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La résurrection de la chapelle Notre-Dame de Toute-Aide après la Révolution.

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La paix religieuse revenue par le concordat du 15 juillet 1801, le Conseil municipal de la Prénessaye s'empresse de demander le maintien, comme local destiné au culte, de la chapelle de N.-D. de Toutes-Aides. « Cette chapelle, dit sa délibération du 16 mai 1803, (est,) la seule de notre commune ; (c'est) pourquoi nous supplions humblement le citoyen Préfet de ce département de nous l'accorder ; alors, nous ferons notre possible pour avoir une cloche, vu qu'elle n'en a point et l'ancienne a été remise à l'Etat » (A. M.).

Déjà avec l'assentiment de la municipalité et grâce aux offrandes remises au cours de la Révolution, deux anciens trésoriers, Joseph Moisan du Breil et Henri Macé, avaient réparé la toiture et les fenêtres.

Dans une lettre du Préfet des Côtes-du-Nord, le Sous-Préfet de Loudéac, 4 octobre 1805, signale que les fabriciens et le recteur provisoire, M. Louesdon, ancien vicaire de la paroisse, revenu de l'exil, désirent qu'on leur cède la cloche de Saint-Sauveur dont l'église est supprimée, en faveur de la chapelle de Querrien conservée au culte. La cloche vint, mais la chapelle, malgré le vif désir des habitants et des pèlerins, ne fut ouverte que dix ans après ; en juillet 1811, Mgr Caffarelli autorisa la reprise officielle du culte.

« Jean-Baptiste Caffarelli, par la miséricorde divine et la grâce du Saint-Siège apostolique, évêque de Saint-Brieuc.

Vu la requête à nous adressée de la part de Monsieur le Quilleuc, desservant (depuis quelques semaines seulement) de la Prénessaye, permettons par ces présentes, pendant l'espace de la prochaine visite, l'ouverture de ladite chapelle pour y célébrer la messe, y faire le catéchisme, y entendre les confessions, avant et après la messe matinale, pourvu que ce ne soit pas dans le temps de la messe paroissiale.

Ordonnons que les offrandes et oblations faites à ladite chapelle, seront recueillies par un trésorier, nommé par les fabriciens de la paroisse, à la charge toutefois d'employer les sommes qui en proviennent, la moitié à l'entretien et décoration de la chapelle et le reste à l'honoraire du chapelain et à celui du curé ou desservant de la paroisse.

N'entendons par cette permission consentir à ce que l'on dise la messe dans ladite chapelle le jour des quatre principales fêtes de l'année et celui de la fête patronale de la paroisse.

Sera notre présente permission affichée près l'autel.

Donné à Saint-Brieuc, sous le seing de notre vicaire général et notre sceau et le contreseing du secrétaire de l'évêché, le 20 du mois de juillet 1811 ».

M. Le Quilleuc réussit-t-il à trouver un prêtre pour assurer la messe les dimanches et fêtes ordinaires ? En tout cas, il ne put rétablir la fondation de Notre-Dame qui eut fourni un logement et une part de traitement au chapelain dont l'évêque envisageait la nomination.

A M. Le Quilleuc succéda, en août 1812, M. Toussaint-Jean Perrot, originaire de Quintin, ordonné prêtre en exil ; il fut recteur de la Prénessaye de 1812 à 1823 et laissa des notes abondantes.

« Le dimanche le plus proche du 8 septembre se célèbre la solennité de la Nativité de la Sainte Vierge sous le titre et invocation de N.-D. de Toutes-Aides dans sa chapelle de Querrien ».

« La veille du dimanche le plus près du 8 septembre, procession après vêpres, de la chapelle à la fouée dans la lande.

Le mardi de Pâques, le lundi de la Pentecôte et toutes les fêtes de la Vierge, excepté la fête de la Purification, l'office entier se fait dans la chapelle de Querrien ».

Dès cette époque, à l'occasion des Rogations, il y avait « le mardi à 6 h., procession de l'église à la chapelle de Querrien, le mercredi à 6 heures, procession trois fois autour de la chapelle en dehors » (A. P.).

Avant le milieu du XIXème siècle, les fidèles avaient pris, ou repris, la coutume, interrompue par la Révolution, de se rendre en masse à Querrien l'après-midi du 7 septembre et le jour du 8 septembre ; en 1842, les continuateurs d'Ogée, t. I, p. 459 du Dictionnaire, écrivent : « Le principal pardon de N.-D. de Toute-Aide a lieu le 8 septembre. Il attire plus de 6.000 pèlerins. Les premières Vêpres sont la grande solennité. La cérémonie se termine par un feu de joie dont chacun doit emporter un tison ».

