|
Bienvenue ! |
Les domaines de l’Abbaye de Redon, en Broërec |
Retour page d'accueil Retour Ville de Redon
ÉTUDE SUR LA CHARTE 334 du Cartulaire de Redon.
Les domaines de l’Abbaye de
Redon, en Broërec
***
De villulis que sunt in Broguerec.
In hoc membranulo continentur nomina villularum que apud Brouuerec Sancto Salvatori rotonensis jure debentur [Note : C’est-à-dire : des villulas, ou domaines, qui dans le Broërec reviennent en droit (ou appartiennent) à Saint-Sauveur de Redon].
Cran in plebe Bekamne (Beganne) [Note : Les mots Beganne, Fontem, Broerec, Stergaule et Trehegel, mis ici entre parenthèses, ont été intercalés dans le texte original au XVIème siècle, de la même main], Senkoko quae continentur VI villulis.
In plebe Nuial (Noial) est Breulis.
In Marsin Rancornuc.
In Ploicaduc Rosgal, cum décima Funton Maen (fontem) et telo reo comitis.
Brois in Serent.
In prelibata vero Brouuerec (Broerec) aecclesiae sunt IIIIor Sancto Salvatori et suis monachis. Proma earum constat inter Bekamne et Cadent, nomine Treuuthic (i. e. villa) [Note : Ces trois mots i. e. villa sont placés sur treu. Ailleurs, dans une autre charte, on lit Treuiic, abréviation de Treuuthic], cum terris sibi adjacentibus, sicuti constat in kartulis. Secunda, super fluvium Stergaouale (Stergaule), in honore Sancte Crucis constructa a Riuuallono monacho strenuissimo viro, cum adjacentibus terris. Tercia, super fluvium Visnonie, in honore Sancte Mariae (Trehegel) aedificata, nomine Trethilkel (Treheguer) [Note : Ce mot Treheguer a été également superposé au XVIème siècle au mot Trethilkel], cum subjecta sibi terra.
In Malenzahc habetur tertiam partem villae cum cimeterio quae vocatur Sancti Maxentii, data a Resuc viro prudente, nam aliam terciam partem dedit in Resac sicuti sibi adjacebat. Ipse supradictus Resuc, jure hereditario inter parentes, sine ealumpnia ulli homini, integro cum omnibus appenditiis sibi pertinentibus, hoc donum contulit Sancto Salvatori.
In Resac medietatem Tretgrunc ex dono Trehantoni.
In Tretfuerethuc VI partem in eodem Resac.
In Halaer, aecclesia Sancti Johannis nuncupata, sita super ripam Hult (Hot) [Note : Hot est également une adjonction du XVIème siècle] fluminis. Deinde terram nuncupatam Duranti, post Coitcuth et Mustoir, sicut habentur in kartario antiquo Sancti Salvatoris.
***
Cette charte n’est pas datée, mais il est hors de doute qu’on doit la fixer à l’une des premières années du XIème siècle qui suivirent l’an mille. Tel était l’avis de Joseph Loth et la perspicacité du grand historien, une fois de plus, se trouve confirmée par le contexte de l’acte et la forme des noms de lieux qui s’y rencontrent. On ne saurait donc assez insister sur l'intérêt qu’il présente pour l’histoire du Broerec entre Oust et Vilaine et la nécessité qu’il y a à en examiner à fond et séparément tous les termes.
Villa. Subdivision de la pleb ou plou (paroisse). La villa est appelée en breton treb, tref, treu (trêve). C’était un domaine rural de notable importance ayant à son centre un groupe d’édifices (La Borderie, Hist. de Bret. II, 189).
Villula. Petite villa.
Ran. Parcelle ou domaine. Loth lui donne le sens de villa (Loth, Chrest. Bret., 158. — La Borderie, loc. cit. 197, 205). Le mot ran est le plus souvent accompagné du nom de son propriétaire.
Treith, treth. Passage.
***
Cran, in plebe Bekamne
(Cran en la paroisse de
Béganne)
Il y a beaucoup de noms de lieux en cran en Bretagne et même dans le reste de la France. Je n’ai pas pu retrouver celui de Béganne. Il devait nécessairement se trouver près de Saint-Gorgon puisque d’après notre charte Cran et Senkoko contenaient ensemble 6 villulas.
Il est ainsi prouvé qu’au XIème siècle Saint-Gorgon dépendait de Béganne.
Senkoko
(C’est-à-dire : Sent Koko, Saint Koko)
Comme je viens de le dire plus haut, Cran et Senkoko ne constituaient qu’un seul domaine comprenant six villulas. et situé en la paroisse de Béganne.
