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LA PAROISSE DE SAINT-AUBIN (avant la Révolution)

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Notes sur l'organisation de la paroisse de Saint-Aubin avant la Révolution.

 

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1) Le Clergé.

Le recteur et son curé (vicaire) étaient aidés dans leur ministère par d’autres prêtres. Messire Bonnier nous a laissé les noms de ses auxiliaires : Claude Debrays, curé ; Etienne Chiron, diacre ; Gilles Chesnel, sous-diacre. Il y avait d’autre part, trois prêtres qui faisaient les fonctions de Chantres et un prêtre sacriste.

En 1790 les moines de Saint-Melaine jouissaient de la moitié des dîmes de la paroisse, ils possédaient encore la métairie du Bois l'Abbé, de sorte que leurs revenus sur la paroisse s’élevaient à 2.000 livres.

A la même époque, M. Bienvenue déclarait jouir de l’autre moitié des dîmes estimée à 600 livres et de deux petites rentes valant ensemble 60 livres. Là-dessus il devait payer une pension de 350 livres à son vicaire (d’après Guillotin de Corson).

Les autres prêtres avaient domicile dans une maison située près du cimetière, consistant en deux boutiques, une chambre et un cabinet sur chaque côté, quatre greniers et quatre celliers. Ce qui faisait le logement de cinq officiers, estimé 300 livres par an.

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2) Le Général.

A côté du Pasteur de la paroisse, et sur un autre plan, il y avait une sorte de corps constitué appelé « Le Général ». Au XVIIIème siècle, en vertu d’un arrêt du Parlement, le Général se composait de 17 membres : le Recteur, le Sénéchal de la Juridiction, le Seigneur, deux Marguilliers ou Trésoriers et 12 délibérants. Le « Général » ainsi constitué « représentait tous les habitants de la paroisse, nobles et roturiers, de la même manière qu’un corps de ville doit représenter les citoyens de toutes les classes » [Note : Au XVème siècle, les réunions du Général se faisaient, paraît-il, à l’église pendant le prône. Cette coutume fut supprimée à juste raison et l’on comprend pourquoi !].

Le Général de la paroisse avait des pouvoirs mal définis, mais des obligations très rigoureuses. Aussi n’y avait-il pas la presse pour remplir les fonctions de trésoriers ! « Le Général devait se conduire avec la discrétion et la prudence d’un père de famille, sans perdre de vue et le bien de l’église et l’intérêt des paroissiens dont il était le procureur légitime ».

Les trésoriers étaient élus par la partie la plus saine de la population et ils exerçaient leurs fonctions « au tour » pendant un an. Avant d’entrer en charge ils devaient être agréés par l’official de Rennes. Ils maintenaient les droits de la Fabrique. Le 5 juillet 1722 nous les voyons se plaindre de ce que les Pères Jacobins « propriétaires de certaines maisons voisines de la maison presbitéralle ont fait des ouvertures donnant veue sur la dite maison sans aucun droit n’y titre », Les P. Jacobins furent assignés « au Présidial de Rennes pour être condamnés au rebouchement des ouvertures ». Quelques-uns des noms de ces braves gens sont venus jusqu’à nous. Sortons-les de la poussière de l’oubli, ils l’ont bien mérité ! En 1507 : Pierre Fichaux et Jean Mouart ; en 1515 : Jean Legendre et Guillaume Morel ; en 1520 : Jacques Touchard et Julien Huart ; en 1521 : Jean Houelleux et Jean Bourseul.

La charge de trésorier causait parfois des désagréments. En 1734, des réparations importantes s’imposaient au presbytère de Saint-Aubin. Le Général désigna pour inviter le recteur à faire exécuter les travaux le sieur Moinnerie et les trésoriers en charge, les sieurs Jouaust et Lebreton. D’après l’avis de l’architecte Huguet, ces réparations étaient urgentes. Le sieur Recteur ne voulut pas consentir à leurs demandes et dut répondre aux délégués de la Fabrique : « Inutile de parler de ces réparations, attendez ma mort ». Voilà des trésoriers bien ennuyés. Ils n’osent pas marcher contre la volonté du Recteur. Le sieur Moinnerie voyant que les travaux ne sont pas entrepris fait savoir aux trésoriers qu’il les rend responsables de tous mauvais événements, dépens, dommages et que le presbitaire demeurait « à leurs risques, périls et fortunnes ». Comment cela finit-il ? Sans doute, comme toutes les difficultés ici-bas, par un arrangement.

