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SEIGNEURIE DE LANRUAS

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LANRUAS dans le pays de Redon

La seigneurie de Lanruas comptait parmi les plus importantes du pays de Redon. Peut-être devait-elle son origine à un démembrement de sa voisine immédiate, celle de la Salle de Lanruas dont elle portait le nom (Voir Buard). En effet, elle possédait fief, juridiction de moyenne et basse justice, rentes féodales, moulin situé sur le haut de sa grée, colombier, etc. ; et, dans l'église Notre-Dame de Redon, « un banc à queue de 4 pieds de long sous la haute et première voûte du choeur, du côté de l'Evangile, avis l'image de Saint-Michel Archange, avec accoudoir et enfeu et deux tombes sous ledit banc armorié des armes de la maison de Lanruas, les quelles armes se voient aussi dans la vitre du Rosaire, du côté de l'Epître et le droit d'y faire mettre un personnage ». Les seigneurs de Lanruas se disaient fondateurs de cette église, peut-être à cause du manoir du Pesle qu'ils possédaient et qui avait été construit dans ses dépendances. Ils étaient également « présentateurs de la chapellenie de Saint-Georges » (chapelle actuelle de la Congrégation), ce titre et ce droit leur ayant été donnés par les Bénédictins quand ces derniers se rendirent acquéreurs, au XIVème siècle, du Plessis-de-Bains dont les seigneurs paraissent avoir été les Couldebouc dont les armes surmontaient encore au XVIIème siècle la porte d'entrée de la chapelle. Lanruas, à son tour, était tenu de payer des rentes aux chapellenies régulières de la Serche, des Trois-Maries et de la Trinité.

Un aveu détaillé rendu à l'Abbaye le 11 mars 1713 par François de Legal, seigneur de Lanruas, nous fournit les précisions suivantes : « - 1° La maison, manoir noble, rue, issue, jardin, pourpris, en tout 12 journaux ; - 2° le domaine des Blanchard, la pièce du Becheix, le pré de la Croix, le domaine des Beauvais, le grand bois de Lanruas, la pièce de la Benestais, le fresche des Beauvais, etc. ; - 3° le moulin à vent de Lanruas, sur la grée ; - 4° le fief et la juridiction de Lanruas avec justice basse et moyenne ; - 5° les rentes dues à Lanruas, entre autres 10 sols monnaie dûs par les Religieux à cause du Petit-Pesle (Note : Le Petit Pesle était un terrain situé entre l'église N.-D. et la rue Saint-Michel. Il servait de potager au presbytère de Redon) ; 8 sols par les Dames du Calvaire pour terres situées en leur couvent ; par les hommes et manants du Haut-Val : 6 livres 6 sols 4 deniers, et par ceux de la Riaudaye : 8 livres 18 sols 4 deniers. Les limites du fief de Lanruas : commence à la Croix-de-Lanruas, le long du chemin de la Croix-au-Val, descend à travers les villages jusqu'au chemin qui traverse le grand bois des Pimoulais et de là va joindre entre la grée et les domaines de la Sente-aux-Oies, et de là continue entre les patis de la Riaudaye et de la lande de la Bosse, et va joindre, sous le domaine du Cormier, la fontaine Feillet et, dudit lieu, revient par le grand chemin qui va de la fontaine du Rosay à la Croix-de-Lanruas. Une maison à Redon et un petit jardin sur les murailles appelé l'Eperon. La maison du Préclos avec pavillon, cour close de murailles, portail, pourpris, four, près Saint-Jean-d'Espileuc ».

La famille Lambart, qui portait pour armes de gueules au griffon volant d'argent becqué et armé d'or, possédait Lanruas de temps immémorial. C'était une branche des Lambart de Port-de-Roche dont nous avons parlé à propos de Cotart.

