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LA PAROISSE DE QUISTINIC

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Du doyenné des Rois et à collation libre, cette paroisse de Quistinic eut son recteur pour unique gros décimateur jusqu'à la fin du XVIème siècle, époque à laquelle l'érection du collège de Vannes vint modifier les conditions de ce bénéfice [Note : Formes anciennes de Quistinic : Kistinic-Blaguelt, eleemosina, 1160 (Dom Morice, I, 638). — Questinic, 1387 (chap. de Vannes). — Blaguelt est ici pour Blavet, rivière bordant cette paroisse]. Par suite de la résignation du recteur Jean Keryo, l'évêque Jean de La Haye, qui érigea cet établissement scolaire par son ordonnance du 9 décembre 1579, lui annexa, en même temps, la paroisse de Quistinic, et conféra à ses deux administrateurs, dont l'un devait être chanoine et l'autre laïc, la faculté de lui présenter le vicaire perpétuel et de percevoir tous les gros fruits du bénéfice, en fournissant à ce vicaire, en deux termes, une pension annuelle de 70 livres monnaie de Bretagne. S'il ne paraît pas que ces administrateurs, nommés chaque fois pour deux ans, aient jamais joui réellement de leur droit de patronage, il n'en fut pas de même pour le temporel. On n'oublia point de percevoir les dîmes qui se levaient à la 33ème gerbe, tant sur les terres anciennes que sur les novales. Dans la suite, à une date inconnue, un concordat, intervenu entre le collège et le recteur, abandonna les novales à celui-ci, sans préjudice de sa portion congrue fixée par l'Ordonnance de 1579.

Placée sous le vocable de l'apôtre saint Pierre et dotée d'un rétable dont la première pierre fut posée, le 22 septembre 1695, l'ancienne église paroissiale tombait de vétusté, vers le milieu du XVIIIème siècle. Il fallut la rebâtir. Commencée le 2 mars 1749, sa réédification exigea trois années de travaux. La bénédiction du nouvel édifice, qui possédait deux chapelles latérales, et reçut deux rétables neufs, au mois de janvier 1784, n'eut lieu, en effet, que le 13 février 1752. Comme celui qu'il remplaçait, il fut dédié à Dieu sous l'invocation du prince des apôtres ; dans les siècles passés, on était, plus qu'au nôtre, fidèle à observer les prescriptions liturgiques sur les patrons des localités et les titulaires des édifices consacrés au culte ; on ne répudiait pas les vieux saints, pour leur en substituer de nouveaux.

Le territoire de Quistinic, renfermant 2000 communiants au milieu du siècle dernier, portait un assez grand nombre de chapelles, dont aucune, à notre connaissance du moins, ne s'éleva au rang d'église tréviale, mais, parmi lesquelles, plusieurs étaient sans doute frairiennes.

C'était, avant toutes les autres, celle de Saint-Mathurin, située au bourg même, auprès de l'église paroissiale et dans le cimetière. Au mois de novembre 1784, elle reçut une balustrade en fer, et vit, le 29 juillet 1787, poser la première pierre de sa tour. Autrefois, comme aujourd'hui, elle était, à chaque deuxième dimanche du mois de mai, le but d'un grand pèlerinage qui y attirait une affluence considérable de fidèles, non seulement des environs, mais aussi des paroisses éloignées.

Il y avait ensuite la chapelle de Locmaria, à deux kilomètres environ à l'est du bourg et dans le village de ce nom, portant la date de 1574 et possédant, dans le dallage de sa nef, une pierre tombale avec des restes d'une inscription gothique de l'an 1488. En 1649, elle reçut une nouvelle cloche, dont la bénédiction se fit le 23 août de cette année. Bien à faux, je crois, les paroissiens de Quistinic donnèrent, en 1791, à ce village le nom de bourg trévial.

A trois quarts de lieue au nord du bourg, se trouvait la chapelle de Notre-Dame du Cloître, — nom significatif —, et qui fut aussi dotée d'une nouvelle cloche, bénite le 24 février 1654. Elle existe toujours.

Les chapelles de Sainte-Barbe, de Saint-Roch s'élevaient dans des lieux isolés, tandis que celles de Saint-Tugdual ou Tual et de Saint-Guénolé, pour laquelle une cloche neuve fut bénite le 12 septembre 1694, se trouvaient dans les localités auxquelles elles avaient donné leurs noms.

Il y avait enfin la chapelle de Saint-Jean, au village du Temple, dernier vestige de l’aumônerie que possédait, en ce lieu, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. L'établissement monastique, dont elle avait jadis fait partie, se trouve mentionné dans le charte, par laquelle, en 1160, le duc de Bretagne Conan IV confirma à ces Chevaliers les donations précédemment faites en leur faveur, soit par lui-même, soit par ses prédécesseurs. Après avoir été pendant longtemps bénéfice distinct, cette aumônerie fut annexée à la commanderie du Croisty, en Saint-Tagdual, unie elle-même à celle du Palacret, qui avait son siège dans la paroisse de Saint-Laurent, au diocèse de Tréguier, et relevait, comme tous les établissements de cet Ordre dans notre province, du grand prieuré d'Aquitaine, un des plus considérables de la Langue de France. Mais, dès le siècle dernier, l'Ordre de Malte ne devait plus rien posséder ici : la dotation de ce bénéfice avait fini par disparaître totalement, au point que pas un de ses immeubles ne fut mis, en 1790, à la disposition de la nation.

