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LA PAROISSE DE SAINT-AUBIN (avant la Révolution)

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L'ancienne église de Saint-Aubin.

L’ancienne église de Saint-Aubin se trouvait au Nord-Ouest de la place Sainte-Anne actuelle. Les vieux rennais savent qu’elle n’avait rien de remarquable. Elle était, dit-on, le plus pauvre des sanctuaires de la ville. Pourtant des générations de chrétiens en ont franchi le seuil pour aller chercher près du Tabernacle, lumière, force et consolation, aussi mérite-t-elle bien que nous en rappelions le souvenir.

De l'église ou des églises primitives de Saint-Aubin, l’histoire ne nous dit rien. La porte ogivale Ouest, démolie en 1904, était la partie la plus ancienne de l'église ; elle remontait seulement au XVème siècle [Note : Cette porte était surmontée d’un beau vitrail dont nous avons trouvé la description parmi des documents inédits. Deux meneaux y soutenaient une rose. Dans cette rose un écusson de Le Marec'h. Dans la passée du centre : la figure de saint Pierre, ayant au-dessus « un écusson tout plain de la Marinière, timbré avec panache et lambrequin à l’antique, à deux enseignes montées au-dessus du dit timbre, partant de gueules fascé d’argent ». Dans les deux autres passées, divers écussons : La Martinière, party de la Martinière et de Cucé (d'azur bandé d’argent). « Aux pieds de la dite image de saint Pierre, un écusson de la Martinière, et dans le panneau d’en bas sont deux priants, scavoir une figure d’homme et une figure de femme : l’homme armé, portant à sa cotte d’armes un écusson de Le Marec'h, et la femme ayant son corcet chargé de sinople et de billettes, et au bas de sa cotte un escu de la Martinière » (ces deux personnages étaient peut-être un Le Marec'h et une dame de Montbarot)]. Le reste avait été construit aux XVIIème et XVIIIème siècles.

A l'origine, l'église n’avait sans doute qu’une nef. En 1634, sous le rectorat de Pierre Legros, elle fut agrandie d’une chapelle bâtie du côté de l'Evangile, grâce à la générosité de François Huart, seigneurs des Boeuvres, protonotaire apostolique, chanoine et trésorier de la Cathédrale de Rennes, « pour accomplir les dernières volontés de son père, François Huart, seigneur de la Noë, conseiller et secrétaire du roi, et être agréable aux Paroissiens » [Note : La famille Huart semble avoir tenu au XVIIème siècle un rôle assez important. L'Hôtel des Huart se trouvait sur le territoire de Saint-Aubin, 9, rue Lebastard. François Huart ne se contenta pas d’agrandir l’ancienne église de Saint-Aubin, il construisit aussi la chapelle de la trésorerie de la Cathédrale. En 1623, il fonda un service solennel pour les victimes de la fameuse peste de 1624-1632. Les armoiries de cette famille subsistent dans un petit pavillon qui se trouve dans l’ancienne Maison des Oratoriens, rue des Dames (emplacement de la Trésorerie de la Cathédrale avant la Révolution)]. François Huart fit graver ses armoiries dans cette chapelle placée sous le patronage de Notre-Dame de la Pitié. Il se réserva le droit d’avoir un enfeu et un banc.

Après la Révolution, cette chapelle devint le sanctuaire de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. Au moment de la démolition de l’église, en 1904, on y trouva un cercueil et un coeur de plomb renfermant les restes d’un coeur humain.

En 1666, Messire Jean Bonnier, recteur de Saint-Aubin, fit agrandir l’église en prolongeant la chapelle des Huart jusqu’au bas du sanctuaire. Plus tard, on ne sait exactement à quelle date, fut construit le bas-côté sud. Enfin, en 1761, M. Mongodin fit refaire l’abside en occupant une partie du cimetière des Pendus. La première pierre de cette nouvelle construction fut posée au nom de dame Marie-Gaëtan de Mornay, Dame de la Martinière, et l’on profita de cette circonstance pour refaire le maître-autel, construit en 1638. Il était surmonté d’un baldaquin supporté par quatre colonnes corinthiennes [Note : L’autel proprement dit forme actuellement l’autel du Sacré-Coeur de la nouvelle église].

