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LES TOURS DE SAINT-PIERRE DE RENNES

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Quel que soit le jugement qu'on porte, au point de vue de l'art et du goût, sur les deux tours Jumelles qui flanquent la porte principale de la cathédrale de Rennes et en composent la façade, il ne sera pas sans intérêt de connaître quelques particularités relatives à leur construction.

Tous les auteurs qui se sont occupés de l'histoire des monuments religieux de Rennes s'accordent sur la date à laquelle furent jetés les fondements de ces tours : ce fut en 1541, au mois de septembre, sous l'épiscopat du vénérable Yves Mahyeuc.

M. Miorcec de Kerdanet, dans ses annotations aux Vies des Saints de la Bretagne-Armorique, du P. Albert Legrand, p. 538, note 1ère, et, avant lui, Ogée, dans son article Rennes, du Dictionnaire géographique de Bretagne, disent que la cathédrale tout entière fut rebâtie à cette époque. C'est une erreur. Tous deux ont été trompés par des renseignements inexacts mis en circulation à la fin du siècle dernier. On trouve pour la première fois cette assertion consignée dans un mémoire adressé en 1774 par le Chapitre de Saint-Pierre à Mgr. le duc de Penthièvre et à Mgr. l'évêque de Rennes. Elle a été reproduite en 1807 dans un numéro du Journal d'Ille-et-Vilaine (à la date du 28 novembre), d'où elle a été acceptée un peu légèrement par le docte annotateur du P. Albert. Mais si on prend la peine de consulter les sources, on acquiert bien vite la certitude que cette version repose sur des faits controuvés.

Ces sources, ce sont, entr'autres :

1° Les registres des délibérations du Chapitre de Saint-Pierre et les documents provenant des anciennes archives de l'Evêché et du Chapitre, conservés aux Archives départementales ;

2° La collection des procès-verbaux des tenues des Etats de Bretagne ;

3° Les documents que fournissent les Archives municipales sur la Cathédrale, et sur la part que prit la Communauté de ville à la construction et réparation de cet édifice.

De l'étude de ces diverses sources, il ressort la preuve des faits suivants : La cathédrale de Rennes dont l'évêque Philippe commença la réédification à la fin du XIIème siècle, dont Pierre de Guémené célébra la dédicace en 1359, est la même qui fut condamnée par arrêt du conseil d'Etat et démolie de 1754 à 1756. Il est vrai qu'avant cette époque et dès la fin du XVIème siècle, plusieurs parties de la vieille basilique inspiraient des craintes pour leur solidité. Dès 1527, un architecte nommé Thomas Pihourt était chargé par le Chapitre de réparer et consolider les murs côtiers du choeur, du côté de l'épître, c'est- à-dire vers le Midi (Registre des délibérations capitulaires de 1526 à 1548, fonds du Chapitre de Rennes, 5 G, archives départementales). — En 1533 le Chapitre, « informé du danger qu'offrait la ruine imminente de la tour de l'église, ordonna qu'on la démolit jusqu'à la moitié de sa hauteur ». (Délibération du 10 octobre 1533). — Il est bon de remarquer ici que sous la dénomination de « la tour » au nombre singulier, tous les documents du XVIème et du XVIIème siècle comprennent le portail et les deux tours de la façade occidentale.

En 1536, le Chapitre décidait qu'il fallait réparer cette tour et y appliquait une portion de ses revenus.

En 1537, l'évêque Yves Mahyeuc y consacrait le produit du don synodal. Des lettres patentes de François Ier « usufructuaire du duché de Bretaigne, père et légitime administrateur du Dauphin duc propriétaire dudict duché, » données le 4 février 1539 (1540) à la requête du procureur général de Bretagne, ont trait au même objet. Elles condamnent tous les ecclésiastiques bénéficiers, en l'église de Saint-Pierre de Rennes, évêque, dignitaires, chanoines, chapelains, etc., à verser le quart des fruits et revenus de leurs dits bénéfices « pour réparer, reffaire et restaurer icelle eglise, comme ilz y sont tenus de droict ». On lit dans ces lettres de François I, que « la tour du bas d'icelle eglise où sont les plus grosses cloches, tomba en grant partie, la nuit de Nouel dernier (1539), et même la constière (le mur latéral) devers le manoir episcopal, et en brieff, ajoute-t-il, ladicte eglise tombera du tout, si elle n'est reparée... ainsi que oculairement et magnifestement appiert ».

