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LA PAROISSE DE REDON

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Le lieu où saint Convoïon établit, au IXème siècle, l'abbaye de Saint-Sauveur, s'appelait alors Rothon et faisait partie de l’antique paroisse de Bains, dans le diocèse de Vannes et le territoire de Redon comprenant, en outre, Drain et Langon. On a déjà vu, dans la notice de Bains, comment ce territoire partiellement exempt de la juridiction ordinaire de l'évêque de Vannes, relevait directement du Saint-Siège. Cette juridiction spirituelle qui lui était ainsi réservée, le Souverain Pontife en accorda l'exercice d'une partie au monastère de Saint-Sauveur, et laissa l'autre à l'évêque de Vannes. En conséquence, les abbés réguliers et, après eux, c'est-à-dire après, l'établissement de la commende, les prieurs claustraux nommaient un official et un promoteur de l'officialité pour exercer cette partie de la juridiction contentieuse qui leur était attribuée. Mais cet official de l'abbaye ne jugeait pas seul les causes ecclésiastiques déférées à son tribunal : l'évêque de Vannes avait aussi, à Redon et pour ce territoire, son official et son promoteur nommés par lui. Ces deux officiaux ne formaient qu'un même tribunal, où les sentences se rendaient en commun. De cette officialité ainsi constituée, il n'y avait d'appel qu'à Rome. Comme pour indiquer que l'évêque jouissait ici de ce droit grâce seulement à la déférence des moines, l'official de l'abbé avait la préséance sur l'autre et cette officialité n'avait d'autre sceau que celui de l'abbaye. Mais cet état de choses était de nature à provoquer, de fréquents conflits, dont les détails ne sauraient trouver place ici. Je dirai seulement que, depuis longues années, pendait, devant le Saint-Siège, entre l'évêque de Vannes et son archidiacre, d'une part, et l'abbé de Redon, de l'autre, un fameux procès sur l'exercice de cette juridiction, revendiqué en totalité par les premiers sur les sujets de l'abbaye, même en dehors de leurs visites et des églises paroissiales, et contesté, dans ces conditions, par l'abbé, lorsque, à Redon, le duc Jean V, dit le Sage, crut devoir, le 14 mai 1438, émettre une charte pour surseoir à ces discussions qui troublaient les esprits et au jugement du Pape sur cette affaire. On ignore si les procédures recommencèrent et à quel résultat elles purent aboutir.

A l'origine et pendant plusieurs siècles, les habitants, peu nombreux encore, de la bourgade qui se forma à l'ombre et autour de l'abbaye n'eurent d'autre clergé que les religieux, ni d'autre église que la basilique de Saint-Sauveur. Mais cette population étant devenue considérable et cette église se trouvant sans cesse encombrée par la foule des pèlerins, il fallut songer à créer un nouvel état de choses. En conséquence, une église, placée sous le vocable de la Purification de Notre-Dame et appelée Notre-Dame-du-Pesle, s'éleva au haut de la place, vers l'entrée du faubourg. Rebâti au XVIème siècle, abandonné depuis la Révolution et détruit, vers 1870, par un incendie, cet édifice conservait des parties remarquables de la construction primitive, en particulier la façade occidentale surmontée d'une tour, qui était romane et pouvait ainsi servir à déterminer approximativement l'époque de la fondation de la nouvelle paroisse [Note : Histoire abrégée de la ville et de l'abbaye de Redon, par Dom Jausions, bénédictin, p. 86. — Statistique historique et monumentale du canton de Redon, par M. l'abbé Guillotin de Corson, p. 28. — Pour la présente notice, je fais de nombreux emprunts à ces deux publications. — C'est par erreur, sans doute, que le Pouillé de 1516, ordinairement assez exact cependant, donne à cette paroisse le nom de Magdeleine : Vicarius Beatœ Mariœ Magdalenœ.].

Quoique transféré de la sorte dans une église spéciale, le service paroissial resta, pendant longtemps encore, entre les mains des religieux. Plus tard, mais à une date qu'on ne saurait préciser, ne voulant ou ne pouvant plus remplir eux-mêmes ces fonctions, les moines durent faire appel au clergé séculier. Ils n'abandonnèrent cependant pas la paroisse à son sort. Suivant l'usage, ils s'en réservèrent le titre et les droits de recteur-primitif, de telle sorte que le bénéfice ne fût qu'un vicariat perpétuel, à la présentation de l'abbé et à la collation de l'Ordinaire. Et, comme l'abbaye choisissait l'ecclésiastique chargé du ministère paroissial ou le vicaire perpétuel, elle devait aussi le rétribuer, c'est-à-dire lui fournir une portion congrue. En 1619 encore, cette charge ne grevait son budget annuel que de la modique somme de 120 livres. C'était assurément bien peu ; mais il ne faut point oublier que Redon étant déjà une ville d'une certaine importance, le vicaire perpétuel trouvait une compensation suffisante dans le casuel et les autres profits de son bénéfice. Du reste, si les moines ne lui donnaient qu'une légère rétribution, ils lui offrirent toujours de grand secours dans son ministère. C'est ainsi que, « en souvenir de ce qu'ils avaient été, pour le peuple redonnais, les premiers dispensateurs de la parole divine, les grandes prédications quotidiennes de l'Avent et du Carême se faisaient dans leur église, et c'était ordinairement l'un d'entre eux qui s'acquittait de cette importante fonction. Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, comme nous le voyons par les documents contemporains, les pieux fidèles de Redon se pressaient en foule autour de la chaire sacrée, et recevaient avec bonheur l’instruction religieuse des successeurs de ceux qui avaient été les premiers apôtres de leurs pères. C'est ainsi que, jusqu'à la tempête révolutionnaire, les moines de Redon ne se contentèrent pas de réclamer leur titre de pasteurs, mais qu'ils en remplirent avec zèle un des principaux devoirs. Du reste, toujours assidus au saint tribunal de la pénitence, ils ne cessèrent jamais de travailler au salut des âmes et d'obtenir, comme plusieurs relations en font foi, la confiance générale du pays ».