Pour remplacer la chanteuse aérienne baptisée le 25 mars 1656 et livrée à l'Etat le 9 février 1794, on avait hissé dans la tour de Querrien la cloche de Saint-Sauveur, qui fut cassée le 8 septembre 1816 ; M. Perrot procéda à la bénédiction de la remplaçante, Marie-Louise-Françoise, le 8 juin 1819, en présence d'un nombreux clergé et d'une « infinité de spectateurs ».

Des restaurations importantes furent entreprises en 1885, sous le rectorat de M. Tardivel. On refit l'intérieur du sanctuaire ; le parquet du chœur fut renouvelé, les murs repeints, les autels et les statues rafraîchis avec goût.

En 1912, un vitrail représentant la Vierge apparaissant à Jeanne Courtel fut placé à la fenêtre de la chapelle Saint-Gal, dénommée aujourd'hui, mais à tort, chapelle Sainte-Anne.

Un vitrail, représentant saint Gal tenant la statue de la Vierge, son œuvre, et découvrant de son bâton la source qui alimente la fontaine, est venu, aux environs de 1925, faire le pendant de celui de l'Apparition.

Deux jolies grisailles aux monogrammes de Notre-Dame de Toute-Aide et de saint Gal furent posées dans la nef en 1932.

Enfin, deux vitraux représentant, l'un l'interrogatoire de la voyante par Mgr de la Barde au village de Querrien le 11 septembre 1652 ; l'autre la bénédiction de la première pierre du futur sanctuaire dans la chapelle du château de la Tronchaie, l'après-midi du même jour, ont complété la série, ils furent bénis le 7 septembre 1936 par Mgr Serrand.

Par milliers les pèlerins affluent d'abord pour le 15 août, puis surtout les 7 et 8 septembre et le dimanche suivant ; les hommes [Note : Pour le 15 août, ainsi que pour la fête du Saint Rosaire, ce sont les dames et demoiselles qui portent la statue] se disputent l'honneur de porter la statue et de fixer au bras gauche le large ruban qui les marque : en 1911, 172 ; en 1918, 250 ; en 1919, 412.

De 1939 à 1950, leur nombre a varié entre 300 et 400, sauf les années 43, 44 et 45 où furent enregistrées 500, 601 et 560 porteurs avec brassards ; preuve touchante de la confiance qu'ont mise les hommes de la région en leur Madone aimée aux cours des deux guerres mondiales.

Depuis 1932, une trentaine d'ex-votos ont été déposés sur l'autel de Notre-Dame, et cela en un pays où ce mode de reconnaissance est peu fréquemment employé, ce qui montre que de plus en plus la confiance se trouve récompensée (en général), on promet d'allumer un cierge, de faire dire une messe.

Trois de ces ex-votos ont été offerts par des prisonniers libérés, deux pour protection de jeunes gens pendant la guerre.

Parmi les pardonneurs, que nous ne pouvons nommer tous, nous ne saurions omettre Mgr André de la Villerabel, archevêque de Rouen, décédé en 1938.

En qualité de Vicaire général de Saint-Brieuc, il présida en 1909 et en 1911. Frappé du nombre, de la piété des pèlerins de Notre-Dame et de la beauté du site, il étudia les origines du sanctuaire et publia dans la Semaine Religieuse plusieurs articles qui contribuèrent largement à faire connaître la « Merveille » trop ignorée.

Au cours de la première guerre mondiale, le 28 février 1915, il « demandait la victoire de nos armes et une paix glorieuse ». Ce deuxième dimanche de Carême, six mille pèlerins se pressaient sur la colline.

Devenu archevêque de Rouen, se rendant en 1921 au couronnement de Notre-Dame de Quelven, voulut encore prier dans la chapelle.

Mgr Morelle avait promis d'être, une fois au moins, le « grand pardonneur » de Notre-Dame de Querrien ; le sacre de Mgr Le Fer de la Motte, fixé au 6 septembre 1914 et la guerre ne permirent pas au prélat de tenir parole.

Mgr Serrand qui occupa, de 1923 à 1949, le siège de Saint-Brieuc, présida les fêtes de Querrien le 7 septembre 1924.

Un violent orage, qui d'ailleurs cessa dès l'arrivée de l'évêque, n'empêcha point 5.000 pèlerins de gagner la sainte colline, d'y prier avec ferveur, d'écouter avec respect le magnifique discours que le successeur de Mgr Denis de la Barde leur adressa du pied du calvaire de la « Fouée ».