Guillaume Lambart, seigneur de Lanruas, fut chargé de représenter la « bonne ville de Redon » aux Etats tenus à Vannes en 1455. Etabli en 1462, avec Guillaume Malin, receveur et administrateur des biens de l'Abbaye, il reçut, la même année, ainsi que ledit Malin, Gilles et Jean Couldebouc et Guillaume Cotart, commission d'informer des excès commis par Guillaume Le Sénéchal et Pierre de Montbourcher. Lieutenant de capitaine de Redon, il fut institué, en 1476, en cette qualité, de l'office de garde des portes de la ville. Dès 1461, il avait été maintenu dans le droit d'avoir ses écussons dans l'église Notre-Dame, ses armes ayant été « abattues par des envieux ». Sa femme, dont on ignore le nom de famille, s'appelait Houisette. Ils eurent deux enfants : - 1° François, qui suit ; - 2° sans doute Cécile Lambart, femme, en 1500, de Vincent Jacques, sieur du Trécoët (Bains).

François Lambart, seigneur de Lanruas, comparut comme ayant 100 livres de rentes nobles à la montre d'armes du 6 septembre 1481. Il fut aussi sieur de Balloays en la Nouée, terre qui passa ensuite à son fils et semble venir des Guiho. Il vivait encore en 1495 et. était alloué de Rieux en 1501. Il épousa Bertranne Guiho par contrat de 1474, fille d'Amaury Guiho et de Perrine Rivaut, sieur et dame de la Pouesnaye, laquelle en 1509 était veuve et tutrice de leur fils Guillaume, et, en cette qualité, rendit aveu pour Lanruas. Ils eurent au moins 5 enfants, parmi lesquels : - 1° Guillaume Lambart, seigneur de Lanruas el de Balloays qui, le 6 juin 1526, était en procès avec son voisin Jean du Gahil et qui comparut en 1513 à la réformation des feux de la Nouée et, en 1536, à celle de Redon. Capitaine de Redon en 1532. Le 28 août 1529 il acheta le Rozay en Redon à demoi­selle Jeanne du Tertre. Marié deux fois : la première, dès 1524, à Françoise du Parc ; la seconde à Marguerite du Guiny. Sans postérité. - 2° Jean, qui suit.

Jean Lambart, sieur de la Ferrière (Bains), qu'il habitait en 1520 et 1543. Il comparut à la réformation de 1536 en Bains, au nom de ses enfants, pour la Provostaye. Notaire noble de Bains comme son beau-père. Il épousa Guillemette Provost, héritière de la Provostaye, fille de François et de Martine Belesve. Dont Jean, qui suit.

Jean Lambart, sieur de la Ferrière et de Provostaye, puis de Lanruas et du Rozay à la mort de son oncle Guillaume. Il vendit, le 19 novembre 1548, la Provostaye à M. Jean Bocan, sieur de l'Abbaye ; mais cette terre fut rachetée en 1549, en raison du retrait féodal, par Jean du Rochier, sieur de Beaulieu. Le 2 mai 1549, il eut accord avec sa tante Marguerite du Guiny et lui bailla pour son douaire la terre du Rozay ; il vendit d'ailleurs le Rozay, le 20 février 1550, à son parent Pierre Lambart, seigneur de Port de Roche. Mort vers 1570, ayant épousé vers 1549 Yvonne Rivaut, dame de Clegren, qui lui apporta le Plessis-Rivaut, en Allaire. Dont au moins quatre enfants : - 1° Pierre qui suit ; - 2° Catherine Lambart, dame de la Ferrière, mariée dès 1584 à Filice Cennina (Félix de Cennine), noble florentin, parent d'Alexandre Cennina, dont postérité ; - 3° Marguerite Lambart, femme vers 1574 de Jacques Rigault, sieur de la Hardière, capitaine de Redon, veuve en mai 1577, et, en secondes noces, vers 1581, de Jacques de Feste (da Festa), autre noble italien, capitaine de Redon en 1588-1601, dont postérité.

Pierre Lambart, écuyer, seigneur de Lanruas et du Plessis-Rivaud, épousa en 1578 Jeanne Tanouarn, de la maison de Lissigneuc. Elle était sa veuve en 1604. De ce mariage sont issus au moins neuf enfants dont nous nous contenterons de citer : - 1° Paul-Hector qui suit ; - 2° Julien Lambart, écuyer, seigneur du Plessis-Rivaud, marié vers 1613 à Julienne Le Douarain et dont la branche s'est éteinte en la personne de Marie-Anne Lambart, dame du Plessis-Rivaud et de Bahurel, morte religieuse à la Chartreuse d'Auray en 1810 (voir Bahurel) ; - 3° Angélique Lambart (7 février 1588), dame de Lisle, morte en 1651.

