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HOMMES DE GUERRE, natifs de Rennes

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PLÉLO (1699-1734). Louis-Robert-Hippolyte de Bréhan, comte de Plélo, naquit à Rennes. Il entra d'abord dans l'armée ; mais, profitant des loisirs de la paix, il se livra tout entier à sa passion pour l'étude, surtout pour l'étude des langues anciennes et vivantes. Il fut l'un des membres les plus assidus et les plus distingués de la société de l'Entresol, petite académie fondée par l'abbé de Saint-Pierre et composée des principaux personnages de l'époque. C'est à cette société que Plélo présenta ses premiers écrits : des mémoires sur des questions d'astronomie et de mécanique, des poésies faciles et agréables. Sa connaissance parfaite des langues du Nord le fit nommer, jeune encore, ambassadeur de France à Copenhague. Il occupait ce poste lorsque l'Autriche et la Russie se coalisèrent pour écarter Stanislas Leczinski du trône de Pologne où il venait d'être appelé pour la seconde fois. Le cardinal Fleury, alors premier ministre, n'osa pas abandonner complètement le beau-père de son roi ; mais, ne se décidant qu'à contre-coeur à faire la guerre, il la fit mal. Il n'envoya qu'un secours dérisoire de 1.500 hommes à Stanislas, assiégé à Dantzig par 60.000 Russes. Le commandant du détachement, jugeant la lutte inutile en raison de l'énorme disproportion des forces, ne crut pas devoir débarquer et se retira à Copenhague. Le comte de Plélo, rougissant pour la France de celle retraite, s'offrit, sur le refus du commandant et malgré sa qualité d'ambassadeur, à ramener celle poignée d'hommes devant Dantzig. Avant de partir, il écrivit à Fleury ce billet d'un laconisme sublime : « Je suis sûr que je n'en reviendrai pas, je vous recommande ma femme et mes enfants ». La glorieuse petite troupe française culbute les avant-postes russes, leur tue 2.000 hommes et force trois retranchements. Au quatrième, Plélo tombe criblé de quinze coups de feu. Ce sacrifice n'empêcha pas la capitulation de Dantzig ; mais du moins, grâce à l'héroïque dévouement de l'illustre Breton, l'honneur français était sauf. Les 200 survivants de cette expédition furent traités avec les plus grands égards par l'armée russe, pleine d'admiration pour leur bravoure.

 

LA MOTTE-PICQUET (1720-1791). Le comte Toussaint-Guillaume Picquet de La Motte, dit Lamotte-Picquet, célèbre marin, naquit à Rennes. Il se distingua dans la guerre de la succession d'Autriche, dans la guerre de Sept-Ans et surtout dans la guerre d'Amérique. Sous les ordres de d'Orvilliers, il prit une part brillante à la bataille d'Ouessant et se signala ensuite chaque année par quelques succès sur les Anglais. Cette même année de 1778, après un mois de croisière, il rentra à Brest, ramenant avec lui treize bâtiments anglais. L'année suivante, il concourut avec d'Estaing à la prise de La Grenade. Le 18 décembre 1779 il livra, près de la Martinique, un combat acharné à une escadre anglaise bien plus forte que la sienne, et la vainquit. Ce terrible engagement, qui valut au brave marin la croix de commandeur de Saint-Louis, est représenté dans un grand tableau qui se trouve au ministère de la Marine. En 1880, il captura quinze bâtiments anglais dans la mer des Antilles, puis, sur les côtes d'Angleterre, vingt-deux navires marchands et deux corsaires qui furent vendus à Brest plus de dix millions. Il mourut à Brest, en 1791. Il remplissait les hautes fonctions de lieutenant-général des armées navales.