« Pour entretenir aussi la vénération du peuple envers la mère-église de Saint-Sauveur, et rappeler la réunion primitive des moines et du peuple en ce même temple, le vicaire perpétuel était obligé de venir « les dimanches de Quasimodo et autres suivans, de deux l'un, jusques à la feste de la Pentecoste, célébrer la messe en basse voix dans la nef de l'église de Saint-Sauveur ; et là, par après, ainsin que le dimanche de l'octave du Saint-Sacrement, les jours et festes de la Magdelaine, des SS. Simon et Jude, Dédicace de ladite église, y faire le prosne et aultres fonctions de son vicariat ».

« De même, pour donner plus de pompe à ces grandes solennités religieuses que la piété catholique voit avec bonheur revenir chaque année, c'était également à l'église matrice que se réunissaient les processions des Rogations et des Quatre-Temps, ainsi que celles de la Fête-Dieu et de l'Assomption, quand elles furent instituée dans la suite. La vaste enceinte de la basilique se prêtait mieux d'ailleurs que celle de l'église paroissiale à contenir la foule accourue de toutes parts ; les riches ornements de l'abbaye augmentaient la splendeur de la fête ; et les prêtres de la paroisse, précédant le chœur nombreux des moines, parcouraient les rues de la cité. L'abbé présidait lui-même, avec les insignes pontificaux ; et lorsque, dans les siècles suivants, le monastère fut tombé en commende, c'était au prieur, pour l'ordinaire, que, cet honneur revenait de droit. Le mercredi des Rogations, la procession se rendait de Saint-Sauveur à l'église Notre-Dame, mais en faisant un grand détour par les champs. A la croix placée devant la chapelle Saint-Pierre, on faisait une première station pour chanter l'antienne du saint apôtre, sans toutefois entrer dans la chapelle. A une autre croix, que l'on rencontrait sur le chemin, on faisait une seconde station, ou le vicaire perpétuel de Notre-Dame devait adresser une exhortation au peuple. Enfin, la grand'messe se chantait dans l'église de la paroisse ; après quoi, la procession rentrait à Saint-Sauveur. A cette procession, on portait les reliques de saint Marcellin sur un brancard élevé sur les épaules de deux diacres. Le peuple, par une dévotion touchante, venait passer, en s'inclinant, sous la châsse des saintes reliques. Aussi, pour empêcher que cet hommage pieux rendu au Saint ne causât quelque trouble et quelque confusion dans la marche, les quatre suisses de l'abbaye, armés de hallebardes, se tenaient auprès des diacres pour mettre l'ordre et ne laisser approcher chacun qu'à son rang. Et, pour que cela pût se faire plus facilement, les porteurs des saintes reliques marchaient tout à fait en tête de la procession, même avant la croix de la paroisse ; néanmoins deux acolytes, revêtus d'aubes, portaient des cierges auprès du reliquaire, en signe de respect et d'honneur. — Si le temps était mauvais, la procession se rendait directement à Notre-Dame, où le sermon du vicaire perpétuel se faisait, en ce cas, immédiatement avant la grand'messe ».

« Enfin, pour se réserver encore un lien de plus avec ce peuple dont ils avaient été originairement les pasteurs uniques, les religieux allaient, aux fêtes de la Purification, et des Rameaux, dans l'église paroissiale de Notre-Dame, bénir et distribuer à tous les cierges et les palmes ».

Le cérémonial de l'abbaye nous fournit une description du rit observé le dimanche des Rameaux et aussi, avec de légères modifications, à la fête de la Purification. « Les religieux allaient processionnellement faire la bénédiction des palmes à l'église paroissiale de Notre-Dame. Ils partaient de Saint-Sauveur en chantant l'hymne Vexilla Regis, assez lentement pour qu'elle durât jusqu'à l'entrée du cimetière de la paroisse. A la porte du cimetière, le vicaire perpétuel venait les recevoir, croix levée, avec ses prêtres. Les deux rangs de la procession se formaient en deux ailes parallèles ; et le vicaire, s'avançant, présentait au prieur ou au religieux officiant la croix à baiser et l'eau bénite ; cérémonie évidemment conservée de l'époque où l'abbé venait lui- même faire pontificalement cette bénédiction. La procession entrait ensuite à Notre-Dame ; le prieur bénissait les rameaux pour les religieux et pour le peuple ; après quoi, le cortège des moines revenait à Saint-Sauveur pour y chanter la grand'messe du jour » (Histoire abrégée de la ville et de l'abbaye de Redon, p. 88 et 218).

