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LA CHAPELLE NOTRE-DAME DE KERGOAT

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Quéménéven : la chapelle Notre-Dame de Kergoat

La chapelle actuelle de Kergoat, par ses portes, ses corniches et ses clochetons rappelle les églises de Ploaré et du Juch, et se rattache aux XVI-XVIIème siècles. Elle fut sérieusement remaniée au cours du siècle suivant.

C’est un vaste monument mesurant 35 mètres de longueur et 13 mètres de largeur (19 mètres au transept). Elle comprend une nef, large de 5 m. 50 et deux collatéraux.

Les dix travées de l’édifice sont constituées par de hautes colonnes octogonales, sans chapiteaux, supportant des arcades en ogive. Le lambris est voûté en carène.

Le dallage de l’église est formé de carreaux en losange, alternativement d'ardoisine et de granit. A l'entrée du sanctuaire, et dans le voisinage immédiat de la balustrade du choeur, quelques fleurs de lys en ardoisine figurent parmi les dalles.

A l’extérieur, une inscription malaisée à déchiffrer figure au fronton de la chapelle, non loin du clocher. Le chanoine Abgrall l’a lue comme il suit :

DON IAN OLLAN. RECTEUR DE QUEMENEVEN. 1764.

Or, en 1764, le recteur de Quéménéven était Jean-Joseph Maillard. C’est donc MAILLARD qu’il faut lire au lieu de OLLAN. Nous avons pu déchiffrer en outre les noms de GOUASCOZ, prêtre, et de LARVOR : FABRIQUE.

Au bas-côté sud, non loin du clocher, nous lisons : ALAN. COSMAO F :. 

Sur la sacristie : Y. LE : DOVIRIN. F. 1675 ; M : P : PIEDERIERE : P : C [Note : Les lettres P. C. signifient prêtre curé]. La porte du collatéral sud est surmontée d’une belle Vierge en kersanton, portant l'Enfant Jésus.

Chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven (Bretagne)

LE MOBILIER VITRAUX.

Dans les compartiments que présentent les meneaux des grandes fenêtres de l’abside et du transept, à partir de l’amortissement de l’ogive, on distingue les armes de plusieurs seigneurs bretons.

Au tympan de la maîtresse-vitre, se voient deux écussons ovales accolés, entourés du collier de saint Michel, timbré d’une couronne de marquis. Ce sont les armes de Julien du Creuz, marquis du Gage, époux de Claudine de Kergorlay, fille puînée de René de Kergorlay, sieur de Cleuzdon, marié en 1636 à Louise de Guengat, dame du dit lieu : d’or à l’émanche de 3 pièces de gueules du flanc senestre [Note : Par allusion à ces armes, les paysans de Cornouaille disaient encore, vers le milieu du XIXème siècle : crib ar Gaj, le peigne du Gage, parce qu’elles ressemblent effectivement à un peigne. Ils disaient aussi en parlant des armes de Guengat : d’azur à 3 mains dextres appaumées d’argent en Pal : me roï scoejou Guengat var ho kinou. je vous donnerai sur la figure les armes de Guengat, c’est-à-dire un soufflet].

La vitre nord du transept donne comme armoiries : d’azur à la fasce d’or accompagné de 3 besants de même. Voici les armes qui apparaissent dans la vitre sud :

1° A gauche, d’azur à un anneau d’argent entouré de 3 fers de lance de même, qui est Moellien.

2° Ecartelé au 1 fascé ondé d’azur et d’or au chef de gueules qui est Langueouez, sieur de Lezascoët en Plonévez-Porzay, au 2 indistinct, aux 3 et 4 d’argent fretté de gueules écartelé d’azur à la croix losangée d’argent et de gueules, qui est Le Parisy.

3° Parti au 1 échiqueté d’argent et de gueule, qui est Poulmic, au 2 coupé au 1 d’or au lion d’azur, qui est Kermavan, au 3 fascé ondé d’azur et d’or au chef de gueules, qui est Langueouez. Deux écussons identiques portent d’argent à la croix d’azur, qui doit être Le Hec, seigneur du dit lieu en Quéménéven.

4° Au haut, fascé ondé d’azur et d’or, qui est Langueouez.

Ce qui fait l’intérêt de la chapelle de Kergoat, ce sont les beaux vitraux qui ornent les collatéraux : cinq au nord, de la fin du XVIème siècle, trois au midi qui remontent au début de ce même siècle. Ces verrières historiées, avec leur mille couleurs changeantes, forment autour du sanctuaire une enceinte fantastique, et le demi-jour qu’elles répandent dans l’église dispose singulièrement au recueillement et à la prière.