Mgr Coupel présida le 19 août 1948 le premier pèlerinage des malades ; Son Excellence y bénit plus de 500 suppliants, dont un grand nombre allongés ; Querrien devint du même coup le berceau de la « Fraternité diocésaine des malades ». Notre Evêque nous revint le 7 septembre suivant, et en 1950 pour les fêtes du couronnement.

L'antique fondation n'a pas été rétablie, ni la Maison des Chapelains récupérée ; mais le Champ de la première Apparition a été racheté en 1918 [Note : Depuis 1937 l'entrée ainsi que la Fontaine de la Vierge restaurée et exhaussée le signalent au passant], et la maison bâtie par le prêtre Faguet sur l'emplacement du manoir d'Estuer, est devenu le presbytère de Notre-Dame. Une Religieuse de Créhen l'habite en qualité de sacriste et se tient à la disposition des pèlerins de plus en plus nombreux. Souhaitons que Querrien retrouve aussi bientôt son Chapelain résidant.

Aux environs de 1925 d'importantes réparations s'imposent, certains murs menacent ruine et l'intérieur est affreusement délabré.

La restauration commencée à la fin du rectorat de M. l'abbé Aubry, décédé en août 1932, sous l'active impulsion de son vicaire M. l'abbé Carro, qui devint recteur de Saint-Gouéno, fut continuée et non sans peine menée à bien par son successeur. L'intérieur, depuis le pavé jusqu'à la voûte, fut refait et repeint, si bien que, présidant le Pardon en 1936, Mgr Serrand se plaisait à louer publiquement la beauté fraîche et simple du Sanctuaire.

Aussi n'hésita-t-il pas à accorder la faveur d'y conserver la Sainte Réserve. Le 22 mai 1937, après 137 ans d'absence, Jésus reprenait sa place à demeure dans le Tabernacle.

Mais ce sanctuaire restait bien petit pour les foules grandissantes du grand Pardon. Aussi, après la sonorisation extérieure de la chapelle qui ne pouvait satisfaire complètement les pèlerins, force fut de songer aux offices en plein air. Mais l'ancienne fondation n'existait plus.

Grâce à l'admirable compréhension du propriétaire de la ferme de la Cour, ancienne propriété de Missire Compadre, un terrain tout proche fut acquis au sud de la chapelle ; dégagé d'une vieille maison qui masquait le sanctuaire, il se prête admirablement aux grandes manifestations ; là se déroulèrent les fêtes du Couronnement : le geste de M. Blaize de Maisonneuve a sauvé le pèlerinage et préparé l'avenir.

Depuis Missire Olivier Audrain seul M. l'abbé Roulé, vicaire à la Prénessaye, enregistra en 1915 et 1916 plusieurs faveurs extraordinaires (A. P.). Mais les marques de reconnaissance affluent.

Le 28 février 1915 un ex-voto fut déposé à l'autel de la Vierge en reconnaissance de « la guérison d'une méningite cérébro-spinale obtenue par N.-D. de Toute-Aide ».

Un soldat écrivait de Paris, le 27 mai 1916, au recteur :

« Il y a un an passé du 3 mai, commandant une section de chasseurs à pied, je tombai sur le champ de bataille, frappé d'un éclat d'obus à la tête qui, pendant des mois, a mis mes jours en danger.

Les médecins ne conservaient aucun espoir de me sauver et ne le cachaient pas à mes parents. Sentant parfaitement mon heure approcher, je me mis en règle avec le Tout-Puissant. Après avoir reçu les derniers sacrements, j'ai promis de faire dire une messe à N.-D. de Toute-Aide si je me guérissais.

J'avais confiance ; j'étais certain d'être exaucé. Après un séjour d'une année dans les hôpitaux, me voici debout, ne me ressentant que peu de mes blessures en raison de leur gravité ».

Le pardonneur de 1920, M. l'abbé Berthelot, curé-doyen d'Uzel, décédé archiprêtre de Loudéac, affirmait dans son allocution qu'un de ses auditeurs, couvreur de son état, brisé dans une chute et abandonné par les médecins, devait son salut à N.-D. de Toute-Ayde.

Les ex-votos s'accumulent, malheureusement ils ne portent que des indications vagues : Merci, ou reconnaissance, à N.-D. de Toute-Aide. Beaucoup d'offrandes sont remises, sans plus de précision.

Nous conservons pourtant des lettres, une dizaine depuis 1936, qui signalent des guérisons apparemment extraordinaires, et considérées comme miraculeuses par leurs bénéficiaires. Nous souhaitons que beaucoup d'autres nous parviennent et nous permettent d'offrir une gerbe de reconnaissance digne de notre Patronne.

Beata Maria de Auxiliis, ora pro nobis.

(Abbé Le Texier).

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