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LA PLACE DE LA MAIRIE A RENNES

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Dans le projet d’ensemble de Gabriel, de 1730, il avait été prévu la construction d’un hôtel pour le Gouverneur de la Province sur la place neuve, faisant face à l’hôtel de ville et au Présidial ; ce projet, vivement désiré par le Gouverneur qui était cependant somptueusement logé par la Communauté dans l’hôtel de Blossac qui venait d’être construit rue du Chapitre, ce projet ne put jamais être réalisé et le terrain réservé pour son édification était resté vague et sans utilisation.

Place de la mairie de Rennes (Bretagne)

La Communauté à laquelle on avait imposé la construction du nouvel hôtel de ville et qui avait contracté de fortes dettes voulait disposer de ce terrain et le vendre et, par suite, être dispensée de construire cet hôtel, aussi le 11 mars 1762, elle prend la délibération suivante :

« Lorsque M. Gabriel cy-devant inspecteur général des bâtiments du Roy fut envoyé à Rennes pour y faire le projet des édifices publics et de la place d'Armes, il destina provisoirement le terrain vague A. B. C. D. pour y construire un hôtel du Gouverneur de la province, parce qu’il supposait que la Communauté pourrait être un jour en état de subvenir aux dépenses immenses d’un pareil édifice. L’arrêt de Sa Majesté qui intervint après la rédaction du projet de M. Gabriel ordonne l’exécution.

L’hôtel de ville, le Présidial et la tour de l’horloge ont été construits avec de grandes difficultés causées par l’immensité de la dépense et le deffaut de fonds, une partie même des décorations et ornemens nécessaires à la perfection de l’édifice est restée sans exécution.

Les charges de la ville ont augmenté, les revenus sont insuffisants... on ne peut rassembler des fonds pour construire un hôtel du gouvernement de la province dont l’objet serait de plus d’un million de dépenses et l’idée de pouvoir parvenir un jour à la construction d’un hôtel destiné pour le même objet est considéré comme une chimère de la part de tous ceux qui connaissent l’état de la Communauté, et elle demande au Roi l’autorisation de vendre ces terrains ».

Elle renouvelle sa demande en 1772, le 6 février, et dit que le produit sera employé à l’acquit des dettes les plus instantes de la Communauté.

Mais auparavant, en août 1766, elle avait fait dresser et niveler ce terrain vague pour procurer par ce moyen une nouvelle promenade au public.

En 1783, la Communauté de ville adresse au Roi une nouvelle supplique lui demandant de vendre le terrain de la place aux arbres où Gabriel avait projeté de construire l’hôtel du Gouverneur.

Dans un arrêt du Conseil d'Etat des 22 avril et 18 juin 1783, enregistré au Parlement de Bretagne, le 26 juillet 1783, il est dit :

« La Communauté de la ville est elle-même propriétaire d’un terrain vague dont elle peut aliéner une partie à la charge d’y bâtir. La place neuve d’aujourd’hui plantée d’arbres, peut être rescindée dans toute sa longueur, sur quarante à cinquante pieds de largeur sous la condition à ceux qui en seront adjudicataires de se conformer pour les façades des maisons, au dessein qui leur en serait donné par le sieur Even, Ingénieur de la ville. Cette aliénation d’une partie de la place neuve aura deux effets ; le premier de ne lui donner que la même étendue qu’à la place Royale, qui lui est parallèle, le second de la décorer en substituant une façade de maisons et d’ailleurs commode pour les habitants, à l’aspect désagréable des murs et cours des maisons qui bordent la rue de Bourbon, aussi loin de présenter aucun inconvénient, cette aliénation sera utile et pour la ville qui y trouvera un nouveau secours pour s’acquitter de ses dettes et pour les habitans auxquels elle procurera des logemens convenables ».

Place de la mairie de Rennes (Bretagne)

Les lettres patentes du Roi, du 18 juin 1783, accordent l’autorisation d’aliéner par bannies et adjudications publiques au plus offrant et dernier enchérisseur la quantité de terrain qui sera nécessaire, à l’effet de ne laisser entre les rues de Feydeau, Brilhac, Bourbon et Coetquen qu’une place de la même étendue et de la même dimension que la place Royale, à la charge par les adjudicataires de bâtir dans le délai d’un an.

Les événements qui survinrent les années suivantes ne permirent pas la réalisation de cette vente et cette place servit de promenade jusqu’à l’époque révolutionnaire où Carrier y fit dresser l’échafaud. Il n’y resta d’ailleurs pas longtemps, car Leperdit, maire, qui fut toujours l’adversaire de Carrier, outré des procédés sanguinaires de ce dernier, fit prendre à son conseil le 20 floréal, an II, la délibération suivante : « Sur représentation faite par le maire qu’il répugnait à la bonne police de voir ruisseler le sang sur la place d'Armes où l’échafault de la guillotine a été élevé, il a arrêté que le dit échafault serait transféré sur la place de l'Egalité et placé sur la touque y existant ».

L’échafaud disparut, la place reprit le nom de place aux Arbres en remplacement du nom de place Marat qu’elle avait reçu peu auparavant. Sous l'Empire, elle fut dénommée place Napoléon, sous la Restauration, elle devint la place Royale jusqu’en 1832 où elle reçut enfin le nom de place de la Mairie.

Pendant la Révolution, on planta devant la niche un arbre de la Liberté, il fut abattu sous la Restauration, et remplacé le 14 juillet 1831 par un autre arbre de la Liberté qui resta peu de temps.

Jusqu’à cette époque, la place de la Mairie actuelle était séparée en deux parties bien distinctes, celle à l’ouest était à son niveau actuel et celle à l’est était surélevée au niveau de la rue Bourbon et bordée sur la place par une murette ; on y accédait par trois escaliers, l’un situé rue de Flesselle (prolongement de la rue d'Estrées), les deux autres situés rue de Coetquen.

En 1832, lorsque la municipalité décida la construction du théâtre, la place fut nivelée, la murette fut abattue, et on entoura les deux places ainsi réunies par des bornes en granit reliées entre elles par de lourdes chaînes qui donnaient à cette place un beau caractère de grandeur.

Les bornes disparurent malheureusement lors de l’établissement des tramways électriques, il en subsiste seulement une partie en bordure de la rue Coetquen.

(G. Nitsch).

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