La paroisse de Saint-Aubin fut supprimée ainsi que celle de Saint-Germain le 15 mai 1791. Qu’allait-on faire de l'église ? Le 7 septembre de la même année, MM. du département d'Ille-et-Vilaine, se référant au mémoire du sieur Binet, architecte, présentèrent un devis des ouvrages à faire pour la continuation des travaux de l’église Saint-Pierre (la Cathédrale alors en construction). Ces Messieurs, comme de bonnes ménagères, résolurent de faire du « neuf avec du vieux ». Puisque les églises de Saint-Germain [Note : Le sieur Binet prétendait que l’église Saint-Germain « n’était pas solide »] et de Saint-Aubin « ne servaient plus à rien », il fallait les « démolir de fond en comble, ainsi que le clocher des Jacobins, tout en saillie sur la rue Saint-Dominique » et se servir des matériaux de démolition pour la construction de Saint-Pierre. MM. les Membres du Conseil général de la Commune de Rennes « opinèrent du bonnet » et dans une adresse à l'Assemblée Nationale renchérirent même sur MM. du département, prirent soin de donner des conseils sur la manière d’utiliser proprement les matériaux. Leur projet n’eut pas de suite. Heureusement pour Saint-Germain, qui est la plus intéressante des vieilles églises de Rennes.

D’après le rapport de MM. du Département d'Ille-et-Vilaine, on voyait dans la démolition de l’ancienne église de Saint-Aubin un « double avantage pour le bien public, en ce que l’on ferait sur son terrain, la prolongation de la rue Saint-Dominique que l’on alignerait avec la rue Saint-Michel et, par la suite, avec la rue Rallier. Il est, on ne peut plus urgent, que l’arrivée de Saint-Malo ne se fasse plus par la petite rue Sainte-Anne et la rue Saint-Aubin, où il arrive sans cesse des accidents »... Ils espéraient ainsi « entretenir d’ouvrages les malheureux ouvriers de la ville que la cessation des travaux fait mourir de faim depuis longtemps ». Rien de nouveau, sous le soleil !

Il n’y aurait pas grand chose à dire de ce projet si ces Messieurs avaient pris soin de faire édifier dans le quartier une nouvelle église. Rennes n’avait plus alors que quatre paroisses. C’était vraiment insuffisant, pour une grande ville comme la nôtre.

Quoi qu’il en soit, ce projet n’aboutit pas. On peut bien penser que le Ciel qui avait sur Saint-Aubin des vues autrement profondes que celles des édiles de 1791, ne voulut pas permettre la réalisation de leurs desseins, afin de permettre à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle de venir prendre possession de son nouveau sanctuaire.

Cela prouve une fois de plus que « l'Homme propose et que Dieu dispose ».

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Les Chapellenies.

Plusieurs fondations furent faites à Saint-Aubin avant la Révolution : celle du Gué mentionnée en 1596, et celle du Petit Saint-Michel en 1691.

Une autre chapellenie, celle de Carman fut fondée en 1624 dans les circonstances suivantes : « Messire Jacques Tourmines, sieur de St-Lourmel ayant assassiné Messires Louis et Christophe de Carman frères, en 1584, il y eut arrêt du Parlement de Paris le 13 juillet 1624 à la poursuite du sieur Marquis de Carman [Note : Ces deux seigneurs furent enterrés dans le Couvent de Bonne-Nouvelle. Les Dominicains auraient désiré cette fondation. Le Parlement par un arrêté du 28 février 1635 les débouta] leur neveu qui ordonna qu’il serait fondé et doté une chapelle en l’église paroissiale de Saint-Aubin de Rennes pour prier Dieu pour les âmes des enfants sieurs de Carman et fait une épitaffe contenant les causes de cette fondation ». Le Marquis de Carman demanda au Général de la Paroisse de lui désigner un lieu pour faire construire cette chapelle. Cette chapelle aurait été annexée à l'église Saint-Aubin. Pour cela le Général de la Paroisse reçut 8.000 livres à charge de faire dire 3 messes par semaine. Au cours du XVIIIème siècle le Marquis de Robien Campzon, devenu patron de la Chapellenie de Carman proposa de céder au Général de Saint-Aubin ses droits et de lui céder 4.000 livres pour « franchissement de la rente de 200 livres donnée au chapelain ». Le Général refusa la proposition.

