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 Plestin-les-Grèves et Trémel, sa trève 

durant la Révolution

LES ASSEMBLEES PRIMAIRES

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Les assemblées primaires étaient formées par les citoyens actifs du canton. Pour être citoyen actif, il fallait être né ou devenu Français, avoir au moins 25 ans, être domicilié dans le canton depuis un an, être inscrit au rôle de la garde nationale et enfin payer une contribution directe au moins égale à la valeur de trois journées de travail. 

Les assemblées primaires se réunissaient pour élire les juges de paix et assesseurs de chaque commune et pour désigner les électeurs aux assemblées. 

La première assemblée primaire du canton se réunit le 3 novembre 1790 pour l'exécution des mesures votées par l'assemblée nationale le 16 août et approuvées par le roi le 2 août. Elle a pour but de nommer un juge de paix. L'assemblée élit d'abord un président et un secrétaire pour procéder au scrutin. L'assemblée ne pouvant terminer, est convoquée pour le lendemain. Le lendemain, à dix heures, au son de la grande cloche, le scrutin commence. Paul-Marie Michel, de Plestin, est élu juge de paix, et Pierre Le Lüyer, de Tréduder, greffier. On nomme aussi seize prud'hommes assesseurs. soit quatre par commune. Les élus prêtent ensuite serment. 

Le 26 août 1792, deuxième assemblée pour choisir des électeurs à la Convention. Sont désignés : Guillaume Rouat, recteur ; Le Maout, chirurgien ; Jean Guéguen, notaire à Tréduder ; 0llivier Joran, de Trémel ; Jean Clech, de Plufur, et Joseph Péron, de Plufur. Il leur  est ordonné de se trouver à Lamballe le 2 septembre suivant. 

Le 10 décembre 1792, après la proclamation de la République, troisième assemblée primaire, sous la présidence de François Henry, doyen d'âge. Le citoyen Jean Brigant, de Plestin, est élu secrétaire. On trouve inscrites au procès-verbal de la séance les déclarations suivantes, qui marquent l'enthousiasme des habitants de la commune pour le nouveau gouvernement : « Il nous reste à remettre notre voeu sur deux lois dont l'une intéresse le salut général du peuple français et l'autre la tranquillité et le bonheur de tous les cultivateurs des départements des Côtes-du-Nord, du Finistère et du Morbihan. Nous ne voulons plus de rois et les citoyens législateurs les ont anéantis. Nous voulons être libres, ils ont proclamé la République. Nous voulons être un peuple de frères et d'amis, ils ont déclaré l'unité et l'indivisibilité de la République. Nous déclarons en conséquence le plus formellement accepter comme loi le décret de la Convention nationale qui a aboli pour toujours la royauté en France. Nous gémissons depuis plus de trois siècles sous la verge de feu des seigneurs fonciers de nos domaines congéables. Nous étions des propriétaires sans propriétés, étant expulsables de nos terres à la volonté de nos propriétaires. La Législature a brisé nos fers en abolissant, le 23 août dernier, la terre convenancière ou domaine congéable, et en nous déclarant propriétaires incommutables de nos terres. En conséquence, l'assemblée déclare à l'unanimité adhérer de la manière la plus catégorique à cette loi qui nous rend des propriétés usurpées sur nous ; elle déclare, conformément aux droits que vous avez reconnus dans la masse du peuple, accepter et sanctionner la loi du 27 août dernier qui abolit les domaines congéables et s'oppose de la manière la plus formelle à la rétractation de cette loi dont la révocation nous remettrait dans les fers. Vous avez décidé le renouvellement des corps administratif, municipal, judiciaire, par la certitude que l'on avait de leur peu de civisme et pour les remplacer par des citoyens plus dignes de la confiance de la République. Mais vous avez laissé dans les fonctions de receveurs du district, des receveurs des biens nationaux et des douanes, des capitaines généraux et autres membres dont le civisme n'est rien moins que douteux et dont la continuation dans les places peut porter de grands préjudices à la chose publique. Nous vous invitons, citoyens représentants, à vous occuper du renouvellement des places et à les mettre ainsi que les autres aux voix, à la nomination du peuple souverain. Nous chargeons le procureur du district de Lannion de faire parvenir à la Convention nationale nos voeux et pétitions sitôt que le présent lui sera parvenu. Fait, conclu et arrêté en l'église paroissiale de Plestin (lieu habituel des assemblées primaires), vers cinq heures du soir, le dit jour, 10 décembre 1792 »