Ce fut sans doute en exécution de ces prescriptions royales que le pieux prélat Yves Mahyeuc, au mois d'août 1541, peu de jours avant sa mort, fit remettre au Chapitre, par maître Jean Ferré, maître des monnaies de Bretagne, 500 liv., acquittant ainsi sa cotisation épiscopale dans la dépense pour l'érection de la tour.

Les registres capitulaires ont sauvé de l'oubli les noms des premiers architectes employés à ce travail. J'y lis que le 18 février 1540 (1541) il fut ordonné au prevôt du Chapitre de payer à « Vincent Rabault et à Robert Jarde, maîtres de l'oeuvre pour la reconstruction de la tour, » à chacun 7 sols tournois et à leurs ouvriers 3 sols, par journée de travail.

Ces maîtres de l'oeuvre étaient de véritables architectes : à eux était confiée la direction des travaux. Les registres capitulaires constatent que pendant les années 1542 et 1543, sous leurs ordres étaient employés vingt-quatre tailleurs de pierres avec leurs serviteurs.

C'est donc bien réellement et uniquement de rebâtir les tours de la façade qu'il s'agissait en 1541.

Les travaux furent poussés avec activité pendant quelques années, comme nous le verrons plus bas, mais bientôt interrompus, par suite sens doute des troubles civils et religieux qui remplirent toute la fin du XVIème siècle.

Ils ne furent repris que sous le règne de Louis XIII. Dans leurs tenues des années 1611, 1613 et 1626, les Etats de Bretagne accordèrent à diverses reprises 13.500 liv. pour contribuer à l'achèvement des tours et du portail. La Communauté de ville ne resta pas en arrière : sur la demande de l'Evêque et du Chapitre, elle prit successivement, sur ses deniers communs, pour aider à la même oeuvre, le 13 juillet 1612, 1.500 liv. ; le 15 mars 1613, 3.000 liv. ; enfin dans l'assemblée du 12 Juin 1615, il fut arrêté que pour tout le temps de la ferme « du sol et liard pour pot » (espèce d'octroi), il serait payé à Messieurs du Chapitre de Saint-Pierre « pour le bastiment de la tour » la somme de 300 liv. par quartier : c'était 1.200 liv. par an.

En 1618, ce paiement cessa. Missire François Lachiver, évêque de Rennes, et son Chapitre, firent face aux dépenses des travaux jusqu'en 1622, époque où il y eut arrêt forcé, faute de fonds.

Alors on eut recours à l'intervention royale ; et le 20 octobre 1639, Louis XIII accorda 3.000 liv. par an à prendre sur les deniers provenant de l'augmentation obtenue en 1638 par les habitants de Rennes, sur les entrées et sorties du vin étranger et du vin nantais « et autres hors le crû de l'évêché, forsbourgs et chastellenye de Rennes ».

Ce don fut ratifié et consenti en 1640 par les Etats de Bretagne, qui donnèrent encore 1.000 liv. le 8 janvier 1641.

Les lettres patentes du roi constatent qu'à cette époque la dépense faite jusque-là pour l'érection des tours montait déjà à plus de 75.000 liv.

L'année suivante, en exécution des ordres de Sa Majesté, Messire René Ferron, seigneur de la Villandon, président en sa Chambre des Comptes de Bretagne, dressa procès-verbal de l'état du portail et des tours de l'église cathédrale, avant la reprise des travaux. Il se fit assister dans cette opération de deux députés du chapitre, MM. Debouré et Degain, chanoines ; de maître Tugal Carist, architecte, et de quelques artisans experts. Ce procès-verbal, daté du 26 octobre 1640, est un document officiel : il est fécond en curieux renseignements.

