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La chapelle de Saint-Clément à Quiberon

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La chapelle de Saint-Clément est située dans les dunes de la pointe sud-est de Quiberon. Pendant sa longue existence, elle a été ruinée et reconstruite un certain nombre de fois ; dans ces diverses reconstructions elle a affecté trois formes bien caractérisées et bien différentes quant aux dimensions. Nous les avons explorées successivement, en commençant par la plus récente et en finissant par la plus ancienne. Nous allons rendre compte de nos fouilles dans le même ordre ; ce qui nous mènera, d'après mon humble avis, au IXème ou au VIIIème siècle.  Nous glanerons ici et là tout ce que nous croirons propre à jeter de la lumière sur nos recherches.

DERNIERE CHAPELLE DE SAINT-CLEMENT

XVIIIème SIECLE.

Une après-midi de novembre 1870, je me dirigeai vers la pointe de Conguel, voulant chercher dans la solitude un soulagement à la douleur que me causaient les malheurs de la patrie. Dans ma promenade je rencontrai un vieillard, un vieux loup de mer qui gardait ses vaches dans les dunes. Depuis ma récente arrivée à Quiberon, j'avais entendu plusieurs fois parler des ruines de la chapelle de Saint-Clément. Je demandai à ce bon vieillard s'il ne pouvait pas me les indiquer. Ma demande lui fit plaisir ; il s'empressa de venir lui-même me les montrer ; nous en étions proches. De la chapelle de Saint-Clément il ne restait plus, hors de terre, que quelques centimètres de mur en trois endroits : le sable couvrait tout le reste. Des ronces et des chardons poussaient ici et là. J'éprouvais une grande déception ; car je m'étais imaginé que j'allais voir les belles ruines d'un ancien couvent et de sa chapelle. Je ne soupçonnais pas alors les agréables surprises que me ménageaient ces dunes. 

Quiberon (Bretagne) : chapelle Saint-Clément.

J'adressai à mon guide un certain nombre de questions sur cette chapelle : et voici le résumé des réponses qu'il me fit.

Avant la révolution, cette chapelle était déjà en ruines. Après la révolution, on l'avait rasée et, de ses débris, on avait fait la clôture d'un champ voisin.

Il y a ici, ajouta-t-il, une chose curieuse. Cette grosse pierre que vous voyez provient des anciens fonts baptismaux. On a essayé plusieurs fois de l'enlever ; mais inutilement. On a mis une fois plusieurs chevaux, une autre fois plusieurs paires de boeufs à tirer dessus, et la pierre n'a pas bougé. 

La pierre qu'il me montrait avait une surface circulaire d'environ 0m,80 de diamètre, et, en son milieu, un petit trou d'environ trois centimètres de diamètre et autant de profondeur. Elle sortait à peine de terre et pouvait bien avoir servi de support à une cuve baptismale.

Je priai le vieux loup de mer de vouloir bien revenir le lendemain dans les dunes avec ses vaches et de se munir d'une pioche et d'une pelle, et je lui assurai que nous aurions la pierre.

Le lendemain, à l'heure indiquée, j'arrive au rendez-vous. J'y trouve le vieillard avec deux autres camarades redevenus également bergers, et avec eux des outils. On commence par une distribution de tabac et on se met à l'oeuvre. En moins d'une heure de travail, la pierre roule dans la fouille. C'est un gros cylindre de granit avec un anneau presque à son extrémité inférieure. Il provenait d'une colonne annelée. On le roula sur le sommet d'une dune voisine : la légende venait d'avoir un démenti.

Avant la nuit, la fameuse pierre reçut quelques visites. Son extraction servit, aux veillées, de thème à la conversation. Les jours suivants, les curieux affluaient à Saint-Clément. Le champ était ouvert aux hypothèses. On ne savait en quelles circonstances cette chapelle avait été ruinée ; si on la fouillait, on y trouverait probablement des choses curieuses et peut-être même précieuses. Bref, un groupe d'hommes, voulant profiter des loisirs de l'hiver, projetèrent d'explorer ces ruines. Mon concours me fut demandé ; le projet fut approuvé par M. le Curé-Doyen et les travaux commencèrent. 

Au bout de trois ou quatre jours de travail, on avait trouvé les murs et l'autel d'une petite chapelle faite du choeur d'une autre chapelle, au moyen d'un pignon élevé entre la nef et ce choeur. Cette petite chapelle avait 7 mètres de long et 4 de large — à l'intérieur. L'autel, en maçonnerie grossière, avec mortier en terre glaise, mesurait 1m,80 de long et 0m,88 de large. Il était adossé au pignon Est. A l'Ouest, une porte de 1m,70 de large. Le pignon ouest est en maçonnerie grossière comme l'autel et fait avec le même mortier. Ils sont évidemment de la même époque. Les deux longères et le pignon est sont faits en mortier de chaux et de sable. A l'extrémité ouest de la longère sud, on voit la base d'une large ouverture. L'enduit des longères et du pignon est porte encore des peintures rouge et bleue. 

Nous sommes à 1m,50 de profondeur, sur l'aire en terre dure, unie, de cette petite chapelle. Pas de traces de pavé. En vidant cette chapelle des pierres, des ardoises et du sable qui l'encombraient, nous n'avons rien trouvé digne d'être noté. Nous sommes encore à environ 1m ,50 du sol. A quelle époque remontait cette chapelle?

Cette petite chapelle avait été restaurée en 1715 par le vicaire perpétuel de Quiberon.

Je tiens de l'obligeance de M. l'abbé Luco le résumé d'un procès-verbal de visite à la chapelle de Saint-Clément, du 31 janvier 1744. Comme il donne des renseignements précis sur notre petite chapelle, je vais en faire quelques extraits. « La chapelle de Saint-Clément, en 1744, se compose de deux parties : l'ancienne nef ruinée, sans charpente ni couverture; et le choeur de l'ancienne église servant maintenant de chapelle, grâce à un mur ou pignon élevé au haut de la nef, entre le choeur et cette nef..... Pignon au levant portant la date de 1715 et surmonté d'un petit clocher carré, décoré d'un socle, imposte, corniche, petite pyramide et croix au-dessus du clocher, fait partie en pierres de taille, et partie en pierres brutes ou moellons..... Le choeur ou la chapelle actuelle se compose de deux longères, nord et midi, de 23 pieds ½ de long avec pignon de 12 ½ de large dans oeuvre. Celle du midi est percée d'une croisée garnie de ses meneaux, montant et traverse de fer et panneaux de verre avec plomb ; d'une porte de 2 pieds ½ de large, rebouchée en maçonnerie et encombrée de sable à l'extérieur. Celle du nord, percée d'un petit vitrail, bouchée également en maçonnerie. Dans le pignon du levant un petit vitrail gothique, bouché en maçonnerie. Au pignon du couchant, est une ouverture fermée d'une porte à deux vantaux. Les longeres sont couronnées d'une corniche de pierres de taille, ainsi que les jambages des croisées, porte du midi et chevrons brisés dans les pignons. Il y a une petite cloche dans le clocher. Le pavé est en dalles, de pierres. Au milieu dudit pavé est une pierre en grain, en forme de piédestal, avec moulures, et paraissant avoir supporté un font baptismal ; il a 2 pieds ½ de diamètre, élevé au-dessus du pavé d'environ 20 pouces. Le tout est couvert en ardoises avec lambris de plinthes fixé à la charpente ».

