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SEIGNEURIE DE BOCUDON

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BOCUDON dans le pays de Redon

S'il est permis d'en juger d'après l'état actuel de Bocudon et de ses dépendances, on peut affirmer, sans crainte de se tromper, que ce manoir comptait parmi les principales « maisons » du pays de Redon. Plusieurs de ses parties remontent au XVème siècle, tels le portail et le bâtiment situé au couchant dont la charpente en forme de carène recouvre une salle d'un genre très caractéristique.

Bocudon (en breton Bot-cudon, l'habitation du ramier) est un nom qui se retrouve en Avessac — à la Close de Bocudon — lieu-dit cité au cartulaire de Redon dans des chartes du IXème siècle (Cartulaire de Redon, pages 70 et 219). On a essayé d'identifier ces deux Bocudon, mais en vain car l'étude du contexte de ces chartes démontre surabondamment qu'elles concernent celui d'Avessac. Il existait aussi en Renac un Fief de Bocudon démembré à une époque inconnue de celui de Redon et qui se dîmait avec la réserve du manoir de Launay.

Bocudon, en Redon possédait cour de justice et juridiction. Témoin une ancienne matrice de sceau, en notre possession, portant la légende : sceau des actes de la Cour de Bocudon, et les armes représentant un chevron losangé accompagné de 3 fleurs de lys, 2. 1. [Note : Ce sont les armes des Cotart seigneurs de Bocudon. Ce sceau est d'autant plus précieux pour l'histoire de Redon que cette famille ne figure dans aucun armorial breton. Celui de Potier de Courcy porte seulement (d'après l'armorial de l'Arsenal) au mot de Botcudon : de sable à 3 fleurs de lys d'or]. Entre autres droits féodaux il possédait celui de GARENNE et le droit religieux de présenter le chapelain de la chapellenie des Avrils qui se desservait en l'église paroissiale de Redon.

Parmi ses dépendances, il y a lieu de noter un petit jardin entouré de murs appelé le Jardin de la Vierge, le grand jardin avec sa terrasse, le verger, la vigne et le domaine de la Claye, devant l'entrée du portail. Un chemin voisin portait le nom de rue Cohignac.

Dès le XVème siècle, Bocudon était aux mains des Cotart, famille d'ancienne extraction noble portant pour armoiries, ainsi qu'on l'a vu tout à l'heure, un chevron losangé accompagné de 3 fleurs de lys, 2. 1. Guilaume Cotart, sieur de Bocudon, secrétaire du duc, vivait en 1450. Il se fit représenter à la montre des nobles tenue à Vannes le 11 septembre 1464, par Macé Fauchet, avec un cheval, brigandine, salade, les bras et jambes armés, hache, épée et dague. On lui donna l'ordre d'avoir en plus des gantelets. Il mourut avant 1481, après avoir légué à l'Abbaye, par testament, une rente de 10 sols à payer à chaque terme de Noël. Sa femme dut être Marie Apuril que l'on voit citée comme dame de Bocudon en 1514.

Robert Cotart, certainement leur fils fut sieur de Bocudon et comparut à la montre tenue à Auray le 6 septembre 1481 avec deux chevaux et en équipage d'archer, comme un revenu de biens nobles de 80 livres (son père n'avait déclaré que 70 livre). N'ayant pu se rendre lui-même à Auray, il s'y fit représenter par Yvon Cotard, sieur de la Gelousie (la Jalousie). Il épousa Jeanne Baude, fille de Jean Baude, seigneur de la Haymeriais, contrôleur de la maison du duc d'Orléans (plus tard Louis XII) et de Jeanne Gaulay. Après sa mort, sa veuve se remaria à Jacques Freslon, écuyer, seigneur de Saint-Aubin.

Louis Cotart, écuyer, sieur de Bocudon, fils aîné, héritier principal et noble de Robert Cotart et Jeanne Baude, épousa, au début du XVIème siècle, Jeanne Guéguen, sœur de Bertranne Guéguen, dame de Bahurel (voir Bahurel). Il signa en 1513 la réformation des fouages de Bains et eut au moins neuf enfants, tous baptisés à Redon, entre autres : - 1° Jeanne (5 janvier 1507), femme d'Artur de Forges en 1524 ; - 2° Guillaume qui suit.