C’est aujourd’hui Saint-Gorgon, paroisse du canton d'Allaire et ancienne trêve d’Allaire. A noter que les habitants, de Saint-Gorgon prononcent Saint-Cogo et que cette petite paroisse fut pendant tout l’Ancien Régime une dépendance féodale de l’Abbaye de Redon. Saint Cogo oublié a été remplacé comme patron par Saint Gorgon qui est fêté le 25 août ; on mène ce jour en pèlerinage à Saint-Gorgon les enfants qui ont l’oreille paresseuse, et on baigne les oreilles des petits malades avec l’eau de sa fontaine.
Le savant Sir Johnson m’a affirmé qu’on vénère à Anglesey un saint Gogo.
In plebe Nuial est Breulis
(En la
paroisse de Nuial se trouve Breulis)
Breulis a conservé son ancien nom, et c’est toujours ainsi qu’il figure au Dictionnaire Topographique du Morbihan par Roserzweig comme faisant partie de la commune de Noyal-Muzillac. Situé sur un bras de l’Etang de Pémur, il est bordé par la grande voie romaine reliant Nantes à Vannes par la basse Vilaine et il avoisine le château de Keralio qui a pu le remplacer.
Une charte du cartulaire de Redon datée de 1019 (page 275) nous apprend que la villa de Breulis avait d’abord été donnée par le duc Alain à un particulier nommé Maenken ; celui-ci la rendit en 1019 au duc à condition qu’il en fît don à l’abbaye de Redon. Voici la description qu’en donne cet acte : « Totam atque integram, cum omnibus appendiciis et glebam ex joussione deferente super Salvatoris aram, cum décima, sepultura, gualoir, pratis, silvis, aquis, mobilibus et immobilibus. Dividitur vero illa villa ab uno latere publica via [Note : Publica via, c’est la voie romaine. Cet entourage de fossés importants peut faire supposer que la villa de Breulis était un ancien camp romain], a secundo et tertio maximis fossatis, a quarto fossato veniente iterum ad publicam viam ».
In Marsin Rancornuc
Rancornuc,
en (la paroisse de Marsin)
Maintenant Rangornec, ou Rangornais, petit village à un kilomètre environ du bourg de Marzan, sur la route se dirigeant vers Noyal-Muzillac. Il y avait là jadis à n’en point douter un bois très important qui dépendait de l’abbaye des Prières ; une partie de ce bois fut attribué comme dépendance, mais par tout petits lots, aux villages environnants et chaque ferme eut sa petite part de taillis [Note : Communication de M. le docteur Cornudet].
Une charte du même cartulaire datée de 895 (p. 216) dit qu’un nommé Kauric, de la paroisse de Marzan dont le désir était de voir entrer son fils à l’abbaye de Redon, s’en fut un jour avec lui, un autre de ses fils et leur mère Morliwet trouver l’abbé Bernart qui se trouvait alors au château de Rieux en compagnie du duc Alain le Grand et lui présenta sa requête. Celle-ci ayant été agréée, Morliwet amena ses enfants à Redon le 15 janvier 895, présenta le nouvel oblat à l’autel de Saint-Sauveur et fit don à l’abbaye d’une partie de leurs biens, savoir le Ran Cornou, situé en la villa Priel, paroisse de Marzan, le serf Glaumonoc qui le desservait, les descendants de ce serf, plus la rente annuelle de ce domaine, savoir un porc estimé 6 deniers, un porcelet de 2 deniers, une brebis de 4 deniers, 15 pains, 15 deniers, de avena modios III sextarios calcatos de frumento, in totum modium L, sextarium L, de sigla VIII sextarios [Note : Le modius est une mesure de capacité. Le sextarius (setier) est une division du modius].
In Ploecaduc Rosgal, cum décima Funton Maen et teloneo
Comitis
(En Pleucadeuc, Rosgal, avec la dime de la
Fontaine de Pierre et le tonlieu du Comte)
Il s’agit du prieuré de Saint-Sauveur de Roga, jadis en Pleucadeuc, maintenant en Saint-Congard, paroisse démembrée de celle de Pleucadeuc à une époque inconnue, en tout cas postérieure au XIème siècle.
« Le site de Roga, entre Malestroit et Saint-Congard, dit M. Louis Marsille [Note : Les Camaldules de Roga, Bulletin de l’Association Bretonne 1931, p. 115], est certainement l’un des plus pittoresques de ceux qui dominent la vallée de l’Oust. Entre deux hauteurs boisées, affouillant le schiste, coule un petit ruisseau qui va se jeter dans la rivière. Peu de défrichements ; les sapins s'accrochent aux pentes jusqu’aux sommets qu’affleurent des filons de grès constituant la forte ossature des massifs surplombants. Avant que les travaux de canalisation et surtout ceux de l’établissement de la nouvelle route de Redon à Malestroit ne fussent venus trancher le pied de la colline, celle-ci allait mourir sur les bords même de l’Oust. L’aspect sauvage de cette solitude persiste encore de nos jours et l’on comprend que le lieu ait séduit des hommes voulant se consacrer au silence et à la prière ».