En 1789, la situation financière de la Fabrique était plus enviable que celle du recteur de Saint-Aubin : elle possédait alors 2.892 livres de rentes [Note : En 1754, elle reçut une rente de 250 livres des Bénédictins de Redon]. Les archives départementales possèdent les comptes de fabrique, de 1781 à 1792. Ils sont fort bien faits. Sur l’un d’entre eux, en 1788, on peut lire la signature de M. Bienvenue à côté de celle de Legraverend.

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3) Les Seigneurs prééminenciers de Saint-Aubin.

Nous avons vu déjà que les Seigneurs de la Martinière, Montbarot, Chevillé (Seigneurie située, en Vezin) et autres lieux avaient un droit de prééminence sur la paroisse de Saint-Aubin. Ce droit leur permettait entre autres privilèges, d’avoir un banc armorié dans l’église.

Ces droits de « prééminence » ont souvent donné lieu à des scènes tragi-comiques. L’histoire de la paroisse de Saint-Aubin nous en donne deux exemples, ce qui prouve que les vieux papiers savent parfois nous récréer...

La Seigneurie de la Martinière est signalée dès 1240 dans le Cartulaire de Saint-Melaine, et celle de Montbarot est sans doute aussi ancienne. Les possesseurs de ces deux Seigneuries se trouvaient en rivalité au XVème siècle, on ne sait pour quelle raison. Ils prétendaient l’un et l’autre avoir droit aux honneurs et prééminences en l’église Saint-Aubin. Robert de Beaucé, seigneur de Montbarot avait fait peindre ses armoiries en différentes vitres de l’église. Un beau jour Pierre de la Martinière survint à Rennes, brisa les écussons de Montbarot et fit mettre les siens à la place. Robert de Beaucé en mourut-il de dépit ? Nul ne le sait... Toujours est-il qu’il trépassa. Mais il avait un héritier capable de défendre les droits de Montbarot : Robert de Domaigné. Celui-ci releva le gant et obtint du duc François le 26 février 1480, le droit de replacer les blasons de Montbarot. Quand à P. de la Martinière, il fut bel et bien prié de ne pas recommencer son exploit.

Trente ans plus tard, les deux seigneuries rivales furent réunies entre les mains d’un seul : Alain Le Marec'h. Ce dernier reçut d'Yves Mayeuc, évêque de Rennes le droit d’avoir un banc « prohibitif à toute autre personne avec accoudouer » dans le chanceau même de l’église. Ce fameux banc était placé du côté de l'épître, et le bon recteur de l'époque Messire Jean Thomasse le voyait d’un mauvais oeil. Pourquoi ? Il prenait sans doute trop de place dans l’église qui à cette époque n’avait qu’une nef ; tant que Alain Le Marec'h vécut, Messire Thomasse se contint ; il ne voulait pas se mettre à dos des personnages trop puissants. Mais Alain mourut, et son fils Pierre Le Marec'h fut un jour désagréablement surpris d’apprendre « qu’aulcuns inconnus » avaient brisé son banc et les verrières blasonnées. Grave affaire... Pierre Le Marec'h en appela au roi François Ier, qui, par lettres patentes du 20 mai 1530, remit le Seigneur de Montbarot en possession « du banc, enfeu et prééminence » auxquels il avait droit en l'église Saint-Aubin.

Que dut penser de cela Messire Jean Thomasse ? L’histoire ne le dit pas et c’est bien regrettable.

Alain Le Marec'h appartenait à une famille de Basse-Bretagne et avait épousé Luce de Bourgneuf. Son fils, Pierre, s’unit à Béatrice d'Acigné. De ce dernier mariage sortit René Le Marec'h, gouverneur de Rennes, si connu, dans les guerres de religion, sous le nom de Montbarot. Il eut pour femme Esther de Bouays de Boulac qui fut inhumée le 15 juillet 1597, dans l’église de Saint-Aubin. Leur fille, Françoise Le Marec'h, épousa Samuel de la Chapelle, Seigneur de la Roche-Giffard, en Saint-Sulpice-des-Landes. En 1663, le Seigneur de la Roche-Giffard céda Montbarot et la Martinière à Jean Barrin, Seigneur du Bois-Geffroy, en Saint-Médard-sur-Ille.