A la ville de Redon, devenue ainsi une belle paroisse, faillit s'ajouter une gloire plus grande encore : au milieu du XVème siècle, elle fut sur le point de se transformer en cité épiscopale. Depuis 1440, le monastère de Saint-Sauveur avait à sa tête Yves le Sénéchal, religieux d'un rare mérite et administrateur distingué. « Son attention au gouvernement de la maison lui conquit l'estime du Duc François 1er, qui demanda au Pape Nicolas V l'érection de l'abbaye en évêché. Le Pape accorda cette demande en 1449, à condition que l'église de Redon serait toujours desservie par des religieux profès de l'Ordre de saint Benoît, et que l'évêque serait toujours tiré du même Ordre. Ce nouveau diocèse devait se composer des quatorze paroisses suivantes : Redon, Avessac, Fégréac, Macérac, Pierric, Guipry, Pipriac, Lohéac, Baulon, Bains, Brain, Langon, Pléchâtel et Bourg-des-Comptes. Mais quoique la Bulle de Nicolas V eût été publiée, et qu'on en gardât l'original dans les archives du monastère, elle ne fut pas mise à exécution. En effet, le Duc que l'avait sollicitée étant mort peu après, les évêques voisins firent prévaloir leur opposition et Yves le Sénéchal resta simple abbé, avec les pouvoirs que lui avait précédemment accordés le même Pape de réconcilier les églises profanées et de bénir les ornements sacrés » (Histoire abrégée etc. p. 92).

Outre la basilique de Saint-Sauveur el son église paroissiale de Notre-Dame-du-Pesle, le territoire de la paroisse de Redon renfermait plusieurs chapelles.

C'était d'abord celle de Saint-Pierre, fort ancienne et sur l'emplacement de laquelle fut édifié l'hôpital actuel. Une vieille tradition en fait une église paroissiale, pour le quartier du port seulement. Il est cependant positif que, dès le XVème siècle, Notre-Dame était l'unique paroisse de Redon. Pour justifier la tradition, on pourrait supposer que les fonctions curiales, en tout ou en partie, s'accomplissaient à Saint-Pierre, comme dans une sorte de trêve, en faveur des fidèles qui habitaient le quartier du port [Note : Les documents qu'il nous a été donné de consulter sont muets sur l'existence de cette prétendue ancienne paroisse de Saint-Pierre. Mais le bel et savant ouvrage, que Monsieur l'abbé Guillotin de Corson a publié sous le titre de Pouillé historique de l’Archevêché de Rennes, élucide cette question, comme il donne sur Redon, son abbaye, sa paroisse, ses édifices religieux, ses établissements monastiques, ses bénéfices secondaires, etc., des renseignements précieux]. Lorsque l'hôpital fut transféré là, en 1772, une nouvelle chapelle s'y édifia pour le service de l'établissement et dut être, comme l'ancienne, placée aussi sous le vocable du prince des Apôtres. A la grande Fête-Dieu, la procession générale se rendait à cette dernière, qui existe encore.

Depuis longtemps déjà, Redon possédait un hôpital situé dans la Grand'Rue, « sur un terrain et dans une maison tenus prochement des religieux, à l'une des issues du monastère appelée la ruelle des Chambots, en un mot dans les dépendances de l'abbaye, et à celle des portes qui, placée le plus près du four banal de Pornihan, était sans doute le lieu de la distribution des aumônes » (Histoire abrégée, etc., p. 92, note). Aucun emplacement ne pouvait donc mieux lui convenir. Mais, quoique fondé par des religieux, cet établissement manquait de chapelle, et on avait toujours reculé devant la construction d'un pareil édifice, à cause des prétentions contraires du vicaire perpétuel et du sacristain de l'abbaye sur les oblations qui devaient y tomber. Cet état de choses, préjudiciable aux intérêts spirituels des pauvres malades, motivait des plaintes qui émurent enfin Guillaume Chevrel, abbé de Saint-Sauveur. Pour leur donner satisfaction, il autorisa, en 1438, l'édification d'une chapelle, qui devait être, comme l'établissement lui-même, placée sous le double vocable de la sainte Vierge et de saint Julien, et régla qu'une grande partie des oblations tournerait au profit des pauvres de la maison. L'acte portant cette concession fut sanctionné, l'année suivante, par Louis, évêque de Visen en Portugal, légat « ad partes Britanniœ et alibi, » qui ne tenait ses pouvoirs que du concile de Bâle et se trouvait alors de passage à Redon.

Sur l'ancienne motte féodale de l'abbaye, il y avait aussi la chapelle de Notre-Dame-de-Pitié ou de la Butte, qui fut détruite, en 1786, lorsque cette motte fit place à la promenade actuelle de Redon (Statistique historique, etc. p. 29). Une des processions des Quatre-Temps s'y rendait.

La chapelle de Saint-Michel s'élevait dans un faubourg auquel elle avait donné son nom. Comme nous le verrons plus bas, elle dépendait d'un bénéfice secondaire placé sous le même vocable. Reconstruite dans les temps modernes, elle était, avant la Révolution, affectée au service et aux assemblées des congrégations de la ville. On la connaît maintenant sous le titre de chapelle de la congrégation de la Sainte Vierge.