Ajoutons à ce portrait délicieux doué d’une scrupuleuse exactitude, que le ruisseau de Roga alimente une fontaine minérale qui existe encore et qui n’est autre que la Funtun Maen (en français la Fontaine de pierre) qui jouit au Moyen Age d’une grande popularité si l’on en juge par ce fait qu’on y percevait une dîme et qu’un droit commercial, le tonlieu, avait été imposé par les souverains de Bretagne sur les bateaux chargés passant devant Roga.
Beaucoup de témoins de la présence des Bénédictins de Redon à Roga se retrouvent dans les noms de lieux des environs immédiats de l’ancien prieuré ; je me contenterai de citer la Provostaye (demeure du Prévôt), la Bouie (c’est-à-dire l’Abbaye), Coetleu [Note : On a chercher et j’ai cherché moi-même à identifier, sans preuves suffisantes, j’en conviens, le Coetleu de maintenant avec la cour de Coetlouh où Nominoë réunit en 848 l’assemblée bretonne qui devait condamner les évêques franks simoniaques] (Coethaeloc de l’une des chartes dont je vais parler), etc. Tous sont situés sur la limite actuelle de Saint-Congard et de Pleucadeuc.
C’est entre 814 et 825 que nous trouvons pour la première fois mention de Roga sous la forme Rosgal [Note : Cart. de Redon, p. 216], et cette date est antérieure à celle de la fondation de Redon (832). La charte qui en parle nous dit qu’un homme nommé Uuoruuelet vint un jour trouver le machtiern Iarnhitin pour lui demander un lieu où faire pénitence de ses péchés. Celui-ci lui en donna un appelé Rosgal ou autrement Botgarth [Note : On voit que Rosgal avait un autre nom : Botgarth. M. Marsille fait très justement remarquer qu’au XVIIème siècle la baronne de Beausoleil, dans sa Restitution de Pluton, mentionne un gisement soupçonné de cuivre de Boga près Malestroit (op. cit. p. 116, note)]. Uuoruuelet étant venu à mourir, son fils Uuoruuoret s’en fut à la cour de Lisbedu où se trouvait alors le même Iarnhitin en compagnie du prêtre Doitanau, son chapelain, de Houuori, maire de Pleucadeuc, et remit à ceux-ci deux flacons d’excellent vin qu’il avait apporté, destinés à leur maître. Et alors, dans cette même cour de Lisbedu, le bon machtiern, en sa qualité de prince héréditaire, fit don à Uuoruuoret de ce même lieu de Rosgal en perpétuelle aumône avec permission de couper, dessoucher, défricher tout autour, autant qu’il le pourrait, de bois et de forêt, comme un ermite au désert qui n’a pour maître que Dieu seul.
Arrêtons-nous ici pour citer un autre acte du même cartulaire (page 10), daté au 28 décembre 833, dont le préambule vaut la peine d’être souligné : « Mundi termino adpropinquante, ruinis crebescentibus, jam certa signa manifestantur, idcirco, etc. ». Aux termes de cet acte Conuual donna aux Religieux de Redon le domaine de Bachon, en Pleucadeuc avec toutes ses dépendances. Or il semble qu’il y eut plus tard un différend au sujet de ce même domaine de Bachon, car une autre charte du Cartulaire non datée mais antérieure à 868 (page 159) dit formellement que le vieux maire de Pleucadeuc, Houuori (que nous avons vu plus haut), jura par serment que les fils de Catoe ne possédaient aucun droit sur Bachon, pas plus que n’en avaient possédé leur père et leur aïeul.
Bachon, dont je n’ai pu fixer exactement l’emplacement, se trouvait nécessairement tout à côté de Roga : le contexte des chartes le prouve surabondamment. Avant de cesser d’en parler, il convient de signaler une troisième charte (page 88), celle-là d’un dimanche de février 848. Dans la soirée du jour même de la translation du corps de Saint Marcellin dans l’église Saint-Sauveur de Redon, y est-il dit, Conuual qui assistait à la cérémonie profita de sa présence à Redon pour faire don à saint Conwoïon et à ses moines d’un morceau de terre, jadis en bois et forêt, en la paroisse de Pleucadeuc, entre Bachon et Coethaeloc (nunc Coetleu) [Note : Voy. page 94, note 2], A son retour chez lui, à Pleucadeuc, Cornuual publia cette donation devant tous les paroissiens rassemblés.