Ainsi on y apprend qu'à la place de la grande baie carrée du portail actuel, entre les deux tours, existait alors, d'après le plan primitif, une grande porte subdivisée en double baie, comme dans toutes les églises du moyen âge.

Au tympan supérieur de chacune de ces deux portes [Note : Et non pas « sous l'une des tours » comme le dit Ducrest de Villeneuve (Histoire de Rennes, p. 923), qui commet en cet endroit une double erreur. On ne trouva point à la base des tours une seconde inscription ; c’était la même, divisée en deux parties, au-dessus des deux baies du portail, comme on l’explique ici, d'après le procès-verbal de 1640] était sculptée l'inscription suivante, ainsi disposée ; sur l'une : « JACTA FUERVNT MOLIS HVIVS FVNDAMENTA SEPTEMBRIS. XV. ANNO CHRISTI. 1541. » et sur l'autre « PAVLO III° PONTIFICE MAX° FRANCIS° I° GAL. REGE. HENRICO BRIT. DVCE. YVONE REDON. PRESVLE ». C'est-à-dire : « Les fondements de ces tours furent jetés le 15 septembre l'an de J.-C. 1541. — Paul III étant Souverain Pontife, François Ier, roi de France, Henri, duc de Bretagne, Yves, évêque de Rennes ».

Le procès-verbal ajoute que trois étages de chaque tour étaient à peu près terminés en 1640, c'est à-dire les trois premiers ordres, toscan, ionique et dorique. Mais l'inférieur seul — le toscan — était bâti en pierre de grain, tel que nous le voyons aujourd'hui. Les deux supérieurs l'étaient en tuffeau ; le procès-verbal constate que ce tuffeau était de mauvaise-qualité, et conclut à la démolition des deux étages pour les remplacer par du granit semblable au premier ordre. Il faut en outre remarquer que la façade au-dessus du portail à double baie n'était pas occupée par une vaste fenêtre cintrée, comme aujourd'hui, mais par « deux petits vitraux » géminés qui ne dépassaient pas la hauteur du deuxième étage, « quels vitraux, dit le procès-verbal, il faut entièrement desmolir, tant pour ce qu'ils sont faits de tuffeau gasté comme le reste, que aussy ils sont trop petits pour un tel ediffice ». De cette facon « demolissant le second estage et ce qui a esté commencé du troisiesme resteront quatre estages à bâtir pour ladicte tour, sçavoir ionicque, doricque, corinthe et la composite, y ayans cinq ordres et coulonnes, suivant le dessing et modelle qui en a esté faict … de plastre et de tuffeau en relief et posé en ladicte eglize advis l'autel de St. Sébastien ». Cet autel était placé dans le transept méridional.

Il est assez naturel de conclure des termes du procès-verbal que ce modèle du monument projeté, déposé dans l'église pour servir de guide aux architectes chargés de diriger les travaux, remontait au plan primitif arrêté en 1541, et probablement dû aux deux maîtres de l'oeuvre dont le texte des registres capitulaires a conservé les noms, — Vincent Rabault et Robert Jarde.

La construction en tuffeau, condamnée par l'architecte Tugal Carist, avait été élevée, sans doute dans le XVIIème siècle, à l'époque où l'on reprit les travaux ; et je me crois autorisé à penser que la date « 1613, » inscrite après coup sur deux colonnes toscanes du premier ordre des tours, y fut placée pour célébrer cette reprise due aux largesses collectives des Etats de Bretagne et du Corps de ville ; car on ne peut admettre qu'elle soit contemporaine de l'édification de ces bases des tours, puisque le procès-verbal de 1640 fournit une preuve sans réplique du contraire.

Je note ici, — quoique ce ne soit pas tout à fait de mon sujet, — que le même procès-verbal recommande fortement d'achever les tours et la façade pour éviter l'ébranlement et la ruine du reste de l'église, qui, n'étant plus contrebutée, inclinait vers l'Occident par une pente sensible.

