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Notice sur la cathédrale de Rennes.

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La cathédrale de Rennes, métropole des églises bretonnes, a été fondée, bâtie et augmentée par les anciens rois, comtes et ducs de Bretagne. C'était là qu'après avoir veillé toute une nuit devant l'autel et prêté le serment d'usage, ils recevaient des mains de l'évêque la couronne et l'épée, et prenaient possession de leur souveraineté.

Charles-de-Blois fit bâtir une grande partie de la cathédrale en 1345.

En 1490, la duchesse Anne, reine de France, à la sollicitation d'Yves Mayeuc, évêque de Rennes, jeta les fondemens des tours et du portail, qui subsistent aujourd'hui. L'ouvrage fut interrompu jusqu'en 1541. Depuis, les Etats, le Parlement et la Communauté de ville ont fait les frais de l'édifice.

En 1611 et 1613, les Etats y affectèrent une somme de 13.600 liv. ; le Parlement y assigna le produit de toutes les amendes ; et la Communauté de ville, une partie de ses deniers patrimoniaux et d'octroi.

Louis XIII accorda 3000 liv. par an, sur le nouveau devoir, et 5 sous par pipe de vin passant sous les ponts de Nantes ; Louis XIV, 3 deniers par pot de vin débité dans la ville de Rennes : le tout pour la bâtisse des tours.

En 1686, le Chapitre demanda au Roi que les deniers provenant de l'octroi et du devoir ordinaire, dont la perception avait été prorogée jusqu'en 1695, fussent affectés aux réparations de l'église, et que le Roi, comme fondateur et patron, voulût bien accorder des secours. On joignit à la requête un procès-verbal du 18 Juillet 1686, rapporté en présence de M. de Lavardin, lieutenant-général de la province.

Sur cette demande, intervint un arrêt du conseil, le 10 janvier 1687, portant que le Chapitre présenterait sa requête et les pièces à l'appui aux commissaires de S. M., à la prochaine tenue des Etats. On permit, cependant, d'employer une somme annuelle de 6000 liv. aux réparations les plus urgentes : ce qui eut lieu jusqu'en 1700.

En 1700, le Chapitre demanda au Roi qu'il fût permis de démolir l'église qui menaçait ruine. La requête fut renvoyée à l'intendant de la province, M. de Nointel, et, le 15 décembre de cette année, procès-verbal de trois experts constatant la nécessité de démolir l'église et de la rebâtir à neuf. Par suite de ce procès-verbal, un arrêt du conseil de 1702 ordonna la démolition, qui ne fut point exécutée, faute de fonds.

En 1720, les Etats accordèrent 20.000 liv. pour la démolition d'une partie de la nef. En 1724, ils en accordèrent 20 autres mille ; en 1732, 30.000 ; en 1740, 30.000 ; en 1740, 30.000 ; en 1750, 50.000 ; total : 200.000 liv.

Par procès-verbal de M. Gabriel, premier ingénieur des ponts et chaussées de France, du 30 octobre 1731, fait à la requête de l'évêque et du chapitre, il fut décidé qu'il n'y avait plus de sûreté à faire le service divin dans la cathédrale et qu'il fallait la démolir.

Le 3 février 1734, le Chapitre supplia le Roi « d'accorder à l'église de Rennes les mêmes effets de sa bienfaisance qu'avaient éprouvés la maison de Navarre et l'abbaye de Saint-Nortain, auxquelles S. M. avait assigné des revenus ecclésiastiques pour pourvoir à leurs besoins ».

En 1739, le cardinal de Fleury répondit au Chapitre que « le Roi accordait les revenus de l'abbaye du Relec [Note : Petite abbaye du pays de Léon, des plus litigieuses : on tient que depuis la cause que plaida Saint-Yves contre elle, pour l'honorable Richard Leroux, elle n'a cessé de procéder. En 1774, elle avait sculement seize procès au Parlement, sans en compter deux autres à sa juridiction ; ce qui n'enrichit pas] pour la construction de la cathédrale » ; mais, postérieurement, il écrivit que « S. M. ayant réfléchi que cette abbaye était peu considérable, devait en accorder une autre d'un revenu plus proportionné à l'objet ». Ce qui n'eut pas lieu.

Cependant, le 11 février 1754, à l'heure de Vêpres, il se détacha, d'une des voûtes de l'église, une grosse pierre qui écrasa une grande statue de Saint-Nicolas qui se trouvait dessous. Le Chapitre fit faire une nouvelle visite par l'ingénieur Duchemin, lequel annonça que l'église menaçait d'écrouler prochainement. En conséquence, le Chapitre arrêta de s'adresser à l'évêque, pour requérir l'interdiction de la cathédrale et la translation de l'office canonial dans la chapelle de l'Hôtel-Dieu ; ce qui se fit avec solennité, le 27 février, à neuf heures du matin.