Pour une raison ou pour une autre Uuoruuoret ne resta pas longtemps en possession de Rosgal. En effet, dès le 27 janvier 834 (page 11) le même Conuual et son père Portitoe donnèrent à l’Abbaye de Redon « l’oratoire de Botgarth qu’avait construit Uuoruuelet sur les bords de l’Oust, avec ses terres, édifices, bois cultivés ou incultes et toutes ses dépendances, intégralement tel qu’ils le possédaient afin qu’il devînt la propriété des Religieux et de ceux qui l’habiteraient. ». Cette charte importante fut signée en la maison de Riouuen en présence du machtiern Iarnhitin et de notables témoins. — Elle fut complétée le samedi 28 novembre 834 (pag 13), jour où les mêmes machtierns de Pleucadeuc, Portitoe et Conuual donnèrent à l’Abbaye de Redon les domaines de Cranuuikant et Cranquarima, tous deux voisins de Rosgal, tandis que ces deux bienfaiteurs « se tenaient assis dans une maisonnette située devant l’oratoire du petit ermitage construit par Uuoruuelet », en présence de Iarnhitin. Cet acte fut ratifié par Uuoruili le mercredi suivant.
On voit que les premiers fondateurs de Roga furent Iarnhitin et ses enfants. Qui était donc ce Iarnhitin ? Un des plus grands personnages du début du IXème siècle en Vannetais oriental. Il tient une place à part dans l’Histoire de Bretagne et La Borderie en a longuement parlé sans pouvoir affirmer le rang exact qu’il y occupa. Les chartes de Redon l’appellent « prince », « roi ». En vérité, il fut peut-être chef des Bretons du Vannetais [Note : La Borderie, Hist. de Bret., II, 147]. Il était en tout cas machtiern de Pleucadeuc, Molac, Rufiac et Carentoir dès 814, année de la mort de Charlemagne. Sa cour se tenait à Lisbedu (Cour du Bouleau), sans doute en Rufiac, paroisse limitrophe de celles de Pleucadeuc et de Carentoir [Note : Une charte de 830 (Cart. Rot. p. 152) cite à plusieurs reprises un lieu de Boduu en Ruffiac, et les témoins en sont justement Portitoe et Uuruili vassi dominici, c’est-à-dire officiers de l’Empereur, fils de Iarnhitin, et qui habitaient la cour de Lisbedu en 836 (Cart. Rot. p. 113)].
Iarnhitin eut deux fils Portitoe et Uuruili qui tous deux furent machtiern et vassi dominici de l’Empereur Louis le Débonnaire, Portitoe, à son tour, eut trois fils, Conuual, Iarnhitin II et Conan [Note : La Borderie, loc. cit. II, 147, 148]. — Uuruili en eut également trois, Catloiant, Ratuili et Iarnuuocon.
Iarnhitin II, machtiern de Rufiac, certainement seigneur de Lisbedu, vivait en 873, il fut alors vice-légat à Pleucadeuc du roi de Bretagne Salomon. Sa femme portait le nom de Ourken ou Aourken [Note : La Borderie, loc. cit. II, p. 208].
Le prieuré de Roga fut abandonné à la fin du Moyen-Age par l’Abbaye de Redon dont il était membre et réoccupé par les Pères Ermites de Saint Romuald, dits Camaldules, appelés par Henri de Guénégaud et Elisabeth de Choiseul Praslin comte et comtesse de Rieux. Il comprenait alors une église construite par les sires de Rieux, plusieurs bâtiments et « cent journaux de terres incultes à prendre sur la montagne voisine en allant vers la chapelle des Evangélistes, et d’autres encore » [Note : L. Marsille, op. cit. 1931].
M. Marsille à qui nous devons ces renseignements si précieux nous donne aussi quelques détails sur l’Ordre des Camaldules : « Cet ordre, dit-il, avait été fondé vers l’an 1009 par un saint abbé : Romuald de Ravenne. Un seigneur du nom de Maldoli lui avait donné, pour y construire un monastère, une vallée de l’Apennin, près d'Arezzo, en Toscane. La terre garda le nom du donateur, Campo Maldoli et l’ordre prit celui de la propriété : par abréviation Camaldoli. Romuald adopta pour cette fondation la règle de saint Benoît, mais il y ajouta de nouvelles observances et voulut que ses disciples fussent à la fois ermites et cénobites. Chaque religieux avait donc à l’intérieur de l’enclos sa cellule séparée qu’entourait un jardinet dont il avait seul la disposition. Il y prenait ses repas qu’il recevait du dehors. Le temps qu’il y passait était partagé entre l’oraison et le travail manuel. Il devait en effet cultiver son jardinet et en plus fabriquer de menus objets ».
Le visiteur peut encore aujourd’hui se représenter ce qu’était le petit monastère de Roga : des cellules sont toujours de bout ; on retrouve les fondations de celles qui ont disparu et de la chapelle et l’on peut suivre aux ruines une partie des murs de l’enclos. Celui-ci était entouré de murs au midi, au nord et à l’ouest, et bordé à l’est par la rivière d’Oust. Les constructions se groupaient à l’intérieur autour de l’église dont la grande porte d’entrée s’ouvrait dans la clôture ouest.