Outre cette aumônerie, la paroisse renfermait un autre bénéfice secondaire, la chapellenie de la Trinité et de Notre-Dame, fondée, tout au commencement du XVIème siècle, par le prêtre Guilaume de la Villeneuve qui en réserva la présentation au propriétaire du château dont il portait le nom. Il l'avait chargée de trois messes par semaine à célébrer, le dimanche et les jours de fête, dans la chapelle, de vocable inconnu, qui s'élevait dans cour de son manoir précipité ; le lundi, au maître-autel de l’église paroissiale ; le samedi, dans la chapelle de Locmaria mentionnée plus haut. Mais il semble que tout le service s'en faisait, à l'origine, dans l'église paroissiale, à l'autel de la Trinité et de Notre-Dame, d'où le nom de ce bénéfice. La dotation de cette chapellenie, si considérable qu'elle fût souvent qualifiée du titre de prieuré, consistait en deux maisons, avec jardin et le Parc-Manéguen ; en plusieurs fonds de tenues à domaine congéable et situées, une au village de Kerantalec, une au village de Kergoustas, une au village de Locmaria, où le titulaire avait une maison lui servant de pied-à-terre, deux au village de Kerhiésé, deux au village de l'Herverno, une dans chacun des villages de Kersager, de Penven, de Kerusarch, de Kerplan, du Quellenec-Hervé et de Kerherveno-Kériré. Tous ces immeubles, confisqués en 1790, furent vendus par la nation, les 19 mai, 9 et 16 juin 1791, 5 avril 1806, et rapportèrent aux caisses de l'État la somme assez importante de 10.195 francs.

Deux autres tenues à domaine congéable de cette paroisse, situées, l'une au village de Kerguy, et l'autre, au Temple, fuient aussi vendues au profit de la nation : la première, le 11 mars 1802, pour 50.100 francs en papier, et la seconde, le 5 avril 1806, au prix de 900 francs. Comme elles dépendaient de la chapellenie de Kergo ou de la Forest, en Languidic, ce ne serait point ici le lieu d'en parler, si la dernière avait porté un autre nom ; mais cette appellation de Temple attire l'attention et serait de nature à faire supposer que cette tenue, restée bien d'église, pourrait avoir jadis appartenu aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, des mains desquels, on ne sait ni quand, ni comment, elle serait entrée dans la dotation de cette chapellenie de Kergo.

J'en prendrai occasion pour ajouter que c'est, sans doute, ce nom de Temple qui a induit à attribuer, dans cette paroisse, un établissement aux Templiers. Mais cette induction, qui peut être vraie en règle générale, paraît être fausse ici et devoir donner lieu à une exception spéciale ; parce que, d'une part, la chapelle du Temple était placée sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste, titulaire ordinaire des chapelles des Hospitaliers, et que, de l'autre, il n'est pas vraisemblable que l'Ordre de l'Hôpital ait ici hérité de celui du Temple, attendu que ce serait supposer à chacun de ces Ordres un établissement dans cette paroisse. Dans l'hypothèse contraire, l'aumônerie mentionnée dans la charte de 1160 n'aurait laissé aucune trace de son existence. 

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Recteurs de Quistinic.