Le 15 octobre, Jean Barrin, conseiller au Parlement de Bretagne, fut « mis et induit en réelle et actuelle possession des droits de supériorité, fondation et prééminences honorifiques de ladite église Saint-Aubin... Laquelle possession ledit Seigneur du Bois Geffroy a prise et acceptée par avoir assemblement entré en ladite église, pris de l’eau bénite, fait prière à genoux devant le Crucifix et grand autel, fait tinter la cloche d’icelle église, etc... On le conduisit pour faire cette prière à un banc à queue et accoudouer, fort ancien et vermoulu, contenant de face deux pieds et demy, deux pouces par l’accoudouer duquel qui est d’un pieds de largeur, se voit un écusson insculpté des armes de la Seigneurie de la Martinière, ledit banc placé juxte le balustre du grand autel du côté de l'Evangile »

[Note : Dans les deux verrières, à droite et à gauche du choeur figurait au sommet l'écusson du duc de Bretagne, surmonté d’une couronne ducale et entouré du collier de ses ordres.

Description du vitrail.

Côté de l'Evangile : à gauche : l'écusson des Le Marec'h : argent au lyon de gueules traversé d’une fasce de sable chargé d’une molette d’esperon d’argent percée, et d’une autre molette d'esperon coupée ; à droite : un écusson my-partie en alliance partout. Au 1er : écusson de Le Marec'h . Au 2ème : écusson de Bourgneuf, d’argent au sautoir de sable cantonné de gueules à deux poissons d’argent ; au milieu : un grand écusson timbré et panaché à l’antique, au-dessus duquel est un massacre de cerf, des deux côtés duquel sont deux enseignes de gueules fascé d’argent ; au bas : un écusson entouré d’un chapeau de triomphe my-partie ; Au 1er : écusson de Le Marec'h. Au 2ème : d'hermines, à la face de gueules chargée d’une fleur de lys et demie d’or (Famille d'Acigné).

Dans la verrière du côté de l’épître étaient peints deux écussons aux armes de Le Marec'h et d'Acigné.

Les armes des Le Marec'h étaient sculptées dans la chapelle de Notre-Dame de la Pitié (Côté de l'Evangile).

Dans la chapelle de Saint-Eustache (Côté de l'épître), on pouvait voir le même écusson entouré du collier de l'Ordre de Saint-Michel, et les armoiries de Le Marec'h-Bourgneuf étaient également peintes sur les verrières.

Au-dessus de la grande porte, on voyait sculptées les armoiries de la Martinière : La fasce d’or au lyon rampant de gueules, accosté de deux fleurs de lys de même.

Le procès-verbal auquel sont empruntés ces renseignements inédits donne une description du beau vitrail qui se trouvait au-dessus de la grande porte de l'ancienne église].

Jean Barrin monta ensuite dans la tribune pour mieux admirer la verrière que nous avons décrite, puis le recteur de Saint-Aubin, Messire Jean Bonnier, le conduisit à la sacristie. Là, on lui montra un « ancien chasuble portant aux deux côtés de la croix deux escussons, le premier billeté à neuf billettes d’or, non percées, et le second d’azur à trois croissants montant d’or et deux dalmatiques et une chape aussi fort antiques portant les mêmes escussons qu’on dit être les armes de Montbarot ». Le Recteur de Saint-Aubin montra ensuite « un calice ancien d’argent aux armes des Le Marec'h et une image de la Vierge fort ancienne et caduque, faites de bois, portant son petit Jésus et à ses pieds un escusson en relief d’un lyon rampant de gueules » [Note : L’écusson de la Martinière était encore sculpté sur un pupitre de bois de noyer fort ancien placé sous l’arcade de la chapelle Saint-Eustache].

Tous ces blasons prouvaient les droits seigneuriaux à Saint-Aubin des possesseurs de la Martinière et de Montbarot. Personne ne mettant opposition à la prise de possession de Jean Barrin, seigneur de Bois-Geffroys, celui-ci fut reconnu de tous seigneur prééminencier en cette église (Archives départementales, E. 121, et d’après des notes inédites du chanoine Guillotin de Corson).

Jean Barrin fit élever la seigneurie de la Martinière et de Montbarot en baronnie en 1671. Elle passa ensuite aux familles de Mornay, de Lannion, de La Rochefoucault-Liancourt, et de Marnières de Guer (Henri Poisson).

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