A cette descente de 1744, on interrogea les anciens habitants, dont un de 83 ans, et ils dirent avoir entendu que cette chapelle était autrefois l'église paroissiale de Quiberon, qu'ils n'en connaissaient ni le fondateur, ni le revenu ; qu'on y disait parfois la messe, qu'ils l'ont vue couverte en ardoises, que les offrandes qui y tombaient était recueillies par le procureur de la fabrique et employées aux réparations de cette chapelle, qui passait pour appartenir au prieuré.

Le pavé de dalles de pierres dont parle ce procès-verbal a été enlevé avant l'abandon de la chapelle ; ce qui le prouve, c'est cette aire en terre si bien faite, que nous avons trouvée en fouillant.

Le support du font baptismal est bien le même que nous avons trouvé à l'origine de nos fouilles. Il était debout, au milieu des décombres, appuyé sur le sable. Plus tard nous trouverons un second morceau de colonne semblable à celui-ci, mais sans anneau. A quelle époque cette petite chapelle a-t-elle été ruinée ?

Cette petite chapelle avait été bien mal restaurée en 1715.  Il est probable qu'elle sera tombée d'elle-même vers la fin du XVIIIème siècle.

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SECONDE CHAPELLE DE SAINT-CLEMENT.

La découverte de cette seconde chapelle émut profondément la population quiberonnaise, du reste très impressionnable. Il fallait absolument continuer les fouilles, tout le monde y voulait venir travailler. Pour avoir assez, mais pas trop d'ouvriers chaque jour, on divisa les paroissiens en six groupes selon le nombre des jours de la semaine. Chaque groupe avait son jour, et le mauvais temps ne devait changer en rien l'ordre établi. Il y eut, en moyenne, une trentaine de travailleurs chaque jour à Saint-Clément pendant l'hiver de 1870-1871.

Avant d'aller plus loin, on voulut connaître la forme de l'édifice ruiné que nous allions continuer à explorer. Pour cela on suivit, en les déblayant à une faible profondeur, les murs qui se trouvaient à l'ouest de la petite chapelle déjà connue. On trouva de cette manière la nef de ce que j'appelle la seconde chapelle de Saint-Clément. Cette nef avait, dans oeuvre, 8m,70 de large et 14 mètres de long. L'axe du choeur n'était pas le prolongement de celui de la nef ; comme dans la plupart des églises du moyen âge, ce choeur s'inclinait très sensiblement vers le sud. Par cette disposition des églises pendant plusieurs siècles, on a voulu rappeler l'inclination de la tête de Notre-Seigneur sur la croix lors de sa mort.

Dans le pignon ouest de la nef, on voyait la partie inférieure d'une large fenêtre. Ce pignon était appuyé par deux contreforts ; il était fait, comme les murs du choeur, avec un mortier de chaux et de sable mélangé de coquilles. De plus, les pierres de revêtement, non appareillées, étaient disposées par assises égales. Ce choeur et ce pignon devaient donc être de la même époque.

Trois contreforts, irrégulièrement espacés, appuyaient chacune des longères. Celles-ci étaient faites avec un mortier de terre glaise mélangé d'un peu de chaux. Les pierres n'étaient pas posées par assises égales comme dans le pignon ouest et le choeur. Plus tard, je vis bien que ces longères avaient été démolies et rebâties plusieurs fois. On y voyait aussi des fenêtres et des portes qu'on avait rebouchées ; l'épaisseur des murs de la nef était d'un mètre.

De l'angle sud-ouest de la nef partait un muret en pierres sèches se dirigeant vers le sud d'abord, puis, en formant un arc de cercle, il revenait par l'est se terminer vis-à-vis et à une certaine distance de l'angle nord-est du choeur. Il était recouvert d'une mince couche de sable et clôturait un cimetière digne d'attention, comme nous le verrons plus tard. Dans la nef se trouvait une couche de mortier et de pierrailles provenant de sa démolition au commencement de ce siècle. Lorsqu'on l'eut enlevée, on trouva une aire unie et dure, semblable à celle du choeur et de même niveau. On était à la hauteur de l'appui de la fenêtre du pignon ouest par laquelle on communiquait avec la chapelle. Complétons cette description de la nef par le procès-verbal de la visite du 31 janvier 1744, dont j'ai déjà parlé. « La chapelle de Saint-Clément se compose de deux parties, l'ancienne nef ruinée, sans charpente ni couverture, et le choeur de l'ancienne église....

..... Cette nef se composait de deux longères longues de 42 pieds et hautes de 12, épaisses de 3, fortifiées de trois arcs-boutants chacune en dehors. En celle du midi, une ouverture de porte de 4 pieds de large sur 8 de haut.

Au bas de cette nef, le portail était surmonté d'un œil-de-boeuf, dominé par des chevrons brisés et destiné à éclairer une tribune à escalier intérieur.

..... Au midi de la chapelle, il y avait un mur cernant un petit terrain en partie circulaire et contenant 29 toises et demie à prendre à l'angle du pignon du couchant jusqu'à l'angle nord du pignon du levant ».

Je me permets de faire quelques observations sur cette partie du procès-verbal. Ce qu'il appelle arcs-boutants n'était que des contreforts, et au pignon il n'y avait pas de portail, mais la large baie d'une fenêtre. La porte signalée dans la longère du midi fut rebouchée plus tard.

On continua les fouilles en commençant par le choeur. A peine eûmes-nous enlevé quelques centimètres de terre du choeur, que l'autel s'écroula, le pignon qui séparait le choeur de la nef fit de même. L'autel et ce pignon avaient été bâtis sur le sable. La seconde chapelle de Saint-Clément parut alors dans toute son évidence ; on en voyait clairement la forme, mais nous n'étions pas encore â son rez-de-chaussée primitif.

En tombant, les deux pans de pignon ouest de la dernière chapelle laissaient voir les deux pieds-droits de l'arcade qui séparait, dans la seconde chapelle, la nef du choeur. Les pieds-droits avaient 1 mètre de large et 0m,50 de saillie ; à leur côté, il y avait une colonne à moitié engagée. On creusa une large tranchée d'un pied-droit à l'autre jusqu'au sol ; on vit alors que les colonnes étaient dressées sur deux chapiteaux renversés, et ces chapiteaux sur deux grandes pierres brutes.

Ces chapiteaux n'étaient pas semblables. A moitié cylindriques tous deux et de mêmes dimensions, ils avaient des ornements différents. Un câble ceignait la partie circulaire de l'un d'eux vers le premier tiers de sa hauteur, puis remontait par les deux côtés presque jusqu'au haut, où il formait des zigzags. Une gorge creusée au-dessus de ces zigzags en suivait le dessin. Dans le champ formé par le câble, il y avait quatre tourteaux sur une même ligne horizontale.

L'autre chapiteau était également orné de zigzags formés par trois gorges creusées à une petite distance l'une de l'autre.