L'enclos de l'abbaye en renfermait deux autres, à vocables inconnus, mentionnées en 1586, construites siur le rempart du monastère, entre deux grosses tours fortifiées ; elles étaient décorées des écussons des ducs de Bretagne.

Il y avait enfin les chapelles de Saint-Barthélemy, de Saint-Michel et de la Sainte Vierge, que nous citons, en passant, parce qu'elles dépendaient d'établissements monastiques dont il va être bientôt question.

Outre sa grande abbaye de Saint-Sauveur, Redon avait l'avantage de posséder quelques autres établissements religieux. J'en commencerai l'énumération par ses deux couvents de femmes, sur lesquels pourtant je ne dois point m'arrêter ici, attendu que leur place se trouve dans une autre partie de mon travail.

Le premier fut celui des Bénédictines, fondé, au commencement du XVIIeme siècle, par dom Nouel de la Reygnerais, dernier prieur perpétuel de Saint-Sauveur avant l'introduction de la Société réformée de Bretagne dans cette abbaye, et titulaire du prieuré de Pléchâtel, membre de ce monastère. Dès 1629, ce saint religieux songea sérieusement à cette fondation, pour laquelle on s'adressa à l'abbesse de la Trinité de Poitiers, qui consentit à envoyer une colonie à Redon. Le 5 juillet de la même année, le cardinal Richelieu, abbé de Saint-Sauveur, donna à ce projet son adhésion à laquelle vint bientôt s'ajouter la permission de l'évêque de Vannes. En conséquence, le 11 du même mois, dom Nouel, qui s'engageait à fournir une somme de 3.000 livres, fit dresser l'acte de fondation. Les choses ainsi réglées, huit religieuses bénédictines, parties de Poitiers, arrivèrent, le 21 septembre, à Redon, où elles furent logées, en attendant, chez une veuve du quartier du port. Avec l'autorisation de la communauté de la ville, du 18 octobre, elles acquirent une maison en ville et l'habitèrent jusqu'en 1637. Cependant, au mois de décembre 1633, on obtint des Lettres-patentes qui furent vérifiées au Parlement, le 18 janvier 1635, et le chapitre de l'abbaye renouvela son assentiment déjà donné le 12 décembre 1634. Après quelques lenteurs causées par le choix du lieu, ou s'arrêta au faubourg Saint-Michel, où, non sans un dessein du ciel, le fondateur avait acheté une parcelle de terre dans ce but. Les travaux commencèrent, le 2 janvier 1636, et, le 29 septembre de l'année suivante, jour même de la fête de Saint-Michel, la nouvelle communauté fut introduite dans son monastère. Sur la pierre fondamentale de la chapelle, qu'on voulait consacrer au mystère de la Trinité, on grava cette inscription : Sancta Trinitas unus Deus. A cette église devait se joindre un petit oratoire de Saint-Michel. Peu de temps après, les bénédictines de Poitiers se transformèrent en Calvairiennes et, le 9 octobre 1641, celles de Redon, imitant leur exemple, s'affilièrent, elles aussi, à la congrégation de Notre-Dame du Calvaire, de l'Ordre de Saint-Benoît, titre qu'elles ont porté jusqu'en 1792, époque de leur dispersion. Leur couvent se trouve maintenant occupé par les Dames de la Retraite de la maison de Quimperlé, qui l'ont acheté, en 1820, et y possèdent une chapelle placée sous le vocable de l'archange saint Michel.

De leur côté, les Ursulines de Ploërmel, voyant que Redon ne possédait aucun établissement d'instruction pour les filles, avaient, dès 1649, conçu le dessein d'y venir en fonder un ; mais, grâce à la difficulté d'obtenir les autorisations nécessaires, elles ne purent réaliser leur projet qu'en 1674. Le 25 juillet de cette année vit arriver quatre professes, deux novices et une postulante, qui se logèrent dans une maison des rues basses et y ouvrirent aussitôt une école. Le grand nombre de leurs élèves rendit bientôt ce local insuffisant, et elles louèrent, sur le port, une nouvelle maison qui ne tarda pas non plus à se trouver trop petite. Seize mois après leur arrivée, elles acquirent la maison noble de l'Étang, située dans la rue de Saint-Pierre et entourée de jardins. En s'y établissant, elles convertirent en chapelle, sacristie et chœur, une partie des bâtiments qui servent encore maintenant de parloirs et de classe pour les externes. Au mois de mai 1705, elles firent commencer la construction du grand corps de logis qui leur coûta 37.000 livres. Le défaut de ressources suffisantes fit ajourner la bâtisse de la chapelle, dont la première pierre ne se posa que le 23 avril 1755. Terminé en 1757, ce nouvel édifice fut bénit, au mois de septembre, par le vicaire perpétuel de Notre-Dame. Expulsées de ce couvent par la tourmente révolutionnaire, à la fin du XVIIIème siècle, les Ursulines y sont rentrées en 1810.

Si nous passons maintenant aux bénéfices secondaires, prieurés et chapellenies, fondés sur cette paroisse de Redon, leur nombre vraiment considérable nous surprendra.

