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LA PAROISSE DE SAINT-AUBIN (avant la Révolution)

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Les Origines de la Paroisse de Saint-Aubin

en Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.

Le « Livre des Usages de l'Eglise de Rennes » manuscrit rédigé en 1415, sous le règne de Jean V, Duc de Bretagne, par Jehan de Beaumont, chanoine de Saint-Pierre, nous met au courant des diverses cérémonies qui s’accomplissaient dans la Cathédrale de Rennes. On peut y lire, entre autres choses, l’ordonnance des processions des Rogations. Ce document nous intéresse d’une manière toute particulière, car il y est fait mention de Saint-Aubin : « Le lundi après Vocem Jucunditatis (Introït du Vème dimanche après Pâques) commencent les Rogations et ce jour, la procession de l’Eglise, le peuple et les enfants des écoles de Rennes doivent aller en procession ordonnée à Saint-Cyr... et y doivent porter de " droiture ancienne " la chasse de Saint-Goulven, les curés de Saint-Etienne et de Saint-Aubin ... ».

Il y avait alors cinq processions des Rogations, et l’honneur de marcher « ô la chasse » dans les différents sanctuaires assignés par la coutume, revenait les jours suivants aux autres recteurs de la ville, d’après l’ordre d’ancienneté des Paroisses. Ce document nous montre que, d’après une tradition vénérable, le deuxième rang dans l’ordre des préséances revenait à la paroisse de Saint-Aubin. Notre paroisse est donc une des plus anciennes de Rennes.

Malheureusement l’histoire ne précise pas à quelle époque la paroisse de Saint-Aubin fut fondée. Une simple nomenclature prouve son existence au XIIème siècle. Le Cartulaire de Saint-Melaine relate en effet, qu’en 1158, Guillaume Chalopin, abbé de ce monastère, fit ratifier par Alain, évêque de Rennes, et plus tard par Conan IV, duc de Bretagne, les diverses fondations dont l’abbaye était bénéficiaire. Parmi ces donations figurent les paroisses de Saint-Aubin et de Saint-Martin.

Quelques années plus tard, en 1185, l’abbé Gervais, successeur de Guillaume Chalopin, recevait du Pape Luce III, confirmation de ces donations. D’après ce document le droit de présenter les recteurs de Saint-Aubin revenait à l'Abbé de Saint-Melaine.

Il peut actuellement sembler étrange de voir les évêques de Rennes se dépouiller si facilement de leurs droits en faveur des abbayes (le monastère de Saint-Melaine reçut à lui seul donation d’une quarantaine de paroisses du diocèse de Rennes).

L'Eglise de Rennes venait de traverser comme le reste de la chrétienté une crise redoutable qu’il faut rappeler. Cela permettra de faire remonter la fondation de Saint-Aubin à une date antérieure au XIIème siècle. Il sera cependant nécessaire de rester dans le domaine des hypothèses puisque aucun document catégorique ne viendra appuyer ce qui va être avancé.

A la fin du IXème siècle commencent les invasions normandes. La Bretagne qui vient de conquérir son indépendance est de nouveau pillée et saccagée. Jusqu’en 939 elle est livrée aux mains de ses envahisseurs qui se sont abattus sur elle comme une nuée de sauterelles, en détruisant tout. Evêques, Moines, Seigneurs s’enfuient en exil. Les reliques de nos vieux saints bretons sont emportées. Quelques-unes d’entre elles ne reviendront jamais. L'Abbaye Saint-Melaine n’est pas épargnée, et le siége épiscopal de Rennes reste sans prélat pendant de longues années. Enfin en 939, Alain Barbe Torte, duc de Bretagne chasse définitivement les Normands. Notre pays va respirer, se relever de ses ruines. On restaure les anciens lieux de culte pillés ou détruits par les Barbares. Mais après la ruine matérielle, vient la ruine morale. L'Eglise entre dans une des périodes les plus douloureuses de son Histoire. L’Abbaye Saint-Melaine tombe dans une telle décadence qu’en 1054 elle ne compte plus qu’un seul religieux. Ce n’est pas à cette époque, semble-t-il, que les évêques de Rennes songeaient à fonder de nouvelles paroisses.