Non loin d'un de ces pieds-droits, gisait une pierre qui avait dû faire partie d'une corniche ou d'une frise. Elle était ornée d'une série de flots grecs ou d' S couchées, et, au-dessous, d'une suite dé losanges.

Un égout fait en maçonnerie allant de l'angle sud-ouest de la nef à l'angle nord-ouest du choeur, passait au milieu de la tranchée. Il était construit dans le sol même. Nous le retrouverons plus tard en dehors de la chapelle.

En continuant à vider le choeur, on trouva bientôt, à une faible profondeur, une pierre tombale ornée d'une belle croix à branches fleurdelisées. Le haut de la croix était tourné vers l'autel. Sous cette pierre il n'y avait pas de reliques.

A peu près au même niveau et le long de l'autel, nous trouvâmes un cercueil en pierre. Son couvercle tectiforme avait les deux côtés ornés de dents de scie. Il était cassé en quatre morceaux ; mais les morceaux étaient en place. La fête du cercueil était au nord et le pied au sud. Le couvercle avait été scellé sur le cercueil avec un mortier de chaux. Il renfermait un crâne humain et le squelette d'une souris. Il avait un emboîtement rectangulaire pour la tête. On croit ce cercueil du XIème siècle. Il se trouve maintenant auprès de l'église paroissiale de Quiberon, au sud du choeur. On y a pratiqué un petit trou pour laisser couler l'eau qui y tombe. De chaque côté du choeur, contre les longères, on trouva bientôt deux cercueils, l'un au bout de l'autre, formés de dalles dressées sur champ et recouverts également de dalles. Dans chacun des quatre cercueils il y avait plusieurs squelettes. Ces quatre cercueils étaient construits sur le sol même de la chapelle.

Au chevet du choeur il y avait un mur en forme de demi-circonférence. Elle ne prenait pas toute la largeur du choeur ; à chacune de ses extrémités, le mur devenait droit et allait rejoindre les longères. Il avait 0m,70 de large et était fait avec un mortier de chaux et de sable, sans coquilles. Plus tard je compris que ce mur appartenait à la première chapelle de Saint-Clément. En faisant le plancher du choeur de la chapelle actuelle, on a marqué la place de ce mur. Sur les parois du choeur on voyait des restes de peinture bleue et rouge ; mais pas de figures.

Après avoir vidé le choeur, on en vint à la nef, en procédant de l'est à l'ouest.

Contre le pignon Est de la nef, entre les pieds-droits dont nous avons déjà parlé et les angles, nous rencontrâmes deux soubassements rectangulaires, en pierres de moyen appareil. Ils avaient 1 mètre de large et 1 mètre de saillie. A côté du soubassement du nord gisait un fort morceau de colonne en granit de même diamètre que celui trouvé dans le choeur au commencement des fouilles ; mais il n'avait pas d'anneau. Au même endroit se trouvaient plusieurs tronçons de colonne de même grosseur que celles engagées dans les pieds-droits de l'arc triomphal qui avait dit exister entre la nef et le choeur. On y trouva aussi des morceaux de colonnes à six pans. Près de ces débris de colonne était enfoui un énorme bloc de chaux grasse, pure, sans mélange de sable. 

Dans la partie ouest de la nef, il y avait une très grande quantité d'ossements humains. Parmi ces ossements on trouva quelques monnaies dont je parlerai plus tard, deux fragments de statuettes en pâte. L'une d'elle représente peut-être la poitrine et la tête d'une mater dolorosa. Elle a les mains croisées sur la poitrine et la tête voilée. L'autre représente un personnage vêtu d'une robe et tenant de la main droite un livre sur la poitrine. Les pieds, les épaules et la tête manquent. Elle mesure 0m,11 de haut, et la première 0m,08. La chapelle complètement vidée, il fut facile de constater que le pignon ouest de la nef et le choeur étaient bien de la même époque. Contre ce pignon il y avait un siège en pierre qui prenait toute la largeur de la nef. Les longères avaient aussi de larges fondations, mais grossièrement faites et destinées à être cachées sous la terre ; preuve de plus que ces longères avaient été faites après le pignon occidental de la nef et après le choeur, et qu'à l'époque de leur construction le rez-de-chaussée de la chapelle s'était élevé d'environ cinquante centimètres.

On put voir aussi que l'égout qui traversait la chapelle en diagonale, recevait les eaux de l'ouest de la chapelle et les conduisait à l'est. Il devait donc y avoir auprès de la chapelle des constructions assez considérables qui avaient nécessité la construction de cet égout.

A quelle époque avait-on construit cette chapelle de Saint-Clément et à quelle époque l'avait-on abandonnée ? Je crois que la première chapelle de Saint-Clément dont nous allons parler, fut ruinée au Xème siècle par les Normands. Lorsque saint Félix arriva dans le pays, vers 1008, le duc Geoffroy I qui l'avait appelé, lui donna le monastère de Saint-Gildas de Rhuys et celui de Locminé, et tout ce qui en dépendait avant leur ruine par les Normands. Le duc demanda que tout fut restauré et promit les ressources nécessaires. Saint-Félix se mit à l'oeuvre. Le prieuré de Saint-Clément, qui dépendait de Saint-Gildas de Rhuys, dut aussi être relevé de ses ruines, et les parties les plus anciennes de cette chapelle doivent remonter au commencement du XIème siècle.

L'île d'Houat dépendait aussi de l'abbaye de Rhuys. Les ruines de l'ancienne chapelle de cette île portent à croire qu'elle remonterait au XIème siècle. Or, ses murs ressemblent beaucoup aux parties anciennes de la chapelle de Saint-Clément. Ces deux chapelles remontent probablement à saint Félix.

La seconde chapelle de Saint-Clément a été ruinée en partie et restaurée ; puis enfin abandonnée en 1715 ; mais elle devait encore servir au culte peu de temps auparavant, puisque d'anciens Quiberonnais affirmaient, en 1744, l'avoir vue couverte en ardoises.

 

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LA PREMIERE CHAPELLE DE SAINT-CLEMENT

Dans la presqu'île, on s'occupait beaucoup des découvertes faites à Saint-Clément. On parlait déjà de reconstruire la chapelle ; mais cette idée n'était pas encore mûre. 

A côté de ces ruines il y avait l'ancien puits du prieuré, également ruiné. Lorsque, en été, le besoin de pluie se faisait sentir, et cela arrive souvent à Quiberon, on allait par groupes des villages, même les plus éloignés, le creuser, et lorsqu'on y trouvait de l'eau, on s'en retournait content à la maison, persuadé que la pluie tomberait bientôt. Comme cette pratique était superstitieuse et abusive sous d'autres rapports, le clergé des deux paroisses s'élevait contre elle et la combattait. Les voyages au puits de saint Clément se faisaient quand même ; mais seulement la nuit. Ils n'en étaient que plus blâmables. Ne pouvant les supprimer, on voulut profiter de l'occasion de la découverte de ces ruines pour les détourner, et les rendre corrects. Pour cela on éleva sur une dune, à côté de la chapelle, un petit monument à Saint-Clément. On fit venir du bourg, du jardin des religieuses, une belle colonne en granit qu'on dressa sur cette dune et on la surmonta d'une statue en pierre blanche de saint Clément. Dans le choeur de la chapelle on creusa une fosse de deux mètres cubes où l'on déposa les reliques, et on la couvrit de la pierre tombale qu'on avait trouvée dans cette même place ; puis on y dressa une croix en granit. De nombreux pèlerins venaient, surtout le dimanche, prier au pied de la blanche statue de saint Clément, ou sur les reliques des ancêtres. Dans ces pèlerinages on s'entretenait du passé, on parlait des fêtes qu'avait vues cette petite chapelle, des joies et des peines dont elle avait été la confidente, des générations d'hommes qui s'y étaient agenouillés pendant les âges de foi. Ce lieu devenait de plus en plus cher aux Quiberonnais. L'idée de reconstruire la chapelle faisait de rapides progrès. Enfin, au printemps de 1875, on finit par se rendre au désir de la population. La municipalité vendit à la fabrique le terrain qui supportait la chapelle, son cimetière et même une bande de dune autour de ces ruines, en tout 49 ares, à raison de 0 fr.50 l'are. On se mit de suite à l'oeuvre. 