« Ainsi fut abandonné ce temple auguste, le berceau de la Religion et le premier siège de l'église dans l'Armorique…. Les peuples ne se rappellent encore qu'avec douleur la triste cérémonie qui les força de quitter ces lieux consacrés depuis plus de 1500 ans, par l'offrande du sacrifice solennel et la prière publique, ces lieux où reposent les cendres de nos princes et de nos pasteurs ».

Un arrêt du conseil, du 2 juin 1754, ordonna la démolilion, dont la direction fut attribuée à l'intendant, par arrêt de 1755.

Le premier février de cette année, on commença le procès-verbal des épitaphes, inscriptions, et autres monumens de l'église. Ce travail finit le 5 mars. On procéda, l'année suivante, à la fouille des tombeaux, qui se fit du 8 janvier au 9 avril 1756.

On trouva celui d'Etienne de Fougères, évêque de Rennes, mort le 23 décembre 1178. Il renfermait quelques ossemens, des lambeaux de vêtemens ornés de petits galons, deux morceaux de gants, sur l'un desquels on lisait Agnus Dei, et sur l'autre dextera Dei, un sceau de métal rouge. portant l'effigie de l'évêque assis, tenant sa crosse de la main gauche et donnant la bénédiction de la droite. Autour de la médaille étaient écrits ces mots : S. Séeph. Red. Ep. et Régis Aœ Capellani, c'est-à-dire, Sigillum Stephani Redonensis episcopi et Regis Angliœ ( Henrici II) Capellani.

On reprocha longtems à ce prélat une vie mondaine et quelques vers profanes [Note : Il avait fait un poëme sur la vieillesse, De Senectute carmen] ; mais un avis du ciel lui fit y renoncer. Il entendit une voix, ou plutôt un soufle, qui lui disait, par un léger murmure : Desine ludere temere, intere properè surgere de pulvere. « Renonce à des amusemens dangereux, lève-toi de la poussière, il en est tems ». En effet, le prélat touchait au terme de sa carrière : il eut néanmoins le tems d'expier ses péchés poëtiques en écrivant trois ou quatre légendes.

On découvrit aussi le tombeau d'Isabelle-de-Bretagne, sœur cadette de la duchesse Anne, morte le 10 juin 1486, à l'âge de huit ans. Il ne restait, de sa dépouille funèbre, qu'une partie du crâne, beaucoup de cheveux tressés et parsemés de perles, et des morceaux de velours cramoisi, garni de fourrures sur les bords.

On ouvrit le tombeau du B. Yves Mayeuc, évêque de Rennes, décédé le 20 septembre 1541, prélat dont la mémoire, honorée par des miracles, est encore en bénédiction dans toute la province. La tombe renfermait des ossemens, quelques restes de souliers avec leurs semelles de liège et de cuir, et un anneau d'or orné d'une pierre de cornaline, sur laquelle était empreinte une effigie.

Saint-Foix rapporte qu'en achevant ces fouilles, on avait trouvé le maréchal d'Aumont, dans son cercueil, comme s'il n'était mort que de la veille ; sa longue barbe frisée parut un vrai prodige : on s'imagina qu'elle avait cru dans le tombeau, ne sachant pas que, de son tems, toute la noblesse et les militaires portaient la longue barbe.

Le maréchal, blessé au siège de Comper, près Paimpont, était mort à Rennes, le 19 août 1595, âgé de 73 ans, et regretté du roi et de tous les bons français. Il était en si haute estime en France, dit l'historien de Thou, qu'en cherchant dans ce siècle un homme tel qu'étaient les anciens preux, on l'aurait d'abord nommé, aumontium esse.

L'entière démolition de la cathédrale fut achevée en 1756. Suivant un relevé fait par l'ingénieur Abeille, en 1750, l'église avait, depuis les tours, 38 toses ou 228 pieds de long, sur 18 toises ou 108 pieds de large, non compris la saillie qui formait l'avant-corps, de chaque bout, de la grande croisée.

L'église démolie, le chapitre présenta au roi, en 1757, un placet, pour lui rappeler la promesse qu’il avait faite, en 1739, d'une abbaye pour la réédification de la nouvelle cathédrale. L'assemblée générale du clergé s'en occupa l'année suivante, et chargea , par délibération du 14 novembre, M. le cardinal de Tavanes de présenter au roi le mémoire de l’Evêque de Rennes, et d'appuyer de son crédit la juste demande de ce prélat. Le cardinal répondit que S. M. avait reçu la requête avec bonté, et témoigné des dispositions favorables.