Toutefois, le conseil de Tugal Carist ne fut mis à exécution qu'en 1651. Dans les premiers mois de cette année, on démolit ce qui était construit en tuffeau, et on se remit à l'oeuvre pour continuer le plan des tours en granit.

De 1654 à 1678, honorable homme Pierre Corbineau, maître architecte, fut chargé de la conduite « du bastiement de la tour et portal » aux appointements de 600 liv. par année. Il devait donc démolir le portail à deux baies et faire exécuter la grande porte telle que nous la voyons, avec sa voûte plate ou « entredos » imaginée par Tugal Carist [Note : Toutefois, d'après un passage du Journal d’un bourgeois de Rennes au XVIIème siècle, il paraît que cette démolition du portail et l'enlèvement des inscriptions qui le surmontaient, par conséquent la reconstruction qui s'ensuivit, subirent un retard et n'eurent lieu définitivement qu'en 1683]. C'est de Saint-Marc, de Saint-Hilaire et du Tierçant, et aussi des carrières de Querinan, en Mégrit (Côtes-d’Armor), qu'on tira le granit pour achever les tours.

Pierre de la Croix, maître sculpteur, reçut 200 liv. « tant pour la façon des armes et écussons en taillebourg (sorte de crazane) de Mgr. l'évêque de Rennes et de M. de la Meilleraye, que pour quatre culs-de-lampe qui sont entre les colonnes de pierre de grain » (Comptes rendus devant la Chambre des Comptes de la recette et dépense pour le bâtiment de la tour et portail de St. Pierre, par Messire Jullien Hollande, prêtre sacriste et fabriqueur de la cathédrale).

Ces écussons sont ceux dont on remarque encore les figures martelées par le vandalisme révolutionnaire, à la hauteur du 2ème étage ; ils portaient les armes, de Mgr. Henry de la Motte Hondancour, alors évêque de Rennes [Note : Ses armes étaient « écartelé au 1er et 4 d'azur à la tour d'argent, au 2 et 3 d'argent au levrier rampant de gueules, accompagné de trois tourteaux et surmonté d'un lambel de même »], et celles du maréchal de la Meilleraye [Note : De la Porte, duc de la Meilleraye, portait « de gueule au croissant d'hermines rebordé d'or »], Charles de la Porte de Vesins, lieutenant-général au gouvernement de Bretagne.

Un second procès-verbal de l'état des travaux dressé par maître Pierre Corbineau à la requête des chanoines, le 3 avril 1674, précise d'où en était alors l'entreprise et ce qui restait à faire pour achever les tours. — La tour du côté sud était entièrement terminée. Il restait à construire de la tour du Nord le dernier ordre que le procès-verbal désigne sous le nom « d'attique, » et dont la dépense est estimée à 36.000 liv.

Le projet était alors, une fois la maçonnerie des deux tours achevée, de les surmonter de deux dômes et de lanternes au-dessus, garnies de plomb, avec boules dorées portant des croix de fer.

C'est un plan qui n'a jamais été exécuté.

En 1678, le 23 avril, MM. les chanoines décidèrent de placer au 3ème étage des tours les armes de M. le marquis de Lavardin et celles de Mgr. l'évêque de Rennes, Jean-Baptiste de Beaumanoir [Note : De Beaumanoir de Lavardin, « d'azur à onze billettes d'argent, 4, 3, 4. ». — M. le marquis de Lavardin, Henry Charles de Beaumanoir, était frère de Monseigneur l'évêque de Rennes, Jean-Baptiste de Beaumanoir] aux deux côtés de celles de Mgr. le duc de Chaulnes [Note : D'Ailly, duc de Chaumes, « de gueules au chef échiqueté d'argent et d'azur »], gouverneur de Bretagne, occupant la partie centrale. Le marché fut conclu le 16 mai de la même année à 40 liv. par écusson. Les débris de ces écussons marquent encore leurs places.

Au mois d'octobre suivant, Corbineau mourut. Sa veuve remit au Chapitre tous les dessins et plans des tours, et le 10 novembre le Chapitre fit choix du sieur François Huguet, architecte, pour remplacer Corbineau dans la conduite des travaux.