Avant de bâtir sur ces vieux murs, on voulut les dégager du sable qui les entourait ; il fallait même un chemin de ronde d'une certaine largeur : on s'arrêta à 3 mètres, et pour tenir le sable en talus, on résolut de lui donner 1 mètre de pente sur 1 mètre d'élévation. Comme la couche de sable avait environ 3 mètres d'épaisseur, il nous fallait commencer nos fouilles sur une largeur de 6 mètres. De plus, une entrée dans cette fosse était à ménager. On la fit du côté du bourg, en lui donnant une pente, pour ainsi dire, insensible. Les fouilles commencèrent à l'angle Sud-Ouest de la chapelle polir être continuées au Nord, à l'Est et au Sud. A une distance d'environ quatre mètres de l'angle Sud-Ouest de la seconde chapelle, et à une profondeur d'environ cinquante centimètres, on trouva un amas de rejets de cuisine qui mesurait environ 3 mètres cubes. Il contenait : des cendres, des coquilles de diverses sortes en très grande-quantité, des débris de crustacés, des os brisés, une tête de cheval, plusieurs cornes de vaches, deux défenses de sanglier, une quinzaine de morceaux de bois de cerfs. Un de ces morceaux de bois de cerfs a deux branches d'une vingtaine de centimètres de long. La plus grosse, qui a appartenu à la ramure principale, a été aplatie d'un côté et percée de part en part de deux trous de 0m,018 de diamètre. Deux autres morceaux ont également été percés de trous de même dimension. Ils ont pu servir d'outils. Ces défenses de sanglier et ces débris de bois de cerfs sont des preuves à ajouter à tant d'autres que Quiberon a été pendant de longs siècles couvert d'une forêt. Je tiens d'un ancien maître au cabotage, de Quiberon, un morceau de racine d'arbre que l'ancre de son bateau avait arraché au fond de la mer, à la côte de Saint-Julien. En 1867, M. Le Floch Amand, meunier à Quiberon, en creusant les fondations d'un moulin à eau près le port de Kerné, trouva, sous le sable, à 2 mètres de profondeur, deux bois de cerfs et des racines de chêne, encore dans leur place primitive.

Ouvrons l'histoire de Bretagne, que nous dit-elle sur ce même sujet ?

« En 1208, il y eut, entre l'abbaye de Quimperlé et les forestiers de Quiberon, un long procès qui se termina au profit de Sainte-Croix, devant la cour ducale d'Auray » (Voir Pouillé de l'abbé Luco, page 637).

Hoël V, duc de Bretagne, de 1066 à 1084, traversant un jour l'église de Saint-Corentin, à Quimper, vit un livre dont les feuillets se dispersaient faute de couverture ; il accorda à cette église, à perpétuité, le droit de prendre autant de peaux de cerfs tués dans son fief de Quiberon, qu'il serait nécessaire pour couvrir ou relier ses livres (« Dum quadam die consul Hoëlus per S. Chorentini ecclesiam transitum faceret, videns in publico quemdam librum compaginibus solutum ex indigentia coopertorii, S. Chorentino in perpetuum dedit ut omnes S. Chorentini libri cervinis coriis de fisco qui est in Kemberoen sufficienter induantur » - Dom Morice, P. I. col. 368).

En 1037, Gurki donna l'île de Locoal-Mendon à Catwallon, abbé de Saint-Sauveur de Redon. « Ils allèrent ensemble à la cour du comte Alain qui, en ce moment, se trouvait à l'île de Quiberon, où il se rendait très souvent pour se livrer au plaisir de la chasse » (« Adierunt itaque simul Comitem qui sœpissime veniebat in insulam quœ vocatur Keberoen et ibi venationes exercebat ibique tunc curiam suam habebat »  - Dom Lobineau, II, col. 115).

De ces trouvailles et de ces textes il s'ensuit qu'il y a eu une forêt à Quiberon. Mais jusqu'à quelle époque a-t-elle existé ?

La première chapelle de Saint-Clément a dû avoir été ruinée par les Normands au Xème siècle, comme je l'ai déjà dit. Or, cet énorme amas de rejets de cuisine couvrait l'angle Sud-Ouest de cette première chapelle, et comme il a dû être le produit de plusieurs siècles, on peut, je crois, conclure raisonnablement que la forêt de Quiberon a existé pendant le XIème, le XIIème et peut-être même le XIIIème siècle. L'archéologie serait ainsi d'accord avec l'histoire. A-t-elle existé plus tard ? on ne peut l'affirmer.

« Sans pouvoir préciser l'époque de ce déboisement, il est pourtant permis d'indiquer qu'il devait être, sinon complet, du moins bien avancé, au commencement du XVème siècle, puisque, en 1438, il n'est fait aucune mention ni du gros gibier, ni de la forêt, lorsque le duc Jean V, dit le Sage, donne en partage au prince Pierre de Bretagne, son fils puiné, " la Chastellenie de Queberoen, sans y comprendre les bleds et la garanne dudit lieu, lesquels mondit Seigneur le Duc a réservé et retenu à soy et à sondit fils aisné et à leurs autres héritiers et successeurs Ducs de Bretaigne pour quatre-vingts livres de  rente " (Dom Morice, P. II, col. 1320). De son côté, cette réserve du blé, dont la quantité devait être assez considérable pour justifier cette clause, montre suffisamment une étendue notable de terre défrichée et, par suite, gagnée sur la forêt » (Abbé Luco, Pouillé page 638).

Dans cet amas de rejets de cuisine on a encore trouvé :

- des os plats et circulaires en forme de gâteau. Ils avaient environ 1 centimètre d'épaisseur et environ 0m,35 de diamètre.

- d'autres os, en plus grand nombre, de même diamètre que les précédents, mais d'une vingtaine de centimètres d'épaisseur, et d'une forme différente.

- des morceaux d'os cylindriques de 0m,06 d'épaisseur et percés de part en part d'un trou de 0m,015 de diamètre.

On a prétendu que ces os ont appartenu à des cétacés, peut-être à des baleines, ce qui prouverait que les habitants de Quiberon, au moyen âge, se seraient livrés à la grande pêche.