Les Etats de 1758 chargèrent leurs députés, en cour, de la même commission, et, le 1er décembre 1760, il fut rendu compte à l'assemblée des trois ordres, des sommes qu'ils avaient accordées dans plusieurs de leurs tenues, depuis et compris 1720. On dit qu'elles se montaient à 190.000 livres. On fit déduction des dépenses pour réparations et démolitions de l'ancienne église, pour l'établissement du Chapitre à l'Hôtel-Dieu, pour la construction du caveau renfermant les ossemens, et celle des magasins destinés à recueillir les effets provenus de la démolition ; ce qui réduisit la somme ci-dessus à celle de 127.454 livres 14 sous 4 deniers, sur laquelle on devait encore 7.454 livres à l'ingénieur chargé de faire les plan et devis de la nouvelle église. Le Chapitre demanda à colloquer les 120.000 livres restantes dans un emprunt fait par les Etats, proposition qui fut acceptée par ces derniers ; et, le 10 juin 1761, ordonnance de M. le commandant qui prescrivit au trésorier de délivrer au Chapitre un contrat, au denier vingt, de la somme de 120.000 livres, sans retenne, pour en placer les arrérages en achats de matériaux, de terrains et de maisons pour le nouveau bâtiment.

Le contrat fut passé le 28 juillet. Les arrérages, à compter du 1er octobre 1760 jusqu'au 1er juillet 1762, montant à 10.500 livres, furent touchés par le Chapitre, qui, en vertu d'ordonnance de M. l'intendant, paya sur ces arrérages différens articles , et notamment le loyer de la maison destinée à loger le sacriste et les effets de la sacristie.

Les intérêts du 1er juillet 1762 au 1er juillet 1767 montèrent à 30.000 livres. Le Chapitre oblint encore l'agrément de les colloquer dans un nouvel emprunt au denier vingt-cinq, ordonné par les Etats de 1766. Il en fut passé contrat le 22 avril 1768, et les intérêts ont commencé à courir du 1er juillet 1767. Ces deux contrats réunis formèrent un capital de 150.000 livres, produisant 7.200 livres de rente, dont il devait être dû onze ans et demi au 1er janvier 1779, faisant 82.800 liv. Partant, le capital et les intérêts jusqu'audit jour, montaient à la somme de 232.800 livres.

En cet état, le sieur Potain fut chargé de dresser les plans et devis de la nouvelle cathédrale. Il fit imprimer un premier plan l'année suivante [Note : Dès le 1er mars 1750, l'ingénieur Abeille en avait proposé un dans les dimensions de l'ancien édifice. Le nouveau , suivant lui, devait, pour l'agrément du coup d'oeil, avoir la belle forme de la croix grecque ; mais j'ignore si, dans la construction présente qu'on exécute avec ardeur, on a suivi les formes attiques ou romaines, je laisse aux grands-maîtres à décider le cas] ; mais, le 17 janvier 1763, il en dressa un second, qui fut approuvé par le Chapitre : l'évêque y fit des changemens, d'où il résulta un troisième projet, dont le devis était de 12 à 15.000.000 livres. Le 31 mars 1764, le Chapitre écrivit au prélat qu'il adoptait ce troisième plan, qui fut depuis approuvé au conseil et signé par Louis XV.

Au mois de mars 1774, le Chapitre ayant trouvé une collection précieuse de médailles d'or (d'environ 18 marcs), en creusant d'anciens fondemens dans la rue des Dames, en fit présent au Roi, par l'entrémise de M. le Gouverneur, et profita de cette occasion pour renouveler ses instances auprès de S. M. Il reçut des réponses favorables ; mais la mort du Roi en empêcha l'effet.

Nouvelles sollicitations auprès de Louis XVI. Réponse du duc de la Vrillière, par laquelle il mandait à MM. du Chapitre qu'il avait mis sous les yeux du Roi la lettre qu'ils lui avaient écrite au mois d'août 1774, et qu'il avait trouvé S. M. bien disposée à accorder des secours pour la reconstruction de leur église ; mais qu'elle désirait qu'ils fussent pris sur les revenus de quelques bénéfices ; que c'était à M. le cardinal de la Roche-Aymon, qu'il fallait s'adresser ; qu'on lui en avait déjà parlé de la part du Roi, et que le Chapitre pouvait, de son côté, en écrire directement à ce cardinal.

Le Chapitre, dans son mémoire de 1774, dont une partie de ces faits sont relevés, demandait à être autorisé à employer les fonds qu'il avait à commencer l'édifice, suivant les plans approuvés par le feu Roi ; mais on verra plus tard ce qui concerne cet objet. (MIORCEC DE KERDANET).

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