Un des plus importants était le prieuré de Saint-Barthélemy, membre de l'abbaye de Saint-Sauveur qui le présenta toujours à un de ses religieux. Déjà mentionné, comme chapellenie régulière, au pouillé de 1516, il était situé auprès de la ville et doté d'une métairie qui portait son nom et du droit de foire qui, accordée par l'abbé comme seigneur de Redon, se tenait autour de la chapelle, le jour de Sainte-Croix. Cette métairie consistant en une maison, avec cour, jardin, deux parcelles de terre et sept hommées de pré, s'affermait, au commencement du XVIIème siècle, un tonneau de seigle, six poulets et 20 livres de beurre, le tout estimé environ 110 livres. La chapelle, maintenant abandonnée et servant de grenier à foin, recevait la procession du lundi des Rogations, qui s'y rendait en chantant les sept psaumes de la pénitence. Après la grand'messe, célébrée là, on chantait, pendant le retour, les litanies des Saints. En 1629, le Pape Urbain VIII attacha une indulgence plénière à la visite de cette chapelle, ce qui occasionna l'établissement d'une assemblée à la fête de son titulaire. Le prieur de Saint-Barthélemy, qui prenait possession dans cet édifice, comme dans le principal bâtiment de la métairie, devait y célébrer deux messes par semaine, le mercredi et le vendredi. Plus tard, après son union avec les chapellenies ou prieurés de Notre-Dame de la Cherche et de Saint-Michel, le service en fut transféré à l'église abbatiale.

Cette chapellenie, régulière aussi et mentionnée au Pouillé de 1516, de Notre-Dame de la Cherche, alias de la Serche, avait été fondée, en 1364, par le chevalier Rodolphe d'Aprémont, seigneur de Renac, et Julienne Soual, son épouse, qui obtinrent, en retour, le droit de sépulture dans l'église de Saint-Sauveur. Au commencement du XVIIème siècle, son temporel se composait de dimes ou terrage valant 36 livres, de rentes et d'avoine pour 64 livres, de 6 hommées de pré sous la seigneurie de Lanruas rapportant 100 livres, et enfin de 6 autres hommées de pré en Anqueleu ou sous le fief du Cleu produisant aussi un revenu annuel de 100 livres. Le service se faisait dans l'église de l'abbaye ; mais les charges sont inconnues.

Quant à celle de Saint-Michel, également mentionnée comme chapelle régulière au Pouillé de 1515, elle avait, dans un faubourg de la ville, son édifice religieux spécial et dédié à son saint titulaire, qui, reconstruit aux derniers siècles, abritait les assemblées des congrégations de la cité, ainsi que nous l'avons déjà dit. La dotation de ce petit bénéfice, auquel était uni le prieuré ou chapellenie de Saint-Michel de Langon, n'étant point distincte de celle de son annexe, il est impossible de la déterminer, à moins de supposer, ce qui est vraisemblable, que le temporel de cet annexe n'embrassait que des dîmes valant 50 écus environ et situées en Langon, tandis que celui de Saint-Michel de Redon se composait de 6 hommées de pré en Anqueleu rapportant 40 livres, et de rentes foncières s'élevant annuellement à 4 livres et 4 sols. Si les charges de cette chapellenie sont ignorées, on sait que ses titulaires furent toujours des religieux de l'abbaye et que son service s'acquittait dans l'église de Saint-Sauveur.

Le susdit Pouillé de 1516, souvent cité, mentionne encore les chapellenies suivantes : des Trois-Maries, de la Sainte-Trinité, de Saint-Samson, de Saint-Laurent, de Saint-Marcellin, de Saint-Yves, de Saint-Convoïon, de Saint-Benoit, de Saint-Maurice, de Sainte-Marguerite, de Saint-Gilles, qui, étant régulières et se desservant dans l'église abbatiale, n'appartiennent pas à cette partie de mon travail.

La série des bénéfices séculiers, établis sur la paroisse, est d'ailleurs assez considérable et il en reste encore un grand nombre à indiquer ; nous commencerons par les trois qui se trouvent donnés par le Pouillé de 1516, immédiatement après le nom du bénéfice paroissial.

La première est celle de tous les Saints, capellania omnium Sanctorum, fondée, à une date inconnue, par le prêtre Henri Robeil, qui la chargea d'une messe basse à célébrer, chaque mercredi, dans l'église de Notre-Dame, à l'autel de Sainte-Barbe, remplacé plus tard par celui de tous les Saints. Georges Robeil, à une date pareillement inconnue, en fonda une autre, qu'il plaça sous le même vocable et chargea aussi d'une messe basse, chaque vendredi, et à dire au même autel. Les fondateurs en réservèrent le droit de présentation à leurs héritiers. Comme ces deux petits bénéfices n'avaient souvent qu'un seul et même titulaire, sous le titre de chapelain des Robeil, il est impossible de distinguer le temporel de chacun. Leur dotation se composait d'une maison située sur le port, d'une autre petite maison ailleurs, et enfin de la terre dite des Robeil, non loin du village du Châtelet. En 1790, ils n'avaient qu'un seul titulaire.