Paul-Hector Lambart, seigneur de Lanruas, fut baptisé le 3 mai 1578 et eut pour parrain dom Paul-Hector Scotti, abbé de l'Abbaye de Redon. Il épousa Péronnelle Le Coustelier, baptisée à Redon le 13 mars 1590, fille d'Alexandre, sieur du Brossay-Fégréac, et de Françoise du Vergier. Il fut inhumé au chanceau de l'église d'Allaire, le 9 février 1619.

Jean Lambart, baptisé à Allaire le 10 juin 1612, écuyer, seigneur de Lanruas en 1634 et 1655. Marié en premières noces, en 1636, à Suzanne de Macquet, et en secondes, le 8 octobre 1652, à Julienne Bonpaye qui, âgée de 76 ans, fut inhumée à Redon le 4 octobre 1692. Il ne paraît pas avoir eu d'enfants de ces deux mariages.

Vers 1650 Lanruas fut vendu et acheté par M. Jean Mahé, sieur du Landa (Fégréac) et sa femme Yvonne Chesnays, lesquels possédaient déjà Brillangaut et le Pesle (Voir ces noms de seigneurie). Jean Mahé mérite une mention spéciale car il fut l'un des personnages les plus marquants du vieux Redon. Originaire de Béganne, d'abord avocat et procureur de l'Abbé de Saint-Sauveur, sénéchal du Vaudequip et de Rieux à Fégréac, puis substitut du procureur fiscal de Redon, sénéchal de Redon en 1631 et syndic-maire de cette ville. Il épousa en premières noces Yvonne Serot, de la maison des Préaux, en Rieux, et en secondes, en 1629, Yvonne Chesnays, veuve de sire Jean Aoustin, sieur de la Porte. Tous deux achetèrent, vers 1638, aux Coué du Brossay, le manoir du Brossay, en Renac, et, on vient de le voir, vers 1650, celui de Lanruas et du Pesle. Anobli par lettres de 1648, il fut enterré le 30 septembre 1656 en son enfeu de Lanruas. De son premier mariage vint un fils, René Mahé, né en octobre 1622, écuyer, sieur du Brossay et du Landa, sénéchal de Redon après son père et marié en février 1646 à Jeanne Bonnier, dame de la Touche, qui, veuve, se remaria à Paul de la Robinaye, conseiller au Parlement, et fut enterrée, le 28 octobre 1677, en sa chapelle du Brossay dans l'église de Renac.

