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SEIGNEURIE DE LA DIACRAIS

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LA DIACRAIS dans le pays de Redon

Il reste encore quelques vestiges de la Diacrais du XVème siècle. Ils sont là pour nous montrer toute l'importance qu'avait alors ce vieux manoir et le soin qu'on avait apporté à sa construction.

La vente du 12 décembre 1711 par les Calais aux Primaignier nous fournit quelques détails sur la maison de la Diacrais et ses dépendances. On y voit mentionnés « le pigeonnier, le portail, l'écurie, le Clos Breton, l'écurie vers le jardin, l'emplacement du bois de haute futaie, la métairie (60 pieds de maison) avec galetas dessus, étable, jardin, le domaine de devant la grande porte de la Diacrais, labour de 132 sillons, vigne et pâtureau, le domaine du Grand-Bois, le semis de la Diacrais situé au domaine des Champs-de-Haut, le carrossier, l'écurie, la chambre rouge avec son galetas et passage ».

Le tout relevait noblement de la seigneurie abbatiale de Redon sauf le Clos-Breton qui relevait roturièrement de Beaumont.

Dès le début du XIVème siècle, la Diacrais appartenait à la famille Pollo, de noble extraction redonnaise. Ces Pollo ne figurent dans aucun nobiliaire breton, pas même celui de Pol de Courcy. Ils portaient pour armes une croix cantonnée en franc canton à dexte d'une étoile (Voir le Mausolée de Raoullin Pollo, au prieuré de Léhon). Leur nom s'est conservé à la prairie de Pollo près de Boqueban-en-Bains, aux marais de Pollo entre la Rigotais et le Rozay en Redon, à la tenue Pollo comprise dans le domaine de l'Abbaye de Redon en Guérande, etc., etc.

Raoullin Pollo, sieur de la Diacrais, naquit en 1333. Il ratifia le second traité de Guérande, à Redon, le 14 juin 1381, épousa Guillemette du Tertre qui, elle aussi, faisait partie de la noblesse redonnaise (Voir Le Rozay) et rendit aveu à l'Abbaye pour la Diacrais le 28 mai 1406. Il mourut le 18 novembre 1416 et fut enterré au prieuré de Léhon près de Dinan, dont son fils Raoul était prieur. Son magnifique mausolée, qui existe encore à l'église de Lehon, le représente en gisant, guerrier avec l'armure de fer, la cotte d'armes et l'épée de combat, deux levrettes couchées à ses pieds. Des écussons, placés aux quatre coins du tombeau, portent ses armes. Autour, on lit : CI : GIST : RAOULIN : POLLO : DE : REDON : PERE : DU : PRIEUR : DE : CEANS : QUI : TRESPASSA : LE : XVIII : JOUR : DE : NOVEMBRE : LAN : MIL : IIII : ET : XVI. DIEU : LUI : PARDONT : AMEN.

Le frère de Raoullin Pollo, nommé Raoul, fut, aussi lui, enterré à Lehon. Son tombeau a disparu mais il existait encore au XVIIème siècle et donnait le 13 octobre 1420 pour date de sa mort.

Raoullin Pollo et Guillemette du Tertre, sieur et dame de la Diacrais, eurent entre autres enfants : - 1° Raoullet Pollo, qui suit ; - 2° Raoul Pollo, qui succéda en 1407 comme prieur de Lehon à Giraud de Palmes et fut le dernier prieur conventuel de ce prieuré ; il rendit aveu au duc Jean V pour son prieuré le 5 mai 1419 et mourut en 1440 (Voir Le Prieuré de Léhon, par l'abbé Fouéré-Macé) ; - 3° Jaunette Pollo, mariée à Olivier Deno et qui vivait encore en 1466 (Voir Généalogie Deno).

Raoullet Pollo, sieur de la Diacrais, rendit aveu pour la Diacrais le 6 mars 1425. Dès le 7 juin 1419, il avait fait un échange avec Jean Collobel, sieur du Bot de Langon, et Jean Collobel, son fils, époux de Marie du Val (Voir Cotart). Il épousa, le 1er juin 1412, Jeanne de Senac, sans doute la même que Jeanne de Senac, veuve en 1476 de Jacques de Saint-Gilles, sieur de la Perronnière. Raoullet Pollo et sa femme possédaient des biens considérables à Redon et aux environs. Ils eurent pour fils Guillaume, qui suit.