- une très grande quantité de poteries, dont quelques-unes sont remarquables. Ainsi, j'en ai recueilli deux, dans lesquelles il y a de petits morceaux de fer aplatis à l'intérieur et à l'extérieur du pot. Je conserve un morceau de rebord d'un très grand vase qui n'a pas moins de 0 m,05 d'épaisseur. Ce tas de rejets de cuisine était en forme de cône et reposait sur le sol — en partie à l'intérieur de la première chapelle de Saint-Clément, et en partie à l'extérieur. Les longères et le pignon de cette première chapelle étaient à 3 m de distance, à l'extérieur, des longères et du pignon de la seconde chapelle et ils leur étaient parallèles. Ils avaient 0m,70 d'épaisseur et étaient faits avec un mortier de chaux et de sable, sans coquilles.

Entre les longères Ouest de la première et de la seconde chapelle, à une petite distance du tas de rejets de cuisine et presque sur le sol, il y avait deux petits foyers faits de quatre pierres cylindriques dressées aux coins et de quatre pierres plates dressées sur champ et formant les côtés. Ils avaient 0m,60 de côté et 0m,15 de profondeur. Ils avaient dû servir longtemps, car les pierres en étaient rougies par le feu. Plus tard, nous trouverons encore un autre foyer de même forme mais beaucoup plus grand.

Passons maintenant au nord du tas de rebuts de cuisine.

Sur le pignon de la première chapelle, presque au milieu et à une profondeur d'environ 1 m, on trouva trois ou quatre squelettes juxtaposés, les pieds à l'Est et la tête à l'Ouest, les bras le long du corps. De chaque côté de chaque squelette, il y avait quatre petites pierres roulées de la grosseur d'un oeuf ; sur la poitrine de l'un d'eux, il y avait deux coquilles de Saint-Jacques, côté convexe en haut. Sous ces squelettes il y en avait quatre ou cinq autres dans la même position et aussi avec le même nombre de petites pierres roulées à l'entour.

Avant d'aller plus loin je ferai remarquer que :

1° Tous les squelettes trouvés autour de la chapelle de Saint-Clément avaient les pieds à l'Est et la tête à l'Ouest. Cette manière d'inhumer est générale et remonte à une haute antiquité. On en donne plusieurs raisons mystiques. L'Orient est la patrie de tous les hommes, c'est leur pays d'origine, c'est là que Dieu avait placé leur berceau, c'est là que se trouvait le paradis terrestre ; et pendant la vie nous devons y diriger souvent les yeux, afin d'entretenir en nous le regret de l'avoir perdu et le désir du ciel qui est le véritable Eden. Ce sera là aussi que se rendra tout le monde pour le jugement général.

De tout temps, l'Orient a été une région sacrée. Nos églises et nos chapelles ont leur chevet à l'est. Lorsque les Lévites dressaient le tabernacle dans le désert et, plus tard, dans la Palestine, ils en plaçaient toujours le chevet à l'Orient et l'entrée à l'Occident. Il en est de même de toutes les synagogues. Lorsque les Israélites priaient, ils se tournaient vers l'Orient. Et la raison de cette orientation, qui domine toutes les autres, est que le Messie, l'attente des nations, devait naître dans les pays orientaux, et que ce même Messie, le plus précieux trésor du monde régénéré, y est né véritablement et y est mort pour le salut du monde.

C'est donc par vénération pour Jésus-Christ que tous les peuples ont tourné et tourneront leurs regards vers ce canton de l'univers qu'ont foulé ses pieds divins ; et c'est la même pensée qui a orienté les édifices religieux des Israélites et des chrétiens, et leurs tombeaux.

A cette orientation générale des tombeaux, il y a cependant quelques exceptions. Dans quelques anciens cimetières on trouve les squelettes ayant leurs pieds tournés vers l'église autour de laquelle ils sont inhumés. Si dans la première position ils rendent hommage au Sauveur né et mort en Orient ; dans la seconde, ils honorent le même Sauveur présent au milieu d'eux dans le sacrement de l'Eucharistie. De cette manière les uns et les autres rendent même après leur mort témoignage de leur foi : defunctus adhuc toquitur. Heb. XI. 4.

2° L'abbé Cochet a dit quelque part qu'il n'avait jamais pu trouver de coquilles de Saint-Jacques en place sur les squelettes. J'ai eu la bonne fortune de trouver sur la poitrine d'un squelette, à la place où elles avaient été mises lors de l'inhumation, les deux coquilles dont j'ai déjà parlé. J'ai encore trouvé quatorze autres coquilles de Saint-Jacques dans le cimetière de Saint-Clément ; mais elles n'étaient plus dans leurs places primitives. Elles ont auprès de leur charnière deux petits trous de suspension. Les individus qui avaient sur eux ces coquilles devaient avoir fait un grand pèlerinage en leur vie, peut-être celui de Saint-Jacques de Compostelle.

3° Les huit petites pierres roulées dont j'ai parlé, étaient toujours symétriquement placées autour du cadavre : deux à la tête, deux aux épaules, deux aux hanches, et enfin deux aux pieds. On a pendant longtemps inhumé les morts sans cercueils, revêtus de leurs habits ou seulement d'un suaire. Ces squelettes trouvés à Saint-Clément n'étaient-ils pas de ce nombre ? Déposés dans leurs tombes avec leurs vêtements, ils auraient été recouverts d'un linceul qui les aurait protégés, quelque temps au moins, contre le contact du sable ; et ces petites pierres auraient pu être posées sur le linceul pour l'empêcher de se déranger au moment où l'on couvrait le cadavre de sable. Si ces huit ou neuf squelettes formaient un groupe à part, séparé des autres, ce pouvait être les membres d'une même famille ou peut-être les religieux du prieuré.

A environ trois mètres et à l'Ouest de ces squelettes, on en trouva un autre inhumé dans un cercueil de pierres dressées sur champ. Les pierres de recouvrement avaient disparu. Au nord de ce groupe de squelettes, à l'intérieur et près du pignon de la première chapelle, était construit un troisième foyer, de même forme, mais beaucoup plus grand que les premiers. Il était à environ 1 mètre au-dessus du sol. Auprès de ce foyer on trouva un morceau de meule à bras et un gros peson de filet, troué à son petit bout.

L'espace compris entre les pignons Ouest de la seconde et de la première chapelle de Saint-Clément était vidé ; nous commençâmes alors une seconde tranchée, de même largeur que la première, le long et au Nord de la seconde chapelle.

Nous trouvâmes bientôt une aire dure et unie, contenant beaucoup d'ardoises broyées. Nous en avions trouvé une semblable dans la troisième et la seconde chapelle, mais à un niveau inférieur. 

Sous cette aire, à une faible profondeur, on découvrit une construction de quatre côtés et tous inégaux. Ils avaient, en moyenne, 4 mètres de long. La porte était à l'Est et donnait accès au cimetière. Son angle Sud-Est touchait la longère du choeur ; de son angle Nord-Est partait le mur d'enceinte du cimetière. Ce mur et cette construction étaient bâtis sur le sable, avec un mortier de terre glaise. Nous avions là évidemment les ruines de l'ancien ossuaire. 