Yvonne Chesnays, de son premier mariage avec sire Jean Aoustin (voir Brillangault) eut au moins neuf enfants, parmi lesquels Geneviève Aoustin (18 février 1611) qui fut dame de Lanruas, le Pesle, Brillangault, etc., mariée en 1628 à François Le Gal, sieur de la Haye, avocat en la cour, syndic-maire de Rennes, puis doyen des avocats en la cour, qui portait pour armes un coq surmonté d'un bonnet carré et appartenait à une vieille famille bourgeoise de Rochefort-en-Terre. De ce mariage sont issus sept enfants : - 1° François qui suit ; - 2° Marguerite, baptisée le 30 mai 1635 à Saint-Germain de Rennes, mariée à André Simon, sieur de Launay ; - 3° Perrine (5 mai 1640, à Saint-Germain), mariée le 6 février 1655 à Jean Greffier, sieur de Boislaunay ; - 4° Marie (5 août 1647, à Saint-Germain), mariée à Jacques de la Morissière, seigneur de Viques, et qui fut dame de Brillangault ; - 5° Geneviève, mariée par contrat du 24 janvier 1654 à René de la Monneraye, écuyer, sieur de Bourneuf, conseiller du roi, notaire et secrétaire au Parlement ; - 6° Jean, sieur de Villeneuve et du Pesle, prêtre, docteur en Sorbonne, recteur de Saint-Germain de Rennes, mort à Rennes le 10 mai 1710 ; - 7° René-François, baptisé le 30 octobre 1751, le plus illustre de tous, sieur de Kermeur et de Bellenoë, dit le marquis de Legal, qui fut colonel d'un nouveau régiment de cavalerie de son nom en 1688, brigadier de cavalerie en 1693, puis maréchal de camp et lieutenant général en 1703. Il fit les sièges d'Ostabrie (1696), Barcelone (1697), Banelone (1706), Lérissa, etc. En 1782, il fit l'attaque de retranchements près de Hornberg dans la Forêt-Noire et prit Moncon à discrétion en 1707. Son plus brillant fait d'armes fut la victoire de Munderkingen, remportée par lui, le 31 juillet, sur les Impériaux commandés par le comte de la Tour. Ce grand succès valut, nous dit Saint-Simon, les éloges personnels de Louis XIV à la marquise de Legal qui faisait partie de la cour de Versailles. René-François mourut en 1724 et fut inhumé le 9 janvier. Il avait épousé Marie de Vidard Saint-Clair et en eut deux fils : Jean-Baptiste-Alexandre de Legal, sieur de Kermeur, brigadier de cavalerie en 1743, mort à 54 ans le 12 juin 1753, et Jules-François de Legal, né à Versailles en avril 1705, capitaine de cavalerie, mort le 16 février 1792.

François Le Gal, ci-dessus, écuyer, sieur de Lanruas, la Haye, Launay (Rieux), sénéchal de Redon, épousa en 1658 Françoise Le Gras, fille de M. Jean Le Gras, premier huissier du Parlement, laquelle fut inhumée en son enfeu de Lanruas, le 4 janvier 1698.

Julien Le Gal, leur fils, écuyer, seigneur de Lanruas, capitaine de cavalerie au régiment de Legal appartenant à son oncle, épousa, le 6 février 1701, Jeanne Goullet, soeur de Gabriel Goullet, sénéchal de Redon. Dont deux enfants : - 1° René Le Gal, écuyer, seigneur de Lanruas, décédé subitement le 19 octobre 1736, sans avoir pris alliance ; 2° Françoise-Yvonne Le Gal, dame héritière de Lanruas, mariée le 11 octobre 1736 à messire Gabriel d'Osmond de Centeville, écuyer, seigneur du Manoir, gendarme de la 2ème brigade de Bretagne à Redon, fils d'Henry-Auguste d'Osmond, seigneur de Centeville, et de Marie de Nollet. Françoise-Yvonne mourut à Redon, âgée de 80 ans, le 4 mars 1782.

Du mariage d'Osmond-Le Gal sont issus au moins six enfants baptisés à Redon entre 1738 et 1747, entre autres : - 1° Gabriel qui suit ; - 2° Ambroise-Pierre, baptisé le 19 décembre 1647, marié le 3 mai 1782 à Marie-Hyacinthe de Lambart, fille de Joseph, seigneur du Plessis-Rivaud et de Bahurel, et de Jeanne-Françoise Rado, veuve d'Augustin Paignon, seigneur du Rozay, morte le 18 nivôse an VII.

Messire Gabriel d'Osmond de Centeville, né le 16 juin 1739, chevalier, seigneur de Lanruas encore en 1783, épousa, le 14 novembre 1771, Henriette Hardy fille de Georges-René Hardy, sieur du Tertre, procureur du roi, syndic de Redon, et de Renée Gerbaud. Il mourut le 2 novembre 1781 et fut enterré dans l'église, « suivant son droit », c'est-à-dire dans l'enfeu de Lanruas. Sa veuve mourut à Redon, le 10 mars 1818. Ils avaient eu au moins huit enfants, entre autres : - 1° René-Gabriel-François-Henry, né le 27 mai 1773, rue du Port, vivant encore en 1780 ; - 2° Judith-Aimée, baptisée le 21 mars 1777, morte à Redon, rue de l'Union, le 5 janvier 1828. (R. de Laigue). 

Nota : texte actualisé et modifié par rapport au texte original. 

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