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LA PAROISSE DE SAINT-AUBIN (après la Révolution)

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L'Église actuelle (en 1935)

 

1) LE MONUMENT.

Jetons d'abord un coup d'oeil sur l'ensemble de l'édifice [Note : Le Plan primitif n'a pas été totalement réalisé. L'église aurait dû avoir 2 mètres de plus d'élévation, le triforium n'a pas été fait. Le coeur devait se trouver dans le transept]. Pour cela nous emprunterons une partie de la belle et savante description qu'en fit M. l'abbé Milon, archéologue et écrivain distingué, dans La Semaine Religieuse du 23 avril 1904 :

« Le monument appartient au style  ogival... Extérieurement l'église de Saint-Aubin a une élégance qui étonne, quand on considère qu'elle est entièrement construite en granit. Les portes de son transept, dont le pignon est flanqué de deux gracieux clochetons et dont l'ogive encadre une rose polylobée sont à la fois sévères et élancées. Les arcs-boutants s'appuient sur des contre-forts ornés de pinacles, que surmonte un fleuron. Entre ces contre-forts de larges verrières mettent, au milieu de la pierre, l'éclat de leur transparence et la richesse de leur dentelle. Les chenaux sont garnis de balustrades ; les unes composées de petites arcatures formées d'arcs en tiers-points, les autres de quatre feuilles. Et de tout cet ensemble se dégagent une sobriété et une splendeur, une simplicité et une force puissante qu'on ne se lasse d'admirer.

Mais c'est à l'intérieur surtout qu'est sa gloire. Quand on y entre on est saisi par l'incomparable hardiesse de l'édifice et, par ses gigantesques proportions. Cette impression première est produite par la largeur de la nef, qui est de 12 mètres, et surtout par sa hauteur qui dépasse celle de nos plus grandes cathédrales bretonnes. Pour n'en citer que deux exemples : alors que celle de Quimper n'a que 20 mètres et celle de Dol 21 mètres, Saint-Aubin s'élève à 27 mètres dans les airs.

Sa forme est celle d'une croix latine, se terminant par une chapelle absidiale... Les colonnes qui dans la nef sont des piles cruciformes, sont dans le transept et au chevet du choeur composées d'un faisceau de petites colonnettes montant jusqu'à la naissance des voûtes. Ces massifs si solides n'ont rien de lourd ni d'écrasant ; leur élancement les met au contraire parfaitement en harmonie avec le reste du vaisseau. Ceux des chapitaux qui sont sculptés représentent des feuilles se courbant délicatement en crochets et formant une véritable gerbe qui dépasse un peu le niveau du tailloir. Le Triforium, sous lequel court une frise délicatement sculptée, n'existe pas à proprement parler, puisque les petites ogives trilobées qui le composent sont à jour et qu'au lieu d'être une tribune dans laquelle on peut circuler, il prend les dispositions mêmes du " Clerestory " et n'en est en réalité que la continuation. Le " Clerestory " est une série de larges baies qui prennent la plus grande partie de l'espace compris entre les deux piles de travées. Ces baies sont divisées par trois meneaux verticaux, sur lesquels s'appuient plusieurs ogives. Le meneau du milieu porte deux arcs unis ensemble par une rose ; les deux grandes divisions sont subdivisées à leur tour par deux autres meneaux qui portent eux-mêmes deux ogives plus petites unies également par des roses. Le transept a 42 mètres de longueur ; ses rosaces en occupent presque toute la largeur. Les bas-côtés, dont chacun a 7 m. 20 de largeur, se prolongent jusqu'au bout du choeur et se terminent par un chevet droit…… Cet édifice appartient au XIIIème siècle bien que certaines de ses parties soient du XIVème siècle et si nous voulions le dater nous dirions qu'il est de la fin du règne de saint Louis et que sans être d'une époque de transition, il a emprunté quelques détails au style rayonnant ».

Il est impossible de ne pas relever ce que nous avons trouvé sous la plume de M. le chanoine Bourgain au sujet de la beauté de l'église Saint-Aubin (article nécrologique sur M. le chanoine de la Villeaucomte).

« Voyez ce grand vaisseau d'une admirable élévation. Ce n'est pas par la beauté de ses matériaux, si rare soit-elle, qu'il séduit les yeux, qu'il saisit l'esprit, mais par l'harmonie parfaite de ses lignes, par le juste rapport de l'ensemble et des détails. Sa conception est écrite dès la base du monument de telle sorte qu'on ne saurait en toucher une partie sans détruire le tout. Dans sa composition qui paraît si simple et qui est si savante, tout se tient, tout s'anime, tout parle avec la grâce du naturel ...