Un peu plus bas, nous fûmes bien étonnés de rencontrer une rue. Elle venait du Nord vers l'angle Nord-Est de la nef de la seconde chapelle, puis, formant un coude, elle se dirigeait vers l'Orient, parallèlement au choeur et à une distance de celui-ci d'environ 3 mètres. A l'Ouest et au Sud de cette rue, il y avait un égout de 0m,20 de profondeur et d'autant de largeur. Il était recouvert de pierres plates ; l'une d'elles était trouée pour donner passage aux eaux de la rue. Il contenait une terre noirâtre et quelques grosses arêtes de poissons. La rue était bombée et recouverte d'une couche de cailloux roulés de la côte et avait une pente bien rapide vers l'Est. 

A environ 1 mètre du sol, nous retrouvons les murs de la première chapelle. Ils étaient faits avec un mortier de chaux et de sable, sans coquilles, et revêtus d'un enduit bien uni. Ils étaient peu épais. Pas de traces de peintures murales.

Il nous fut facile alors de constater la forme et les dimensions de la première chapelle de Saint-Clément. La nef mesurait intérieurement, 15m,60 de long et 13m,40 de large ; et le choeur, 8 mètres de long sur 5 mètres de large. Celui-ci était terminé par une abside. Ses longères n'étaient pas en ligne droite ; dans leur moitié la plus rapprochée de la nef, elles étaient formées par des arcs de cercle qui s'écartaient l'un de l'autre. En élargissant ainsi l'extrémité Ouest du choeur, on permettait de voir l'autel de presque toute la chapelle.  

De chaque côté de la nef, il y avait trois compartiments ou chapelles d'inégale grandeur. Les compartiments les plus rapprochés du choeur avait 6 m,80 de long, ceux du milieu 5 mètres et ceux de l'Ouest 2 m,80. En prenant ces mesures je néglige l'épaisseur des murs. Cette forme d'église est romane et me paraît assez ancienne. Aussi la première chapelle de Saint-Clément pourrait bien remonter au VIIIème ou même au VIIème siècle. Comme je l'ai déjà dit, elle aurait été détruite par les Normands. 

Dans le petit compartiment du Nord-Ouest de la nef se trouvait un petit puits creusé dans le sol ; il avait environ mètre de, large et 1 m,50 de profondeur. Il était rempli de pierres et de terre. On y trouva quelques fragments d'os, quelques poteries, deux éperons et un fer de lance rongés par la rouille. N'était-ce pas là le puisard de l'ancien baptistère ? Prés de la longère Nord du choeur, nous rencontrâmes un cercueil formé de tuiles à rebords dressées sur champ et recouvert de pierres plates. Il était orienté Est-Ouest, plus large aux épaules qu'aux pieds, et avait emboîtement rectangulaire, pour la tête. Il était creusé dans le sol, avait de long 1m,95 dans oeuvre. Le squelette avait les mains jointes sur le ventre. « Particularités à noter. Sur ces tuiles on trouve deux espèces de marques : sur les unes on voit un, deux, trois ou quatre traits droits parallèles, tracés en diagonales avec l'extrémité des doigts ; sur d'autres on voit encore un, deux, trois ou quatre traits en forme de demi-circonférences concentriques et également tracés avec l'extrémité des doigts ».

Nous trouvâmes plus tard d'autres cercueils construits également avec des tuiles à rebords. « Sur un certain nombre de ces tuiles on remarque encore des empreintes de pattes de chien. « Un jour MM. Miln et du Cleuziou me firent l'honneur de visiter mes fouilles de Saint-Clément. M. Miln m'assura avoir trouvé au Bocenno, en Carnac, des tuiles à rebords ayant les mêmes marques et les mêmes empreintes de pattes de chien. En examinant ensuite, chez moi, les objets provenant de Saint-Clément, il remarqua un petit morceau de marbre verdâtre, semblable à un autre morceau trouvé par lui-même au Bocenno »

Nous continuons la tranchée à l'extrémité Est de la chapelle.

A environ 4m de son angle Nord-Est et à environ 1m,50 au-dessus du sol, nous trouvons deux cercueils monolithes. Ils étaient l'un à côté de l'autre, pieds à l'Est et tête à l'Ouest.

Au-dessus, au-dessous et autour de ces cercueils il n'y avait que du sable. Ils y étaient complètement isolés. L'un deux était recouvert de dalles scellées d'un mortier de chaux et l'autre d'un couvercle ouvragé. Sur chacune de ses extrémités il y avait une croix de Malte en bas-relief et la hampe de l'une se confondait clans la hampe de l'autre. Le contour du couvercle était orné de dents de scie. A son extrémité la plus étroite, il avait un petit trou de deux à trois centimètres de diamètre. 

Ces deux sarcophages avaient les mêmes dimensions. Ils étaient plus larges à la tête qu'aux pieds. Ils avaient 2m de long, 0m,75 de large à la tête et 0m,30 aux pieds. A la tête ils avaient 0m,48 de hauteur et 0m,35 aux pieds.

Chacun des cercueils contenait quatre squelettes. Avec les ossements il n'y avait que du sable, pas le moindre objet métallique. Chacun des cercueils avait une cellule ou emboîtement rectangulaire pour la tête du cadavre.

Au pied du pignon du choeur, nous avons trouvé une fusaïole en terre cuite ; puis, vis-à-vis du milieu de ce pignon et presque au niveau du sol, nous avons retrouvé l'égout dont nous avons parlé plus haut ; il se dirigeait vers le Sud-Est, vers le Goviro.

Nous passons à la dernière tranchée, à celle du Sud de la chapelle.

Jusqu'à présent nous avons trouvé une tombe seule et deux groupes de tombeaux ; nous allons maintenant opérer dans un cimetière d'autant plus intéressant à étudier qu'il est unique de son genre dans notre département, du moins à notre connaissance.

Il contenait cinq séries de tombeaux superposés, ayant tous la tête à l'Ouest et les pieds à l'Est. Ils étaient formés de dalles dressées sur champ ou de pierres posées à plat les unes sur les autres, consolidées par un mortier de chaux et de sable ou par du plâtre. Le fond des tombeaux était toujours du sable, il n'était jamais pavé. Le couvercle consistait en plusieurs dalles scellées de plâtre ou de mortier de chaux, et, quelquefois, en une pierre tombale ornée dune croix de forme variée.

Ces tombeaux affectaient intérieurement trois formes principales : 

1° Les uns étaient aussi larges aux pieds qu'à la tête et sans cellule pour celle-ci. Ils étaient à la superficie du cimetière, par conséquent de la dernière époque.

2° D'autres étaient plus étroits aux pieds, plus larges aux épaules et avaient une cellule pointue pour la tête. Ces tombeaux étaient sous les précédents.

3° D'autres enfin étaient beaucoup plus larges aux épaules qu'aux pieds et avaient pour la tête une cellule rectangulaire. Ces tombeaux étaient les plus inférieurs, et, par conséquent, les plus anciens.

Sur les couvercles de certains tombeaux il y avait des croix tracées au burin ; on y remarque quatre formes principales :

1° Croix de Malte avec pied fiché ;

2° Croix latine avec pied fiché, paraissant surmonter un autel ;

3° Croix processionnelle ;

4° Enfin croix latine sans pied fiché.