Guillaume Pollo, sieur de la Diacrais, épousa Guillotte de Bellouan, fille de Guilaume de Bellouan et Mathurine des Préaux, sieur et dame de Bellouan, du Vaujour et des Préaux en Rieux. Elle était veuve en 1461 et mourut vers 1482. Ils eurent une fille, Isabeau, qui suit.

Ysabeau Pollo, dame de la Diacrais, héritière principale et noble, épousa, avant 1477, Alain Lermine. Ils rendirent aveu pour la Diacrais le 14 mars 1477. Après sa mort, son mari fournit minu pour cette terre le 18 juillet 1481. De leur mariage sont issus au moins trois enfants : - 1° François Lermine, sieur de la Diacrais en 1482, qui n'eut pas de postérité ; - 2° Catherine Lermine, dame de la Diacrais, en 1513 ; - 3° Janne Lermine, qui suit.

Janne Lermine hérita de la Diacrais. Elle était femme, en 1509, d'Alain du Boisjan, qui était archer du duc François II et qui, à la mort de ce dernier, en 1488, avait reçu des habits pour porter son deuil. Tous deux firent aveu le 25 février 1509.

Jean du Boisjan, leur fils, fut ensuite sieur de la Diacrais, rendit aveu pour la Diacrais le 26 mars 1519 après la mort de sa mère. Il comparut à la réformation des feux en 1536.

Puis nous voyons Louis du Boisjan, sieur de la Diacrais, lequel était sieur de la Gohour en 1556. Il rendit aveu le 10 juin 1545 pour la Diacrais.

Je ne sais comment Alain Apuril et Marthe de la Grée se trouvaient sieur et dame de la Diacrais en 1548. Ils étaient aussi sieur et dame de Lourmois, de la Bouexière de la Grée-Nevet en Nivillac. Marthe de la Grée avait épousé en premières noces Jean Bellebarbe, sieur de Lazou, également en Nivillac. Marie Bellebarbe, fille de ces derniers, épousa Jean Apuril, fils d'Alain Apuril et d'Hélène de Moayre.

En 1580 Jean Apuril était sieur de Lourmois, de la Diacrais et de Coëtbo.

C'est vers ce moment que la Diacrais fut vendue à François Davy et Perrine Tayart, sieur et dame du Cleu et de la Tabariais. François Davy était riche marchand de draps à Redon et faisait partie de la haute bourgeoisie de la ville. Perrine Tayart, elle, était fille de Louis Tayart et Jeanne Chauvin, sieur et dame de la Cour de Cournon. Ils achetèrent aussi la terre et seigneurie de Boro, en Saint-Vincent, aux de Castellan.

François Davy et Perrine Tayart, sieur et dame de la Diacrais et de Boro, eurent au moins 11 enfants, parmi lesquels il convient de citer : - 1° Bernarde Davy (19 septembre 1563), mariée à Pierre Marcadé, sieur de Beaumont, conseiller du Roi, alloué de Ploërmel ; - 2° Marie Davy (13 décembre 1577), dame du Cleu, mariée en premières noces à Robert de Gaincru, écuyer, sieur de la Touche, et, en secondes, à Jean Aubin, écuyer, sieur de Gaincru et du Grosbos ; - 3° Alain, qui suit.

Alain Davy, sieur de la Diacrais et de Boro, épousa, par con­trat du 30 octobre 1599 et célébration à Nantes du 1er novembre, Sébastienne Le Moine, fille de Gilles, maître des Comptes de Bretagne, sieur des Ourmeaux et qui, après la mort de son mari, se remaria à Honoré Fabron, sieur du Parc-Anger ; elle mourut le 20 octobre 1619. Ils eurent, aussi eux, 11 enfants, nés à la Diacrais ou à Boro, entre 1601 et 1614, entre autres : - 1° Gilles, qui suit ; - 2° Françoise Davy (4 mars 1608), femme de René Poligné, sieur de la Chesnais.