Cette église est et restera une des plus grandioses que l'architecture ait élevée à notre époque ; elle se place au premier rang de nos cathédrales bretonnes et elle a le rare privilège de pouvoir braver tous les reproches, en ne provoquant qu'une légitime et universelle admiration ». (Semaine Religieuse, Février 1924).

 

2) LES AUTELS.

L'Autel de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle a été offert par Madame la Marquise de Nétumières [Note : Les armes de la famille des Nétumières se lisent ainsi ECU dextre : Ecartelé au premier et au quatrième au lion d'argent, au deuxième et au troisième d'or à la fleur de lis d'azur. ECU senestre : contenant les armes de la famille de Mme la Marquise, née de Guivenchy, qui sont de gueules au pairle d'argent chargé d'hermines sans nombre. La devise est : C ains, Aime, Hay. Les écus sont surmontés de la couronne de marquis]. Sculpté par M. Jacquier, il est tout entier en pierre de Quilly. Il a 6 m. 75 dans sa plus grande longueur ; du sol au-dessus du fleuron terminal de la flèche centrale, sa hauteur est de 13 m. 60.

Le tombeau de l'autel est décoré de 3 panneaux au milieu desquels sont : au centre les armes de la famille des Nétumières, du côté de l'évangile, celles de Sa Sainteté Léon XIII, du côté de l'épître, celles du Cardinal Labouré.

Au-dessus du tombeau, le gradin et le tabernacle sont richement moulurés et sculptés. La porte du Tabernacle est en bronze doré. Sur le tympan, une figure représentant Dieu le Père, avec une Colombe sur la poitrine, est sculptée dans la pierre. Sur la face principale des deux clochetons terminant le rétable aux extrémités de l'autel sont évidées des arcatures, au milieu de l'arcature située du côté de l'Evangile est posée la statue de saint Dominique tenant dans sa main un riche rosaire de nacre, du côté de l'Epître est posée la statue de saint Vincent Ferrier en souvenir des prédications que fit ce saint sur la place Sainte-Anne. Au centre de l'autel on remarque l'édicule portant le tableau miraculeux, à droite et à gauche deux anses maintiennent l'image encadrée.

Toutes les colonnes sont en marbre ; toutes les bases et tous les chapiteaux sont dorés et vernis, de même que la sculpture des gradins de la corniche, les fonds des sculptures dans les arcatures du rétable, les corniches du tabernacle et du soubassement de l'édicule.

La pose de l'autel est faite sur plomb ; les gougeons, les agrafes nécessaires pour assurer la plus grande solidité sont en bronze.

L'autel principal, don de l'entrepreneur, M. Poivrel, est en marbre blanc et en pierre de Quilly. Au centre du tombeau se trouve un panneau représentant deux coeurs avec des invocations aux Coeurs de Jésus et de Marie [Note : Cet autel était au début appelé autel du Sacré-Coeur. L'autel où se trouve la statue du Sacré-Cœur devait être consacré primitivement au culte de saint Aubin].

Le dallage en mosaïque du choeur paroissial est dû à la générosité de M. Tigeot, fabricien (Semaine Religieuse, avril 1904).

L'autel Saint-Michel a été offert par M. Emile de la Trégain. Le bas-relief qui se trouve sous la table d'autel représente le martyre de saint Emile, patron du donateur. La première messe y fut célébrée le 1er septembre 1904.

L'autel Saint-Joseph : la première messe y fut célébrée le 3 septembre 1904.

L'autel Sainte-Anne se trouvait dans l'ancienne église, il n'est que provisoire, mais en bien des circonstances, le provisoire dure longtemps.

L'autel de Saint-Aubin est (nous l'avons vu) le Maître-Autel de l'ancienne église.

 

3) LES ORGUES.

Ce sont les orgues transformées de l'ancienne église. Elles furent bénites par M. le Chanoine Durusselle, vicaire général, le 6 mai 1904 et furent inaugurées par les grands organistes de Rennes : MM. Lepage, Collin, Rault, Béesau, Neveu, ce dernier organiste de la paroisse. Voici le procès-verbal de cette inauguration :

« L'an 1904, le 6 mai, à 3 heures de l'après-midi, les soussignés membres de la commission de l'expertise, chargés de la réception de l'orgue de l'église de Saint-Aubin en Notre-Dame de Bonne-Nouvelle restauré par la Maison Merklin et Cie, se sont réunis sous la présidence de M. le chanoine Darusselle, vicaire général, archidiacre de Rennes, pour l'audition dudit instrument, et ont procédé à son examen détaillé.