Comme ces pierres tombales n'étaient pas toutes en place, et que plusieurs d'entre elles ont dû servir plusieurs fois, on ne peut pas leur assigner un rang dans les séries des tombeaux.

Sur une des tombes il y avait un ancien couvercle de cercueil monolithe, de forme semi-cylindrique, de même largeur aux cieux extrémités.

Dans la plus récente série des tombeaux nous avons trouvé :

1° Dans une même tombe, une paire de ciseaux et une petite pipe en terre cuite.

2° Dans une autre tombe, sur l'épaule gauche, à côté de la tête du squelette, un pichet en terre blanche avec vernis vert. Il a 0m,25 de haut et 0m,12 de large, à la panse. Il est muni d'une anse et d'un bec, on l'avait percé de trois trous pour servir de cassolette. Il conterait du charbon de bois et de la cendre. Nous avons encore trouvé les débris de deux autres pichets absolument semblables à celui-ci.

3° Une cassolette de forme sphérique. Elle avait été percée de trois trous avant la cuisson.

Elle mesure 0m,08 de haut et autant de large à la panse. Elle contenait aussi du charbon de bois et de la cendre. Elle n'était pas en place dans la tombe lorsqu'on l'a trouvée.

Depuis quelle époque et jusqu'à quelle époque a servi le cimetière de Saint-Clément ?

Nous n'avons trouvé aucune inscription, aucune date qui puisse nous donner l'origine et la fin de ce cimetière. Les cassolettes et les tombeaux dont nous avons parlé, vont donner une réponse probable à cette double question.

« Cette coutume (d'user de cassolettes dans les inhumations) fréquente au XIVème, au XVème, au XVIème et même au XVIIème siècle, ne me parait pas remonter au delà du XIIIème siècle, dit l'abbé Cochet. Du moins, jusqu'à ce jour, nous n'avons trouvé aucun monument qui en établisse l'existence au XIème et au XIIème siècle, époque peut-être où elle a pris naissance, tandis que les preuves abondent pour le XIIIème et surtout pour le XIVème ».

Les trois plus anciennes séries de sépultures du cimetière de Saint-Clément n'ayant donné aucune trace de cassolettes funéraires, seraient donc antérieures au XIIIème, et les deux dernières séries ayant fourni quatre de ces cassolettes seraient du XIIIème et peut-être même du XIVème siècle.

Le célèbre liturgiste Durand de Mende donne la raison fondamentale de cette pratique. « L'encens, dit-il, que l'on place près du cadavre, est le symbole des bonnes oeuvres qui sont pour le défunt une recommandation auprès de Dieu. Les fidèles avaient appris de l'Eglise elle-même à faire figurer l'encens à leurs obsèques. Ils avaient vu, après le saint sacrifice, le prêtre s'approcher du corps du défunt et l'entourer de nuages d'encens, puis, au cimetière, l'encenser de nouveau et remplir de la fumée de l'encens la fosse préparée pour le recevoir : "Dicta oratione, sacerdos aqua benedicta aspergat, deinde incenset corpus defuncti et tumulum", dit le rituel romain. L'Eglise veut par là honorer le corps du chrétien, qui a été consacré par les onctions du baptême pour être le temple du Saint-Esprit et le tabernacle de Jésus-Christ par la sainte communion. Elle veut aussi, comme le dit Durand de Mende, symboliser les bonnes actions du défunt, qu'elle fait monter vers le ciel, comme la fumée de l'encens qu'elle présente à Dieu, le suppliant de les agréer et de les récompenser par les joies éternelles » (Semaine de Cambrai, citée par la Semaine religieuse de Vannes, 3 mars 1887).

D'après les cassolettes funéraires, les deux dernières séries de tombeaux du cimetière de Saint-Clément seraient du XIIIème et, peut-être même, du XIVème siècle. Ils étaient rectangulaires, aussi larges aux pieds qu'aux épaules et sans emboîtement pour la tête.

Sous ceux-ci se trouvaient d'autres tombeaux larges aux épaules, étroits aux pieds et pointus à la tête. Je n'ai vu cette forme décrite nulle part. Ils remontent au moins au XIIème siècle.

Enfin les tombeaux les plus anciens étaient plus étroits aux pieds qu'aux épaules et avaient une cellule rectangulaire pour la tête. Cette forme était commune au XIIème et au XIème siècle. Ce cimetière a donc dû servir depuis l'origine de la seconde chapelle de Saint-Clément, c'est-à-dire depuis le XIème jusqu'au XIVème siècle.

Mais la première chapelle de Saint-Clément n'avait-elle pas son cimetière? Oui, et il nous en reste une preuve assez convaincante. C'est un couvercle de cercueil semi-cylindrique et d'égale largeur dans toute son étendue. C'est là un couvercle de cercueil de l'époque mérovingienne, qu'on aura utilisé dans le second cimetière.

Nous avons trouvé un cercueil en pierre monolithe avec son couvercle, dans la chapelle, et deux autres dans le cimetière, dont un seul avait encore son couvercle. Ces trois cercueils sont plus étroits aux pieds qu'aux épaules et ont une cellule rectangulaire pour la tête. Ils sont du XIème siècle. Les couvercles portent des dents de scie comme motifs de décoration. Ils étaient très souvent employés à cette époque. Des archéologues ont cru devoir attribuer à ces cercueils une plus grande antiquité, ils les ont cru mérovingiens : je regrette de ne pouvoir pas partager leur opinion.

La chapelle de Saint-Clément a été restaurée une troisième fois ; on s'est contenté de bâtir sur les murs de la seconde qui étaient encore assez haute, comme nous l'avons vu, et d'y ajouter une petite sacristie.

QUELQUES-UNES DES MONNAIES TROUVEES A SAINT-CLEMENT.

1° Jean III, duc de Bretagne. — Denier portant l'écu échiqueté de Dreux au franc canton d'hermine.

t BRITONVM.

t IOANNES DVX.

2° Jean IV, duc de Bretagne. — Deux hermines effacées dans le champ de ce petit denier en mauvais état de conservation. On y lit encore en partie :

t IOANNES DVX ; revers, BRITONVM

denier de cuivre en monnaie noire.

3° Jean V, duc de Bretagne — demi blanc, quatre mouchetures d'hermine dans un entourage labré.

t IOHANNES BRITONV. DVX.

t SIT nom. Dni BENEDICTVM.

4° Jean sans peur, duc de Bourgogne. Ecu écartelé aux armes de

Bourgogne en écu et de Brabant, l'écu de Flandre en abîme.

t IOANES DVX COMES BVR.

t MONETA FLANDRIE.

5° Conan III, de Bretagne.

6° Erbert du Mans.

7° Jeanne de Brabant.

8° Hugues de Lusignan.

9° Jean (II?) roi de France.

10° Louis VIII.

11° Louis IX.

12° Philippe VI.

PRIEURS DE SAINT-CLEMENT.

A la suite du compte-rendu des fouilles de Saint-Clément, je donne une liste de ses prieurs avec quelques mots sur la plupart d'entre eux.

1540. Jean Temperon, commendataire.

1549. Philippe Corbinelli, commendataire, Italien de Florence. La chapelle de Saint-Clément est en honneur et reçoit de grandes offrandes.