Brois in Serent
(Brois en Sérent)
Il s’agit certainement du village actuel du Brouais en Saint-Marcel, près d’un pont sur la Claie reliant Bohal, Saint-Marcel et Pleucadeuc, et sur la route de Questembert à Malestroit, seigneurie au Moyen Age. Le dictionnaire topographique signale le village de l’Abbaye, situé à 1 kilomètre nord-ouest du Brouais, et dont une partie se trouve en Bohal et une autre partie en Sérent ; l’Abbaye était le siège d’une seigneurie dont le manoir faisait partie de Sérent et qui était connue sous le nom de l’Abbaye Bourdin.
In prelibata vero Brouuerec aecllesiae sunt quator Sancti Salvatori et
suis monachis
(Dans le dit Broerec il y a aussi quatre églises à Saint Sauveur
et à ses moines)
Prima corum constat inter Bekamne et Cadent, nominc
Treuuthic
(La première de ces églises, nommée Treuuthic, est située entre
Béganne et Caden)
Cinq chartes du Cartulaire nous parlent de ce Treuuthic, qu’elles écrivent Treuiic, Treihidic, Trefhidic. Toutes les cinq, par leur contexte, les noms des donateurs qu’elles citent et la dénomination des biens donnés, sont tellement précieuses pour le pays que j’ai cru devoir les analyser.
C’est d’abord un acte de l’une des années 990-991-992 (page 309) qui nous apprend que Gurdiern, surnommé Nobilis et son frère Glast, issus de race noble, donnèrent à l’abbé de Redon Tetbald et à ses moines la moitié de la villa Treffingar, en Caden, avec toutes ses dépendances telles qu’ils les tenaient du Comte Conan et avec la permission de celui-ci. Parmi les témoins nobles de cette donation figurent Heloc et Leran.
Puis un second acte, daté de 1037 (page 310), aux termes duquel on voit que le chevalier Heloc, se repentant de la vie déplorable qui était la sienne, convoqua ses amis, ses frères et ses sœurs et les pria de se rendre avec lui en pèlerinage à l’Abbaye de Redon. Arrivés là, don fut fait à l’abbé Catuallor et à son Abbaye de la villa Trefloc en Treihidic et d’une partie de la villa Trefuuredoc, appelée aussi villa d’Hubald, du nom du colon Hubald qui l’exploitait, colon qui fit partie de la donation.
Le troisième acte est de 1066 (page 311). Le chevalier Daniel, fils du machtiern Eudon, issu, dit cet acte, d’une des plus nobles et riches familles du pays, désireux de se retirer à l’Abbaye de Redon et d’y avoir sa sépulture, donne à l’abbé Almod et à ses religieux un grand domaine appelé Lainkelkel, situé en Trefhidic, ses frères y consentant ainsi que ses fils Eudon et Jarnogon.
Voici le quatrième acte qui est de la même année 1066 (page 312). Le chevalier Morvan, issu aussi lui de noble race, se retire du monde et prend l’habit monastique à l’Abbaye de Redon. En même temps, il fait don aux moines de cette abbaye d’un cheval valant 10 livres et de son propre aleu de Trefhidic, c’est-à-dire le neuvième lui appartenant dans des domaines à sa famille et à ses frères Gurdiern et Aluuret. Les témoins sont Guethenoc de Rieux, Rio fils de Fredor, Rio fils de Bernart [Note : Rio, fils de Bernart de Musillac (Cart. Rot., p. 239)], Jestin fils de Daniel, Heloc, Heden, Gurgavel, Juthel et son frère Bernart.
Enfin la cinquième n’est pas la moins curieuse. Datée entre 1086 et 1091, et placée dans le cartulaire à la suite de la donation de Gurdiern en 990, elle nous fait voir qu’après bien des années, un chevalier du nom d’Heloc, fils de Leran (et sans doute petit-fils de Gurdiern), issu de famille noble, homme sauvage, cruel et dénué de bonnes mœurs et même de toute humanité, s’empara de ladite terre de Saint-Sauveur et se l’appropria. Et alors un religieux nommé Morvan, parent d’Heloc mais juste et sage en tout, et un autre personnage, Jarnogon, qui gérait les villas du Broërec demandèrent à ce triste chevalier de rendre leur bien aux religieux de Redon. Non seulement Heloc resta sourd à leurs prières mais il demeura dans sa malice jusqu’à la fin de ses jours. Ses fils se montrèrent aussi durs. L’un d’eux Guethenoc mourut même excommunié ; Fredor, un autre fils, seul resta ; Jarnogon alla le trouver, le supplia de rendre justice à l’Abbaye et l’engagea à y envoyer son fils. Fredor accepta tout, amena son fils à Saint-Sauveur, rendit la terre en question et y joignit toute la dîme de Trefhidic consistant en 7 villulas avec leurs rentes en argent, animaux et galois. A ce don il ajouta celui de l’île où les moines avaient installé leur monastère et construit leur habitation. L’acte fut fait en présence du donateur, de ses fils et de ses frères. Les témoins en furent entre autres Guihomar, Heden fils de Comaltkar, Gurgavel, Bernard fils de Gurdiern, le prêtre Aluuret, le prêtre Leran, Helogon son frère, Daniel, etc.
