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LA VICOMTÉ DE RENNES

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Ancien membre de la baronnie de Vitré, la vicomté de Rennes en avait été détachée par les ducs de la Trémouille, héritiers des comtes de Laval ; et en 1715, elle vint en la possession de Messire Anne Bretagne, comte de Lannion, et de sa femme Marie Gaétane de Mornay de Monchevreul. Le papier terrier de cette importante seigneurie fut dressé et réformé en juillet 1720, par le procureur fiscal de la juridiction, écuyer René Gilles Du Verger, sieur de Gohy : l'original en existe aux archives départementales d'Ille-et-Vilaine, et c'est à cette pièce que j'emprunte les renseignements qui vont suivre. Il ne sera pas sans intérêt de connaître les prérogatives annexées aux fiefs de la vicomté de Rennes.

Comme la baronnie dont elle avait été démembrée, la vicomté jouissait du droit de haute justice ; sa juridiction s'exerçait en l'auditoire de la Prévôté, où ses officiers avaient leur banc armorié aux armes du seigneur titulaire. — Les plaids généraux pour approprier les acquéreurs d'héritages sous les fiefs de la vicomté se tenaient quatre fois l'an, à savoir : 1° le lendemain de la fête de la Purification ; 2° le lendemain de la Quasimodo, ou fête de Saint-Hellier ; 3° le lendemain de la fête de la Magdelaine ; 4° et le lendemain de la Toussaint.

Les fiefs soumis à cette juridiction s'étendaient aux territoires des paroisses de Saint-Germain, Toussaints et Saint-Hellier ; la rue Haute et le faubourg de la Magdelaine y étaient compris.

Les étagers, c'est-à-dire les sujets possédant maison habitée sous lesdits fiefs, devaient la chevauchée au jour de la foire de la Magdelaine, le 22 juillet de chaque année. Cette foire célèbre se tenait sur l'une des pièces de terre suivantes : les Closeaux, la Teillays ou le Pré André, dépendant de la terre de Villeneuve, au choix des officiers du vicomte, ou même sur les trois pièces ensemble en cas de nécessité. Voici en quoi consistait le devoir de « chevauchée » : les étagers, comme je l'ai expliqué plus haut (ils étaient an nombre de 400), étaient astreints à comparaître à cheval — « ou gens de leur part » — équipés et armés, sur la place du Champ-Jacquet, à dix heures du matin. De là ils se rendaient en bel ordre, tous réunis, jusqu'au champ de foire, où se faisait l'évocation, et chaque défaillant à l'appel était passible d'une amende de 60 sous monnaie.

La police de la foire appartenait aux officiers du vicomte ; les marchands exposant et vendant à ladite foire étaient francs et exempts de tous devoirs de coutume ou entrée de ville ; les débitants et vendeurs en détail de vin et cidre y jouissaient aussi de l'exemption des impôts et billots ; mais chacun d'eux devait au seigneur vicomte, pour droit de bouteillage, « quatre pots par pipe, et deux pots par barrique vendue ou exposée en vente ce jour-là ».

Toutes les rentes féodales dues à la vicomté, payables le jour Saint-Etienne, au lendemain de Noël, se réduisaient à la somme totale de 75 livres 10 sous 2 deniers tournois.

Le seigneur vicomte avait droit de créer et nommer sénéchal, alloué, lieutenant, procureur fiscal, greffier, notaires, procureurs, huissiers et sergents pour l'exercice de sa juridiction.

Le vicomte et ses vassaux devaient être convoqués, expédiés et délivrés les premiers aux plaids généraux de la sénéchaussée et barre de Rennes, en l'endroit de la menée de la baronnie de Vitré, devant le sénéchal seulement.

Au vicomte appartenait encore le droit de ceps et colliers aux bourg et paroisse de la Magdelaine, Saint-Hellier et rue Haute, « pour correction des blasphémateurs du saint nom de Dieu et autres délinquants ; » — droit de justice patibulaire « à quatre posts » dans l'étendue de la vicomté « tant sur la terre des Hautes Ourmes, en la paroisse de Saint-Hellier, qu'à la porte de Toussaints, en dedans de la ville, du côté du cimetière de Toussaints ».

Le droit de chasse aux bêtes fauves et autres, et à toute sorte de gibier, ainsi que le droit de pêche dans les rivières, sous les limites des fiefs susdits, était un privilège privatif au vicomte.

Il avait encore les droits et prééminences de patron et fondateur dans les églises de Toussaints et de Saint-Hellier.

Le jour de la fête patronale de cette dernière paroisse, qui est le dimanche de la Quasimodo, il y avait grande assemblée dans le bourg : les nouveaux mariés dans l'année, de ladite paroisse, hommes et femmes, étaient tenus d'y comparaître, à une heure après midi, devant les juges de la seigneurie. Chacun des hommes leur présentait « deux esteux blancs (espèce de ballotes) bien unis et sans couture, moins gros que des balles de paume, l'un desquels était jeté par ordre desdits officiers dans la place des ceps et collier de la vicomté, à vis du cimetière ; après quoy lesdits hommes mariés sautaient dudit cimetière dans le grand chemin, de la hauteur d'environ six pieds ; puis les femmes, comparaissant à leur tour dans le grand chemin, y chantaient chacune leur chanson en dansant ». Le tout sous peine de 60 sous d'amende.

La chapelle de la Magdelaine, avec la maladrerie qui en dépendait, devait son origine et sa fondation aux anciens vicomtes de Rennes ; aussi avait-on conservé traditionnellement une cérémonie destinée à rappeler ce souvenir : suivant un procès-verbal du 14 février 1429, les ladres ou lépreux étaient conduits processionnellement à l'hôpital de la Magdelaine qui leur était spécialement affecté « et en l'endroit d'un ruisseau, sur une grande pierre, qui est près de la maison du Puy Mauger, la première du costé droit à l'entrée de la rue de la Magdelaine, lesdits mezeaux estoient obligés de dire chacun leur chanson, en présence des officiers de la vicomté et des sujets d'icelle ».

Ce n'est pas ici le lieu de présenter le tableau historique des seigneurs qui ont successivement possédé la vicomté de Rennes : contentons-nous d'indiquer le nom du dernier titulaire immédiatement avant 1789 ; c'était Messire René-Jean de Marnière, chevalier, seigneur marquis de Guer. (P. D. V.).

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