Guillaume Cotart (16 août 1509) eut pour parrain Guillaume Couldebouc, sieur du Tuel, et Jean du Gouezmeret, sieur de la Giraudaye (en Bains), et pour marraine, sa tante Bertranne Guéguen, dame de Bahurel. Il fut écuyer, sieur de Bocudon et de Brillangaut et épousa : - 1° vers 1546, Jeanne du Matz, de la maison du Brossay Saint-Gravé, fille de Jacques du Matz et Jeanne Anger, sieur et dame du Brossay ; - 2° vers 1562, Marie Rocaz. De ces deux mariages, il eut au moins seize enfants qui paraissent être tous morts en bas âge, sauf Jean qui suit, Renée, né en 1549, qui ne dut pas se marier, vivant en 1569, et François (3 octobre 1569), sieur de Brillanaut (voir Brillangaut).

Jean Cotart, écuyer, sieur de Bocudon, de Brillangaut et des Chapelays, fut baptisé le 4 mai 1547. Son acte de baptême le qualifie « écuyer et fils aîné » et lui donne pour parrains, Jean de Saint-Gilles, sieur du Pordo et l'italien Louis Billioti, sieur de la Gicquelaye, mari de Marie Apuril, et pour marraine, Jeanne de Limur, femme de François Le Coutelier, sieur du Brossay et de Penhouët. Il épousa à Guer, le 30 novembre 1585, Françoise de Callac, dame du Brossay (Guémené-Penfao), fille de Laurent de Callac et Guillemette de Livoudray, sieur et dame du Brossay et de Livoudray (Note : Et petite-fille de Raoul de Livoudray et de Jeanne Jubier, dame du Brossay). Après sa mort, survenue en 1602, ses enfants eurent pour tuteur leur oncle François Cotart, sieur de Brillangaut, qui, en leur nom, rendit aveu pour Bocudon le 8 octobre 1602. Sa veuve, Françoise de Callac, se remaria à M. Philippe Potier, qui appartenait à une famille bourgeoise de Redon dont faisait partie M. Jacques Potier, sergent royal, sieur de la Touche, mari de Thomase Audren. De son mariage avec Françoise de Callac, Jean Cotart eut cinq enfants dont un seul, Claude, survécut.

Claude Cotart, baptisé le 2 juillet 1591, fut ensuite sieur de Bocudon. Il épousa vers 1611 Hélène de la Ruée, fille de Guillaume de la Ruée et d'Yvonne Marcadé. Ils eurent trois enfants baptisés à Redon entre 1612 et 1616 alors qu'ils habitaient Bocudon. A la mort de sa mère, survenue vers 1616, Claude alla habiter le Brossay, en Guémené. Mais en 1634, il possédait encore Bocudon qu'il vendit peu de temps après, et le nom des Cotart disparut pour toujours de Redon.

Pour être complet, ajoutons que Guillaume Cotart, fils de Claude et d'Hélène de la Ruée, baptisé à Redon le 3 mai 1616, fut sieur du Brossay, terre qui relevait de la seigneurie de Derval. Il épousa à Guémené, en la chapelle Saint-Yves, le 9 juillet 1640, Louise Potier, dame de la Grée, et mourut au Brossay en avril 1649. Leur fille, Guyonne Cotart, dernière de la famille, fut inhumée à Vannes, en l'église des Cordeliers, le 9 févrer 1680, du vivant de son second mari. Dame héritière du Brossay, elle épousa en premières noces Claude Becdelièvre, de la paroisse de Maure, et en secondes noces, Jean de la Ruée, du Préclos, en Tréal. C'est ainsi que la terre du Brossay est venue à la famille de Becdelièvre [Note : Contrairement à ce qu'affirme Courcelles (Histoire des Pairs de France) qui fait de Gugonne Cotart, dame du Brossay, une Gillonne Costard issue de la maison de la Cucuère].