Elles étaient encore en bon état en 1844, si l’on en croit M. de Courcy, membre de la Société Française pour la conservation des monuments historiques qui, vers le milieu de cette année, faisait en Cornouaille un voyage archéologique [Note : Archives de l’évêché. Rapport de M. Desquatrevaux, recteur de Quéménéven (1857)].

Il était question en 1899 de restaurer les vitraux du côté midi. Deux ans plus tard, M. Félix Gaudin, peintre-verrier, fut chargé de cette entreprise par la Commission des monuments historiques, et la mena à bon terme. En 1923, trois de ces verrières quelque peu endommagées, furent remises en état par M. Labouret, peintre-verrier de Paris.

VITRAUX DU COTÉ NORD.

PREMIER VITRAIL (A partir du bas de la chapelle) :

Au tympan, Christ bénissant, tenant de la main gauche la croix de résurrection. A droite et à gauche, deux bustes d’anges en prière.

1ère scène, au haut du panneau de gauche. — Joseph raconte à ses frères le songe qu’il a eu. Au-dessus de lui, les gerbes de ses frères se prosternent devant la sienne. A gauche le troupeau.

2ème scène, au haut du panneau de droite. — Joseph descendu au moyen de cordes, dans une citerne maçonnée en pierres de taille, près de laquelle se voit la grosse pierre destinée à la fermer. Ses frères ont en main le bâton de berger. Les figures sont expressives. Les personnages portent de longues guêtres d’étoffe ; ils sont revêtus de tuniques blanches ou vertes, de manteaux verts et rouges.

3ème scène, au milieu du panneau de gauche. — Joseph vendu par ses frères. A gauche, Joseph à genoux, les mains jointes et liées de cordes. Au-dessus de lui, Ruben, son protecteur, semble discuter avec ses autres frères. Au milieu de la scène un marchand Madianite, coiffé d’un bonnet jaune, revêtu d’un surcot vert à manches violettes, verse de l’argent dans une main qui se tend vers lui. Celui qui reçoit l’argent est un personnage à barbe et cheveux blancs, coiffé d’un bonnet rouge, portant une veste à large col et aiguillettes. Au-dessus de ses guêtres d’étoffe, son pantalon est tailladé aux genoux. Il s’appuie sur un bâton. Au plan supérieur, le troupeau, et les bâtons de pasteurs qui émergent.

4ème scène, au milieu du panneau de droite. — Jacob est assis sur un trône. A sa droite, au second plan une sorte de moine dominicain. On apporte à Jacob la tunique de Joseph. Au fond du tableau, une porte de ville, avec tour et créneaux.

5ème scène, au bas du panneau de gauche. — Joseph refuse les avances de la femme de Putiphar, assise sur un lit à baldaquin festonné d’étoffe rouge, avec rideaux bleus. La princesse a des anneaux aux jambes. Joseph s’enfuit avec un geste de protestation. A l’arrière-plan colonnes de marbre, fenêtres à meneaux, échappée sur un jardin.

6ème scène, au bas du panneau de droite. — Joseph glorifié, porte le sceptre et la couronne. Il est vêtu d’une riche robe de brocart d’or, et d’un manteau violet, doublé de rouge sur les épaules. De la main gauche il tient une banderole où on lit d’une part REV, d’autre part IANNE DRO.

DEUXIÈME VITRAIL.

Au tympan, monogramme du Christ I H S, entouré de sept têtes d’anges rouges en adoration. A droite et à gauche, deux anges aux joues gonflées, accompagnés l’un et l’autre d’un petit ange rouge, soufflent dans des trompettes.

1ère scène, au haut du panneau de gauche. — Un ecclésiastique, sortant du tombeau, à demi couvert de son linceul, se jette au cou d’un ange aux ailes roses, portant une dalmatique à franges dorées. Derrière ce prêtre, un affreux démon aux cornes de boeuf et aux dents aigües, le saisit et tente de l’entraîner [Note : Le vitrail du Jugement dans l’église de Plogonnec a une scène semblable]. Plus loin on voit un autre ressuscité, les yeux levés au ciel. Au-dessus, deux anges rouges, nuages épars et trompettes du Jugement.