Vient ensuite la chapellenie de Saint-Georges, fondée par les seigneurs du Plessix et présentée jusque vers le milieu du XVIIème siècle, par les possesseurs de cette terre située sur la paroisse de Bains et devenue la propriété des moines de Redon, qui en attribuèrent le droit de patronage au seigneur de Lanruas. Chargée d'un nombre inconnu de messes, elle se desservait dans la chapelle de Saint-Georges, que nous ne savons où placer, dans l'église paroissiale ou dans la basilique de Saint-Sauveur, bien qu'elle nous soit donnée, par un document de l'année 1745, comme servant alors de lieu de réunion pour la congrégation des artisans de Redon. De même que ses charges, la composition de son temporel, consistant en terres situées dans le fief de Lanruas, demeure entièrement ignorée. Sans qu'on en sache le motif, ce bénéfice se désignait parfois sous le titre de chapellenies de Saint-Georges et de Sainte-Barbe.

La dernière était celle de Sainte-Barbe, appelée aussi de la Furettrie et non annexée à la précédente. Fondée en 1492 par Daniel Bourdonnays, elle se desservait de trois messes par semaine à l'autel et chapelle de Sainte-Barbe, dans l'église paroissiale, autel qui fut placé plus tard sous le vocable de tous les Saints. Par ordonnance épiscopale du 23 décembre 1786, son service, réduit à une messe les dimanches et fêtes, fut transféré dans la chapelle domestique du château de Beaumont. Les propriétaires de ce manoir situé sur la paroisse de Redon, présentaient les chapelains qui, chaque année, devaient leur servir certaines rentes. La dotation de ce bénéfice se composait d'une maison, d'un jardin et d'un grand clos au village du Codillon.

Parmi les chapellenies qui ne figurent point au Pouillé de 1516, nous trouvons d'abord celle du Pont de Redon, présentée par le seigneur de Beaumont, en la paroisse de Saint-Laurent-de-Grée-Neuve, et desservie, à l'origine, de deux messes par semaine, au maître-autel de l'église paroissiale de Redon, le dimanche et un autre jour au choix du titulaire. Réduit, ce service ne comprenait plus, à la fin du XVIIIème dernier, que la messe du dimanche au même autel et une messe du Requiem chantée, le 1er dimanche de novembre et le dernier jour de l'an. Sa dotation consistait en une maison, avec jardins, champs et vignes contigus à la maison.

A la présentation des seigneurs de la Guillardaye et desservie d'une messe par semaine à l'autel de Sainte-Anne, dans l'église paroissiale, la chapellenie de Riallé était dotée d'un jardin sur les douves et en face des remparts de Redon, et de plusieurs parcelles de terre situées auprès de la ville. La série de ses chapelains est connue depuis le commencement du XVIIème siècle jusqu'en 1790.

Sur celle de Saint-Mathurin nous savons seulement qu'elle se desservait encore, à la fin du XVIIème siècle, au maître-autel de l'église de Notre-Dame et qu'elle était présentée par le sieur de Penhoët.

Fondée par Pierre Chesnay, la chapellenie de Mauvoisins se desservait, à la même époque et jusqu'en 1790, d'une messe chaque samedi à l'autel du Rosaire, dans l'église paroissiale. Comme temporel, on ne lui connaît qu'une maison située à Redon.

Les chapellenies annexées de Pillart et du Bourgneuf, présentées par le fabrique de la paroisse, se desservaient aussi à l'autel de la Trinité dans l'église de Notre-Dame : la première, d'une messe chaque mercredi, et la seconde, d'une autre messe chaque vendredi. Seule connue, la dotation de la dernière comprenait une maison située au faubourg de Saint-Michel, avec un jardin et une vigne contigus.

Une autre, qui ne doit pas se confondre avec celle du Pillart, portait le nom de chapellenie de la Porte-Pillart, du lieu où se trouvait sa dotation composée d'une maison et d'un enclos derrière. A la présentation aussi du fabrique de la paroisse, elle se desservit, jusqu'en 1790, d'une messe chaque dimanche et fête dans la chapelle de l'hôpital.

Présentée par les seigneurs du Lestier, celle de La Houssaye, dont on ignore la dotation, se desservit, pendant la première moitié du siècle dernier, d'une messe chaque vendredi, à l'autel de Sainte-Barbe ou de tous les Saints, dans l'église paroissiale.

Touchant la chapellenie des Fontaines et Riallen, qu'il ne faut pas non plus confondre avec celle de Riallé, citée plus haut, nous savons seulement qu'elle avait des titulaires, à la fin du XVIIème siècle et au commencement du suivant. Il en est de même pour celle des Fresils.

Quant à la chapellenie des Avrils, dont le premier titulaire connu remonte à la fin du XVIème siècle, elle avait été fondée par Alain Avril, se présentait par les seigneurs de Bocudon, très ancienne terre noble de Bains et comprise dans la nouvelle paroisse de Redon, et se desservait au maître-autel de l'église de Notre-Dame. Si on lui connaît des titulaires jusqu'en 1790, sa dotation reste néanmoins ignorée.

Celle des Barberets, chargée d'une messe chaque vendredi à l'autel du Rosaire, dans l'église paroissiale, possédait une maison et un jardin derrière, au faubourg de Notre-Dame, plus deux parcelles de pré sur les dossiers de mussain (sic), une parcelle de vigne au clos Gauthier et une autre parcelle de terre en partie sous vigne au clos de la Galeserie en Codilo (sic). On lui connaît des titulaires pendant toute la durée du XVIIIème siècle.

