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L'abbaye de Redon sous la Révolution.

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Pendant la Révolution, après le départ des Bénédictins, l'abbatiale Saint-Sauveur devint église paroissiale, remplaçant la vieille église Notre-Dame qu'on allait désaffecter. Mais le 4 octobre 1790, les membres du Directoire du District de Redon, ordonnèrent que « dès ce jour on fît supprimer par des ouvriers, en dehors et en dedans, toutes les armoiries sans distinction apposées sur l'église de l'Abbaye, les bâtiments conventuels et autres maisons en dépendant, les hôpitaux, etc. ». Le 21 janvier 1791, le maître plâtrier qui avait démoli les armoiries en question, réclamait 103 livres 4 sous. On lui alloua 75 livres 4 sous. Le nom de cet intelligent ouvrier dont le beau travail a laissé des traces déplorables sur le fronton de la porte d'entrée de l'église et sur la porte renaissance qui donnait accès au cloître, mérite de passer à la postérité : il s'appelait Couder.

Non moins intelligent ce Bastide, aubergiste révolutionnaire, qui se fit l'iconoclaste de l'église « dont il brisa les statues, chefs-d'oeuvre d'art des ci-devant Bénédictins » pour employer les propres termes du procès-verbal formulé contre ce misérable, le 22 floréal, an III, lors de la réaction thermidorienne.

Mais en 1794, sous Robespierre, la fête de l'Etre Suprême se célébrait à Saint-Sauveur, devenu le Temple de la Divinité. On y prononçait des discours et on y chantait des hymnes. Le 16 mai de la même année, le Conseil général de la Commune « considérant que les préparatifs longs et coûteux qu'entraînerait l'établissement d'un Temple de la Raison dans la ci-devant église St-Sauveur » déclara qu'il avait « retardé jusqu'à présent l'établissement de ce Temple audit lieu ; considérant d'ailleurs qu'il restait différents effets dans la ci-devant église de Saint-Sauveur qui font partie des biens nationaux dont la commune ne peut disposer, arrêta que, provisoirement, le Temple de la Raison serait établi dans la maison (chapelle) dite ci-devant la Congrégation auquel lieu les fêtes décadaires seraient célébrées suivant l'arrêté du représentant du peuple, Lecarpentier, daté du 5 nivôse dernier » (25 décembre 1793).

On avait sans doute voulu, dit Dom Jausions, épargner à la vénérable église de Saint Sauveur, la souillure d'une profanation. Néanmoins il fallut s'exécuter plus tard. Le culte de la Raison fut transféré de la Congrégation à l'antique abbatiale. Le sanctuaire et l'autel furent du moins épargnés ; on réussit à circonscrire dans l'enceinte de la nef cette singulière cérémonie en utilisant le choeur comme garage à foin. On ne put trouver à Redon aucune femme qui consentît à devenir Déesse ; une statue de la Sainte-Vierge fut coiffée d'un bonnet rouge et représenta la Raison. Elle était placée sur un socle adossé à la grande grille du choeur ; des deux côtés, on avait placé les images des philosophes de l'antiquité et des héros de la Révolution. La chaire avait été conservée ; elle servait de tribune pour les motions du club et pour les lectures de la décade.

En 1800, l'église Saint-Sauveur portait le nom de Temple des Cérémonies Publiques. Elle ne devait pas tarder à être rendue au culte. (R. de Laigue).

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