2ème scène, au haut du panneau de droite. Dans la partie supérieure 6 apôtres, au nombre desquels saint Pierre avec sa clef, saint Jean avec sa coupe. Au bas 8 bienheureux nimbés d’or. L’un d’eux ouvre un calice, un autre tient une croix de résurrection.

3ème scène, au bas du panneau de droite. — L’enfer est figuré par une énorme gueule toute bordée de dents et de crocs. Un démon velu y pousse un damné, dont le corps est transpercé de lames aigües. Un serpent enroulé autour de l’une de ses jambes le mord au bas-ventre. Ce malheureux joint les mains dans un geste de supplication ; la langue lui sort de la bouche, marquant l’intensité de sa douleur. Le démon brandit une massue de métal, hérissée de pointes [Note : Le démon à la massue figure aussi au vitrail du Jugement dans l’église de Plogonnec]. En face de lui on voit la tête d’un autre démon et trois visages de réprouvés. Au bas, parmi les flammes apparaît une tête de dragon.

4ème scène, au bas du panneau de gauche. — Ecclésiastique en prière devant un prie-Dieu drapé qui porte un livre ouvert. Il est revêtu d’une chape très riche, dont les orfrois sont garnis de représentation d’apôtres, parmi lesquels on reconnaît saint André avec sa croix en sautoir et saint Mathias avec sa hachette. Il porte les cheveux en pointe sur le front et une moustache retombant des deux côtés de sa bouche.

Ce prêtre est présenté par une Sainte sans caractéristique. Devant lui, un petit ange, de la main gauche lui montre le ciel.

Sur le prie-Dieu on voit un écusson d’argent à l’arbre arraché d’or, chargé sur le feuillage d’un oiseau d’argent, et sur le tronc d’un lièvre.

Le prêtre, donateur du vitrail est un seigneur de Quoëtsquiriou (ou Coetsquiriou) qui portait pour armes, d’après un ancien aveu : « Un chesnier, glanné, chargé au pied d’un lepureau ou connil et sommé d’un herron » ; il s’agit peut-être de Henri Quoëtsquiriou, recteur en 1566.

Au-dessous de ce personnage, nous écrit M. le comte de Rosmorduc, on lisait, dans un fragment de cartouche, l’inscription suivante qui est un distique :

DEPOSCENTE BONVS FERT

MILITIS ARMA COLONVS GAVDET

ET AGRICOLE NOMINE FORTIS

EQVES

TROISIÈME VITRAIL.

Au tympan, Christ glorieux montrant les plaies de ses mains. On voit aussi la plaie de son côté. A droite et à gauche, anges avec trompettes comme au deuxième vitrail.

Panneau de gauche. — Au haut, la Sainte Vierge et saint Jean-Baptiste, les mains jointes, les yeux levés au ciel. Le Précurseur est reconnaissable à son pagne en poil de chameau et à sa ceinture d’écorce.

Plus bas, 7 saints personnages, au nombre desquels apparaît au premier plan un saint Etienne, portant sur le crâne deux des cailloux de son supplice. Deux autres cailloux sont dans sa main droite, et l’on aperçoit d’autres encore dans un pan de sa tunique, qu’il tient de la main gauche. Près de lui, saint François d'Assise a des stigmates sur les mains.

Tout au bord du panneau, des anges du Jugement aux ailes mauves sonnent de la trompette sur un ciel rouge où flottent des nuages.

Panneau de droite. — Au haut, des anges et des trompettes, puis 7 personnages nimbés, parmi lesquels on reconnaît saint Paul avec son glaive, saint Matthieu avec sa plume et son écritoire.

Plus bas 6 autres personnages, au nombre desquels saint Sébastien, nu jusqu’à la ceinture, criblé de flèches, et saint Laurent tenant son gril.

Tout au bas, petit personnage nu, poussé par un démon velu de couleur bleuâtre, qui comme langue a un stylet pointu. Le démon tient l’âme par les cheveux ; celle-ci lève les mains au ciel, dans un geste de supplication.

QUATRIÈME VITRAIL.

Au tympan, buste du Christ bénissant, ceint de la couronne d’épines, et tenant de la main gauche un globe surmonté d’une croix. A droite et à gauche, deux rois de Juda, provenant d’un arbre de Jessé. Celui de droite a son nom écrit en gothique : Jéchonias.

1ère scène, au haut du panneau de gauche. — Isaïe et saint Jacques se font face. Les banderoles qu’ils tiennent nous livrent leurs noms : on lit d’une part : Esaias ege, d’autre part Iacobus. Saint Jacques est d’ailleurs reconnaissable à sa coquille et son bourdon de pèlerin.