C'est sous la direction de ce dernier architecte que l'oeuvre fut menée à fin. En 1679, on montait les charpentes des tours pour y placer les cloches.

MM. les députes de la Communauté de ville firent dresser procès-verbal de l'état des tours et de l'église, le 22 décembre 1685. Cette pièce constate que François Huguet modifia les deux petites portes latérales sons les tours « et les refit à la moderne pour servir de décoration à la grande porte refformée par les sieurs architectes de l'Académie royale de Paris ».

Il fut également chargé de placer les armes du Roy dans un grand fronton « qui sera fait, dit le procès-verbal, sur le grand vitrail au-dessus de la principalle porte, entre les deux tours ».

Ce fronton existe encore, et on y reconnaît très-distinctement les contours et les ornements de l'ancien écusson de France qui le décorait [Note : L'écusson orbiculaire « d'azur à trois fleurs de lis d'or » est supporté par deux anges ; au-dessus de la couronne qui lui sert de timbre, l'emblème royal du soleil darde ses rayons sur la fière devise, « NEC PLURIBUS IMPAR » ; et dans le tympan cintré qui forme l'amortissement sont sculptées les doubles clefs en sautoir, armoiries de saint Pierre]. — Huguet avait 300 liv. par an pour ses gages.

Depuis l'année 1688 jusqu'en 1703, dans la série sans lacunes pour cette époque des registres capitulaires, on peut suivre, année par année, les sommes fournies par la Communauté pour la continuation des tours et les autres réparations urgentes de l'église : car ces deux objets marchent désormais de concert, et ce fut peut-être une de ces causes qui retarda l'achèvement des tours. Enfin, le 13 juillet 1703, M. Bouessay, le dernier chanoine chargé de la gestion des deniers affectés à cet usage, rendit ses comptes et obtint sa décharge. Les tours étaient enfin terminées ; elles avaient coûté des sommes énormes [Note : En effet, outre les sommes dont j'ai déjà parlé plus haut, en 1642, Louis XIV accorda, pour l'oeuvre des Tours, cinq sols par pipe de vin passant sous les ponts de Nantes ; de nouvelles lettres patentes ayant permis, en 1655, de lever un liard par pot de vin débité à Rennes, en l’affectant au même but, la Communauté de ville s'opposa à cet octroi et un long procès s'ensuivit : il fut terminé par une transaction, en vertu de laquelle, le 13 février 1658, le Chapitre obtint de la Communauté 6.000 liv. par an sur le produit de ses octroits, pendant 18 années. A l'expiration de ce traité, en 1675, la Communauté, par une nouvelle transaction, s'engagea pour 18 autres années, à 4.000 liv. par an ; enfin, le 15 novembre 1693, elle accorda encore 3.000 liv. par an pendant 9 ans, lesquelles furent payées jusqu'en 1703 : ainsi, pendant près de 50 ans, le Chapitre avait reçu de la ville de Rennes plus de 250.000 liv. pour la reconstruction des tours de la Cathédrale, suivant l'assertion d'un mémoire justificatif, présenté en 1703 par le Maire et les Echevins de Rennes, à M. Feydeau de Brou, intendant et commissaire pour le Roi en Bretagne], et il s'était écoulé plus de 160 ans entre l'établissement des fondations et la clôture des travaux.

Résumons cette notice.

Outre Vincent Rabault et Robert Jarde, ces premiers maîtres de l'oeuvre qui en avaient conçu et tracé le plan, qui en avaient aussi commencé l'exécution en élevant le premier ordre des tours, trois architectes ont successivement attaché leurs noms à la construction de la façade de Saint-Pierre de Rennes, en introduisant, comme nous l'avons vu, quelques modifications au projet primitif, mais seulement dans les détails.

Ce sont : Tugal Cariste, qui semble avoir présidé aux travaux depuis 1640 jusque vers 1654 ; maître Pierre Corbineau, depuis 1654 jusqu'en 1618 ; enfin François Huguet, depuis 1678 jusqu'en 1704. (P. D.-V.).

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