Gilles Davy (20 décembre 1602), écuyer, sieur de la Diacrais, Boro et la Jarrie (en Peillac), fut maintenu en la qualité de noble par arrêt du Parlement de Paris en date du 30 avril 1637. Il épousa, le 20 avril 1626, Julienne du Bouexic, de la maison de la Roche du Theil (en Bains), et mourut en 1663. Sa veuve mourut à la Diacrais et fut inhumée à Redon le 21 novembre 1671. Ils avaient eu 7 enfants dont : - 1° Louis Davy, écuyer, sieur de Boro, marié par contrat du 5 décembre 1666 à Renée d'Escaillun qui lui survécut et dont il n'eut qu'une fille morte en bas-âge ; - 2° Louise Davy (17 mai 1628), mariée à Nantes le 14 avril 1644 à René de la Tullaye, écuyer, seigneur de Belleisle et du Port-Durand ; - 3° Jeanne Davy (12 août 1629), mariée vers 1663 à François de Coëtlogon, écuyer, sieur de la Garenne ; - 4° Gilles Davy, sieur de la Diacrais et de Boro (24 octobre 1635), hérita de sa nièce Marie, morte fin 1671. Capitaine major au régiment de Champagne, il fut maintenu dans sa qualité de noble par arrêt du Conseil d'Etat du 16 avril 1674. Il fut tué à l'ennemi la même année, et avait reçu le collier de l'Ordre du Roi (Saint-Michel) par lettre de cachet du roi Louis XIV le 14 septembre 1659. Il ne semble pas s'être marié ; - 5° Vincent Davy (7 avril 1643), écuyer, sieur de Saint-Perreuc, devenu sieur de la Diacrais, qui habita la paroisse de Molac, maintenu, aussi lui, dans sa noblesse par arrêt du Conseil du 11 décembre 1682 et qui mourut sans postérité après s'être marié trois fois : la première, vers 1670, à Françoise Aoustin, inhumée à Redon le 4 janvier 1672 ; la seconde, le 16 octobre 1672, à Larré, à Guyonne-Anne Lorand, fille de M. François Lorand, sieur de la Boullaye et veuve d'écuyer Louis de la Haye, sieur de la Villejamme ; la troisième, à Ploërmel, le 26 janvier 1681, à Françoise-Marie Le Nepvou, dame de la Villedanne ; enfin, - 6° René Davy (19 janvier 1644), écuyer, sieur de la Jarrie, qui a continué la famille et dont les descendants existent encore.

C'est à la mort de Vincent Davy, survenue vers 1690, que la Diacrais fut vendue et achetée par Pierre Callais, docteur en médecine, sieur de Cotio. Il avait été baptisé à Redon le 15 juillet 1630 et était fils de Jean Callais, médecin, et de Françoise Fayolle. En 1660, il se qualifiait médecin ordinaire du duc d'Orléans. Il épousa Françoise Grullé et fut inhumé le 26 février 1687 ; sa veuve mourut à la Diacrais et fut inhumée le 28 juin 1697. Leurs enfants rendirent aveu pour la Diacrais le 19 juillet 1695. Ils furent au nombre de 11, nés entre 1660 et 1678, entre autres : - 1° Julien Callais, sieur de la Diacrais, prêtre ; - 2° Pierre Callais (31 juillet 1663), sieur de Cotio, mort à la Diacrais et enterré le 15 mars 1710 ; - 3° Marguerite Callais (12 septembre 1666), mariée le 13 mai 1687 à Guillaume Boizard, docteur en médecine, fils de Thomas et de Françoise Primaignier ; - 4° Jean Callais (5 février 1669), sieur de Bellevue, marié en 1690 à Laurance Pédron, dame de Peuvert et de la Belle-Anguille, de Pontivy, dont postérité ; - 5° François Callais (30 novembre 1672), sieur de Bellevue, marié le 16 septembre 1700 à Guillemette Audigé, fille du métayer de Cotio. Ils habitaient la Diacrais en 1706 ; - 6° Marie Callais (3 novembre 1678), mariée le 9 décembre 1710 à M. Paul Guyho, sieur de la Chesnais, procureur fiscal de Rieux à Fégréac.