1464. Alain Le Brun, official de Vannes.
1495. Jean Le Boterff ou du Botdéru, recteur aussi de Kervignac.
1502. Guillaume de Lentivy, chanoine de Vannes.
1517-1534. Benoît Justinien, évêque de Chio, recteur aussi de Guidel. Voir le catalogue des recteurs de cette paroisse.
1544. R. Guillaume de la Villeneuve, chanoine de Vannes, résigna entre les mains du Pape.
1544.... Guillaume Coüeffic, prêtre, reçut de Rome ses provisions.
1573. R. Henri Ézanno, originaire et prêtre de Languidic, fut, après sa résignation, débouté de ses prétentions sur Merlevenez.
1573.... Hector Guégan, jeune prêtre.
1679. R. Jean Kerno ou Keryo résigna entre les mains de l'évêque, afin de rendre passible l'annexion immédiate de cette paroisse au collége Saint-Yves qu'on voulait ériger à Vannes.
1604. Louis Ézoarno ou Chohan mourut au mois de février 1604.
1604-1606. R. Jean Furon, originaire du Mans, docteur en théologie et malheureux dans ses prétentions sur le rectorat de Muzillac, pourvu par l'évêque, le 27 mars 1604, prit possession le 5 août. Il eut pour compétiteur le prêtre Louis Jégouic, de Noyal-Pontivy, qui le représenta à Rome comme ignorant la langue bretonne et illégalement pourvu de cette paroisse qui n'est qu'un vicariat perpétuel et, par suite, exige une présentation. omise lors de la collation à Furon. Grâce à tous ces motifs Jégouic se fit conférer Quistinic en Cour de Rome, le 15 juillet 1606, et en prit possession le 1er octobre suivant ; mais il ne put, malgré tout, se maintenir dans cette possession ; car il trouva devant lui un nouveau titulaire qui avait déjà remplacé Furon devenu recteur de Lesbin-Pontscorff et Gestel.
1606-1638. François Guillo, originaire de la paroisse de Guern et prêtre ici depuis quelques années, pourvu par le Pape, le 8 juin 1606, prit possession le 10 septembre et finit par demeurer paisible possesseur, malgré les constestations successives de Louis Jégouic, précité, de Jean-Aubry et de Louis Perodo. Il mourut dans le courant de mars 1638.
1638-1639. R. Gilles le Prieur, prêtre du diocèse d'Avranches, pourvu en Cour de Rome, le 19 juin 1638, résigna entre les mains du Pape, au commencement de l'année suivante.
1639-1644. R. Michel Pierre, prêtre du diocèse, pourvu par le Saint-Siège, le 17 avril 1639, résigna aussi, en 1644, pour permutter avec le suivant et devenir recteur de Theix.
1644-1649. Guillaume Jagu, originaire de Guillac et recteur de Theix, devait être avancé en âgé, lorsqu'il vint ici, puisqu'il était prêtre depuis le 23 mai 1587.
1669-1680. R. Louis Auffret résigna, en 1680, pour passer au rectorat de Bubry, dont il était en possession depuis l'année précédente.
1681-1712. R. Guillaume Auffret, originaire de cette paroisse et probablement résignataire de Louis, résigna, à son tour, entre les mains de l'Ordinaire et devint ensuite recteur de Remungol.
1712-1719. R. Louis Le Goff, de Séglien, pourvu par l'évêque, le 4 mai 1712, prit possession le surlendemain, et résigna, lui aussi, mais en Cour de Rome.
1719-1730. R. Thomas Quidu, également originaire de Séglien, pourvu par le Pape, le 1er août 1719, prit possession le 23 octobre. Devenu recteur de Lanvaudan, il remit ses droits entre les mains de l'évêque, au mois de novembre 1730 [Note : C'est par suite d'une double confusion de noms de lieux et de personnes qu'il a déjà été question de lui et du suivant, dans une note ajoutée au catalogue des recteurs de Languidic, note entièrement à supprimer].
1730-1740. R. Charles-Anne de Montigny de Montplaisir, né à Pontscorff, pourvu par l'Ordinaire, le 3 novembre 1730, prit possession le 5. Pour passer au rectorat de Meslan, résigna aussi entre les mains de l'évêque.
1740-1760. Jean Tronscorff, de Séglien et recteur de Billiers, pourvu par l'Ordinaire, le 25 avril 1740, prit possession le 28. Décédé, à l'âge de 76 ans, le 3 avril 1760, il fut inhumé, le 4, dans le cimetière.
1760-1765. R. Pierre Ordonneau, originaire et curé de Pontivy, pourvu par l'évêque, le 6 mai 1760, prit possession le 8, et passa d'ici à Cléguer, en résignant entre les mains de l'Ordinaire, le 2 décembre 1765.
1765-1783. Vincent Morgan, de Séglien et curé de Quistinic, pourvu par un des vicaires-généraux de l'évêque, le 11 décembre 1765, prit possession le 13. Décédé, à l'âge de 64 ans, le 23 novembre 1783, il fut inhumé, le 24, dans le cimetière.
1784-1790. R. Pierre Lavantur. Ses provisions n'ayant point été rencontrées, on ignore ses antécédents, par qui et quand ce bénéfice lui fut conféré ; mais on sait qu'il le résigna, en 1790, pour le permuter avec le suivant contre le vicariat perpétuel d'Arzon.
1790-1791. Étienne Nicolas, vicaire perpétuel d'Arzon, pourvu en Cour de Rome, le 15 février 1790, prit possession le 16 avril. Comme il n'avait point prêté le serment prescrit par la Constitution civile du clergé, il vit, le 31 juillet 1791, s'installer, à sa place et à la tête de son troupeau, le recteur constitutionnel Jaffray, qui, gêné par sa présence, ne tarda point à le dénoncer aux administrations d'alors et à demander au pouvoir son éloignement de la paroisse. Nicolas se déroba ; mais son action se faisait toujours sentir. Sur les listes de proscrits de l'époque, on lui trouve les titres suivants : bête fanatique, bête dangereuse, prêtre sanguinaire. Qu'avait-il fait pour mériter ces qualifications ? Je l'ignore. Mais ce que je n'ignore pas, c'est qu'il était vivement recherché en novembre 1798, qu'il fut enfin arrêté et déporté à l'Ile de Ré, où il arriva, le 2 janvier 1799, et d'où il ne revint probablement pas.

(Abbé Luco).

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