2ème scène, au haut du panneau de droite. — Jérémie et saint Pierre. La banderole de Jérémie porte ces mots Jeremias pater vocaris... Sur celle de saint Pierre on lit : S. Petrus credo in Dn Patrem. Le Prince des Apôtres se reconnaît à sa clef.

3ème scène, au bas du panneau de gauche. — Zacharie le prophète et saint André. On lit sur la banderole de Zacharie : Zach vitio ego ante Dn, sur celle de saint André ; Andreas...

4ème scène, au bas du panneau de droite. — Malachie et saint Philippe. La banderole du prophète porte ces mots Malachias onus die quinta... Sur celle de l’apôtre on lit : Philippe...

Ce vitrail est apparenté à ceux que le duc de Berry fit exécuter au début du XVème siècle dans sa Sainte Chapelle de Bourges.

 

COTÉ MIDI.

PREMIER VITRAIL (A partir du bas de la chapelle).

Au tympan, c’est un assemblage de fragments disparates : têtes, torses, bras, mains. De chaque côté, un ange en prière. On voit aussi au haut des panneaux, deux anges tenant des cartouches ovales contenant l’un une croix d’or, l’autre la façade d’un temple.

Panneau de gauche. — C’est d’abord un saint moine, puis plus bas saint Jean-Baptiste vêtu de son pagne en poil de chameau, avec son agneau sur un livre. — Fragments divers.

Panneau de droite. — Au haut, un saint évêque, ganté de rouge, bénissant, et tenant de la main gauche une longue croix. Au bas, un saint personnage à barbe et cheveux blancs, en prière. — Fragments divers.

DEUXIÈME VITRAIL.

Au tympan, sainte Anne, en dame du XVIème siècle, porte sur ses genoux la petite sainte Vierge vêtue d’une robe verte et entourée de grandes fleurs. Sur les deux côtés, deux personnages en prière.

1ère scène, au bas du panneau de gauche. — L'Annonciation. Au-dessous d’un petit ange rouge, rapporté, la Sainte Vierge est debout, en prière. A sa droite on lit le mot Maria.

2ème scène, au haut du panneau de gauche. — Délicieuse Nativité. L'Enfant Jésus est étendu. Devant lui saint Joseph et la Sainte Vierge sont debout. A gauche une femme soulève la tête de Jésus, à droite les mages adorent l'Enfant-Dieu. An fond du tableau, apparaissent les têtes de l’âne et du boeuf, ainsi que les bergers en prière.

3ème scène, au haut du panneau de droite. — Entre Marie et Joseph on voit un Pontife de l'Ancienne Loi. Un personnage assez vague se tient en face du prêtre. On dirait le mariage de saint Joseph et de Marie. La scène n’est-elle pas plutôt celle de la Présentation de Jésus au Temple, d’où l'Enfant divin aurait disparu ?

4ème scène, au bas du panneau de droite. — Le baiser de Judas. — Fragments divers.

5ème scène, dans le bas de la vitre. — Fragments d’épisodes de la Passion, où on reconnaît Jésus.

TROISIÈME VITRAIL.

Au tympan, Père éternel, coiffé d’une tiare, bénissant, et tenant le globe du monde. — Dans les côtés fragments divers.

Panneau de gauche. — On voit ici un évêque, coiffé d’une riche mitre, et portant une croix à longue hampe. Au-dessous, un saint personnage agenouillé, tournant la tête à droite ; il tient un bâton et écrit sur un livre placé devant lui.

Panneau de droite. — On aperçoit l’apôtre saint Paul, portant un glaive dans la main droite, et de la main gauche, tenant un livre. Plus bas saint Michel, couvert d’une armure dorée, la tête nue, terrassant un dragon.

 

MAITRE-AUTEL.

Le maître-autel, élevé de trois marches sur une terrasse de granit, est protégé par un baldaquin à quatre colonnes. Il a un tabernacle surmonté d’un petit trône. Sur la porte de ce tabernacle on voit un agneau avec les sept sceaux de l'Apocalypse. Aux extrémités de l’autel. deux anges adorateurs.

Derrière l’autel un escalier double, construit il y a une quarantaine d’années, permet d’accéder décemment, aux jours de Pardon à la statue de Notre-Dame adossée à une certaine hauteur au fond de l’abside, et que les pèlerins tiennent à baiser pieusement.