Il résulte de l’examen de ces actes que Treuhidic était une trêve (treu) située partie en Caden et partie en Béganne. Son étendue était importante puisqu’elle comprenait Treffingar qui devait occuper le centre (nunc la Bouie en Caden), Trefloc (Trélo, en Béganne) à 2 kilomètres sud de la Bouie, Trefuuredoc ou Villa d’Hubald (la Grée Hibaud en Caden) à 2 kilomètres nord-ouest de la Bouie, et Lainkelkel qui pourrait être le Bourg-Maria, toujours en Caden, sur la route de Caden à Saint-Gorgon, à 1 kilomètre nord-est de la Bouie, ayant une chapelle sous le vocable de Saint Antoine et qu’un ancien chemin appelé le Chemin des Moines relie à la Bouie. La Bouie est située au sommet d’une colline dont le pied est baigné par le Ruisseau des Trois Moulins et dont la forme peut faire figure d’île ainsi que la nomme l’un des actes qui précèdent. C’est dans cette île, ajoute l’acte, que les moines avaient installé leur monastère.
Ajoutons que le souvenir de l’abbaye de Treffingar est resté très vivant à la Bouie [Note : Je dois tous ces renseignements à l’amabilité et à l’érudition de M. l'abbé Dréano, recteur de Caden].
Secunda aecllsia, super fluvium Stergauale, in honore Sancte
Crucis constructa a Riuallono monacho strenuissimo viro, cum adjacentibus
terris.
(La seconde église, sur le fleuve
Stergaule, bâtie en l’honneur de la Sainte Croix par le moine Riuallon, homme
très zélé)
Le village actuel de Sainte-Croix est situé en Béganne, tout près de la limite de Béganne et de Péaule qui est formée par la rivière l’Estier qui sépare les deux paroisses. Or ce l’Estier n’est autre que l’ancien Ster Gauale, en français : la Rivière de Péaule, le mot ster signifiant en breton rivière, et Gauale étant l’ancienne forme de Péaule (Plebs Gauele, paroisse ou plou Gauele).
Le Dictionnaire Topographique du Morbihan par Rosenzweig indentifie la Plebs Gauale qui nous occupe avec la paroisse de Camoël, sur la rive opposée de la Vilaine et qui, elle, faisait partie de l'évêché de Nantes. C’est manifestement une erreur ainsi que le prouve une autre charte du Cartu laire, datée aussi elle du XIème siècle, concernant une donation faite à Redon par Simon, fils de Bernart de la Roche Bernart, d’une villa nommée Camarel sise sur la Vilaine en Plebe Gauele, et dont la dîme était due à l’église Saint- Gaudens, ladite charte passée sous l’épiscopat de Judicaël, évêque de Vannes. Camarel est maintenant le village de Kermarais en la paroisse de Péaule dont saint Gaudens est justement l'ancien patron (Cart. Rot. p. 259).
Notons que 200 ans plus tôt, en 876, le même cartulaire appelle Péaule Plebs Gablah (p. 216). Nous avons donc successivement les formes Plebs Gablah, Plebs Gauala, Plebs Gauale, Ploeaulle en 1427, et enfin Pléaulle et Péaule.
Quant à la rivière l’Estier, affluent de la Vilaine, on la nomme de nos jours Etier de Réganne, Mer des Marais, Mer de la Gouacrais, Ruisseau de la Boulotterie, Ruisseau des Trois-Moulins, et elle arrose Caden, Limerzel, Péaule et Béganne.
On voyait encore il y a peu de temps, au bas du village de Sainte-Croix en Béganne, sur la rivière l’Estier, les ruines d’une chapelle détruite pendant la Révolution en même temps que cinq ou six autres, dont celle voisine du château de Léhélec. Les habitants en ont pris les ruines pour bâtir des maisons. Il n’en reste plus rien.
Sous le rectorat de l’abbé Garel, parti de Béganne en 1907, un chanoine enleva un reliquaire, dit de Sainte-Croix,, qui présentait une forme particulière et renfermait probablement des parcelles de la vraie croix. Cette disparition a fort attristé les paroissiens de Béganne. Ajoutons que les habitants du village de Sainte-Croix ont perdu tout souvenir des liens qui les rattachaient jadis à l’abbaye de Redon.
Tercia aeclesia, super fluvium
Visnonie, in honore Sancte Mariae aedificata, nomine Trethilkel, cum subjecta
sibi terra.