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Les Confréries érigées avant la Révolution.

La paroisse de Saint-Aubin était le siège de deux confréries : d’abord celle de Saint-Eustache pour laquelle il y eut des fondations (en 1661, fondation Dulondel, et en 1667). Une messe était célébrée tous les mardis à 7 h. 1/2 pour les Confrères.

La Confrérie de Notre-Dame des Agonisants semble avoir été plus importante. La chapelle de cette confrérie se trouvait dans le bas-côté Nord de l'ancienne église. Enrichie d’indulgences en 1658 par le Pape Alexandre VII, cette Confrérie fut approuvée par Mgr de Beaumanoir, évêque de Rennes en 1681. Les archives départementales conservent des actes de fondation : entre autres, une de 120 livres 2 sols de rente annuelle et perpétuelle faite par René Goudard, sieur de la Roche et Demoiselle Jeanne-Marie Le Douillet son épouse, demeurant rue aux Foulons (paroisse Saint-Jean).

A cette époque, il y avait chaque jour une messe chantée à 8 heures pour les Confrères de Notre-Dame des Agonisants.

Cette Confrérie existe encore au début du XXème siècle dans la paroisse. Elle fut en effet rétablie après la Révolution, le 23 Février 1803. Il y a quelques années, on sonnait la cloche de l'église au moment où un membre de la confrérie entrait en agonie, afin d’inviter ses frères à prier pour lui.

Chaque année, le jour de la solennité de l'Immaculée-Conception, à l’issue de la Grand'Messe, le clergé se rend processionnellement à l’autel Saint-Joseph. Le De Profundis est récité pour les âmes de ceux qui, de leur vivant, ont été membres de cette confrérie.

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L’ancien Cimetière.

Jusqu’en 1785 chaque paroisse de Rennes avait son cimetière particulier près de son clocher. Celui de Saint-Aubin se trouvait au sud de l’église et quelques vieux Rennais pourraient peut-être affirmer qu’au XIXème siècle on faisait encore le soir de la Toussaint la procession sur l’emplacement de cet antique cimetière. De temps en temps, lorsque les terrassiers font des tranchées sur la place, ils mettent à découvert des ossements. Le temps a passé, et dire qu’il y avait peut-être « des concessions à perpétuité » dans ce cimetière ! Lorsque le sieur Desmelier entama un procès en décembre 1493 devant l'Official de Rennes, contre les trésoriers de la Fabrique, aurait-il consenti à payer 7 livres pour avoir sa sépulture et le droit d’y faire placer une croix dès son vivant s’il avait pu prévoir ce qui est arrivé ?

Au XVIIIème siècle, le cimetière devint trop petit, car on y enterrait tous les prisonniers qui trépassaient à la Maison de la Feuillée ou prison Saint-Michel (Impasse Rallier). Ils étaient nombreux, comme le notent les registres paroissiaux, à mourir de « mort naturelle ». Cette prison était malsaine à cause du manque d’aération et de la maigre pitance qu’on servait aux détenus. Afin d’éviter l'encombrement du cimetière de Saint-Aubin, le Parlement autorisa par un décret du 18 juillet 1782 le recteur à enterrer les prisonniers décédés dans le cimetière de la Paillette [Note : Ce cimetière se trouvait dans le voisinage de la rue qui porte ce nom, près du Pensionnat Saint-Etienne].

La même année, en 1782, une commission fut chargée de choisir l’emplacement d’un cimetière général. Un des recteurs de la ville fut membre de cette commission et, en 1784, le Parlement de Bretagne autorisa l’achat du terrain du cimetière du Nord [Note : Depuis longtemps on se plaignait un peu partout de la mauvaise tenue de ces cimetières. On ne prenait pas soin de creuser des tombes assez profondes et les sépultures faites dans les églises laissaient, paraît-il, fort à désirer] (Henri Poisson).

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