L'orgue, précédemment installé dans la tribune de l'ancienne église et placé actuellement dans le choeur de la nouvelle, possède 17 jeux. Il a été transformé en un orgue moderne avec soufflerie alimentaire et réservoir. Le pédalier qui était incomplet a maintenant ses 30 notes et se trouve dans les conditions normales.

Le clavier qui était auparavant placé derrière le buffet a été disposé d'une façon pratique pour le groupement des chanteurs et pour l'organiste qui voit le Maître-Autel.

Le mécanisme des claviers à main et pédalier fonctionne avec une grande précision et douceur. L'harmonie des jeux est transformée de telle manière qu'on se croirait en présence d'un instrument entièrement neuf.

Le buffet, qui n'était pas dans le style de l'église, a été modifié de telle façon qu'il s'harmonise très bien avec l'édifice.

Les experts soussignés félicitent M. le Curé d'avoir confié son orgue à la Maison Merklin et Cie. Ils estiment que cet instrument suffira pour le service du culte en attendant qu'un grand orgue soit construit ». LEPAGE, Ch. Hon., COLLIN, BÉESAU, RAULT, NEVEU, Abbé LERAY.

 

4) LES CLOCHES.

Avant la Révolution l'église Saint-Aubin possédait 3 cloches. Ces cloches furent enlevées et envoyées à Saint-Melaine [Note : Saint-Melaine, actuellement Notre-Dame, servait alors de Cathédrale] dont les 4 petites cloches furent fondues (Novembre 1791).

Les 3 cloches actuelles sont sorties de la fonde­rie de Villedieu-les-Poëles (Manche). Elles ont été baptisées, en 1862, par Mgr Brossays Saint-Marc, Archevêque de Rennes, M. Jehannin étant curé et MM. Durand, de Beauvallon et Gentilhomme vicaires.

1ère cloche : je me nomme Bonne Michel. Parrain : Michel Julien Hardouin, fabricien. Marraine : Mme Louis Michel de Monthuchon, née Bonne Marie Georgette de Derval.

2ème cloche : Je me nomme Monique Stanislas. Parrain : Pierre Stanislas Vert, président de la Fabrique. Marraine : Mme la Vicomtesse de Pontbellanger, née Monique Quesnel de la Monneraye.

3ème cloche : Je me nomme Thérèse Louis. Parrain : M . Louis Jehannin, curé de la Paroisse. Marraine : Marie Anne Thérèse Chicoilet de Corbigny.

Il existe une quatrième cloche que les choristes sonnaient autrefois pour annoncer la messe de 9 h. Elle avait été fondue en 1809 [Note : Tout ce qui concerne la dévotion à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle (image couronnée, voeu, tableau de l'incendie), fera plus tard l'objet d'une étude spéciale. Les statues de Saint Aubin et de Sainte Anne qui proviennent de l'ancienne église sont l'oeuvre du sculpteur Barré. L'autel de Bonne-Nouvelle de l'ancienne église est reconstitué dans la chapelle des catéchismes. L'encadrement est l'oeuvre de M. Jourjon, artiste rennais, à qui l'on doit le tableau de la Multiplication des pains, en l'Eglise de Saint-Etienne].

 

5) LES VITRAUX.

De l'ancienne église on a conservé quelques vitraux. Ils forment de jolis médaillons enchassés dans les grandes baies des bas-côtés et du transept. Ces médaillons se trouvent placés comme suit :

Transept du côté de l'Evangile.

Au-dessus du Confessionnal : Pose de la première pierre du couvent des Dominicains, par Jean IV, Duc de Bretagne.

Au-dessus de l'autel Sainte-Anne : Armes de Pie IX.

Bas-côtés. Derrière l'orgue : Rendition du premier Voeu de 1634. Les échevins portent le Voeu et sont entourés de petits anges tenant les écus qui rappellent les principaux miracles de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.

Au-dessus de l'entrée de la sacristie : les Rennais implorent Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. Ils sont costumés comme au temps de la peste. Quelques-uns présentent leurs béquilles.

Vitraux de la chapelle Saint-Michel : Armes du Cardinal Place et Armes de Pie X.

Transept du côté de l'Epître.

Au-dessus du confessionnal de M. le Curé : On annonce à Jean de Montfort l'heureuse issue de la bataille d'Auray.

Au-dessus de l'autel de Saint-Aubin : Armes du Cardinal Brossays Saint-Marc.

Bas-côtés. Face à l'orgue : Deuxième rendition du Voeu de 1861.