(La troisième église, sur le fleuve de Vilaine, édifiée en l'honneur
de Sainte Marie, nommée Tretkilkel, avec la terre sujette à elle)
Trethilkel est composé de deux mots bretons, Treth qui signifie passage, et ilkel qui doit être un nom d’homme. C’est aujourd’hui le passage de Tréhiguier, sur la Basse-Vilaine, reliant Pénestin sur la rive gauche à Arzal et Billiers sur la rive droite. On trouve les variantes suivantes au long du cartulaire de Redon : Trehiguer en 1120 (pp. 293 et 346), Treheguel en 1123 (p. 297), Treishelguer, Treheguer etc.
Un éminent historien a essayé de rapprocher ce nom de celui de Tréguier (Côtes-du-Nord), et il a été jusqu’à supposer l’existence d’une voie antique qui aurait traversé la Vilaine à Tréhiguier et se serait ensuite dirigée vers Tréguier. C’est de la pure fantaisie, d’autant que les anciennes formes des deux mots, Trethilkel et Tregor sont là pour nous prouver qu’il ne peut y avoir entre eux aucun rapport.
Trois chartes du Cartulaire nous fournissent des renseignements très intéressants sur les biens que les Religieux de Redon possédaient au passage de Tréhiguier et nous permettent d’en fixer la situation.
C’est d’abord un acte daté entre 1089 et 1128 (page 345). Une femme nommée Orenia donne son fils à l’Abbaye et, avec lui, tous les biens qu’elle possédait à Treheguer, lesdits biens situés auprès de l’église vers le nord jusqu’au chemin près de la maison d’Hervé, et s’étendant jusqu’à plusieurs grandes pierres dressées au milieu de la colline [Note : Sans doute un alignement de menhirs] et aboutissant au sentier menant au Trez (passage). Ce don est fait avec l’autorisation de Rioc seigneur de Musillac. En plus du don ci-dessus de deux terres, ladite Orenia donne aux Religieux de Redon des terrains en friches s’étendant jusqu’à un marais plein d’eau vers le nord et longeant la Vilaine, plus un emplacement propre à la construction d’une écluse avec des étangs dans le même marais. Aussitôt le moine Payen y établit cette écluse pour prendre du poisson à l’usage des moines. Rioc fils de Gladenn, d’Arzal, y consentit.
Un autre acte daté d’environ 1120 (page 293), portant pour titre De Treheguer. Rioc Arsal prend l’habit monastique à Redon et fait don à l’abbaye du moulin de Bon-Ester et 12 arpents de terre sur l’Ester auprès dudit moulin, 8 à l’orient et 4 au couchant. Il donne également le tiers de la dîme de tout le domaine de Bon-Ester et de la maison H. [Note : Sic. Il s’agit probablement de la maison Hervé (voir l’acte précédent)]. En même temps Rioc du Port et Jarnogon son fils donnent 2 arpents de terre touchant le moulin dudit Rioc Arsal. Parmi les témoins de cet acte on relève les noms de Guehenoc et Olivier, seigneurs de Musillac.
Enfin le troisième acte nous montre un certain Lausoiarn de Treheguel témoin avec Daniel de Guérande, Moyse de la Roche et Conan de Selent, d’une donation faite à l’abbaye par Rio de Musillac et ses fils Guethenoc et Olivier et ses gendres Mathé fils de Freor, Pierre fils d’Alain et Freol fils de Rivallon et leurs femmes. Dans cette charte il est question de Breulis (voir plus haut).
Il ressort de tout ceci que l’Abbaye de Redon possédait au XIème siècle et encore au XIIème un prieuré important sur la rive droite de la Vilaine, au passage de Tréhiguier et que ce prieuré était pourvu d’une église dédiée à Notre-Dame. Il doit être identifié avec le village actuel du Moustoir, en Arzal, ayant une pointe sur le fleuve et siège d’une seigneurie sous l’Ancien Régime. Rien que dans le Morbihan on trouve plus de cinquante Moustoirs, ce mot signifiant monastère (monastorium) en Bretagne bretonnante.
On Malanzahc âabetur tertiem partem villae cum cimeterio quae
vocatur Sancti Maxentii
(En Malansac,
le tiers de la villa dite de Saint-Maxent ainsi que son cimetière)
Cette villa, nous dit l’acte, avait été donnée à l’Abbaye par un homme sage nommé Resuc, lequel possédait aussi des biens en Ressac. Malgré toutes mes recherches, je n’ai pu arriver à identifier cette villa de Saint-Maxent avec aucun lieu-dit actuel, tant en Malansac qu’en Saint-Jacut qui fut certainement démembré de Malansac à une époque inconnue. Mais comme le même acte ajoute que Resuc donna également un autre tiers de ladite villa, ce tiers sis en Ressac, « sicuti sibi adjacebat » (comme il était contigu), il y a tout lieu de penser qu’elle était située sur les confins de Saint-Jacut et de Saint-Perreux (autrefois Ressac). Je propose donc de placer la villa de Saint-Maxent et son cimetière, pour un tiers à la chapelle Saint-Barnabé, à 2 kilomètres de la limite de Saint-Jacut et l’autre tiers, en Saint-Perreux aux villages de La Monneraye et voisins qui relevaient jadis féodalement de l’Abbaye de Redon.