Les trois chapellenies annexées des Noës, de Saint-Luc, de Saint-Clément de Fleurimont, fondées, à une date inconnue, par l'écuyer Julien Couriolle, seigneur de Senac, en la paroisse de Pipriac, et présentées par ses successeurs dans cette terre, se desservaient d'une messe basse chaque premier mercredi du mois et d'une messe chantée, avec diacre et sous-diacre, à la fête de saint Clément, à l’autel de tous les Saints, dans l'église paroissiale. Leur commune dotation se composait d'une maison avec jardin derrière, à Fleurimont ; de deux jardins, l'un sur les douves de la ville, l'autre près des rues basses et de l'hôpital Saint-Pierre ; d'une parcelle dans les prés d'Aucfer ; de 7 hommées, en trois parcelles, dans les prés des Tonnes, en Saint-Nicolas ; de deux autres portions de pré en Estriel ? et du côté de Saint-Nicolas ; enfin d'une parcelle dans le pré de Lanruas. En 1756, la maison de Fleurimont ne devait plus exister, puisqu'il n'est plus question que d'une parcelle de terre en ce lieu. A cette date aussi, la présentation du bénéfice est attribuée au seigneur de Launay.

Dotée d'une parcelle de pré au lieu dit de la Crevasse en Mussain et chargée de sept messes par an à l'autel de tous les Saints, dans l'église paroissiale, la chapellenie des Lingans n'a été rencontrée par nous qu'une seule fois, en 1771, à l'occasion de provisions délivrées à un nouveau titulaire par un vicaire-général de Vannes.

Celle de Letun, desservie, à l'origine, d'une messe tous les seconds vendredis au susdit autel de tous les Saints, vit, le 10 octobre 1772, l'Ordinaire réduire son service à 20 messes par an, à cause de l'insuffisance de son temporel qui se composait seulement, en effet, de trois parcelles de terres dans les Prés-bas.

Sur la chapellenie de Bocudon, fondée sans doute par le propriétaire de l'antique manoir de ce nom, nous savons uniquement qu'elle avait des titulaires pendant la première moitié du XVIIIème siècle.

Présentée par le seigneur de Commenant, dans la paroisse actuelle de Saint-Jean-la-Poterie, celle de Sainte-Barbe ou des Champs, à ne pas confondre avec une autre rencontrée déjà sous ce vocable, se desservait, avant 1770, d'un nombre inconnu de messes à l'autel de tous les Saints. Sa dotation consistait en une maison et une vigne au lieu appelé les Champs, et en un pré sous la grée de Bahurel, en Marzan.

Deux autres chapellenies, dites des Dezels et des Fertillets, avaient été réunies avant l'époque où nous les rencontrons, pour la première fois, au commencement du XVIIIème siècle. Elles se desservaient toutes les deux à l'autel de tous les Saints, la première, d'une messe par semaine, et la seconde, d'une seulement par mois. Leur temporel comprenait une maison, avec cellier et jardin derrière, située dans un faubourg de Redon, et, de plus, le pré de Sailles de 3 hommées, dans lés prés de Mussain.

Il y avait enfin la chapellenie de la Purennerie, présentée par le prieur claustral de l'abbaye et conférée par l'évêque de Vannes. Ses charges étaient de douze messes par an à l'autel du Rosaire, dans l'église paroissiale. Dotée d'un pré à Aucfer, et du pré de la Purennerie, de deux hommées seulement et qui lui avait donné son nom, elle avait encore un titulaire, en 1790.

On cite bien aussi, comme ayant existé sur cette paroisse, les chapellenies des Lyvois et des Ménards ; mais, outre que cette liste est déjà trop longue, nous n'avons rien de plus à en dire. 

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Vicaires perpétuels de Redon.