 

PIRÉ (1778-1850). Hippolyte-Marie de Rosnyniven, marquis de Piré, naquit à Rennes, dans une vieille famille bretonne. Au début de la Révolution, il émigra avec ses parents à Coblentz et combattit dans l'armée de Condé. Ayant profité de la capitulation de l'an IV pour entrer au service de la République, il se signala à la bataille de Hohenlinden où il gagna les épaulettes de capitaine. A Austerlitz, il fit prisonnière toute une compagnie de 150 hommes. Pendant la campagne de Prusse, il se fit remarquer par plusieurs coups de main hardis et brillants ; c'est ainsi qu'à la tête de 50 hommes seulement il surprit de nuit la ville de Leipsig, deux jours avant la bataille d'Iéna, et y saisit des dépêches importantes. Son nom est cité dans tous les bulletins de cette guerre. Quelques jours avant la paix de Tilsitt, l'empereur, bon juge en fait de valeur militaire, le nomma colonel, lui conféra le titre de baron avec une dotation de 10.000 francs de rente, et chargea Murat de lui attacher sur la poitrine la croix de la Légion d'honneur. Il prit part à toutes les grandes batailles de l'époque et chacune lui valut une récompense. A Sommo-Sierra, il gagna le grade de général de brigade ; à Wagram, la croix d'officier de la Légion d'honneur ; à La Moskowa, celle de commandeur ; à Leipsig, le grade de général de division. Disgracié sous la première Restauration, il reprit du service pendant les Cent-Jours. Il fit des prodiges de valeur à la bataille de Waterloo et il eut l'honneur d'attacher son nom au dernier combat livré par la France à l'Europe coalisée, au combat de Roquencourt, près de Versailles, où il détruisit complètement deux régiments de hussards poméraniens, les plus beaux de l'armée prussienne. Ses services à la cause de Napoléon lui furent comptés comme des crimes par le gouvernement de Louis XVIII ; il était incarcéré et il allait être condamné à mort sans l'intervention de l'empereur Alexandre qui le fit mettre en liberté et lui offrit un asile honorable en Russie. Le gouvernement de juillet le remit en activité ; mais il était dans le cadre de réserve quand éclata à Paris la terrible insurrection de juin 1848. Bien qu'âgé de 70 ans, il voulut prendre part à la lutte comme simple volontaire dans les rangs de la garde nationale. Il retrouva l'ardeur et la fougue de sa jeunesse. Il escalade le premier une barricade derrière laquelle les insurgés entretenaient un feu bien nourri, et se dressant de toute sa hauteur, il crie : « Bas les armes ! ». Son aspect, sa voix tonnante intimident l'ennemi et la fusillade s'arrête. Seul, un misérable couche le vieux général en joue en lui disant : « Crie vive Barbés ! » — Sous la royauté, répond Piré, on criait : « Vive le roi ! ». « Sous la République, tous les citoyens étant égaux, je ne crierai jamais : Vive un individu ! ». Tel était l'enthousiasme qu'inspirait sa conduite qu'après la répression de la sanglante émeute, il reçut de ses compagnons d'armes une paire d'épaulettes en laine rouge avec le titre de premier grenadier de la légion, honneur qui n'avait été décerné qu'à La Tour d'Auvergne.