1565. F. Louis de la Broesse.

1577. Pierre Malette. Il doit payer une taxe de trois écus de rente ; pour cette taxe les commissaires royaux aliènent la maison du Roc-Priol et une pièce de terre voisine pour 267 livres, 12 sols.

1586. Jean Guillemin, commendataire.

1595 ? Noël Le Camus.

1631. Dom Louis de Boderu, qui résigne en 1631.

1631-32. Pourvu par le Pape en 1631, Dom Louis de Trévégat meurt le 23 décembre 1632.

1632-47. A la mort de Dom Louis de Trévégat, Dom Pierre de Trévégat, ancien religieux, est pourvu. Il résigne, en 1647, en faveur de Dom Joseph Ange, religieux bénédictin de Redon, qui est pourvu par le Pape. Dom Joseph Ange, en faisant un aveu au roi le 13 juillet 1657, dit que la maison prieurale, près le Roc-Priol, est bâtie à neuf, et consiste en un grand corps de logis à trois étages. Il se dit curé primitif de la paroisse de Locmaria et doit, à ce titre, l'office solennel à la paroisse aux fêtes de Pâques, de la Pentecôte, de la Toussaint, de Noël, du Saint-Sacrement et du patron. Il perçoit la dîme à la douzième gerbe sur tous les grains qui se sèment et se récoltent dans la presqu'île, excepté seize à vingt journaux de terre sur lesquels dîme le prieur ou chapelain de Lotivy. Il paie deux cents livres de portion congrue au vicaire perpétuel de Locmaria, et deux cent quatre-vingt-dix-huit livres de décimes au roi ; treize livres et treize sols à l'évêque, pour droit de vente. Il parle de la chapelle de Saint-Clément, de deux métairies près la maison prieurale, et dit son prieuré dépendant de Saint-Gildas de Rhuis, à devoir de fidélité, oraisons, prières et hommages.

1673-79. Dom Joseph Guy-Ange, religieux bénédictin de l'abbaye de Saint-Guénolé de Landévénec (aujourd'hui Landévennec), diocèse de Cornouailles, est nommé par le pape en 1673. Il fait au roi le même aveu qu'avait fait son prédécesseur et que fera son successeur.

1679-99. Dom Etienne Ligeret, du prieuré de Montreuil (Angers), nommé par le pape, meurt en 1699. 

Un aveu de ce prieur au roi, de 1681, dit que ce prieuré fut fondé par le duc de Bretagne et que, pour lui, le prieur s'est inféodé envers le roi, par un aveu de 1657, au devoir de foi, hommage, prières et oraisons, de payer la pension au vicaire perpétuel de Quiberon, et les dîmes ordinaires et extraordinaires au roi. Cet aveu mentionne les biens suivants :

1° La maison prieurale, près le lieu dit Roc-Priol, consistant en un grand corps de logis, à trois étages, avec les deux métairies voisines et une fuie par terre, à l'entour desquelles maisons est situé le domaine du prieuré. Il consistait en terres labourables, prés, jardins, landes, d'une contenance de six vingts journaux, et en pâtis d'une contenance de deux cents journaux. Ce domaine était d'un seul tenant et situé sur le chemin du bourg de Locmaria à Porthaliguen et sur la mer.

2° Le prieur, comme curé primitif, a droit à lever et percevoir les dîmes de tous les grains qui s'ensemencent et se récoltent dans la presqu'île, à raison de la douzième gerbe, sans préjudice de ses autres droits.

1699-1722. Dom Jacques-Louis Monneheu, religieux bénédictin de Saint-Gildas, demande Saint-Clément au pape et l'en obtient. L'évêque de Vannes vise ses provisions. Il prend possession le 11 octobre 1699 et résigne le 3 juin 1722, entre les mains d'Henry-Emmanuel de Roquette, abbé de Saint-Gildas.

1722, 3 juin —1737, 21 mai. Dom Louis-Sévère Marchin, prêtre profès bénédictin de Saint-Maur, est pourvu par de Roquette, le 3 juin 1722. Les lettres-patentes d'approbation sont du 8 août, enregistrées au parlement de Bretagne le 11 septembre, et la prise de possession est du 26 octobre.

La chapelle de Saint-Clément est reconnue prieurale ; on y prend possession. Il y a maison prieurale et fuie. Il meurt le 21 mai 1737.

1737-38. Dom Jacques Peynet, religieux à Saint-Germain-des-Prés, pourvu à Rome, donne procuration à un moine de Saint-Gildas pour prendre possession en son nom. Ses provisions avaient été déjà enregistrées au parlement de Bretagne et visées par l'évêque de Vannes. L'abbé de Castellane, du diocèse de Gap, venu à Saint-Gildas avec l'abbé de Villeneuve, en obtient deux ou trois prieurés, retourne à Paris et réclame pour Saint-Clément, donné six mois et vingt-trois jours après la vacance ; ce qui, selon lui, faisait perdre au pape son droit de collation.  L'abbé de Villeneuve se croyait en droit, par ce retard, de le lui conférer.

Il paraît que de Castellane réussit, car, en 1740, on le trouve en possession de Saint-Clément. Il demeurait, en 1744, au prieuré de l'Ile-d'Arz dont il était aussi prieur commendataire.

La chapelle de Saint-Clément, dans l'enclave du prieuré, était à un quart de lieue du bourg et avait été probablement église paroissiale. En janvier 1740, elle était en ruine et sans couverture, les portes étaient bouchées ; un des pignons était surmonté d'un clocher et de sa cloche. Il avait été refait, suivant son inscription, en 1715.

1746. La maison prieurale est brûlée par les Anglais, et pas relevée, en 1790. La fuie reste debout. Le titulaire paie 500 livres au vicaire perpétuel, Pierre Guégan, et 250 livres, depuis 1735, au vicaire auxiliaire.

1758. Messire François-Hippolyte Pelet de Narbonne, chevalier de l'ordre de Malte, enseigne des vaisseaux du roi, est, à cette date, prieur de Saint-Clément.

1786-90. 6 octobre, Antoine-François-Balthasar-Marie-Elisabeth de Villeneuve Hagon, prieur commendataire. Il signe Antoine de Villeneuve et réside souvent à Quiberon. Il est acolyte de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Dans sa déclaration à la municipalité de Quiberon, en 1790, il avoue 120 journaux de terre de toute nature. Il est révolutionnaire et fut procureur pour la formation de la municipalité. Il dîmait à la 12ème gerbe sur toute la presqu'île, moins 18 journaux relevant de la chapelle de Lotivy. Il habitait une maison sise au midi et près de l'église paroissiale de Locmaria ; elle porte vers la fin du XIXème siècle le nom d'Hôtel Penthièvre. Le souvenir de ce dernier prieur de Saint-Clément lui survivra longtemps, à Quiberon.

Le 11 avril 1791, la maison prieurale du Roc-Priol, son jardin en ruines avec la chapelle de Saint-Clément, furent vendus à un Quiberonnais 210 fr.

La totalité des biens du prieuré fut vendue à divers habitants du pays pour 25,586 fr. (l'abbé Lavenot).

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