Le sanctuaire est clos par une balustrade du XVIIIème siècle, aux beaux balustres sculptés et tournés, et dont la porte est en fer forgé.

 

STATUES.

On voit au fond de l’abside la statue vénérée de Notre-Dame de Kergoat, couverte de rubans et d'ex-voto. Elle a des rapports assez frappants avec Notre-Dame de Quillidoaré, en la paroisse de Cast.

Statue de Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven (Bretagne)

Du côté de l'Epitre, grande sainte Marguerite, une croix à la main, debout sur son dragon [Note : Sainte Marguerite, terrassant le dragon, figure aussi dans l’église de Cast]. En face, du côté de l'Evangile, sainte Françoise, tenant un livre.

Au pan coupé de gauche, grande statue de saint Mathurin qui, revêtu d’une chasuble rouge, porte une croix dans la main droite, tandis que, de la gauche, il tient un pan de son étole. A ses pieds un buste humain représente une âme du Purgatoire.

Au pan coupé de droite, statue de saint Joseph.

Au coin du transept nord, petite statue de saint Mathurin avec un buste humain à ses pieds [Note : Saint Mathurin a donc deux statues dans notre chapelle. On le retrouve à Cast et à Locronan. C’est un des saints les plus invoqués en Bretagne en faveur des âmes du Purgatoire]. Au transept sud, sainte Barbe, appuyée à sa tour. Dans la nef on voit les statues en bois de saint Jean-Baptiste et de saint Jean l'Evangéliste.

 

TABLEAUX.

Les deux chapelles du transept contiennent des copies, passablement défraîchies, de deux tableaux de Valentin. La toile de gauche. représente l'Extrême-Onction, celle de droite le don du rosaire à saint Dominique.

 

CHAIRE.

La chaire est du XVIIIème siècle. Les panneaux en sont décorés de fleurons, de calices et d’ostensoirs. Elle est surmontée d’un baldaquin ornementé de fruits et de fleurs, de têtes d’anges, et couronné par l’ange de la résurrection.

A l’entour du monument on voit une balustrade en fer hérissée de 36 pointes, destinées à porter les cierges offerts par la dévotion des pèlerins.

 

BÉNITIER.

On voit, près du catafalque, un joli bénitier portatif en bronze, qui mesure 0 m. 19 de hauteur sur 0 m. 27 de diamètre à son ouverture. Il porte en caractères gothiques l’inscription suivante : Lorans . Kerivel . fabrique . d'Itron-Varia . Kergoat . fit . ce . l’an . mil Vc XXIX.

 

ORGUES.

Au fond de la chapelle, dans une tribune, sont de vieilles orgues, dont le buffet est supporté par deux colonnes. On lit sur ce buffet, à droite : Peint par Cassaign 1841. Jean Hénaff S. Fabrice, — à gauchie : René Philippe président. Jean Rividic trésorier.

L’orgue lui-même est complètement délabré. Il est à l’abandon depuis le 22 septembre 1880. Ce jour il se fit entendre une dernière fois, à l’occasion du baptême d’une cloche.

La tradition locale veut que cet orgue soit venu à Kergoat d’une église de Quimper.

 

HORLOGE & CHAMBRE AUX ARCHIVES.

La vieille horloge se trouve dans une chambre, au côté nord du clocher. Il y a beau temps qu’elle a cessé ses fonctions. Le trou que présente le pavé était destiné à recevoir les grosses pierres qui lui servaient de poids.

Sur le midi du clocher est la chambre aux archives à fenêtre grillée. A l’étage, une armoire monumentale apparaît, lamentablement vide, reposant sur de grosses poutres vermoulues. Le tout menace de s’effondrer.

 

MOBILIER DE LA SACRISTIE.

La sacristie possède trois croix processionnelles en cuivre argenté. L’une d’elles, très jolie, porte, sur le noeud, des clochettes et des figures d'Apôtres, au revers, un Christ et une Sainte Vierge, sur les supports latéraux, une sainte femme et un saint évêque. Le pied de la croix est garni d’anneaux de métal.

Cette croix est un don de René Le Page, du village de Kergaradec.

Dans la chambre haute de la sacristie, une armoire de menuiserie porte l’inscription : F. CHEREC . 1669. On y voit aussi un vieil antiphonaire, imprimé à Lyon en 1730 chez Pierre Vatray.

 

CLOCHES.

Il y a deux cloches à Kergoat, comme à l’église paroissiale [Note : Les registres de baptêmes signalent à la date du 20 avril 1788 la bénédiction de deux cloches destinées à l’église paroissiale].