Bocudon fut acheté par un bourgeois de Redon, nommé François Delort, mari de Suzanne Bonnet. Il s'intitula sieur de Bocudon en 1640, 1641, 1651 et 1652 et fut inhumé le premier avril 1652. Déjà en 1616, le prieur de Saint-Barthélémy avait donné à bail à un François Delort « la métairie et le lieu de Saint-Barthélémy avec ses dépendances et débornements et les devoirs et oblations de la chapelle aux assemblées et foires avec les privilèges accordés à ladite chapelle par la pancarte du seigneur de Redon ».

Après sa mort, Bocudon fut revendu. En effet « honorable homme » Alain Gérard, autre bourgeois de Redon, et Michelle Mancel étaient en 1659 sieur et dame de Bocudon, et ils firent aveu à l'Abbaye le 29 octobre 1662. Leur fils François, baptisé à Redon le 24 février 1638, se qualifia noble homme, sieur de Bocudon ; il était receveur des Devoirs au port de Redon et épousa Claire Le Mercier, fille de Pierre et de Perrine Berthelot, sieur et dame de Beausoleil. Tous deux firent aveu pour Bocudon le 20 juin 1693. François Gérard mourut vers 1707 et le rachat féodal des biens nobles de sa succession fut payé le 28 février 1708 (Voir les Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, H. 10). Puis, le 11 août 1711, eut lieu une vente judiciaire par la cour de Redon des biens de ladite succession. Bocudon fut acquis par messire Toussaint Mauvy, seigneur de Carcé, et par Louis Tayart, sieur de Launay, pour 20.400 livres (Voir les Archives du Bureau de l'Enregistrement de Redon).

Louis Tayart appartenait à une très ancienne famille de Redon où elle occupait un rang élevé dès le XVème siècle. En 1708 on le voit juge et maire perpétuel et alternatif de Redon. Né en 1663, il était fils de Michel Tayart et Gilette Sérot, sieur et dame de Launay, et il épousa à Redon, le 20 février 1691, Renée-Claude Juhel du Champbrunet. Mort en 1724 après avoir fait donation de ses biens à son fils Julien en décembre 1718.

Julien Tayart, né en décembre 1692 fit aveu pour Bocudon le 19 juin 1725. Puis il vendit, le 22 mars 1729, cette terre à sa soeur Geneviève.

Geneviève Tayart avait été baptisée à Redon le 10 mars 1698. Elle épousa, le 17 janvier 1718 en la chapelle Saint-Julien en Saint-Nicolas de Nantes, alors qu'elle habitait la Fosse de Nantes, Jean van Berchem, fils de Jean, négociant, et de Anne Bidaud de la Chapelle, morte à la Fosse le 7 février 1788. Ils eurent plusieurs enfants, entre autres : Louis Van Berchem, né en Saint-Nicolas de Nantes, le 20 octobre 1718, ondoyé le 23, et baptisé le 30, mort à l'Ile-Gloriette en Saint-Nicolas, le 25 octobre 1768 et inhumé le 26 sous la galerie du chapiteau de l'église. Il fut chanoine honoraire du Chapitre de Xanten en Allemagne, et habita Bocudon par moments. Au nom de sa mère et en son nom propre, il vendit Bocudon le 28 novembre 1748 (?) à René Dumoutier (ou Dumoustier), négociant au port de Redon et Renée Mouilhac, sa femme. Cet acte comprenait aussi les terres voisines de la Porte-Pilart et des Chapelays.

Bocudon n'a cessé d'appartenir depuis à la famille Dumoustier jusqu'aux environs de 1830. C'est ainsi que René Dumoustier rendit aveu à l'Abbaye le 30 janvier 1751 pour Bocudon, les Chapelays et la Porte-Pilart. Joseph Dumoustier, fils aîné de René et de Renée Mouilhac, sieur de Bocudon, capitaine de milice bourgeoise, échevin de Redon, marié le 13 septembre 1740 à Marie-Scolastique Primaignier, dame de la Diacrais. Gabriel-Jean Dumoustier, leur fils, sieur de Bocudon, marié en janvier 1772 à Marie-Olive Héry. Elie-Marie-Gabriel Dumoustier, leur fils, propriétaire de Bocudon, marié le 18 nivôse an XI à Modeste-Louise Gassot, dont postérité. Ils vendirent Bocudon. (R. de Laigue). 

Nota : texte actualisé et modifié par rapport au texte original. 

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