Vers le milieu du XIème siècle un vigoureux coup de barre est donné à la Barque de Pierre, par le Pape Grégoire VII. Des Seigneurs eux-mêmes comprennent la nécessité de la restauration religieuse. En 1054, Geoffroy Le Bâtard, Comte de Rennes et sa femme Berthe veulent rendre à l’Abbaye Saint-Melaine son antique splendeur. Pour cela ils font appel à l'Abbé du Monastère de Saint-Florent, de Saumur, qui envoie le moine breton Even. Ce dernier fait merveille et pendant vingt-six ans, travaille à la restauration du Monastère. Il est ensuite nommé archevêque de Dol.

C’est alors que les évêques de Rennes, Main, Sylvestre de la Guerche, Marbode, s’empressent de faire des donations de paroisses aux abbayes. Ils ont en grande estime les ordres religieux. Quelques-uns d’entre eux sont des anciens moines et voient sans doute dans ces donations le moyen d’avoir un clergé digne de sa mission.

Dès lors, faut-il situer la fondation de Saint-Aubin entre 1054 et 1158 ? Ce n’est guère indiqué, car les droits d’ancienneté de la paroisse rappelés plus haut tomberaient d’eux-mêmes. En effet, en 1080, dans une donation faite à l’abbaye Saint-Georges par Guillaume, fils de Geoffroy le Bâtard dont il a été question précédemment, on fait mention de l’église Saint-Hélier qui devait d’ailleurs exister longtemps avant cette date.

Ne semble-t-il pas plus logique dès lors, de faire remonter la fondation de Saint-Aubin aux siècles qui précèdent les invasions normandes ?

On peut ajouter encore qu’au XIIème siècle, les Chanoines de Saint-Pierre firent confirmer leurs droits sur les paroisses de Saint-Etienne et de Saint-Germain, par le Pape Alexandre III. Or, la paroisse de Saint-Etienne a toujours été regardée comme la plus ancienne de Rennes. Toutes ces confirmations de droits, ces donations ne semblent-elles pas indiquer qu’à cette époque de restauration religieuse, on voulait mettre de l’ordre dans des situations qui avaient été nécessairement embrouillées au cours de deux siècles de décadence et d’anarchie ? Faut-il voir également dans ces donations faites par l’évêque de Rennes à l’abbaye Saint-Melaine, une sorte de confirmation d’un droit de fondation antérieure ? Pour toutes les paroisses énumérées dans le Cartulaire ce n’est pas certain mais ne peut-on pas penser que ce sont les moines de l'abbaye de Saint-Melaine qui ont fondé les paroisses de Saint-Aubin et de Saint-Martin ?

A l’époque gallo-romaine, puis sous la domination des Francs, et plus tard au moment des luttes pour l’indépendance de la Bretagne, Rennes était resserrée dans des murailles étroites qui allaient de la place de la Mission à la rue Chateaurenault d’une part, et de la place des Lices à la Vilaine d’autre part. Mais en dehors de ces murs qui ne renfermaient qu’une seule église, la Cathédrale, les faubourgs situés le long des voies romaines qui aboutissaient aux portes de la ville, étaient assez importants. L’une de ces voies partait de la porte Chastelière (appelée plus tard Porte Saint-Michel) et se rendait à Avranches. Le long de cette voie et dans tout ce quartier compris entre la rue Rallier et la rue Saint-Martin, les archéologues ont trouvé une quantité d’objets de la période gallo-romaine, des pierres et surtout des poteries, ce qui indique que cette partie du territoire de Rennes était peuplée.

Ces quartiers restèrent-ils donc sans lieu de culte depuis l’époque où saint Melaine, puis saint Didier et saint Modéran implantèrent d’une manière définitive la religion chrétienne dans notre pays, jusqu’au XIème siècle ?

Les moines de l’abbaye Saint-Melaine ne trouvèrent-ils pas plutôt un champ d’apostolat à la porte de leur monastère ? N’eurent-ils pas à coeur de faire revivre le souvenir de saint Aubin, l’ami de saint Melaine, en plaçant un lieu de culte sous son patronage vers le VIIème ou VIIIème siècle ? Il est permis de le supposer [Note : Saint-Aubin mourut dans la seconde moitié du VIème siècle] (Henri Poisson).

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