M. Trevet.

Note : Un CANONNIER SANS PAREIL, EN 1444. — Rennes possédait une artillerie et des canons dès la fin du XIVème siècle. Nos archives municipales, qui ne fournissent pas d'acte antérieur aux premières années du XVème siècle, contiennent une assez volumineuse collection de pièces concernant l'artillerie de la ville. Aujourd'hui, nous en extrayons un mandement de François Ier, duc de Bretagne, qui règle le traitement d'un célèbre canonnier attaché à son service, Cette pièce est curieuse à plus d'un point de vue. Nous y voyons d'abord que les canonniers flamands étaient très-estimés alors et recherchés par les princes et seigneurs ; la somme de 100 livres, accordé, comme gages annuels par le duc, est considérable pour l’époque. Ensuite, les artilleurs ou canonniers, au XVème siècle, n'étaient pas seulement des hommes de guerre attachés à une arme spéciale et pratiquant tous les détails du service de leurs pièces ; c'étaient encore des industriels fournissant et composant tout ce qui dépendait de leur art, tout ce qui regardait l'approvisionnement de ces engins dont ils enseignaient l'usage ; des maîtres fondeurs présidant et mettant la main eux-mêmes à la confection des diverses pièces d'artillerie ; enfin des ingénieurs, pour ainsi-dire, chargés souvent de diriger les travaux de défense des places fortes. On conçoit quelle importance s'attachait à leur personnalité, quand ils étaient habiles et distingués par leurs connaissances. — Voici le mandement de François Ier : « Francois par la grace de Dieu Duc de Bretaigne, Conte de Monfort et de Richemont à touz ceulx qui ces presentes lettres verront ou orront Salut. Savoir faisons que Nous acertenez des bonne savance et industrie de notre bien amé QUESO VELUT des parties de Henau en fait de canons et autre artillerie de guerre, et en consideracion aux bons rapports qui de lui nous ont esté faiz tant par beaux oncles le conte de Richement que de pluseurs autres ; icelui pour lesdites causes et autres ad ce nous mouvens, et que de sa savance nest nul parail en notre pais, qui est chouse tres utile qu'il y demeure pour nous faire les artilleries necessaires à noz places et forteresses, avons anjourduy retenu et retenons par ces presentes notre canonier à la somme de cent livres de gaiges par chacun an, durant notre plesir, à estre celle somme prinse sur les deniers des repparacions de noz villes si apres declerées, cest a savoir : sur la ville de Rennes vignt livres, sur Nantes vignt livres, sur Fougieres quinze livres, sur Saint-Malo quinze livres, sur Dinan quinze livres, sur Plermel dix livres et sur Redon dix livres, quest ladite somme de cent livres, avec les autres gaiges, droiz, proufilz, priviléges, libertez et esmolumens y appartenans oultre ce que lui poura appartenir de leuvre quil fera pour nos villes et autres places et forteresses ; auquel dudit office faire lui avons donné plain pouair et auctorité parcequil nous a juré a bien et loyaument nous servir. Si donnons en mandement a nos cappitaines, connestables et seneschaux, allouez, bailleffs, provostz, procureurs de notre duché, leurs lieutenans et a tous autres a qui de ce appartiendra de cestez nos presentes le faire et laisser joir pleinement et paisiblement, cessez tous impeschemens au contraire, et a touz noz feaulx et sugiz en ce faisant lui obbeir et entendre. Et aux receveurs, miseurs et contrerolles desdits deniers dicelles noz villes presens et avenir et chacun en son temps, comme a lui appartendra, mandons tres expressément le poier de ce que dessur pour ses diz gaiges, de ce que à chacun en compectera, par les moys ou quartiers des ans ainsy quilz escherront, et rapportant cestez ou coppie, avec les relacions pertinentes, mandons par expres à ceulx qui orront leurs comptez ce allouez et mectre en clere mise descharge à chacun en son temps par autant que appartendra sans aucun refus, actendu que ce touche le bien publique de notre duché, car il nous plest nonobstant quels conques ordrenances, mandemens, revocacions ou deffences et autres chouses sur ce faites ou à faire ad ce contraires. Donné en notre chastel de Lermine le cinqme jour doctobre lan mil (lisez « quatre cens » omis) quarente quatre. Et voulons que cent solz qui ce trouvent par les parcelles dessurdites oultre ladite somme de cent livres soint poiez paroillement audit QUESO pour la cause et despence quil fera à poursuir son poiement. Donné comme dessur, ainsin signé par le Duc escript de sa main ; par le Duc de son commandement et en son consseill ouquel les evesques de Saint-Brieuc et de Dol, messires Jehan Hingant et Pierres de la Marzeliere, Henri de la Villeblanche et pluseurs autres, ainsi signé Godart. Donné et fait par coppie par notre court de Fougieres tesmoings les seaulx establitz aux contratz dicelle le vignt et uniesme jour de decembre lan mil iiijC. quarante six. N. Guilloays passe par coppie et vidimus collacion faite à loriginal ». (P. D. V.).

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