A la mort de Pierre Callais, survenue le 14 mars 1710, la Diacrais fut revendue le 12 décembre 1711 (devant le notaire Lores) par ses enfants à M. Pierre Primaignier, procureur fiscal de Redon, pour le prix de 2.275 livres. Puis, le 8 février 1712, ce fut le tour des autres héritages dépendant de la Diacrais et provenant de la succession de l'abbé Julien Callais ; ils furent vendus judiciairement à la requête de François Callais, sieur de Villeneuve, son frère, agissant en son nom personnel et celui de ses cohéritiers, et adjugés au même acquéreur pour 565 livres.

La vente de 1711 donne stria la Diacrais et sa situation au début du XVIIIème siècle des détails intéressants qui méritent d'être reproduits ici : 

Le pigeonnier, le portail, l'écurie, le Clos-Breton, l'écurie vers le jardin, l'emplacement du bois de haute futaie, la métairie avec galetas, l'étable, le jardin, le domaine de devant la grande porte en labour, la vigne et pâtureau, le domaine du grand bois, le semis de la Diacrais au domaine des Champs de Haut, le carrossier, l'écurie, la chambre rouge avec son galetas et passage, le tout relevant noblement de l'Abbaye de Redon, sauf le Clos-Breton qui relève roturièrement de Beaumont.

Pierre Primaignier, acquéreur de la Diacrais, était fils de Jean Primaignier, sieur de la Rouxière et de la Haye, procureur fiscal de Redon et syndic de la ville, et de sa seconde femme, Renée Vaugrenard. Il fut, lui aussi, procureur fiscal de Redon et épousa, le 11 février 1710, Scolastique Hardy, demoiselle de la Blanchetaye. L'armorial général lui donne pour armes : de gueules à un croissant renversé d'argent accompagné de 4 molettes de même et de 4 grelots entremêlés et posés en orle. Il fut aussi sénéchal du comté de Rieux à Rieux et du prieuré de Saint-Nicolas et mourut âgé de 78 ans 3 mois et 4 jours, le 14 mai 1764 ; sa femme l'avait précédé dans la tombe, morte à 50 ans et enterrée le 2 juillet 1740. Leur fille Marie-Scolastique, baptisée le 10 février 1724, épousa, le 13 septembre 1740, Joseph Dumoustier, leur mariage étant célébré par l'abbé Pierre Hardy, doyen de Carentoir.

Joseph Dumoustier, devenu, par son mariage, sieur de la Diacrais, était négociant à Redon, fils de René, également négociant, et de Renée Mouilhac. Il fut capitaine de milice bourgeoise, administrateur de l'hôpital et échevin de Redon. Il mourut à 62 ans, le 28 janvier 1779 ; sa femme était morte le 5 octobre 1765. Parmi les enfants issus de ce mariage, citons René-Pierre-Joseph Dumoustier qui suit.

René-Pierre-Joseph Dumoustier, sieur de la Diacrais, fils aîné, baptisé le 4 avril 1743, fut lieutenant de maire (adjoint) de Redon en 1779, capitaine d'infanterie au bataillon garde-côte de la Roche-Bernard. Il épousa, le 7 janvier 1766, Adélaïde-Gertrude Desmonts, fille de M. François-Honoré et de Perrine-Gertrude Bredin. Négociant, il mourut à Redon le 6 fructidor an V (1797) ayant eu plusieurs enfants, entre autres Gertrude-Joséphine-Adélaïde Dumoustier, mariée le 15 janvier 1788 à Honoré-Joseph-René Beillard, sous-ingénieur des Ponts-et-Chaussées de Bretagne.

Au commencement du XIXème siècle, la Diacrais était encore aux Dumoustier. (R. de Laigue). 

Nota : texte actualisé et modifié par rapport au texte original. 

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