »

Il y eut, par la suite, des appels de troupes très fréquents, car les guerres de l'Empire furent nombreuses, longues et toujours sanglantes. Et beaucoup d'enfants de Plestin furent aux côtés de l'Empereur dans ses conquêtes et quand il lui fallait défendre le sol de France envahi (Jules Gourio).

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