In Resac, mediedatem Tretgruuc, ex domo Trehantoni
(En
Resac, la moitié de Tretgruuc, don de Trehanton)
Le 15 juillet (entre 859 et 865) (page 58), un riche personnage nommé Treanton, donna son fils Tanchi à Saint Conwoïon pour être admis au nombre de ses religieux, à l’Abbaye de Redon. Il leur fit don en même temps de toutes les terres qui bordaient l'Oust, au Clos de Ressac, en la paroisse de Peillac, « depuis l’écluse supérieure de Muzin jusqu’à la rivière d’Arz ; de la moitié de Bach Houuori depuis l’écluse Stumou jusqu’à Loinprostan ; et enfin la moitié de la villa Gritoc avec un « manent » nommé Connectar. L’acte fut passé près de Muzin, sous un sorbier ou plutôt un cormier (sub surbarioj [Note : Le mot sorberius ou sorbarius, dont surbario est une variante incontestable, à l’ablatif, signifiait à la fois sorbier et cormier. Or, chez nous, il y avait plutôt des cormiers dont le fruit, an Moyen Age, servait à faire de la boisson paysanne. Il s’agit probablement ici d’un sorbier planté au milieu d’une cour. (Note communiquée par M. R. Grand)] en présence de nombreux témoins nobles.
Les biens appelés Tretgruuc, donnés par Trehanton à l’Abbaye de Redon, ont constitué le domaine que cette abbaye a possédé tout l’ancien régime sur la rive droite de l’Oust, entre le bourg de Saint-Perreux et l’embouchure de l’Arz dans l’Oust. C’est actuellement le village de l’Abbaye et ses environs. La paroisse de Saint-Perreux, récemment démembrée de celle de Saint-Vincent-sur-Oust qui elle-même l’avait été avant le XVème siècle de celle de Peillac, portait jadis le nom de Ressac.
Muzin (aujourd’hui Mussin), est un village de la commune de Redon, sur la rive gauche de l’Oust, en face de l’Abbaye.
Les noms Tretgruuc, Bach Houuori, Stumou et Loinprostan ont disparu, mais ces lieux étaient situés nécessairement entre le Vieux-Bourg de Saint-Perreux et l’Arz. Tretgruuc dont le préfixe Tret signifie passage, peut par suite être identifié avec le passage actuel de Saint-Perreux.
Notons que pendant tout l’Ancien Régime la rivière d’Oust était couverte d'écluses dont les noms nous ont été conservés [Note : Archives Départementales d’Ille-et-Vilaine. Fonds de l’Abbaye de Redon].
In Tretfuerethuc, VI partem, in eodem Resac
(Une sixième
partie d’héritage, à Tretfuerethuc, en ledit Resac)
Tretfuerethuc était, on le voit, également situé en Ressac, maintenant Saint-Perreux. Il devait joindre l’article précédent. Le nom est perdu, mais il ne serait pas impossible qu’on pût le retrouver dans les archives de l’Abbaye, au titre des possessions de celle-ci à l’Abbaye en Ressac.
In Halaer, aecclesia, Sancti Johannis nuncupata, sita super ripam Hult fluminis, Deinde
terram nuncupatam Duranti, post Coitcuth et Mustoir, sicut habentur in Kartario antiquo
Sancti Salvatoris.
(En Allaire, l’église dite de Saint-Jean, située sur les bords du
fleuve d’Oust. Puis la terre appelée de Durant, et après Coitcuth et
Moustoir, telles qu’elles sont contenues dans l'ancien chartrier de Saint-Sauveur)
J’ai publié ailleurs [Note : La Chapelle Saint-Jean des Marais, par R. de Laigue (Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan, 1932)] une étude historique détaillée sur cette église de Saint-Jean, connue aujourd’hui sous le nom de chapelle Saint-Jean des Marais, et qu'une incurie impardonnable des autorités compétentes a laissée tomber en ruine malgré un glorieux passé qui aurait dû lui épargner une telle profanation. Le lec’h de son cimetière est là pour dire qu’elle remontait beaucoup plus haut que le XIème siècle. Située en XIème siècle en Allaire, elle fait partie maintenant de la paroisse de Saint-Jean-la-Poterie à laquelle elle a donné son nom. Ancienne trêve de Rieux. Quant à la paroisse de Rieux, elle est un démembrement de celle d’Allaire opéré à une époque inconnue entre le XIème et le XIVème siècle.
Mustoir ne peut-être que la Bouie, village situé à quelques centaines de mètres, au nord, de l’église Saint-Jean. Le mot Moustoir particulier au pays resté longtemps bretonnant, est devenu la Bouie ou l’Abbaye quand le français a dominé.
Duranti et Coitcuth devaient être voisins de la Bouie.
(R. de Laigue).
© Copyright - Tous droits réservés.