Dans cette délibération, nous trouvons une déclaration intéressante concernant le domaine congéable. Nos populations bretonnes faisaient toutes des voeux ardents pour sa suppression. Ce mode de location, tel qu'il était pratiqué alors, était très impopulaire. A l'assemblée de Bretagne et d'Anjou qui se tint à Pontivy en 1790, les fédérations élevèrent des protestations énergiques à son sujet. On cite le conflit qui naquit à l'occasion d'une délibération prise par la municipalité de Loguivy-Plougras. La commune avait déclaré la suspension des droits de congément. C'était usurper le pouvoir législatif. Malgré conseils et menaces du district de Lannion et du conseil du département, Loguivy-Plougras maintint sa délibération du 27 mars 1791 jusqu'au 15 juillet 1792. Le département obligea alors la municipalité à se soumettre et déclara que sa délibération était séditieuse et attentatoire à la puissance du corps législatif. 

Le 22 juillet 1793, c'est-à-dire six mois après la mort du roi, une quatrième assemblée primaire se réunit en vertu du décret de la Convention du 27 juin 1793. Ce décret avait pour but de porter devant les assemblées primaires la constitution du 24 juin 1793, instituant le suffrage universel et donnant au peuple l'exercice du pouvoir législatif. 

L'acte constitutionnel est voté à Plestin (Plestin-les-Grèves) à l'unanimité de 253 électeurs. 

Le 23 juillet, la commune de Plufur proteste par la voix d'0llivier Carré, officier municipal, « lequel ayant appris par le bruit public que l'assemblée primaire avait eu lieu hier, sans la participation de la commune de Plufur, pour l'acceptation ou la non acceptation de la constitution et pour la nomination des porteurs de nos voeux qui sont pour la constitution républicaine ». Le 25 juillet, Plufur put manifester ses sentiments républicains. 

La Constitution approuvée par l'assemblée primaire fut aussi acceptée par toute la population de Plestin (Plestin-les-Grèves) réunie sur la place le 10 août 1793 pour fêter l'anniversaire du 10 août 1792, jour de la prise des Tuileries par le peuple de Paris, et la destitution du roi Louis XVI. Voici le compte rendu de cette solennité : « La municipalité, notables et autres habitants de la commune, réunis en ce bourg pour réitérer les voeux et acceptation de la Constitution républicaine et pour fraterniser de coeur, ne pouvant le faire de vive voix avec nos concitoyens les Parisiens, à l'époque de ce jour à jamais mémorable, ont fait un feu de joie pour allumer, lequel vu ont processé avec allégresse au son de toutes les cloches. accompagnés des gardes nationales portant le drapeau républicain. Le feu ayant été allumé, le citoyen Guyomarch, adjudant général, s'est avancé au milieu de l'assemblée et a expliqué à tous les assistants le motif de la présente solennité. Tous ont levé la voix, jurant une haine éternelle aux tyrans et criant : « Vive la République ! ». Après quoi on est retourné à l'église dans le même ordre, avec la même pompe et majesté, pour chanter un « Te Deum » d'actions de grâces »

Le 10 brumaire an IV, cinquième assemblée primaire pour élire un juge de paix. Jacques Raoul, qui se démettra de sa fonction d'instituteur, est élu par 183 voix. 

Le 15 brumaire an IV, autre réunion à l'effet d'élire un agent municipal et un adjoint qui remplaceront l'agent national Fabien Adam. Jacques L'Hénoret et Jean Delisle sont élus par 81 votants. 

Ces chiffres de voix qui diminuent d'importance, nous indiquent que l'activité politique du canton et de la commune était beaucoup moins vive à la fin de la Convention et sous le Directoire. Ce dernier gouvernement amènera par son incohérence et sa faiblesse, les réactions successives du Consulat et de l'Empire (Jules Gourio).

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