1027. Rivallon, avec le titre de vicaire, assiste, à Redon, à la restitution du prieuré d'Arzon faite par le prince à l'abbaye de Saint-Sauveur.
1494. N. Coëtdor, sur lequel tout renseignement fait défaut.
1495-1497. Roland Plezran, aussi inconnu que son prédécesseur.
1513-1527. Jean Thébaud qui se rencontre, de 1532 à 1546, comme recteur de Crédin.
1546-1549. Jacques de Pleuguen, précédemment recteur de Molac.
1549-1558. R. Pierre Jouan ou Jehan, prêtre, avait pris la ferme des annates à la mort du précédent.
1576-1583. Pierre Le Petit, docteur en théologie et recteur de Montauban, au diocèse de Rennes.
1583-1611. Bertrand Daniel. En 1601, il disputa à Jean Ménager la possession de la chapellenie de Sainte-Barbe ou de la Furettrie. Dès 1564, il était sub-curé de cette paroisse, et, en 1589, il exerçait ici la charge d'official de l'évêque de Vannes.
1612-1644. Michel Le Noir, qui, de 1619 à 1638, se rencontre aussi avec le titre d'official de Redon.
1645-1666. Pierre Macé était curé de Redon, lorsqu'il en devint vicaire perpétuel. De 1656 à 1666, on lui trouve également le titre d'official de Redon, sans qu'on sache s'il l'était pour l'évêque de Vannes ou pour l'abbaye,
1666-1703. Gilles Mancel probablement originaire de Sarzeau, où il avait des parents et des propriétés, prit possession de ce vicariat perpétuel, le 11 juillet 1666. L'évêque de Vannes le créa, le 13 septembre 1692, vice-gérant de l'officialité de Redon. Décédé, le 30 avril 1703, il fut inhumé, le 2 mai, dans son église paroissiale.
1703-1709. Jean Bousget prêtre du diocèse de Saint-Malo et présenté par l'abbé de Redon, pourvu par l'évêque le 19 mai 1703, prit possession le 21. Il ne dut point mourir ici, puisque les registres paroissiaux ne renferment pas l'acte de sa sépulture.
1709-1717. R. Ambroise Guihou, prêtre du diocèse de Nantes et recteur de Mernel, en celui de Saint-Malo, pourvu, le 15 décembre 1709, par l'Ordinaire, sur la présentation de l'abbé, prit possession le lendemain. Déjà recteur de Charenton-Saint-Maurice (sic), dans le diocèse de Paris, il permuta Redon, en septembre 1717, avec le suivant contre le rectorat de Fontenay-aux-Roses.
1717-1726. R. Raoul Rouault, prêtre du diocèse de Saint-Brieuc, prieur de Notre-Dame de l'Ermitage de Hardauge, en la paroisse de Ribay, au diocèse du Mans, et recteur de Fontenay-aux-Roses, auprès de Paris, pourvu par le Pape, le 15 septembre 1717, prit possession le 11 janvier de l'année suivante. Malade, il donna procuration, peu de mois après, pour résigner entre les mains de l'Ordinaire ; mais, ayant recouvré la santé, il révoqua, le 28 octobre, sa procuration restée sans effet, et demeura à la tête de cette paroisse jusqu'en juillet 1726, époque à laquelle il résigna définitivement entre les mains de l'évêque, pour permuter avec le suivant contre la paroisse de Lanrigan ?, dans le diocèse de Saint-Malo. Dès 1727, il devint recteur de Réguiny, où nous le retrouverons.
1726-1730. R. Henri Guichard, de Vannes et recteur de Lanrigan ? [Note : J'ai lu Landvian ou Landviau, en Saint-Malo ; mais je ne trouve aucune paroisse de ce nom. C'est pourquoi je donne celle dont le nom me paraît se rapprocher le plus de ma lecture], pourvu par l'évêque, le 11 juillet 1726, prit possession le 19. Au mois de mars 1730, il résigna entre les mains de son collateur, pour permuter avec le suivant et passer dans le diocèse de Nantes, d'où il revint plus tard dans celui de Vannes, où il fut encore successivement recteur de Baden et de Plouay.
1730-1742. Pierre Barniquel, originaire de Béganne et recteur de Sainte-Croix de Nantes, pourvu par l'Ordinaire, le 30 mars 1730, prit possession le 22 avril. Décédé, à l'âge de 66 ans, le 27 juin 1742, il fut inhumé, le lendemain, dans le cimetière de sa paroisse.
1742-1760. R. Jacques-Henri Poulce, prêtre du diocèse de Saint-Brieuc, présenté par l'abbé de Saint-Sauveur, fut pourvu par un vicaire-général de Vannes, le 5 septembre 1742, et prit possession le 7. Le 11 septembre 1750, l'évêque lui conféra Plumelin, dont il prit possession le 17 et qu'il résigna le 19, pour rester à Redon. Déjà pourvu du doyenné de Pontbelz et du rectorat de Mendon, il donna procuration, le 20 octobre 1760, pour résigner ce vicariat perpétuel entre les mains du Pape en faveur du suivant.
1760-1777. R. Julien-Alexandre Loaisel, originaire de Sérent et curé de Redon, présenté par l'abbé, nonobstant la résignation susdite, fut pourvu par l'Ordinaire, le 1er décembre 1760, et prit possession le 9. Déjà avancé en âge, il donna procuration, le 11 décembre 1776, pour résigner en Cour de Rome en faveur de son neveu. Contre son attente, il vécut encore longtemps ; car il passa la tourmente révolutionnaire, caché dans le pays, et ne mourut que vers 1799.
1771-1806. Gabriel-Mathurin-Joseph Loaisel, originaire aussi de Sérent et fils d'un sénéchal de plusieurs juridictions s'exerçant à Malestroit, était curé de Saint-Gilles, paroisse de cette dernière localité, lorsque le Saint-Siège lui conféra, le 28 janvier 1777, ce vicariat dont il prit possession le 12 mars. Député de l'Ordre du clergé aux États-Généraux, il partagea les aberrations de Guégan et de Gabriel, recteurs de Pontivy et de Questembert (voir les notices de ces deux paroisses) — ; mais, éclairé par les événements des 5 et 6 octobre 1789, il revint dans sa paroisse au commencement de 1790, refusa de prêter le serment prescrit par la Constitution civile du clergé, se déporta plus tard en Angleterre, rentra à Redon, en 1798 ou 1799, et fut maintenu, après le Concordat, à la tête de son troupeau. Malade, en 1806, il céda le fardeau qu'il dut reprendre au bout de quelques mois, à la mort de son successeur. Il le porta encore plusieurs années, jusqu'en 1816, date à laquelle il s'en exonéra définitivement. Resté à Redon, il y mourut, le 8 mai 1825. On a écrit qu'il était studieux, timide, peu communicatif, pieux, bon prédicateur, et bon directeur des âmes.

(Abbé Luco).

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