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LA PAROISSE DE QUILY

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Du doyenné de Porhoët et à collation libre, cette paroisse de Quily, qui ne comptait que 250 communiants au milieu du XVIIIème siècle, avait son recteur pour unique gros décimateur ; mais, bien qu'il fût seul à percevoir cette redevance, les revenus de ce bénéficier restaient minces, ce qui provenait, d'une part, de l'exiguïté de son territoire, et, d'une autre, de la quotité infime à laquelle se levait ici la dîme. C'est que, en effet, le recteur prenait seulement la 33ème gerbe sur les terres des roturiers et la 36ème sur celles des nobles. Aussi, en 1613, n'en retirait-il que douze ou treize mines de seigle valant environ 72 livres.

L'église paroissiale était placée sous le double vocable de Notre-Dame de Saint-Nicodème. Comme depuis le Concordat, on voulait, au commencement du XVIIIème siècle, supprimer le premier ; mais un curé de l'époque protesta et prétendit que la Sainte Vierge en était titulaire, et non saint Nicodème, ainsi que le croyaient plusieurs paroissiens. J'ignore si le curé Emeraud avait raison ; mais, en 1748, l'abbé Cillart indique ce double vocable et dans l'ordre ci-dessus.

Les auteurs de la nouvelle édition du Dictionnaire d'Ogée affirment que « des titres anciens dont quelques-uns existent encore dans la sacristie de Quilly, prouvent que cette paroisse n'était qu'un démenbrement de Sérent ». Et ils ajoutent : « mais à quelle époque Quilly a-t-il été érigé en paroisse ? C'est ce que nous ne saurions dire, à moins qu'on ne fasse remonter cette séparation à la fin du XVIIème siècle, en se basant sur la construction de l'église paroissiale, celle-ci étant probablement de cette époque. La terre seigneuriale dut être ce qu'on appelle encore le Haut-Quilly, propriété réunie à celle de Castel. C'est en effet cette dernière maison qui a fait bâtir l'église ; aussi y a-t-elle dans le sanctuaire son banc et son enfeu ».

Puisque ces écrivains parlent des archives conservées dans la sacristie de Quily, ils auraient pu les consulter pour contrôler au moins une partie de leurs assertions. S'ils l'avaient fait, ils auraient trouvé, dans la collection des anciens registres des baptêmes, mariages et sépultures remontant à l'année 1631, la preuve manifeste de la séparation mentionnée, au moins dès le commencement et non à la fin du XVIIème siècle. Que Quily ait été, à l'origine, une trêve de Sérent, et que cette trêve se soit, plus tard, séparée de sa mère, pour s'ériger elle-même en paroisse distincte, c'est ce que j'ignore, malgré cette mention de vieux documents conservés dans la sacristie. Assez volontiers, j'ajouterais même que ces documents m'inspirent une bien médiocre confiance, et en voici mes raisons. La paroisse de Quily, comme bénéfice distinct, figure au pouillé de 1516, et le catalogue de ses recteurs va tout à l'heure nous en montrer des titulaires antérieurs à 1532. Il faut cependant avouer que son nom est absent du pouillé de 1422 ; mais il est indispensable de remarquer toutefois que cette pièce, dressée en vue des censaux et des questaux dus au chapître de la cathédrale, aurait parfaitement pu ne pas comprendre un bénéfice tellement pauvre, qu'il n'y avait rien ou presque rien à en retirer. D'autre part, Messieurs Aurélien de Courson et Rosenzweig s'accordent à voir le nom de cette paroisse dans celui de Quilir, donné par le cartulaire de Redon, dans une pièce non datée, il est vrai, mais placée par le premier entre les années 1066 et 1082. Or, si cette application du vieux nom de Quilir correspond à la vérité, il est bien difficile, selon moi, de ne pas admettre l'existence, dès le XIème siècle, d'une paroisse de Quily distincte de celle de Sérent. De quoi s’agit-il, en effet, dans cette charte ? De la fondation du prieuré de Sainte-Croix de Josselin en faveur de l'abbaye de Redon par Josselin, fils et héritier de Guéthenoc, qui vient de mourir. Mais le fondateur ne se contente pas de concéder cet ancien monastère de Sainte-Croix ; il y ajoute des immeubles spécialement des villa dispersées dans des paroisses qui lui appartiennent : dedit, sparsim per parrochias suas, has villas, et, dans l'énurnération qui suit des villa octroyées, avec les noms des paroisses sur lesquelles elles sont situées, nous trouvons ce passage : Corrinbuhucan, in Quilir (Cartulaire de Redon, par M. A. de Courson, p. 242). Il me paraîtrait superflu d'insister. Mais, si la croisse de Quily existe depuis le XIème siècle au moins, non comme trève, mais comme bénéfice distinct est-il tant soit peu vraisemblable que la sacristie de son église conserve encore des pièces indiquant sa filiation ? Malheureusement, ce serait trop beau pour être vrai.

Sur cette paroisse, il n'a été rencontré ni chapelles, ni frairies, ni bénéfices secondaires ; s'il y en avait, leur existence resté ignorée.