Au-dessus de la porte de la Chapelle des Catéchismes : Un Cardinal en prière devant l'image de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle (Monseigneur Nardini ou le Cardinal Pierre d'Aragon). A signaler cependant que Mgr Nardini, légat du Pape, archevêque de Milan, n'était point encore Cardinal quand il vint en Bretagne.

Chapelle de Saint Joseph : Armes de Mgr Gonindard et du Cardinal Labouré.

Les mosaïques placées en 1904 dans l'abside et dans les rosaces du transept sont sorties des ateliers de la Maison Rault.

Vitraux de l'abside : ceux du bas sont les dons des familles Potard, de la Vieuxville, Pleuvier, de la Pontais, de Brandbuan et de Mgr Guillois [Note : Ses Armes sont au bas du vitrail], évêque du Puy.

Ceux du haut de l'abside représentent trois sujets pris dans la légende dominicaine. Ils ont été offerts par MM. les Abbés Plénel et Lemarié, M. de la Villeaucomte [Note : Les Armes de la famille de la Villeaucomte sont au bas du vitrail central] et les familles Le Hô et Véron.

A gauche : Pose de la première pierre du couvent des Dominicains (1367) par le Duc de Bretagne Jean IV, et en face de lui, l'évêque de Rennes, Raoul de Tréal.

Au centre : Bataille d'Auray (1364). Charles de Blois vêtu d'une casaque fleurdelysée est étendu mort ; près de lui Du Guesclin sur le point d'être fait prisonnier.

Ces deux sujets sont vraiment historiques.

Il n'en est pas de même du troisième tableau qui représente l'arrivée d'un messager chargé d'annoncer à Jeanne de Flandres (Jeanne la Flamme, l'héroïne du siège d'Hennebont), la victoire d'Auray. Ce messager l'aurait salué en lui disant : « Bonne Nouvelle Madame ». Le Père Reichac de Sainte-Marie, religieux du couvent des Dominicains de Saint-Jacques, à Paris, se fait l'écho de cette tradition et raconte que Jeanne aurait résidé à Rennes au moment de la bataille d'Auray. Il est difficile de concilier cette tradition avec ce que nous dit La Borderie. Depuis de longues années Jeanne de Flandres était folle et résidait en Angleterre où elle mourut vers 1374. De plus elle n'était pas la femme de Jean de Montfort, comme l'affirme ce bon religieux, mais sa mère. En 1364, Jean de Montfort était veuf. Sa première femme, Marie d'Angleterre, fille d'Edouard III, était morte quelque temps avant la bataille d'Auray.

Au-dessus de ces vitraux, dans les médaillons, on peut voir les armes de l'ordre de saint Dominique, de Bretagne et de Rennes [Note : Derrière le Maître-Autel sont peints d'autres écussons. En haut : 1632. Armes de P. de Cornulier, évêque de Rennes. D'azur à la tête de Cerf d'or brisé au chef d'une Hermine d'argent. 1er plan : Au milieu : Armes de Bretagne, 1368, date de la pose de la première pierre du Couvent de Bonne-Nouvelle. A gauche : 1510, Armes d'Anne de Bretagne, my par­tie au premier de France, au second de Bretagne. A droite : 1457, Armes de la bienheureuse Françoise d'Amboise, épouse de Pierre II, duc de Bretagne. Au premier, de Bretagne ; au second, de Thouars qui est d'or semé de lys d'azur, au franc quartier de gueule, coupé d'Amboise d'or à trois pals de gueule. 2ème plan : A gauche : 1368. Armes de Raoul de Tréal, évêque de Rennes, de gueule au croissant d'argent bureté d'azur de trois faces d'azur. A droite : 1524, Armes d'Yves Mahyeuc, évêque de Rennes ; d'argent à trois hermines de sable au chef d'or, chargé de trois couronnes d'épines de synople. 3ème plan : A gauche : 1367, de gueule au chef endanché d'argent ??? A droite : 1367, Armes de Jean IV, duc de Bretagne, comte de Monfort, écartelé : au premier et au quatrième de Bretagne, de gueules au Lyon d'argent, à la queue fourchée qui est de Monfort.

On peut voir également derrière le Maître-Autel trois plaques de marbre noir. Celle du milieu était dans l'ancienne église. Les deux autres dans lesquelles on avait serti quelques pierres qui n'avaient pas été employées pour les couronnes, ont été placées après les fêtes du Couronnement. La plupart de ces pierres ont disparu].

Les vitraux des bas-côtés et de la nef ont été placés après la guerre. A remarquer le portrait du Cardinal Charost dans le médaillon qui se trouve au-dessus du confessionnal du prédicateur (Henri Poisson).

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