Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue chez les Lanvellecois

 Lanvellec durant la Révolution

LA PAROISSE DE LANVELLEC

  Retour page d'accueil        Retour Lanvellec  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Jusqu'au Concordat de 1801, la paroisse de Lanvellec dépendait de l'évêché de Dol.

Lorsque éclata la persécution religieuse de 1790, comme d'ailleurs plusieurs années auparavant, elle avait pour recteur M. Guy Guillou, prêtre de grand mérite et docteur en théologie. 

Le vicaire, enfant de la paroisse, s'appelait Louis Guenveur. Il naquit à Lanvellec en 1751. 

Ces deux dignes prêtres eurent assez de foi et de courage pour refuser le serment et firent à cette occasion, le 30 janvier 1791 , devant la municipalité et le peuple assemblés, une déclaration pleine de justesse et d'énergie qu'on ne lira pas sans intérêt et dont voici la teneur : « Ce jour 30 janvier 1791, après la grand'messe dite et célébrée par le sieur Guy Guillou, recteur et procureur de la commune, le conseil de la commune et le peuple assemblés à ces fins de la déclaration portée sur nos registres et de la convocation faite solennellement au prône de la grand'messe paroissiale le dimanche 23 du présent mois, le sieur recteur, procureur de la commune, ayant appelé le corps municipal dans la nef de l'église, a dit en présence de tout le peuple : Je déclare que par la loi et la constitution j'ai toujours entendu tout ce qui serait décrété et sanctionné sous ces dénominations par la législature actuelle et les suivantes, pourvu qu'elles se tinssent dans les bornes de la justice et de l'équité et du respect dû à notre sainte religion en ce qui ressort de l'autorité temporelle seulement, car, quant au spirituel, comme sont les points de dogme et de morale évangélique et de discipline universelle en matières vraiment ecclésiastiques, comme par exemple, l'administration des sacrements, les dispenses, la mission canonique pour les fonctions spirituelles et tout ce qui se règle dans le for de la conscience, ni vous ni moi ni nos frères de l'assemblée nationale n'avons jamais entendu par nos serments prévenir le jugement de l'Eglise catholique romaine dont nous connaissons tous l'autorité et l'infaillibilité sur ces objets. Que si vous craignez que ce ne fût un manque de respect à l'assemblée nationale que d'expliquer les termes qu'elle a consacrés elle-même, je vous prie, au nom de la nation française et de ses représentants qui font gloire d'être de la religion catholique romaine, d'observer qu'il n'est au monde qu'une seule autorité qui ait droit d'exiger un serment sus-déterminé, et cette autorité réside dans l'Eglise qui est infaillible ». Signé : G. GUILLOU, L. GUENVEUR. 

Il fut statué ensuite, séance tenante, que copie de cette présente déclaration serait envoyée au district, à reflet d'obtenir pour les sieurs recteur et vicaire le traitement qui devait leur revenir. Cette pièce est signée par André RICHARD, maire, Alain RICHARD, F. LE GALL et P. LE GALL. 

Il paraît toutefois que la déclaration que nous venons de reproduire fut trouvée insuffisante ; car, l'année suivante, M. Guy Guillou fut obligé de quitter ses chères ouailles pour prendre le chemin de l'exil, avec un autre prêtre réfractaire, nommé François Le Gall, qui habitait Lanvellec en ce moment. 

Le 10 septembre 1792, ils s'étaient présentés tous les deux devant le maire lui déclarant « qu'ils se chargeaient des frais de leur déportation, qu'ils s'embarquaient auprès de Locquirec, et choisissaient pour lieu de leur résidence l'île de Jersey, de la dépendance de l'Angleterre ». C'est là que M. Guillou est mort en 1794. — Il était nommé recteur de Lanvellec en 1784. En ce qui concerne M. Le Gall, je ne puis dire autre chose, vu que les documents me manquent complètement. Quant à l'abbé Louis Guenveur, il est hors de doute qu'il n'était plus à Lanvellec à cette époque. Que devint-il depuis 1791 jusqu'à 1799 ? Je l'ignore. Toujours est-il, du moins d'après l'abbé Tresvaux, qu'il fut déporté à l'île de Ré, où il arriva le 30 mai 1799, à de 48 ans. C'est probablement là qu'il aura trouvé la mort, victime des privations de tout genre qu'on se plaisait à y faire subir aux intrépides confesseurs de la foi. 

En perdant M. Guy Guillou, la paroisse de Lanvellec avait perdu son vrai pasteur. Après son départ, on trouve aux registres ecclésiastiques plusieurs actes signés d'un nommé Jean-François Liziant, prêtre délégué de M. Guillou. Ces différents actes sont datés du mois d'octobre 1792. A partir de cette époque jusqu'en 1804, les actes de baptêmes, de mariages et de sépultures portent la signature de Pierre-Louis Le Feyer, prêtre. Or, ce grand laps de temps que le sieur Feyer passa sans interruption à Lanvellec, indique assez clairement qu'il ne pouvait être qu'un misérable intrus. Comment vint-il s'établir dans cette paroisse ? Les archives, comme la tradition locale, se taisent également sur ce point. (le diocèse de Saint-Brieuc pendant la période révolutionnaire - 1899).

Note : Nomination à la succursale de Lanvellec en 1803 : L'évêque désigne François Le Gall, 38 ans, « sujet distingué et connu du gouvernement », écrit-il, et le maintient malgré le préfet, qui croyant que M. le Bras, curé constitutionnel de Ploezal, était curé de Lanvellec, demandait qu'il y fût maintenu, et le donnait dans sa lettre « comme, un prêtre instruit, zélé et jouissant de la meilleure réputation ».

 © Copyright - Tous droits réservés.