On peut cependant ajouter, pour terminer cette notice, que le presbytère, tout délabré, tombait de vétusté, en 1596, et que, de ses dépendances, deux immeubles consistant en une parcelle de terre sous labeur, d'environ huit cinquantes, appelée le Champ La Roufle, situé dans la grande Bande de Quily, et un verger de dix cinquantes, donnant des midi et couchant sur le chemin de Treguyeat, furent aliénés, le 6 juin 1798, pour 500 francs, au profit de la nation. Leur sort fut partagé, le même jour, par trois autres parcelles de terre données en fondation par Perrine Sirot et Perrine Allano, ainsi que par une maison, un courtil, une parcelle de terre sous labeur et une autre sous lande, concédées par Louis Launay dans le même but pieux. 

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Recteurs de Quily.

Jean Craffur ou Craffier précéda certainement celui qui suit ; mais on n'a trouvé aucune date à son rectorat.
1532. Julien Boucel ou Rouxel. Comme, après lui, la ferme des annates fut prise par Jean Hellec, diacre de la cathédrale, celui-ci devint probablement recteur de Quily.
1546. Guillaume Guillemot n'était encore que simple prêtre, quand, en 1540, il prit la ferme des annates de Locmalo, ce qui corrobore le rectorat de Hellec, mort en 1542.
1546.... Yves Hervé sur lequel les renseignements font défaut.
1573. R. Guillaume Rozé, prêtre du diocèse de Saint–Malo mourut en 1573, mais après avoir résigné en faveur du suivant.
1573-1579. Jean Rozé, sans doute de la famille du précédent.
1596. R. Golven de La Houlle, devenu recteur de Plœmel, résigne Quily entre les mains de l'Ordinaire, en abril 1596.
1596-1597. Pierre Robert, de Taupont, pourvu par un des vicaires-généraux, le 30 avril 1596, prit possession le 6 mai.
1597-1613. Pierre du Chesne ou Duchesne.
1613-1614. Guillaume. Le Vacher mourut en octobre ou en décembre.
1614-1624. R. Julien Jonino, originaire de cette paroisse, pourvu par l'Ordinaire, le 10 décembre 1614, prit possession le 2 février 1615. Il eut pour compétiteurs Julien Maurice, Armel Roulleau, Gilles Allaire, qu'il eut la bonne fortune de pouvoir débouter, malgré les accusations dont ils l'accablaient ; pour obtenir des provisions par dévolut sur lui, ce dernier ne craignit même point, en 1622, de le représenter comme couvert de crimes. Probablement parce qu'il ne se trouvait pas possesseur suffisamment paisible, il résigna, deux ans plus tard, en faveur du suivant.
1624-1636. R. Julien Thomas, prêtre du diocèse, pourvu en Cour de Rome, résigna, lui-même, entre les mains du Pape, le 27 mai 1636.
1636-1677. R. Alain Guillouet, prêtre du diocèse de Saint-Malo et originaire de la paroisse de Guillac, pourvu par le Souverain Pontife, le 27 mai 1636, prit possession le 24 août. A son tour, il résigna, en 1677, entre les mains du Pape en faveur du suivant.
1677-1693. Alain Guillouet, neveu du précédent, dut recevoir de Rome ses provisions dont on ignore la date précise. Il mourut dans le courant du mois de juin 1693.
1693-1722. Olivier Ruellan, prêtre du diocèse de Saint-Brieuc, pourvu par l'évêque, le 23 septembre 1693, prit possession le 28 du même mois et mourut en février 1722.
1722-1723. R. François Tatart, originaire de Ruffiac, pourvu par l'Ordinaire, le 7 mars 1722, prit possession le 14. Au mois de juin de l’année suivante, il résigna entre les mains de l'évêque, qui lui conféra la paroisse de Larré.
1723-1734. R. Guillaume Morice, de Berric, pourvu par l'Ordinaire, le 28 juin 1723, prit possession le 9 juillet suivant, et résigna, le 11 mars 1734, pour devenir vicaire perpétuel de Sainte-Croix de Josselin.
1734-1739. Armel Brulé, prêtre du diocèse, pourvu par l'évêque, le 3 avril 1734, prit possession le lendemain.
1743. Louis Mahieux, originaire de cette paroisse, en mourut recteur, dans le courant du mois de février 1743.
1743-1763. François-Mathurin Le Blanc, originaire et prêtre de Saint-Servan, pourvu par l'Ordinaire, le 17 juin 1743, prit possession le 21. Il mourut en décembre 1763.
1763-1794. Julien Le Breton, originaire et prêtre de Pleucadeuc, pourvu par l'évêque, le 28 décembre 1763, prit possession le 30. Quant vint la Révolution, il refusa de prêter le serment prescrit par la Constitution civile du clergé ; mais, comme il était infirme et âgé de 81. ans, il n'était point obligé à la déportation. Il se rendit, en conséquence, à la maison d'arrêt de Vannes, où il se rencontre parmi les détenus en octobre 1792. Près de deux ans plus tard, il fut extrait de la Retraite des femmes, le 15 mai 1794, pour être conduit, malgré ses 83 ans, au château de Josselin, nouveau lieu de détention, où il arriva le lendemain et d'où il fut ramené à Vannes, le 15 septembre de la même année. On ignore ce qu'il devint ensuite ; mais la mort ne dut point tarder à l'enlever de ce monde et à le soustraire à la triste condition de ses derniers jours.

(Abbé Luco).

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