On lit sur la première :

MADAME LOZACH DE KEROVREDAN NEE DU BOIS HARDY [Note : Suzanne de Bois Hardy du Mignon signe comme marraine à Quéménéven en 1750 et 1753] MARRAINE . Mr. LE GVILLOV Rt DE QUEMENEVEN Mr. GVILLAVME LE PAGE PARRAIN.

BRIENS F A MORLAIX 1827.

L’autre cloche porte l’inscription suivante :

AD MAJOREM DEI GLORIAM. CE JOVR 22 AOVT 1880 A ETE BAPTISEE PAR G LE FLOCH RECTEUR MARIE FELICIE PIE. LE PARRAIN A ETE HERVE RANNOV LA MARRAINE MADAME POVLPIQVET DE BRESCANVEL NEE MARIE FELICIE DE LA ROQVE TREMARIA. QVE CEVX QVI VIENDRONT APRES NOUS DAIGNENT SE SOVVENIR DE NOUS.

JEAN FONDEUR A QVIMPER [Note : Sur cette cloche, est gravée à plusieurs reprises, séparant deux membres de phrase, une main tenant une couronne].

 

TOMBES.

Dans le cimetière, au pied du calvaire s’étalent les cinq tombes de la famille de Laroque de Poulpiquet, du manoir voisin de Treffry.

En voici les inscriptions :

Première tombe. — Comtesse Robert Payen de la Garandière, née Marie-Thérèse de Poulpiquet de Brescanvel, 20 janvier 1904, décédée à Paris le 13 avril 1926.

M. Guillaume-François Trémaria de Laroque, décédé à Tréfry le 22 septembre 1817, à l’âge de 63 ans [Note : Dans cette tombe fut aussi inhumé Jean-Baptiste-François Trémaria de Laroque, décédé à Tréfry le 17 Juin 1803, à l’âge de 79 ans].

M. Jean-Baptiste-Guillaume Trémaria de Laroque, décédé à Tréfry le 11 novembre 1845, à l’âge de 61 ans.

M. Julien-François-Marie Trémaria de Laroque, capitaine d’infanterie en retraite, chevalier de la Légion d’honneur, décédé à Tréfry le 24 avril 1872, à l’âge de 75 ans.

Mme de Poulpiquet, née Félicie Trémaria de Laroque, décédée à Tréfry le 7 septembre 1885, à l’âge de 36 ans.

Deuxième tombe. — Dame Angélique-Yvonne-Charlotte Hignard épouse de Jean-Baptiste Trémaria de Laroque, décédée le 29 septembre 1829 à l’âge de 32 ans.

M. Alfred-Charles-Guillaume Trémaria de Laroque, décédé à Paris le 29 avril 1838, à l’âge de 21 ans.

M. Guillaume-Jean-François-Marie Trémaria de Laroque, décédé à Tréfry le 12 novembre 1866, à l’âge de 68 ans.

M. Césaire-Jean-Marie de Poulpiquet de Brescanvel, décédé au château de Tréfry le 17 mai 1890, à l’âge de 56 ans.

Troisième tombe. — Dame Marie Trémaria de Laroque, décédée à Quimper le 13 juin 1831, à l’âge de 59 ans.

Demoiselle Trémaria de Laroque, décédée à Tréfry le 3 mars 1866, à l’âge de 60 ans.

Mme Marie de la Buharaye, épouse de M. Césaire de Poulpiquet, décédée au château de Tréfry le 26 juin 1898 à l’âge de 30 ans.

M. Césaire de Poulpiquet de Brescanvel, décédé au château de Tréfry le 4 juillet 1912, à l’âge de 42 ans.

Quatrième tombe. — Mme  Dulcibella Louisa Astley, vicomtesse de Kersabiec, née à Carlton, comté d'York (Angleterre), le 29 octobre 1840, décédée à Quimper, le 27 mars 1910.

Mme Césaire de Poulpiquet de Brescanvel, née Jeanne-L.-M. Siochan de Kersabiec, à Nantes, le 24 novembre 1870, décédée à Bellevue (S.-et-O.) le 30 juillet 1917.

Cinquième tombe. M. Joseph de Poulpiquet de Brescanvel, décédé à Lorient le 4 septembre 1900 à l’âge de 21 ans.

On lit sur une plaque de marbre : Marie de Poulpiquet, et Marie-Thérèse de Poulpiquet.

(l'abbé Pérennès).

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